samedi 25 février 2012

Semaine 08 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Le derviche Gonabadi Kazem Dehghan transféré à la prison Adel Abad prison de Shiraz.
  • Abolfazl Ghadiani de retour à Evine en provenance des soins intensifs de l’hôpital Modarres.
  • Le Docteur. Mehdi Khazali a fait une attaque cardiaque et a été admis en soins intensifs à l’hôpital Taleghani de Téhéran samedi ; il est kidnappé par des agents de sécurité et contre l’avis des médecins à 02 heures du matin dimanche.  Il  a été transféré à l’hôpital Ghamar Banihashem qui dépend du ministère du renseignement alors qu’il est dans le coma ; il retourne à Evine lundi. Il a demandé à être autopsié après sa mort par les médecins de l’ONU.
  • Reza Shahabi, syndicaliste est transféré de l’hôpital à la prison d’Evine avant la fin de son traitement.
B- Arrestations/Incarcérations
  • Hamid Abedini arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Ezatollah Ahmadian, bahaï de Mashhad, arrêté alors qu’il participait à une exposition d’artisanat.
  • Le Docteur Sadegh Akhoundi professeur associé du département d’orthodontie de l’université de Téhéran a été arrêté.
  • Hamed Aslani, arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Ali Azad arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Kazem Dehghan, membre des  derviches Gonabadi a été arrêté lors d’une violente attaque contre son domicile à Kovar.
  • L’écrivain bahaï Atolli Derakhshan arrêté à Sari.
  • Darioush Djalali, étudiant à Yassoudj, s’est cousu les lèvres et entravé les pieds avant d’être arrêté le 14 février.
  • Mohammad Ali Ebadeli arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Gholam Hossein Ghassemi, arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Behnaz Hadadzadeh, bahaïe de Mashhad, arrêtée alors qu’elle participait à une exposition d’artisanat.
  • Fataneh Hadjipour, bahaïe de Mashhad, arrêtée alors qu’elle participait à une exposition d’artisanat.
  • Guiti Hakimpour, chrétienne de 78 ans, enseignante retraitée de l’école supérieure d’infirmières d’Ispahan, arrêtée. 
  • Shahrzad Khalili, bahaïe de Mashhad, arrêtée alors qu’elle participait à une exposition d’artisanat.
  • Samira Mahroueyan arrêtée à Téhéran.
  • Arman Mokhtari, bahaï de Mashhad, arrêté alors qu’il participait à une exposition d’artisanat.
  • Mohsen Moradi arrêté le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun.
  • Navid Nabili, bahaï de Mashhad, arrêté alors qu’il participait à une exposition d’artisanat.
  • Hamid Reza Sadr a été arrêté chez lui le 25 Bahman à Téhéran.
  • Hekmat Salimi, prêtre d’une église d’Ispahan, arrêté.
  • Ali Shekarchi, arrêté de nouveau le 25 Bahman, est en grève de la faim au bloc 240 d’Evine, à l’isolement.
  • Ali Shokrchi arrêté  le 14 février est en grève de la faim à Evine pour protester contre sa détention parmi les détenus de droit commun ; il est transféré à l’isolement.
  • Shayan Tafazzoli, bahaï de Mashhad, arrêté alors qu’il participait à une exposition d’artisanat.
  • Vahid Habib Tcheshmeh, militant azéri, arrêté lors d’une attaque contre son domicile.
  • Reza Touri, militant azéri, arrêté lors d’une attaque contre son domicile.
  • Naghmeh Zabiheyan, bahaïe de Mashhad, arrêtée alors qu’elle participait à une exposition d’artisanat.
  • Mohammad Saeed Zakeri, rédacteur politique de l’hebdomadaire '9 Day' pro-Ahmadinejad, arrêté.
  • Le bahaï Houman Zareï arrêté sur son lieu de travail par les agents du renseignement de Shiraz.
  • Plus de 20 membres du groupe d’escalade Tchel Tchaman qui rentraient d’excursion à Sanandadj on été arrêtés vendredi dernier.
  • Trois personnes arrêtées dans le nord de l’Iran pour distribution de tracts appelant au boycott des élections législatives.
C-Libérations 
  • Ali Azad, arrêté le 14 février, a été libéré sous caution.
  • Gholam Hossein Ghassemi, arrêté le 14 février, a été libéré sous caution.
  • Mohsen Moradi, arrêté le 14 février, a été libéré sous caution.
D-Autres Nouvelles 
  • Mohammad Sadegh Kaboudvand autorisé à rendre visite à son fils à l’hôpital.
  • L’ayatollah Bayat Zanjani rejoint beaucoup d’autres personnes de premier plan pour demander au Docteur Khazali de stopper sa grève de la faim.
  • 51 des anciens compagnons de prison de Saïd Malekpour témoignent de son innocence et de ses aveux extorqués sous la torture.
  • Après des mois sans aucun contact, les filles de Moussavi reçoivent un coup de téléphone de leurs parents.
  • Nasrine Sotoudeh interdite de visite avec ses enfants pour cause de hedjab.
