mardi 29 septembre 2009

Rentrée universitaire fracassante des étudiants verts

A l’heure où tous les regards, en Occident, sont tournés vers Genève et la réunion du groupe 5+1 avec les représentants iraniens au sujet du dossier nucléaire, les étudiants ont fait une démonstration de force dès le premier jour de la rentrée universitaire, ce lundi 28 septembre.

Hier, à l’Université de Téhéran, une manifestation impressionnante se déroulait alors que le Doyen de l’Université, Farhad RAHBAR et le tout nouveau ministre des Sciences, Karman Daneshjou, participaient à une cérémonie pour marquer la rentrée universitaire, mais devant un auditoire trié sur le volet et une salle quasi vide (photo). Ahmadinejad, le bouffon de New York, qui était aussi annoncé pour prononcer un discours, ne s’est finalement pas présenté (les services de sécurité le lui avait fortement déconseillé la veille dimanche, pour éviter de donner une nouvelle opportunité "aux forces anti-révolutionnaires"!).



Aujourd’hui, c’est à l’Université Sharif, le très respecté MIT iranien, que les étudiants avaient de nouveau rendez-vous avec leur ministre favori. L’élite intellectuelle de tout un pays qui collectionnent titres aux Olympiades et visas J1 pour des allers simples vers les meilleures universités américaines (l’un des crimes les plus graves des mollahs).

Le ministre n'a finalement pas osé se confronter aux manifestants! Hier à l'Université de Téhéran, il avait répondu aux journalistes: "les manifestants, je ne sais pas, j'ai rien vu" (vidéo incroyable avec les étudiants qui chantent courageusement l'hymne Ey Iran).



Il faut dire que le choix de ce ministre, Karman Daneshjou (voir sa page wikipedia), à ce poste sensible et surtout dans un climat post-électoral explosif, parait purement et simplement stupide. Karman Daneshjou était l’homme à tout faire au Ministère de l’Intérieur et en charge de l’organisation de l’élection truquée du 12 Juin. Dans ce même Ministère, qui lui est donc revenu suite à ses bons et loyaux services, des étudiants étaient emprisonnés et torturés dans les jours qui ont suivi le scrutin. Imaginez la scène et l’horreur: comptage et trucage des voix à l’étage et torture de plusieurs centaines d’étudiants à l’étage -4 de ce même "Ministère".

Pour ne pas arranger les choses, le 22 septembre dernier, Nature, la très respectée revue scientifique, confirme l’acte de plagiat de Karman Daneshjou qui a tout simplement copier et coller dans son article paru en 2009, de larges extraits émanant d’un article publié en … 2002 par des chercheurs Sud-Coréens. L’éditeur de la revue, Springer, vient d’ailleurs de retirer l’article de sa publication!

Bref, toute cette bouffonnerie aurait pu être amusante si le peuple Iranien n’était pas confronté à ce régime dictatorial arrogant, grossier et sanguinaire.

Ces deux derniers jours, le message des étudiants a été fort et simple. Jamais ils ne pardonneront les atrocités commises par ce régime. Jamais ils ne reconnaîtront la légitimité de ce gouvernement issu d’un véritable coup d’Etat le 12 Juin 2009. Et enfin, le plus important, ils n’ont plus peur de rien.

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Sources:
Au sujet des évenements du 15 Juin dans les dortoirs de l'Université de Téhéran, lire et voir ici et ici.

Nous sommes innombrables!

Le peuple Iranien dans toute sa splendeur...

Manifestation du vendredi 27 Shahrivar 1388 (18 Septembre), Avenue Karim Khan, Téhéran.

Sans commentaire!

lundi 21 septembre 2009

Le Monde: L'Iran et la bombe, par Bruno Tertrais

L'Iran et la bombe, par Bruno Tertrais
LE MONDE | 17.09.09 | 17h11 • Mis à jour le 17.09.09 | 18h40

Nous sommes en 1984. Un an après sa naissance, la République islamique a été attaquée par l'Irak. Cela fait maintenant trois ans que l'Iran est engagé dans un conflit meurtrier avec son voisin et principal ennemi.

L'option nucléaire militaire avait été bannie par l'ayatollah Khomeyni, qui la jugeait non conforme aux préceptes de la religion musulmane. Dès son arrivée au pouvoir en 1979, le Guide suprême avait d'ailleurs banni toute technologie nucléaire et mit un terme aux contrats de coopération civile signés par le shah, qui devaient permettre à l'Iran impérial de se doter de centrales destinées à la production d'électricité.

Mais, après trois ans de guerre, le régime iranien change d'avis. Mal entraînés et mal équipés, les soldats iraniens tombent en masse face à l'armée irakienne, qui n'hésite pas à faire usage d'armes chimiques. Le régime de Saddam Hussein est une menace pour la jeune République islamique. Le meilleur moyen d'y parer serait de se doter rapidement de l'arme nucléaire. Et le plus court chemin vers la bombe serait de coopérer avec le Pakistan.

(…) Les premières discussions entre les deux pays ont lieu dès 1984. Un accord de principe semble avoir été conclu en 1985. Puis, en février 1986, Abdul Qadeer Khan [ingénieur pakistanais, "père" de la bombe atomique pakistanaise qui explosa en 1998, personnage central d'un réseau clandestin de vente de technologie nucléaire dont ont profité, dans les années 1990, notamment l'Iran, la Libye, la Corée du Nord] est présenté à l'un des principaux responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), le général Mohammed Eslami. Il visite le chantier de la centrale nucléaire de Boucheir.

En janvier 1987, il se rend de nouveau à Téhéran à l'invitation du gouvernement, officiellement pour participer à une réunion scientifique de haut niveau qui se tient au collège Amir Kabir. Les Iraniens veulent savoir si la centrale pourrait être utilisée pour fabriquer l'arme nucléaire. Khan leur suggère plutôt de s'engager sur l'autre voie possible pour obtenir la bombe, celle de l'enrichissement de l'uranium.

Ces contacts débouchent sur un accord formel de coopération entre les deux pays, conclu en 1987, et approuvé personnellement par Zia [le président pakistanais]. Dès le mois d'octobre, des "stagiaires" de l'Organisation iranienne pour l'énergie atomique (OIEA) sont envoyés à Islamabad pour des séjours de longue durée.

Khan va être au cœur du projet.

(…) A partir de l'été 1988, la guerre terminée, les Iraniens sont prêts à consacrer davantage de ressources au programme nucléaire. De plus, la disparition de l'imam Khomeyni, dont les vues sur le nucléaire étaient ambivalentes, a levé un obstacle à l'accélération du programme. Le président de la République, Ali Akhbar Hashemi Rafsandjani, élu en juillet1989, est, lui, un fervent partisan du nucléaire. Du côté pakistanais, une coopération plus ample et plus profonde avec Téhéran est encouragée par le général Beg, qui vient d'accéder au poste de chef de l'armée de terre en août 1988, à la mort de Zia. Tout concorde donc pour une relance de la coopération nucléaire entre les deux pays.

Beg essaye de persuader Benazir Bhutto, qui a été nommée premier ministre le 2 décembre 1988, d'autoriser l'exportation de technologie nucléaire à l'étranger – sans doute avec l'appui du général Imtiaz Ali, le conseiller militaire du premier ministre. Mais Benazir ne veut rien entendre. Les généraux pakistanais vont alors agir de leur propre chef. En 1989, l'état-major pakistanais et le Corps des gardiens de la révolution signent un accord de principe pour une coopération nucléaire bilatérale formelle. A la fin de l'année, lors d'une réunion internationale qui se tient à Téhéran, le président Rafsandjani déclare à une Benazir Bhutto stupéfaite - elle n'avait pas été mise dans la confidence par le général Beg - qu'il soutient pleinement la mise en œuvre de cet accord. A la mi-mai 1990, pressée par M. Rafsandjani de donner sa bénédiction à la coopération entre les deux pays, elle refusera de s'engager - et sera contrainte de démissionner.