  • 10 prisonniers arrêtés le 25 Bahman sont en grève de la faim à la prison d’Evine. Les personnes arrêtées pendant les manifestations du 14 février ont été transférées du bloc 7 au bloc 350 d’Evine. Une lutte a éclaté entre eux et les prisonniers de droit commun du bloc 7.
  • 35 habitants de  Sanandadj ont été arrêtés par le ministère du renseignement.
  • 185 habitants de Mashhad arrêtés en deux jours. 
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • La journaliste Mahsa Amrabadi condamnée à un an de prison + 4 ans avec sursis.
  • Adel Fanaïan, bahaï de Semnan, condamné à 6 ans de prison.
  • Maryam Ghorbanifar condamnée en appel à 3 ans de prison.
  • Saïdeh Foroughi, bahaïe, condamnée à 4 mois avec un sursis de 5 ans.
  • Le militant culturel Alireza Hosseinzadeh a été condamné à 91 jours de prison par le tribunal de Tabriz.
  • Shirzad Karimi, étudiant kurde, condamné à 4 ans de prison avec 3 ans de sursis.
  • La cour d’appel de Tabriz condamne l’avocat de Sakineh Ashtiani, Houtan Kian à 6 ans de prison.
  • Ali Mohammadi Moghadam est en grève à la prison d’Oroumieh. Il est condamné à 19 ans de prison.
  • Le pasteur Youssef Nadarkhani condamné à mort en dernière instance.
  • Jila Rezvani, bahaïe, condamnée à 4 mois avec un sursis de 5 ans.
  • Le journaliste Mehrdad Sarjoui qui couvrait l’international pour le journal en Anglais Iran News, condamné à 10 ans de prison.
  • Taraneh Torabi, bahaïe de Semnan, condamnée à 5 ans et 10 mois de prison.
  • Second et troisième verdicts d’aveuglement par l’acide. 
  • Trois exécutions mardi dans la province du Mazandaran.
L’université  - La culture
  • Stuxnet a infecté 16,000 ordinateurs.
  • L’Internet de nouveau perturbé en prévision des élections.
  • Des rappeurs iraniens chantent pour le peuple syrien.
  • Le Centre de Protection des Journalistes cite l’Iran dans les 10 pays oppresseurs du Net.
  • Le corps des télécommunications de l’ONU exige que l’Iran arrête de brouiller les satellites.
  • Djavid Hadj Hemmati, militant étudiant, expulse de l’université Khajeh Nasir Toussi.
  • « Une Séparation » d’Asghar Farhadi gagne le César du meilleur film étranger.
L’économie de l’Iran
  • L’Iran cesse de vendre son pétrole à la France et au Royaume-Uni.
  • Les pays européens doivent signer des contrats de 2 à 5 ans s’ils ne veulent pas voir les importations de pétrole iranien s’arrêter. 
  • US $ = 1910 Tomans.
  • Une exposition sur les nouvelles technologies russes se tient à Moscou.
  • L’Ukraine doit investir  $800 millions dans trois projets de développement de champs pétroliers iraniens.
Les Manifestations
  • 200 infirmières manifestent devant l’hôpital de cardiologie pour protester pour leurs salaires.
  • Les ouvriers de Parsiloun manifestent à Khorramabad.
  • Les ouvriers de la raffinerie de sucre d’Ahvaz se sont rassemblés devant l’administration provinciale pour protester contre le non paiement de leurs salaries depuis plusieurs mois.
L’Iran à l’étranger
  • La marine iranienne mouille en Syrie ; deux navires iraniens ont accosté à Tartous dimanche et ont levé l’ancre mardi.
  • Un journaliste iranien arrêté en Azerbaïdjan pour possession de 3 grammes d’héroïne.
  • Ahmadinejad à Islamabad pour un sommet trilatéral Pakistan-Afghanistan-Iran.
  • La responsable des affaires étrangères de l’union européenne, Catherine Ashton demande à l’Iran de retarder l’exécution de Saïd Malekpour, résident canadien.
  • La maison blanche condamne fermement la peine de mort du Pasteur Nadarkhani.
  • L’université Azad d’Ispahan, avec la collaboration de l’université Ryerson du Canada et de l’université UPM de Malaisie, doit tenir une conférence internationale sur l’ingénierie mécanique et les technologies avancées (ICMEAT2010) du 10 au 12 octobre 2012.
 La politique en Iran
  • 12 jours avant les élections législatives, les commandants des gardes révolutionnaires annoncent  60% de participation aux élections!
  • L’ayatollah Mahdavi Kani, chef de l’assemblée des Experts, nie avoir eu une longue discussion avec le guide suprême.
  • Le Conseil de Coordination du Mouvement d’Opposition appelle à rester chez soi le jour des élections.
  • Le Mouvement pour la Liberté appelle au boycott des élections.
Nouvelles en vrac
  • La responsable de la société de Zeinab, Maryam Behrouzi, meurt.
  • Le premier vice-président Rahimi fait une attaque cardiaque.
  • La république islamique scelle le domicile de feu l’Ayatollah Montazeri après avoir confisqué les biens de son fils.
  • Une fois de plus un incendie est circoncis à l’usine pétrochimique de Bandar Emam.
Sur le blog cette semaine

dimanche 19 février 2012

Lettre de Mehdi Khazali à son épouse depuis la prison d'Evine


Au nom de Dieu, le Miséricordieux :

Ma chère épouse, je te salue avec tout mon amour. Je sais combien tu as foi en notre amour ; je sais combien tu désires entendre ma voix. Je sais que tu sais que ce sont  les murmures affectueux de ta voix angélique en moi qui me donnent de l’énergie. Mais ta voix semble fatiguée. Je te trouve fatiguée et troublée ; tu gémissais en me pleurant.

Il est très difficile de voir son épouse et ses enfants en train de faire le deuil de soi-même à cause d’une mort lente qu’on a choisie.

Et maintenant que je t’écris cette lettre, je me suis immergé dans la solitude de mon lit. J’ai tellement pleuré sur tes épreuves que mon oreiller en est trempé et qu’un mouchoir ne suffirait pas à essuyer ces larmes.

C’est un doux sentiment. J’ai demandé à mon voisin d’en dessous de nos lits superposés un morceau de papier pour pouvoir y coucher ces sensations. Il m’a donné tout ce qu’il possédait comme papier et m’a dit : « Ecris tout ce dont tu as envie. » Mais mes larmes ne me le permettront pas, tu en vois les traces sur le papier.

Il est difficile, si difficile de voir son épouse et ses enfants en train de faire le deuil de soi-même à cause d’une mort lente qu’on a choisie et d’être témoin de leur deuil de soi-même.

Il est difficile de te contrôler. Tu ne peux pas supporter leurs peines et leurs tourments sans toi-même ne cesser de pleurer. Mais il faut faire attention ; cet amour et ces larmes ne doivent pas se transformer en obstacle et en entraves.