Son successeur à partir de novembre1990, Nawaz Sharif, est mis au courant de l'affaire. Le général Beg tente de persuader Sharif, plus proche des militaires que ne l'était Mme Bhutto et admirateur de Khan, d'entreprendre une coopération stratégique de grande ampleur avec l'Iran. Celle-ci n'aurait pas seulement concerné le nucléaire, mais aussi les armes conventionnelles, en échange notamment de pétrole. Beg voulait financer le budget de la défense de son pays en vendant ses secrets nucléaires les plus précieux. Il veut en fait impliquer le gouvernement civil dans une politique déjà largement mise en œuvre. Mais Sharif se méfie et refuse.

Une nouvelle fois, Beg va alors agir de son propre chef. Au printemps 1991, il propose à Téhéran une offre globale - y compris des plans d'armes - permettant à l'Iran d'accéder en quelques années à l'arme nucléaire, pour un montant faramineux, évalué selon les sources entre 10 et 12 milliards de dollars. Mais il est refréné dans ses ardeurs par le président pakistanais Ghulam Ishaq Khan, qui, comme Zia, se méfie de l'Iran. Les principaux responsables pakistanais hésitent en fait probablement entre ouvertures lucratives vers Téhéran et maintien de leur partenariat privilégié avec Riyad. Aucun nouvel accord ne sera signé... Ce qui n'empêchera aucunement Beg de prendre certaines initiatives personnelles. En juillet, il reçoit le général Mohsen Rezai, commandant du corps des Gardiens de la révolution ; Rezai visite, avec la bénédiction de l'état-major, les installations nucléaires pakistanaises.

De son côté, Khan se sent probablement couvert, voire encouragé par les démarches de Beg. Le chef d'état-major de l'armée de terre est en effet, depuis 1988, son allié face aux gouvernements civils. Khan affirme par ailleurs avoir reçu le nihil obstat du général Imtiaz Ali. Il se rend fréquemment à Téhéran pour aider l'Iran à maîtriser la technologie complexe de l'enrichissement. En témoignage de gratitude, le gouvernement lui offrira une villa sur la côte nord du pays, au bord de la mer Caspienne.

(…) Deux ans plus tard, le gouvernement iranien n'est pas satisfait de l'avancement de son programme d'enrichissement de l'uranium. En six ans, les techniciens de l'OIEA n'ont pu monter qu'une seule centrifugeuse P-1 (testée avec de l'uranium livré par la Chine en 1991). Et les Iraniens ont du mal à se procurer les pièces nécessaires. Ils ont essayé de "doubler" le Pakistan en montant eux-mêmes leur propre réseau d'acquisitions, mais sans véritable succès. Quant à la coopération avec la Chine, elle est fructueuse - Pékin fournit même à l'Iran les plans d'une usine de conversion du minerai d'uranium - mais insuffisante. L'achat d'une usine d'enrichissement "clés en main" à la Russie est sérieusement envisagé (le complexe nucléaire russe opère, à l'époque, sans vraie direction politique), mais la découverte du projet par les Etats-Unis y met un terme.

Téhéran va donc avoir recours une nouvelle fois à son allié pakistanais. Mais, cette fois, c'est le réseau Khan lui-même qui est en première ligne. Car les relations entre l'Iran et le Pakistan sont tendues; les deux pays soutiennent des factions rivales dans la guerre civile qui a éclaté en Afghanistan depuis le retrait des forces soviétiques.

Cette deuxième opération avec l'Iran est réalisée par la même équipe que celle qui avait été mobilisée en 1987. Khan fait l'acquisition d'un autre appartement à Dubai (en fait de deux appartements, le second lui permettant d'entretenir une maîtresse). Cette fois, c'est Tahir, devenu un businessman accompli, qui est le maître d'œuvre de la rencontre avec les Iraniens. Du côté iranien, comme en 1987, c'est le général Eslami, l'un des principaux responsables du Corps des gardiens de la révolution, qui est le point de contact du réseau.

Les termes du marché sont négociés lors de deux rencontres dans les bureaux de la société de Tahir, SMB Computers, à Dubai, en août et décembre1993. Cette fois, les Iraniens veulent des centrifugeuses P-2, plus modernes - celles qui sont utilisées à présent par le Pakistan pour son propre programme. Khan accepte, peut-être de son propre chef. Se sent-il couvert par l'état-major ? Probablement. Y gagne-t-il sur le plan financier ? Certainement.

L'accord est signé en octobre 1994. Six ou sept millions de dollars sont versés par les Iraniens à titre d'acompte. Khan a apporté à Dubai les plans détaillés de la centrifugeuse P-2. Mais il n'a pas pu emporter des composants de P-2, car les laboratoires KRL ne disposent encore que de peu de centrifugeuses de ce type, et un prélèvement sur le stock national aurait été visible... Les Iraniens devront se contenter, outre les plans de la P-2, d'une nouvelle série de composants de P-1 - mais beaucoup plus importante que la première, puisqu'ils doivent permettre de monter cinq cents machines. Les pièces détachées sont expédiées par SMB Computers à Téhéran en deux livraisons, fin 1994 et début 1995.

L'Iran peut cette fois passer aux essais à grande échelle. Ceux-ci seront effectués dans une fabrique d'horloges murales de la banlieue de Téhéran, Kalaye Electric. Les pièces apportées par Khan seront complétées par d'autres fabriquées par des fournisseurs traditionnels du Pakistan - la famille Tinner, en Suisse, ainsi que Gunes Cire et Selim Alguadis, en Turquie - et livrées via Dubai. À partir de ce moment, le programme nucléaire de l'Iran va connaître des progrès spectaculaires.

Benazir Bhutto, qui est revenue au pouvoir en octobre1993, découvre une nouvelle fois l'ampleur de la coopération nucléaire entre l'Iran et le Pakistan... par la bouche du président Rafsandjani, à l'occasion d'une visite à Téhéran en 1996. Mais elle n'est pas en mesure de s'opposer à l'armée et à Abdul Qadeer Khan.

Par la suite, les relations entre l'Iran et le Pakistan vont se dégrader : Islamabad soutient le nouveau gouvernement des talibans, ennemis de l'Iran, qui ont pris le pouvoir à Kaboul. (C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles l'Iran tentera de s'adresser à l'Afrique du Sud fin 1996 ou début 1997, apparemment sans succès.) Mais certains membres du réseau Khan sont restés en contact avec Téhéran. (Tahir affirme, par exemple, avoir livré trois centrifugeuses P-2 complètes à l'Iran en 1997.) Le réseau semble donc à partir de ce moment agir, partiellement au moins, de manière autonome.

Les transferts vers l'Iran ne passent pas totalement inaperçus auprès des services occidentaux.

(…) L'affaire éclate publiquement à l'été 2002. Le 14 août, un groupe d'opposants iraniens tient une conférence de presse à Washington pour présenter une série de photos satellitaires qui montrent, disent-ils, deux installations nucléaires cachées, à Natanz et à Arak. Ont-ils été instrumentalisés par ceux qui, au sein de l'administration américaine, voudraient rendre l'information publique? C'est possible. Car les services américains connaissaient déjà ces installations. En tout cas, l'affaire est sérieuse. En décembre, une analyste américaine indépendante, Corey Hinderstein, est la première à affirmer publiquement que l'installation de Natanz est très probablement une usine d'enrichissement de l'uranium par centrifugation.