Mais non, ce sont les mêmes larmes que celles versées pour Saydolshohada (Imam Hossein), que celles versées sur les souffrances de Zeynab Kobra (troisième fille de l’Imam Ali). Elles nettoient le coeur et renforcent la détermination.

Ce genre de larmes ne nous fera pas perdre notre position ou vaciller sur le chemin. C’ est une éruption d’amour pur pour son épouse et ses enfants, ce sont des larmes versées sur les épreuves et les souffrances qu’ils endurent. Beaucoup d’entre eux seront sacrifiés pour Zeinab, que la paix soit sur elle, car ils ne sont pas au-dessus de la famille du prophète.

Mes aimés, mes larmes et vos larmes doivent ressembler à celles versées pour Hossein, le fils d’Ali, que la paix soit sur lui, et ne devraient produire que davantage d’ambition, d’actions et d’efforts pour atteindre notre but. Elles doivent devenir les deux ailes nous permettant de voler pour atteindre celui que nous aimons vraiment.

Nous devons ressembler à une inondation rugissante, déracinant la tyrannie et l’oppression. Alors venez, ne cessons pas de pleurer ensemble ; ces larmes arracheront la tyrannie.

Mehdi Khazali – Prison d’Evine – Bloc 350

Source : http://www.kaleme.com/1390/11/29/klm-91308/

Lettre de Mahdieh Golrou depuis la prison d’Evine le 13 février


Je veux partager mon expérience avec mes amis qui ne sont pas emprisonnés. Nous sommes un groupe de prisonnières politiques ; en dépit de toutes nos différences d’opinions et de nos points de vue divergents, nous avons réussi à cohabiter en paix, essayant de mettre en pratique le type de société dans laquelle nous espérons vivre un jour, une société dans laquelle les différences d’opinion sont tolérées, une société qui n’oublie pas le respect et la bienveillance, une société dans laquelle nous partageons les joies et les peines les unes des autres. 

Pour conclure, je demande à ceux qui ne n’auraient pas tenu compte ou n’auraient pas remarqué nos efforts pour construire le modèle d’une telle société de s’abstenir de tout commentaire sur le sujet et de s’adresser aux familles des prisonniers politiques pour toute information à ce propos. Gardons-nous des histoires fausses et approximatives qui ne feront que peiner nos amis et renforcer nos adversaires.

Dans l’espoir de la liberté et de nos retrouvailles.

Mahdieh Golrou – 13 février 2012 – Prison d’Evine 

Source :  http://www.kaleme.com/1390/11/29/klm-91476/

samedi 18 février 2012

Nous faisions attention. Pour Mehraveh, Kiana, Nima, Ali *, et …../Mansoureh Shojaee Jeudi 16 février 2012


 Feminist School 

C’était un soir de novembre en 2011, j’ai appelé Mehraveh pour son anniversaire. Je voulais lui demander si elle avait réussi à parler à sa mère en tête à tête  des choses que les petites filles qui deviennent adolescentes meurent d’envie d’évoquer, mais en fait, je lui ai dit que, si elle avait besoin de vitamines, elle me le dise. A plusieurs reprises, au cours de notre courte conversation, j’ai senti la nécessité de lui dire que, lors d’une nuit de solitude et ressentant l’étrangeté du franchissement d’une frontière, au seuil de la ménopause, j’avais pensé à elle et à ce qu’elle ressentait, elle qui entrait dans la féminité ; mais je n’ai prononcé que des mots inappropriés et je l’ai questionnée sur son passé. Ses réponses n’étaient pas encore assez féminines.

C’était une nuit du début de l’été 2010, je m’étais rendue à l’hôpital Iran-Mehr pour rendre  visite à mon amie Nargues Mohammadi. Elle gisait à demi consciente sur son lit. Il me semblait qu’elle voulait parler. Je me suis approchée, je me suis penchée pour mieux l’entendre. Elle pouvait à peine parler. « J’ai donné naissance à Kiana par césarienne, j’ai le  ventre couturé de points de sutures mais quand je l’ai tenue dans mes bras, la chaleur de son petit corps à versé un baume apaisant sur mes blessures. Quand j’ai été opérée puis quand je suis sortie de l’hôpital avec tant de points de sutures sur mon petit ventre, je n’avais pas pu rester avec elle et apaiser ses blessures. Cette nuit-là, j’avais été arrêtée. J’ai du laisser seule ma petite fille et partir pour la prison… » Avant de s’évanouir complètement, elle a répétée plusieurs fois : « Je n’ai pas fait attention. » Je voulais lui dire qu’elle n’avait pas été inconsidérée, il y a beaucoup de « Khoullies (1) dans nos histoires, mais j’ai dit quelque chose de différent ; j’ai essayé de la calmer et de l’apaiser et lui disant mon amour et mon admiration pour elle. Mes mots affectueux n’ont pas suffi à calmer son âme blessée et perturbée, mais ont fait couler mes propres larmes !
Une vue de loin de deux tableaux, enfant et mère et mère et enfant.

Tableau # 1

Une adolescente et son besoin de sécurité apaisé par la poitrine de sa mère, pleine d’amour et de compassion.

Dans ce tableau on voit l’image de beaucoup d’enfants semblables à Mehraveh qui sont seuls, empêchés d’avoir l’amour maternel dont ils ont besoin.

Du point de vue idéologique, cette séparation n’est pas attristante. On peut même la considérer comme honorable. La plupart du temps, des tantes, des oncles et d’autres membres de la famille remplissent le vide créé par l’absence et essaient de compenser par plus de soin et d’attention. Mais ce sont les droits de l’enfant qui sont violés, son droit à une sûreté et une sécurité inconditionnelle procuré par la présence de sa mère. Mais qu’est-ce qui pourra remplacer les causeries féminines des mères à leurs jeunes filles à la veille de devenir des femmes ?

Quelques sincères et aimantes ces attentions puissent être, elles ne seront pas d’un grand secours. La famille et les amis expriment leur amour, ils prennent soin de Mehraveh ; mais elle a peut-être besoin de quelque chose de plus, quelque chose comme de la discipline et des conseils aussi. En fait, trop d’amour et de compassion peut également causer la confusion.

Je ne semble pas très bien dans ce tableau. Déjà diminuée par l’éloignement de ma propre famille et de mon cercle d’amis, j’ai vite posé à Mehraveh des questions diverses. Elle a répondu à toutes de façon si sage et même tempérée que j’en ai été embarrassée.

Mais ce qui est le plus ennuyeux est le jugement porté sur ses mères emprisonnées. «  Une mère qui était toujours dans une cage de verre » disait Guita, une des enfants dont la mère était en prison dans l’horrible période des années 80. Bizarrement, certains de ces jugements proviennent des commentaires doux et quelquefois humoristiques d’amis et de membres de la famille qui voulaient soulager le fardeau de la tristesse.

Quand le prisonnier est le père et qu’il a recours à une grève de la faim pour que ses droits fondamentaux soient respectés, la société ne souligne jamais son rôle ou ses responsabilités de père envers sa famille. On ne leur a jamais demandé d’arrêter leur grève de la faim à cause de leurs obligations familiales. Mais quand il s’agit d’une femme emprisonnée, on leur rappelle toujours qu’elles ont d’autres devoirs et obligations en plus de leurs causes politiques…. Comique, non ?

Quand Nasrine Sotoudeh a eu recours à la grève de la faim ou lorsqu’elle a refusé d’utiliser ses droits de visite uniquement pour protester contre la violation de ses droits, même en temps que prisonnière, on a poussé les grands cris, on l’a jugée pour lui rappeler son rôle de mère et la préséance de ce rôle sur sa lutte politique ou pour les droits humains.

Même si Mehraveh a été éduquée par des parents comme Nasrine Sotoudeh et Reza Khandan, elle n’était ni assez jeune pour ne pas être affectée par ces jugements, ni assez âgée pour arriver à sa propre analyse des faits. Je me demande ce qui arrive à des enfants comme Mehraveh. Que ressent-elle quand elle entend ces sortes de critiques de sa mère qui n’a pas abandonné ses droits pour sa fille ?