En janvier2003, l'excellent journaliste Mark Hibbs, toujours bien informé, publie dans Nucleonics Week un article qui fait l'effet, si l'on peut dire, d'une bombe. Sous le titre "Pakistan Believed to Be Design Data Source for Centrifuges to Be Built by Iran", il révèle publiquement ce que le gouvernement américain sait déjà depuis trois ans, mais ne veut pas rendre public pour ne pas embarrasser son allié : le Pakistan est la source principale du programme d'enrichissement iranien.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est autorisée par l'Iran à visiter le site qu'en février2003. En arrivant à Natanz, les inspecteurs ont un choc : les centrifugeuses iraniennes sont des copies quasiment conformes des centrifugeuses du consortium Urenco [organisation européenne fabriquant du combustible nucléaire, où Abdul Qadeer Khan avait travaillé dans les années 1970]. Mais l'affaire ne fait que commencer. Car, lors de leur visite suivante, les inspecteurs recueillent également, dans l'installation de Kalaye Electric, des traces d'uranium enrichi bien au-delà du taux "civil" de 3 % à 5 %. Les Iraniens sont forcés d'admettre qu'ils disposent de centrifugeuses d'occasion, achetées à un autre pays.

Les inspecteurs de l'AIEA vont ensuite faire une découverte troublante : un document pakistanais de quinze pages expliquant comment former des hémisphères d'uranium - technique qui n'a d'autre application possible que celle de la fabrication d'une arme nucléaire. Ils apprendront, après enquête, que ce document faisait partie du "paquet" négocié par l'Iran avec le réseau en 1987.

Il est donc parfaitement légitime de se demander si le réseau Khan n'aurait pas également transmis à l'Iran un plan d'arme, comme il l'avait fait pour la Libye. Si tel était le cas, l'Iran serait effectivement arrivé en 2009 au seuil nucléaire, car il disposerait de tous les ingrédients pour faire la bombe : la matière nucléaire (uranium enrichi produit dans l'usine de Natanz), la technique de fabrication des armes et les missiles pour les emporter.

L'Iran a en effet désormais passé le seuil de la tonne d'uranium faiblement enrichi produit à Natanz. Il dispose donc maintenant de suffisamment de matière pour fabriquer une bombe - à condition de "surenrichir" cette matière pour parvenir à la qualité militaire, ce qui ne prendrait que quelques semaines ou quelques mois, selon le nombre et le type de centrifugeuses installées à ce moment. Et le lancement en février 2009 de son premier satellite indique qu'il maîtrise à présent la technique de la séparation des étages ; il peut donc mettre au point des missiles d'une portée de plus de 2 000 kilomètres.

Il ne s'agit pas là d'élucubrations de faucons américains obsédés par la menace iranienne. L'AIEA comptabilise de manière scrupuleuse les stocks de matières produites par l'Iran. Et sur la technique de fabrication des armes et l'adaptation des missiles, elle a réuni, au fil des années, de nombreux documents prouvant les avancées réalisées par Téhéran. Ceux-ci n'ont pas tous été rendus publics.

Mais le directeur de la Division des garanties de l'AIEA, le Finlandais Olli Heinonen, est à ce point convaincu de la réalité des projets iraniens qu'il a organisé en février2008, un briefing spécial à ce sujet à l'intention des pays membres de l'Agence. Il y a révélé les détails du programme secret dirigé par l'ingénieur militaire Mohsen Fakrizadeh : le "Projet 4" (enrichissement par laser), le "Projet 5" (conversion de l'uranium), le "Projet 110" (conception de l'arme) et le "Projet 111" (adaptation de l'arme au missile Shahab-3).

Parmi les études conduites par les Iraniens figurent la modélisation d'une détonation à une hauteur de six à sept cents mètres - ce qui n'a de sens que si l'engin est nucléaire - ou la définition des modalités de surveillance à distance d'une expérience effectuée à quatre cents mètres de profondeur - ce qui est le signe indubitable de l'intérêt de Téhéran pour la réalisation d'un essai nucléaire. Détail troublant : ces études auraient été poursuivies au moins jusqu'au début de l'année 2004, alors que les services de renseignements américains s'étaient dits persuadés, en décembre 2007, qu'elles avaient été suspendues à l'automne 2003... L'Iran affirme que la maîtrise de la technique de l'enrichissement de l'uranium a une vocation strictement civile, et que c'est pour le pays un motif de réussite technologique et de prestige national. Mais les indices qui montrent sa volonté d'arriver au seuil nucléaire sont tellement nombreux qu'il est absolument impossible de prendre ces affirmations au sérieux - d'autant que l'Iran n'a aucun besoin civil à court ou moyen terme pour son uranium enrichi : le combustible destiné à l'unique centrale iranienne, construite par la Russie à Boucheir, sur la côte sud, a en effet été livré par Moscou.

Le discours officiel iranien sur le nucléaire ressemble étrangement - et ce n'est peut-être pas tout à fait un hasard - à celui que tenait le Pakistan avant d'avouer ses ambitions militaires. La couverture de l'édition d'octobre1991 de la revue semi-officielle pakistanaise Defence Journal, qui titrait [en évoquant le principal laboratoire nucléaire du pays] "Kahuta, Symbol of Our National Defiance" montrait un diagramme représentant le processus d'enrichissement de l'uranium, en surimpression d'un champignon nucléaire… Le message, à défaut d'être subtil, était parfaitement clair.

LE MARCHÉ NOIR DE LA BOMBE : ENQUÊTE SUR LA PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE de Bruno Tertrais. Buchet-Chastel, 260 p., 18 €.

Bruno Tertrais
Article paru dans l'édition du 18.09.09

vendredi 18 septembre 2009

Les événements du vendredi 27 Shahrivar 1388 (18 Septembre)

Les événements du vendredi 27 Shahrivar 1388 (Journée de Ghods)



  • Album photos: http://s889.photobucket.com/albums/ac95/IranReporter/?albumview=slideshow
  • Les manifestants semblent riposter aux attaques des Basijis. Ils tentent de les repousser et se protéger.
  • Un très grand nombre de manifestants déferlent sur les avenues Keshavarz et Karim Khan vers la Place de la Révolution (Enghelaab).
  • De plus en plus de manifestant à Vanak. Chantent beaucoup de slogans. Il sera impossible aux forces de l'ordre d'être partout. Dans quelques heures, la situation peut leur échapper encore plus.
  • D'autres photos sur l'excellent site (en Persan) de Vague Verte de Liberté: ici
  • Il n'y pas de forces de l'ordre vers IRIB. Les manifestants pourraient se défouler après tant d'hypocrise et de mensonges des chaînes de télévision d'Etat.
  • Les forces de l'ordre ne font que regarder les manifestants à de nombreux endroits. Il faut se méfier. Le 15 Juin, c'est vers la fin de la manifestation qu'ils ont commencé à tirer sur les manifestants.