La personnalité de Nasrine Sotoudeh, que ce soit en tant que mère ou que de militante, est unique par ses nobles valeurs. Seuls ceux qui possèdent ces vertus de tolérance, de morale et d’amour de la liberté peuvent reconnaître et apprécier sa vraie valeur. Mais dans cette société injuste où la mère et l’enfant sont également ignorés, les enfants de Nasrine bénéficient-ils d’un quelconque des droits des enfants que la convention des droits des enfants leur octroie ? Jusqu’à quel point les institutions qui défendent les enfants auraient-elles pu soutenir les Nasrines et les Mehravehs dans leurs épreuves ? Ces institutions n’auraient-elles pas du protester contre l’emprisonnement de Nasrine comme une sorte de violation contre les droits de ses enfants ? Et ne devraient-elles pas commencer un mouvement sérieux pour empêcher de telles violations ?

Second Tableau

La séparation tragique de Nargues Mohammadi d’avec son enfant malade, sa maladie grave non déterminée, son sentiment de culpabilité causé par la cruauté des forces de sécurité, la conduisaient au bord de la folie.

Une mère contrainte de quitter son enfant malade pour aller en prison, une mère qui a passé des nuits noires et horribles dans la solitude de l’isolement, s’inquiétant pour sa fille, doit totalement se mobiliser pour tout juste arriver à supporter le poids de telles pressions. Et pourtant, le corps ne pouvait pas supporter le poids énorme de toutes ces pressions. On ne peut imaginer de tels tableaux que lorsque de cruels chasseurs sans pitié pour la gazelle solitaire et terrorisée piège sa mère. Comment les défenseurs des droits des enfants peuvent-ils être témoins de telles scènes de chasse sans réagir, sans en être affectés ?

Quand Nargues est rentrée chez elle, elle était totalement malade, de corps et d’âme. Comment a-t-on pu la séparer de son enfant malade, au moment le plus délicat pour toutes les deux ?

Sans parler des droits des enfants, qu’est-il arrivé à Nargues dans ce tableau ? La séparation de ses enfants ajoutée aux pressions régulières que l’on doit supporter en prison, exacerbées par les commentaires et les jugements injustes que l’on lui jetait à la tête, étaient si écoeurants qu’après sa libération de prison, il ne reste de Nargue qu’un corps tremblant et une âme broyée. Et maintenant, elle doit accomplir ses devoirs maternels et familiaux en plus de ses engagements humanitaires et sociaux.

Dernier Tableau, l’image éternelle

Pendant des années, les femmes et les mères qui cherchent l’égalité, empêtrées dans un réseau d’ « étourderie » ont suivi un chemin difficile vers un « monde attentif », portant les croix de la féminité, de la maternité et du militantisme  toutes seules sur leurs frêles épaules, avec calme et patience. Et cela fait des années que les enfants des prisonnières luttent sans arrêt contre la propagande hostile, visant à détruire l’image qu’ils se font de leurs mères, et qu’ils tentent de décrire l’image de leur propre mère par eux-mêmes. Ce qui ressemble à l’image d’un « petit paria triste » ; chaque nuit, on l’envoie dormir avec un gentil baiser ; dans les labyrinthes de ses contes, il tente d’atteindre le même chemin difficile ; à chaque pas, il revit l’expérience de sa mère, un tout petit peu plus loin et ils construisent leur propre monde.

*:Mehraveh et Nima sont les enfants de Nasrine Sotoudeh ; Ali et Kiana sont les enfants de  Nargues Mohammadi.
1) Equivalent de notre croquemitaine, une personne très cruelle qui s'attaque aux enfants pour les tuer. 