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  • Plus de témoignages concernant le fait que la Police protégerait les manifestants contre les Basijis (non confirmé)
  • Les manifestants à Téhéran chantent: Yaare Dabestaani-e man! Voir ici pour une traduction (rapide!) en Français. Un rêve se concrétise.
  • Excellent Blog en anglais (Enduring America) et traduction du discours d'Ahmadinejad http://enduringamerica.com/2009/09/18/the-latest-from-iran-18-september-qods-day/
  • Dans le quartier d'Abbas Abad, les manifestants chantent: Palestine où es-tu? Viens voir KAHRIZAK.
  • Heurts et arrestations à Tabriz
  • CNN ("Mort aux Dictateurs"): http://edition.cnn.com/2009/WORLD/meast/09/18/iran.moussavi.quds/index.html
  • Reuters: témoignage d'un manifestant
  • Plus de 100 000 manifestants estimés vers la Place Vali-e Asr
  • Réseau de téléphones portables coupé à Isfahan. Le régime semble dépassé et peut-être surpris par l'ampleur de la manifestation à Isfahan. La révole entre dans une nouvelle phase. Il n y a pas que Téhéran. Les autres grandes villes sont désormais très impliquées. Ceci va épuiser les forces de sécurité en rendre d'autant plus difficile la répression des manifestants. Et la journée est très loin d'être finie.
  • Manifestations à Karmanshah, heurts à Mashhad vers la tombe de l'Imam Reza (non confirmé)
  • Des manifestants se dirigeraient vers IRIB, la radio-télévision d'Etat
  • PersianRadio: Hashemi Rafsanjani a rejoint les manifestants sur le Place Enghelaab
  • Des manifestants se dirigeraient vers la Place Vanak où il n'y a pas de forces de sécurité (pas encore)
  • IRIB (télévision) vient d'arrêter la retransmission en direct de la manifestation. Même le discours d'Ahmadinejad a été arrêté il y a 20 minutes





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  • Tirs à Shiraz (non confirmé). La situation est très tendue.
  • Super pour les médias Français! RFI couvre les événements de Téhéran ici (Un vendredi à risque pour le pouvoir)
  • Source CNN: des dizaines de milliers de manifestants entre le parc Laleh et la Place Vali-e Asr
  • La honte: Ahmadinejad vient de renier, une nouvelle dans son discours de ce jour, la Shoah. L'Iran n'a jamais été et ne sera jamais anti-sémite. Ces criminels seront évincés et le pays pourra enfin oeuvré pour la paix dans la région et dans le monde.
  • Une dizaine de manifestants arrêtés par les Basijis à Isfahan, livrés ensuite aux forces de Police, qui les ont libérés! Si ces gestes se confirment, il y a une vraie fracture au sein des forces de l'ordre.
  • Téhéran, ce matin, Hafez


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  • Des chants de Ahmadi, Ahmadi, Démission, Démission pouvait être entendus alors que le président était interviewé par la Radio d'Etat!!!
  • Il pleut à Téhéran! Et la pluie est une très bonne chose à Téhéran! Bon signe!!
  • Image d'un blessé sur iReport de CNN http://www.ireport.com/docs/DOC-330226
  • Photo de Khatami agressé, lire ici (Persan)

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  • Les manifestants chantent des slogans contre la Russie et non pas contre Israël. L'image de la Russie est très négative en Iran depuis que le mollahs sont devenus les partenaires stratégiques du vrai maître de Kremin, Vladimir Putin. La décision du président des Etats-Unis pour l'arrêt du déploiement des bases anti-missile en Europe (Pologne et République Tchèque) enlève clairement un levier de pression sur les Russes. Vont-ils soutenir le nouveau train des sanctions contre l'Iran? Vont-ils arrêter de vendre des armes aux mollahs? Le mouvement vert prend la menace russe très au sérieux.
  • Heurts sur la Place Taleghani entre les manifestants et les miliciens habillés en civils.
  • France24 présente une excellente couverture. Son reporter à Téhéran rapporte les slogans. ici et ici
  • Isfahan Vidéo!!!


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  • Le Figaro: article
  • Le "Président" a commencé son discours
  • La télévision d'Etat IRIB, ne sait vraiment plus ce qu'elle doit montrer. Certaines images des années précédentes seraient montrées à l'antenne! Sinon aucune nouvelle sur la manifestation en cours!
  • Le site de Zahra Rahnavard (l'épouse de Mir-Hossein Moussavi) confirme l'attaque de Bassijis armés de couteaux sur Khatami. Un ancien président agréssés par une bande de voyous... La fuite en avant du régime pour sa propore destruction se poursuit.
  • Témoignage d'un manifestant: certains policiers seraient sur le point de rejoindre les manifestants.
  • Les bus de transport public sont utilisés pour faire barrage aux manifestants et éviter qu'ils ne s'approchent du lieu de la prière (Université de Téhéran)
  • 2 blessés d'après Reuters
  • Les Ayatollah Sanei et Montazeri sont aussi à l'honneur dans les slogans. Montazeri avait condamné très fortement les crimes du régime il y a quelques jours (lire ses propos).
  • Énorme! Les manifestants verts ont accueilli le président avec les slogans: "Menteur, Menteur, Où sont tes 62%?", "Torture, Viols, n'ont plus d'effet". Source: Rooydad, très bon site en Persan
  • Shiraz est une véritable démonstration de force. Des dizaines de milliers de personne. Il s'agit bien d'un soulèvement national, rien à voir avec les rares émeutes de ces 30 dernières années.
  • Nos amis courageux de Tabriz (Azerbaijan) sont aussi bien mobilisés depuis les premières heures de la matinée! On n'attendait rien de moins d'eux!
  • L'attaque sur Khatami confirmé par ParlemanNews et d'autres sources. C'est une vraie honte pour le régime qui devra se justifier face à cet acte odieux et très révélateur.
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  • Manifestation à Shiraz ce matin


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  • L'attaque d'un basiji sur un manifestant: crâne cassé, manifestant transporté à l'hôpital
  • Les Basiji ont fermé l'accès de la Place Vali-e Asr vers l'avenue Enghelaab
  • Le cortège présidentiel transporte Ahmadinejad dans une voiture blindée entourée de plusieurs motos.
  • Des snipers serait positionnés vers la Place 7 Tir...
  • KHATAMI A ETE AGRESSE PAR DES BASIJIS et son turban est tombé. La Police l'a aidé pour s'éloigner des Basijis.
  • Un millier de Basijis positionné sur la Place Vali-e Asr chantent des slogans et les manifestants verts les sifflent et chantent leurs slogans.
  • Les manifestants sur la Place Vali-e Asr: "Liberté, Liberté"
  • 7 Nissan 4x4 équipés de haut-parleurs puissant ont été propulsés vers les manifestants entre 7 Tir et Vali-e Asr pour étouffer les slogans des manifestants verts.
  • Des manifestations ont également lieu dans d'autres villes en Iran.
  • Première photo:


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  • Les manifestants se dirigent des Place Azadi (Liberté), Towhid et 7 Tir vers la Place Enghelaab (Révolution).
  • L'ancien président Khatami vient de rejoindre les manifestants sur l'avenue Nejatollahi. Les manifestant l'accueillent avec des slogans.
  • La télévision d'Etat vient de montrer des manifestants pro-Ahmadinejad. Il n'y a presque personne!
  • Des renforts de Basijis seraient appelés sur la Place Vali-e Asr.
  • Sur l'avenue Vali-e Asr, les forces de l'ordre ont attaqué les manifestants qui ont essayé de s'enfuir.
  • Selon Reuters, plus d'une dizaine de manifestants auraient été arrêtés par les forces de l'ordre.
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  • Les manifestants portent des vêtements ou autres signes de couleur verte sans avoir peur et chantent: "Irani-e ba Gheirat, Hemayat, Hemayat"
  • Premiers heurts entre manifestants et forces de l'ordre à Isfahan
  • Karroubi vient d'arriver entre la Place 7 Tir et la Place Vali-e Asr (avenue Karimkhan). Il y a des rumeurs concernant des projets d'arrestation de Karroubi et de Moussavi dès la fin de la manifestation d'aujourd'hui. Vont-ils oser?
  • "Ni Palestine, Ni Liban, Ma vie est pour l'Iran"
  • Plusieurs sources décrivent de très grands nombres de manifestants se regroupant à l'heure actuelle et affluent vers la Place de la Révolution et l'Université de Téhéran.
  • Karroubi chantent des slogans derrière un microphone. Il est très populaire. Les gens apprécient son courage.
  • BBC Persian commencent sa couverture: cliquez ici (en Persan)
  • Plusieurs milliers de manifestants sur la Place Ferdowsi chantent des slogans pro-Karroubi, "Mort aux Dictateurs"
  • Premier vidéo:

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  • Des manifestant en grand nombre sur l'avenue Karimkhan et la Place 7 Tir.
  • Sur la Place 7 Tir, le nombre de Basiji n'est pas très important. Ils ne font que regarder les manifestants pour l'instant. Pas de violence pour l'instant.
  • Les forces spéciales disent aux manifestant: "ne chantez pas de slogans politiques", mais les manifestants continuent.
  • Plusieurs sources confirment que Karroubi devrait rejoindre les manifestants sur la Place 7 Tir
  • Selon de nombreux témoignages, la peur est perceptible sur les visages des forces de l'ordre. La tension aussi.
  • Sur Twitter: "Janati, Mesbah Yazdi, Ahmad Khatami, et ... vous êtes finis! arrêtez de mentir!"
  • Plusieurs sources confirment sur Twitter que de très nombreux manifestants affluent vers les points chauds de la manifestation.
  • Les manifestants chantent des slogans pour demander le soutien des forces de l'ordre. C'était aussi un classique des manifestants de 1979 pour renverser le Shah.
  • Isfahan serait aussi très mobilisé. "Ni Gaza, Ni Liban, Je donne ma vie pour l'Iran" ("Na Ghazze, na Lobnan, Janam fadaaye Iran")
  • Sur l'avenue Nejatollahi, les forces de l'ordre tentent de disperser les manifestants en les repoussant vers les trottoirs.
  • Sur la Place Ferdowsi, les manifestants scandent des slogans pro-Karroubi. Il est devenu un véritable héros depuis ses révélations des preuves de meurtres et de torture.


Contexte et nouvelles de la veille

  • Dans un communiqué extrêmement violent, les Gardiens de la Révolution (Sepah-e Pasdaran) ont mis en garde hier soir les manifestants du mouvement vert lors de la journée de Ghods (Jérusalem). Il semblerait que faire peur, menacer et intimider le peuple iranien soient la dernière chose qui reste à faire pour le Sepah.
  • Des bus transportant de faux manifestants sont arrivés hier soir à Téhéran pour soutenir le régime et remplir les rangs devant les caméras de la télévision. Les personnes transportées ont été installées dans des bâtiments publics et des mosquées.
  • Des bâches ont été déployées autour de l’Université de Téhéran pour isoler les manifestants dans l’enceinte de l’Université, à l’endroit où la prière aura lieu. Khatami (pas l’ancien président réformateur, mais un autre mollah vraiment honni) et Ahmadinejad prononceront les sermons. Le régime veut éviter que les images de télévision d’Etat montrent les manifestants verts.
  • "Avez-vous volé ces élections Monsieur le Président?" demande la journaliste de NBC, Ann Curry. "Je ne vois aucun problème", répond Ahmadinejad. Regarder le passage ici:

Visit msnbc.com for Breaking News, World News, and News about the Economy


  • Mehdi Karroubi a annoncé qu'il sera présent à 11h sur la Place 7 Tir
  • Le régime a décidément peur de cette journée. Le communiqué de menace du Sepah a été lu à plusieurs reprises dans les journaux.
  • Certains journalistes étrangers auraient été autorisé de "couvrir" la journée (information non confirmée). En fait, ils ne devraient pouvoir filmer que les rangs de la manifestation officielle.

Bonjour IRAN ! Tu es si VERT aujourd'hui !

Le soleil se lève à Téhéran. Nous allons vivre une nouvelle journée décisive. Les Iraniens ont une nouvelle fois rendez-vous avec l'Histoire. La tête haute et le cœur plein d'espoir, le Mouvement Vert compte marquer les esprits et affaiblir encore plus le régime des mollahs. Il y a des jours qui peuvent faire basculer le destin de tout un peuple. Aujourd'hui, c'en est un.

Prions pour la santé des enfants courageux qui ne comptent pas laisser leur pays entre les mains d'une bande de tyrans.


jeudi 17 septembre 2009

Manifestations à Bruxelles et nouveau site

WhereIsMyVote-Brussels vient de lancer un site web avec des informations sur les manifestations en Belgique. Des dates à retenir: Les 18 et 23-24 Septembre.

Site
http://whereismyvote-brussels.blogspot.com/

Contact
L’Association des défenseurs des droits de l'Homme en Iran (Belgique)
Tel : 0476.55.18.32
Email : iranianbelgique@yahoo.fr

mercredi 16 septembre 2009

N’ayez pas peur, nous sommes Tous Ensemble!

Mon Dieu, protège nos frères et sœurs qui vont manifester ce vendredi en Iran.

Après tant de meurtres et d’exactions, que vont ressentir ce vendredi à l’aube les parents avant d’envoyer à nouveau leurs enfants dans les rues pour manifester ? Mon Dieu, donne-moi la force de me mettre ne serait-ce qu’une seconde à la place d’un père ou d’une mère ayant perdu un fils ou une fille sous les balles et la torture de cette puissance bestiale venue d’un autre âge. Des êtres humains pour qui la vie n’a décidément aucune valeur. Des individus qui, au nom de je ne sais quelle puissance supérieure, religion ou croyance, se permettent de faucher nos jeunes, de semer la terreur et de piller notre pays.

Aurais-je le courage de me mettre à la place d’un tel parent et de supporter une telle douleur ? Sans doute non.

Ce n’est pas par hasard que l’un des fameux slogans du mouvement vert est : « N’ayez pas peur, N’ayez pas peur, Nous sommes Tous Ensemble! » (Natarsid, Natarsid, Maa Hame Ba Ham Hastim!). Faire enfin tomber le mur de la peur pour exister après trois décennies de malheur n’a été possible que grâce à une véritable épopée collective qui marquera certainement l’Histoire. Ce courage immense, impossible à l’échelle individuelle, nous l’avons recherché longtemps et nous l’avons enfin trouvé collectivement.

Notre marche vers la liberté est guidée par l’espoir immense né de ce formidable mouvement populaire. L’espoir d’un avenir meilleur pour nos enfants. L’espoir de vivre normalement dans un pays apaisé et démocratique. Nous n’avons pas fini de souffrir, de trembler et de pleurer ensemble. Mais, n’en déplaise aux monstres de Téhéran, nous ne sommes pas prêts de rebasculer dans l’expectative, le doute et la peur.

Mon Dieu, protège nos frères et sœurs qui vont manifester ce vendredi en Iran.

J-3: Appel à manifester ce vendredi en Iran

J-3: Appel à manifester
(document PDF en Persan à télécharger ici)

Mobilisation pour la journée de Ghods, ce vendredi 18 Septembre (27 Shahrivar)
Veuillez transmettre ce document à tous vos contacts en Iran

La chose la plus importante à faire cette semaine:
Appeler au téléphone un maximum de contacts en Iran, faire distribuer des appels à manifester (bus, taxi, métro, boîtes aux lettres, lieu de travail, etc.), visant surtout les quartiers et les familles qui n'ont pas en général accès à Internet ou à la Télévision par satellite.

Il n'y plus de temps à perdre... C'est à vous d'agir. Chaque appel compte, chaque manifestant compte.

Télécharger le document PDF:
https://share.acrobat.com/adc/document.do?docid=f9e1be17-18ba-44b3-a599-6eaa5e0185f9

mardi 15 septembre 2009

Montazeri et Karoubi condamnent les crimes de cette "dictature militaire"

Dans deux lettres remarquables publiées hier l’Ayatollah Montazeri & Mehdi Karoubi ont condamné avec force la tournure des événements en Iran et la transformation du régime religieux en une dictature militaire.

Mehdi Karroubi a fourni les détails des révélations qu’il avait jugées utile de présenter aux instances judiciaires iraniennes. Des informations sur les assassinats et les actes de torture et de viol. Des noms et parfois des photos. Des preuves irréfutables sur la nature des exactions commises. Il décrit ses réunions de travail et ses interlocuteurs. Il expose en particulier comment la machine judiciaire du régime, au lieu d’utiliser ces pistes pour conduire des enquêtes, a décidé honteusement d’intimider et de menacer les victimes et leurs familles! Il faut dire que le comité spécial désigné par le pouvoir judiciaire compte en son sein, le terrible Gholam Hossein Mohseni-Ejeii, l’ancien ministre des Renseignements, débarqué du gouvernement par Ahmadinejad quelques jours seulement avant la fin de son premier mandat pour prendre quelques jours plus tard la fonction de Procureur général. Mohseni-Ejeii a été l’un des protagonistes du climat de terreur imposé à la société iranienne au lendemain des élections truquées. La mission de ce comité était clairement de gagner du temps pour laisser passer l’orage, de calmer Karoubi et de mettre la pression sur les victimes et leurs proches. Honteux! Le peuple iranien n’oubliera jamais ces attitudes inhumaines. Le courage, la franchise et l’intelligence de Karoubi posent de plus en plus de problème au régime.

Karoubi écrit : « Mon Dieu, qu’ai-je pu voir et entendre? J’aurais aimé mourir pour ne pas voir qu’un jour, dans la République Islamique, un citoyen vienne et se plaigne d’avoir été soumis à des actes barbares, dans un lieu et un bâtiment inconnu et non officiel par des agents encore plus inconnus et sans affiliation: déshabiller les personnes et les installer ensuite les unes en face des autres, insulter, uriner sur leur visage, abandonner des garçons et des filles dans des lieux lointains avec des yeux bandés et des mains menottées. Tout ceci ne suffisait apparemment pas pour que l’on entende en plus des récits de viols sur des garçons et des filles dans les prisons. Je me suis dit, trois décennies après la révolution et deux décennies après la mort de l’Imam (Khomeini) où sommes-nous vraiment arrivés? »

Karoubi poursuit: « Leur arrogance a atteint un tel niveau qu’au lieu de poursuivre et de juger les auteurs et les commanditaires de ces actes criminels, c’est ma personne qu’ils veulent juger. Ils ignorent que le vrai jugement est prononcé par le peuple. Il faut aller à la rencontre des gens pour voir qui est le vrai coupable et qui est à la recherche de vérité selon eux. Mon Dieu, je recherche ta protection face à l’ampleur des atrocités qu’ils ont commises. C’est une honte non seulement pour la République Islamique mais aussi pour l’Iran, la justice et l’appareil judiciaire islamique.»

L’Ayatollah Montazeri est l’un des pères fondateurs de la République Islamique et en particulier à l’origine du principe même de Velayat-e Faghih (gouvernance religieuse, gouvernement du docte, du Guide, actuellement incarné par Ali Khamenei). Il condamne également, dans des termes extrêmement profonds et puissants, le comportement du régime qu’il qualifie ouvertement de "militaire" et non plus de "religieux".

Ces termes émanant de l’Ayatollah Montazeri, sont un véritable camouflet pour les dirigeants actuels de Téhéran. Nous traduisons certains passages de cette lettre (la lettre en Persan se trouve ici).

L'Ayatollah Montazeri écrit: "Notre révolution était une révolution religieuse et fondée sur des valeurs. Son but premier, après tous les malheurs et toutes les souffrances subies (exils, emprisonnements et tortures) … n’était pas juste le changement superficiel des personnes en charge mais l’installation d’un régime respectant nos principes moraux/religieux et nos croyances… Dans le cadre d’une telle gouvernance, le but recherché était de garantir la justice, la liberté, l’exclusion de toute répression et de tyrannie, le respect des droits du peuple et des valeurs humanistes, l’éradication des pouvoirs criminels, etc. Le but de la révolution n’était pas seulement de changer de noms, de signes et de slogans et de continuer dans les faits, sous le nouveau nom de la gouvernance religieuse et de Velayat-e Faghih, les mêmes crimes et transgressions aux droits du peuple qui étaient commis sous le régime précédent (du Shah d’Iran)."

"Comme vous le savez, j’ai été un défenseur acharné de la gouvernance religieuse et l’un des fondateurs du Velayat-e Faghih, mais non pas sous sa forme actuelle, et j’ai été très actif pour faire aboutir et faire réussir ce type de gouvernance sur les plans scientifiques et pratiques. Mais actuellement, face au peuple averti de notre pays, j’ai honte de tous les crimes qui ont pu être commis par et au nom d’une telle gouvernance et face à Dieu tout puissant et au sang versé du peuple, je me sens totalement responsable."

"… Les gens me demandent, est-ce cela la gouvernance religieuse et le Velayat-e Faghih que vous nous promettiez ? En fait ce que l’on observe actuellement est une gouvernance militaire et nom pas le Velayat-e Faghih."

"Les événements et les atrocités commises depuis l’élection présidentielle sont une véritable sonnette d’alarme pour le clergé et la gouvernance religieuse. Dans ces événements, des crimes ont été commis et des droits ont été piétinés au nom de la religion et avec le consentement d’une minorité de religieux liés au pouvoir. Le peuple, dans le respect de l’article 27 de la Constitution, en adoptant le moyen le plus pacifique possible, a voulu contesté (les résultats de l’élection) et le pouvoir, au lieu d’y répondre positivement et correctement, a déclaré que les millions de manifestants étaient des éléments de désordre agissant sous l’ordre de l’étranger et a traité le peuple de la pire des façons, avec une violence extrême, en emprisonnant et en assassinant les gens dans les rues ou dans les prisons…"

"Il est fort étonnant que le pouvoir, en s’appuyant sur ses forces de l’ordre et ses moyens militaires, a agressé le peuple sans défense pour tuer et emprisonner et pour qu’au bout du compte, ce peuple soit désigné comme l’ennemi à abattre (Mohareb en arabe est en effet un terme très puissant rendant licite le meurtre de l’ennemi en question). Ce sont eux-mêmes qui sont à l’origine de la crise et font vaciller le régime mais ils désignent le peuple et les fondateurs de ce régime comme opposants et ennemis du régime."

dimanche 13 septembre 2009

Semaine décisive pour le mouvement vert : J-5 avant le Vendredi Vert


Le compte à rebours a commencé!


Le mouvement vert s’est donné rendez-vous pour une démonstration de force le vendredi 18 Septembre. Après la très forte répression des manifestations pacifiques suivant l’élection du 12 Juin, le mouvement vert a dû s’armer de patience et de mûrir pendant de longues semaines dans l’attente d’une nouvelle opportunité.

Même s’il a été extrêmement difficile de vivre avec l’ivresse des manifestations monstre du mois de Juin sans pouvoir les reproduire, cette attente a permis néanmoins au mouvement vert de marquer des points :

  • Après un véritable séisme démocratique totalement spontané, le mouvement a eu le temps de reprendre son souffle et de s’organiser quelque peu pour s’attaquer plus méthodiquement aux phases d’après.
  • Le mouvement, sous l’égide de fabuleux sites d’information tels que Norooz, Rooz, Vague Verte de Liberté et de Mehdi Karroubi (l’ex-candidat à la présidentielle et président du parti politique Etemaad-e Melli), a pu faire des révélations très importantes sur l’ampleur des atrocités commises dans les centres de détention de la République Islamique (assassinats, viols, tortures, enlèvements, enterrements en catimini, etc.).
  • Ces quelques semaines ont aussi permis au régime de s’enfoncer un peu plus dans cette fuite en avant militaro-judiciaire absurde dans laquelle il s’est engagé depuis le début de ce coup d’Etat d’apparence électorale. Plus les jours passent, plus les protagonistes de ce régime dictatorial et sanguinaire commettent d’erreurs et s’enferment dans leur logique destructrice.

Le choix du 18 Septembre, la journée internationale de Ghods (Jérusalem)

Le régime du coup d’Etat a été obligé d’annuler de nombreuses manifestations religieuses (notamment pour la commémoration de la mort d’Imam Ali pendant le Ramadan, du jamais vu !) afin d’éviter tous rassemblements du mouvement vert. Cette nouvelle opportunité de manifestation, coïncide avec la journée internationale de Ghods (ou Jérusalem), le dernier vendredi du Ramadan. C’est l'Ayatollah Khomeini qui avait décidé il y a 30 ans, de faire de cette date une journée internationale pour soutenir la résistance palestinienne. Toute demande d’autorisation de rassemblement du mouvement vert et de l’opposition étant vouée à l’échec, afin de déjouer la machine répressive du régime, seules les occasions officielles de manifestation peuvent être utilisées par le mouvement vert.

Le régime peut encore faire marche arrière et annuler la manifestation mais ce nouveau recul serait un formidable aveu d’échec. Il peut aussi essayer de filtrer et de canaliser les manifestants verts pour mieux les réprimer en stationnant des dizaines de milliers de forces de l’ordre dans les rues de Téhéran (comme il l’a fait le jour de l’inauguration de Mahmoud Ahmadinejad). Mais de nouvelles scènes de violence dans les rues et une nouvelle vague d’arrestations seront tout sauf l’image que veut justement relayer le régime à l’occasion de cette journée, celle d’une situation normalisée et d’un retour au calme.

Une nouvelle démonstration de force du mouvement vert serait véritablement dévastatrice pour le régime. Les 7 circuits officiels de la manifestation viennent d’être annoncés par les agences de presse d’Etat... Ils mènent tous à la Place de la Révolution (Enghelaab) et à l'Université de Téhéran.


La répression à son apogée

La répression a véritablement atteint un niveau sans précédent depuis le début des contestations le 12 Juin 2009:
  • Les arrestations se poursuivent et de très nombreux détenus politiques sont toujours en prison, les procès collectifs vont se poursuivre dès le lundi 14 septembre.
  • Les étudiants ont été clairement mis en garde à deux semaines de l’ouverture des universités. Dans un discours très violent, Ali Khamenei a parlé de purification et d'islamisation des disciplines enseignées à l’université pour contrer les tentatives de renversement/révolution de "velours" organisées et soutenues par l’Occident !
  • Ali Khamenei (encore lui) a clairement mis en garde les leaders du mouvement vert. Les bureaux de Mehdi Karoubi ont été perquisitionnés sur l’ordre du tout nouveau chef du pouvoir judiciaire, Sadegh Larijani. Certains représentants des leaders de l’opposition en charge de collecter des informations sur les personnes détenues, torturées et assassinées ont été arrêtés.
  • Un mandat d’arrêt aurait été émis contre Mehdi Karroubi. Les commissions d’enquête parlementaire et judiciaire en charge de faire la lumière sur les exactions post-électorales n’ont rien donné et ont conclu à l’absence de preuve. Mehdi Karroubi est à son tour condamné d’avoir présenté des preuves falsifiées en rapport avec les 4 cas de viol en prison qu'il avait présentés. Il est aussi important de noter que les familles des victimes qui ont décidé de témoigner sont soumises à de très fortes pressions pour éviter toute communication avec les médias ou toute divulgation de preuves de crime.

La riposte du peuple sera aussi à la hauteur

Cette vague de répression est d’une ampleur inimaginable. Elle comporte des phases militaire, judiciaire, politique, culturelle et sociale qui se déclinent semaine après semaine avec une précision implacable. Le scénario semble écrit d’avance, dans une littérature grossièrement Kayhanesque (le quotidien pro-Khamenei, Kayhan). Tout l’argumentaire absurde et paranoïaque du régime s’y trouve condensé. C’est comme un film accéléré de 30 années de malheur remâché en 3 mois.

Le niveau de frustration, le très fort sentiment d’injustice et les brèches ouvertes dans l’édifice fragilisé de la République Islamique laissent penser qu’une nouvelle vague de manifestations sera d’une ampleur supérieure à celle qui a immédiatement suivi l’élection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad en Juin.

Le vendredi 18 Septembre 2009, sera très certainement une date clé dans cette guerre ouverte entre un pouvoir dictatorial et un peuple déterminé et aspirant à la liberté.

samedi 12 septembre 2009

Hana Makhmallbaf, The green days Sept 2009

Un film politique très polémique, "Green days" de Hana Makhmalbaf, qui revient sur les évènements de juin en Iran après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, était présenté à la 66e Mostra de Venise.

MOSTRA DE VENISE : Un film iranien sur l'élection d'Ahmadinejad fait sensation

"On ne peut pas arrêter 70 millions d'Iraniens" dans leur quête de liberté "avec quelques fusils", a déclaré vendredi la jeune réalisatrice Hana Makhmalbaf, 21 ans, fille du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf, à la 66e Mostra de Venise.

"Depuis les élections, la vie des Iraniens a changé", a affirmé lors d'une conférence de presse la jeune femme, la tête recouverte d'une écharpe verte, la couleur des réformateurs en Iran.

"Certains ont émigré dans le monde entier, d'autres ont été jetés en prison, torturés ou violés et le reste du peuple a été pris en otage", a-t-elle dit.

"Je suis comme un miroir qui reflète la société iranienne, je m'efforce de montrer ses espoirs, sa lutte pour la liberté".

Dévoilé au public de Venise en première mondiale, hors compétition, avant d'aller au Festival de Toronto, "Green days", son deuxième long métrage, évoque à chaud les espoirs suscités par la dernière élection présidentielle en Iran.

"Depuis la Révolution islamique, ces 30 dernières années, nous avons subi une censure trop forte, surtout les femmes, alors leur réaction est d'autant plus forte", a-t-elle expliqué.

"Nous sommes 70 millions d'Iraniens, nous avons été freinés avec quelques fusils, mais on ne peut pas arrêter 70 millions d'Iraniens avec quelques fusils", a conclu Hana Makhmalbaf, le poignet ceint d'un lacet vert.













dimanche 6 septembre 2009

Shajarian: "Laisse ton fusil à terre mon frère"

Mohammad-Reza Shajarian, grand maître de chant et de musique traditionnelle persane vient de produire cette pièce magnifique à la gloire du mouvement vert: "Laisse ton fusil à terre mon frère" (texte en Persan et traduction en Français ci-dessous).

Shajarian vit en Iran et a déjà courageusement défié le pouvoir à plusieurs reprises depuis le début du soulèvement vert en demandant l'interdiction de tout usage de ses œuvres par la Radio Télévision d’Etat (IRIB).

Laisse ton fusil à terre !
Car je déteste la vue de cet horrible bain de sang.
Ce fusil dans tes mains, c’est le langage du feu et du fer.
Et moi, face à ce monstre qui déracine,
Je n’ai que le langage du cœur ! Un cœur rempli d’affection pour ton être.
Toi qui es ennemi avec l’amitié
Le langage du feu et du fer,
C’est le langage de la colère et du sang
C’est le langage martial de Chengiz (Khan)
Viens, assieds-toi, raconte, écoute ce que j’ai à te dire,
Peut-être que la lumière de l’humanité parviendra à se frayer un chemin vers ton cœur.
Oh mon frère, si tu m’entends,
Mets-toi près de moi tel un frère,
Laisse ton fusil à terre.
Laisse ton fusil à terre pour que ce monstre assassin,
Quitte enfin ton corps.
Mais que sais-tu des règles de l’Humanité ?
Si Dieu a donné la vie,
Pourquoi devrais-tu l’ôter ?
Pourquoi en une seconde d’inconscience,
Devrais-tu faire couler le sang de ce frère ?
En toutes circonstances, j’ai recherché et dit la vérité
Et tu dis la vérité,
Mais cher frère, pour rechercher la vérité,
Il ne faut pas user de ce langage d’ignorance et de feu.
Si ta conscience endormie se réveille cette fois,
Laisse ton fusil à terre !






تفنگت را زمین بگذار
که من بیزارم از دیدار این خونبارِ ناهنجار
تفنگِ دست تو یعنی زبان آتش و آهن
من اما پیش این اهریمنی ابزار بنیان کن
ندارم جز زبانِ دل -دلی لبریزِ مهر تو-
تو ای با دوستی دشمن.
زبان آتش و آهن
زبان خشم و خونریزی ست
زبان قهر چنگیزی ست
بیا، بنشین، بگو، بشنو سخن، شاید
فروغ آدمیت راه در قلب تو بگشاید.
برادر! گر که می خوانی مرا، بنشین برادروار
تفنگت را زمین بگذار
تفنگت را زمین بگذار تا از جسم تو
این دیو انسان کش برون آید.
تو از آیین انسانی چه می دانی؟
اگر جان را خدا داده ست
چرا باید تو بستانی؟
چرا باید که با یک لحظه غفلت، این برادر را
به خاک و خون بغلطانی؟
گرفتم در همه احوال حق گویی و حق جویی
و حق با توست
ولی حق را -برادر جان-
به زور این زبان نافهم آتشبار
نباید جست...
اگر این بار شد وجدان خواب آلوده ات بیدار
تفنگت را زمین بگذار


Entretien de Shajarian (6 septembre 2009) avec VOA Persian (en Persan)

Événement
Concert de Mohammad-Reza SHAJARIAN au Casino de Paris
Casino de Paris
Lundi 21 Septembre à 20h
http://www.casinodeparis.fr/concert-de-shajarian-mohammad-reza-199.html

jeudi 3 septembre 2009

Liens et adresses pour contacter vos élus


Suite au message précédent, voici quelques liens et adresses pour contacter vos élus en France.
Vous pouvez nous envoyer, pour l'information des lecteurs, des copies de vos messages dans la zone "commentaire" de ce blog.

Aucun accord sur le dossier nucléaire ne sera acceptable si les droits de l'Homme en Iran continuent à être bafoués.

Présidence de la République
http://www.elysee.fr/ecrire/
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Premier Ministre
http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire
M. Le Premier ministre
Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne75700 Paris

Ministère des Affaires Etrangères
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/navigation_3620/courrier_3884/reaction-actualite-internationale_65924.html
M. Le Ministre des Affaires Etrangères
37, Quai d’Orsay
75351 Paris

Ecrire aux députés et au Président de l’Assemblée Nationale
http://www.assemblee-nationale.fr/ecrire.asp
Liste alphabétique des députés
http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/xml/liste_alpha.asp
Liste par circonscription
http://www.assemblee-nationale.fr/13/qui/circonscriptions/index.asp
Assemblée Nationale
126 rue de l'Université
75 355 Paris 07 SP

mercredi 2 septembre 2009

Oui, VOUS pouvez aider le Peuple Iranien !

Oui, VOUS pouvez aider la cause iranienne en ÉCRIVANT à vos députés, à vos maires, au Premier Ministre et au Président de la République.

L'UE, premier partenaire économique de l'Iran, peut et doit jouer un rôle essentiel dans l'exercice de pressions diverses et variées sur les dirigeants de Téhéran. L’extrême prudence de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de la révolte en cours en Iran, qu’elle soit justifiée ou pas, qu’elle soit juste historiquement ou pas, accroit encore plus l’importance des prises de position de l’UE.

La France et l’UE doivent être en première ligne pour exiger le respect des droits de l’Homme en Iran et refuser tout marchandage dans le dossier nucléaire sur le dos du peuple iranien. Les pays occidentaux ne doivent pas donner un chèque en blanc aux dictateurs de Téhéran si ces derniers se décidaient par miracle de lâcher du lest sur le dossier nucléaire. En position de grande faiblesse et sous la pression de la rue, ces mollahs sont en effet capables de tout pour s’agripper au pouvoir.

La révolution en cours est une véritable opportunité de démocratisation de l’Iran de l'intérieur et sans l’intervention étrangère. Elle est sans précédent depuis 30 ans. Cette opportunité, il faut la saisir pour aider le peuple iranien à se débarrasser de cette dictature religieuse d’un autre âge. Ce mouvement est aussi l’ultime espoir d’écarter les possibilités d’une nouvelle guerre potentiellement dévastatrice pour le Moyen-Orient et le monde. Les Israéliens (et leurs solides alliés dans les sphères néoconservatrices américaines) seront en effet totalement incontrôlables face à la montée d’un risque de nucléarisation d’un Iran théocratique conduit par le tandem Khamenei-Ahmadinejad. Si ce régime, dans sa forme et sa gouvernance actuelles, reste au pouvoir, les Israéliens n’hésiteront pas à attaquer de façon préventive, pour annihiler les capacités nucléaires iraniennes.

Il est donc urgent d’agir. Nous demandons à nos élus, comme décideurs politiques et comme êtres humains, de prendre leur responsabilité et de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider le peuple iranien dans cette lutte historique.

Nous demandons à la France et à l’UE d’exiger:

  • La libération de tous les prisonniers injustement emprisonnés depuis l’élection présidentielle du 12 Juin.
  • L'arrêt immédiat des actes de torture et de barbarie, des viols et d'enterrements en catimini des victimes.
  • La restitution et l’identification immédiates des corps de victimes sauvagement assassinées et injustement soustraits à leurs familles en deuil.
  • La conduite d'une enquête impartiale, sous l’égide du Parlement et des représentants des 4 candidats à la présidentielle, pour faire toute la lumière sur les exactions commises depuis le 12 Juin dans les centres de détention officiels et non-officiels tels que EVIN et KAHRIZAK, lors des manifestations pacifiques et dans les dortoirs de l’Université de Téhéran. Cette enquête devra clairement identifier les auteurs et les commanditaires des actes odieux commis depuis l’élection présidentielle.
  • La réparation des dommages corporels, matériels et moraux causés par cette vague de répression sans précédent.
  • Le report de tout accord sur le dossier nucléaire et l’instauration de sanctions progressives tant que les exigences en matière des droits de l’Homme ne sont pas totalement satisfaites. Les sanctions doivent viser exclusivement le régime et ses relais économiques, diplomatiques, technologiques et militaires (en premier lieu les Gardiens de la Révolution) et non pas le peuple iranien.

A vos plumes et claviers pour convaincre vos élus! Il n’y a pas de cause plus humaniste et plus juste que celle-ci. Nous avons l’obligation de nous organiser et d’agir ensemble pour être au rendez-vous de l’Histoire.