Source : http://www.feministschool.com/english/spip.php?article482

Semaine 07 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Davoud Bahmanabadi transféré d’Evine à un hôpital.
  • Au 35ème jour de sa grève de la faim, le Docteur Mehdi Khazali est transféré au dispensaire d’Evine ; il continue sa grève de la faim.
  • Mohammad Reza Motamednia, prisonnier politique en grève de la faim, a été transféré à l’hôpital Modarres dans un état grave.
  • Issa Saharkhiz transféré au service cardiologique de l’hôpital Amirabad enchaîné et entravé. 
B- Arrestations/Incarcérations
  • Le syndicaliste Mehrdad Amin a été arête à Sanandadj.
  • Omid Dahdarzadeh, membre du parti Pan-Iraniste arête pour avoir écrit des slogans sur les murs pour marquer le jour du 25 Bahman.
  • Ali Reza Firouzi va commencer à purger ses 4.5 ans de prison.
  • L’épouse et la fille du docteur Khazali arrêtées le 14 février, ont été relâchées le 15 février.
  • Massis Mossian, prêtre de l’église de Narmak à Téhéran, arrêté et envoyé à Redjaï Shahr.
  • Esmaïl Ravangard, étudiant de l’université Payam e Nour de Marivan, convoqué au ministère du renseignement de Marivan et arrêté.
  • Aziz Tazik, étudiant de l’université Payam e Nour de Marivan, convoqué au ministère du renseignement de Marivan et arrêté.
  • Arrestation de beaucoup de citoyens ordinaires à Kerman, Ispahan et dans les provinces du Guilan, du Khouzestan et du Khorassan pour avoir appelé au boycott des élections législatives.
  • 17 arrestations le 14 février à Kerman ; huit ont été incarcérées, les autres libérées sous caution.
C-Libérations 
  • La féministe Kobra Farajzadeh libérée de la prison de Tabriz à la fin de sa peine.
  • Le journaliste Saïd Razavi Faghih libéré.
  • Le militant étudiant Younes Soleimani libéré de la prison d’Ardébil à la fin de ses 6 mois de prison.
D-Autres Nouvelles 
  • Le militant des droits de l’homme Mohammad Sedigh Kaboudvand a commencé une grève de la faim le dimanche 12 décembre et l’arrête le 14 après que les autorités aient accepté ses demandes.
  • La cérémonie en homage au martyr Mohammad Mokhtari annulée sous la pression du régime.
  • Les prisonniers du bloc 350 d’Evine ont hurlé « Ya Hossein, Mir Hossein » et « Mort à la dictature » vendredi dernier
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Esmaïl Barzegar, dentiste de Tabriz, condamné à 7 ans de prison.
  • Nabiollah Bastani, enseignant syndicaliste, condamné en appel à 6 mois de prison et à 5 ans d’exil à Boroudjerd.
  • Goudarz and Roofia Beidaghi condamnés à un an de prison et à trois ans d’exil.
  • Souran Daneshvar, militant étudiant kurde, condamné à un an de prison.
  • La cour d’appel confirme la condamnation à 6 mois du conseiller d’Ahmadinejad, Aliakbar Djavanfekr.
  • Djavad Zadekam, sportif de Tabriz, condamné à 7 ans de prison.
  • Probable élimination de la lapidation en tant que châtiment.
  • Non-lieu pour l’aide d’Ahmadinejad Mortazavi dans le dossier de Kahrizak.
  • Une pendaison à Zandjan mardi.
L’université  - La culture
  • Les Iraniens retrouvent l’accès à Internet.
  • Les restrictions à l’accès à Internet si importantes que même les bassidjs protestent.
  • Saïd Kian Hashemi, étudiant bahaï de l’université de Téhéran, expulsé.
  • Shima Mofeghi, étudiante en management à l’université d’Amol, expulsée parce qu’elle est bahaïe.
  • Fatemeh Nouri, étudiante chrétienne, interdite de poursuivre ses études pendant un an.
L’économie de l’Iran
  • 17 pays européens importent des produits pétroliers d’Iran.
  • Taux de change pour 1$ : 1920 Toman -- pour 1 Euro : 2500 Toman (12 Fev)
  • Total remplace le pétrole iranien par du pétrole saoudien.
  • Les sanctions se resserrent alors que de plus en plus de compagnies refusent d’embarquer du pétrole iranien.
  • Des traders allemands participent à un forum international à Téhéran.
  • L’Iran stoppe ses exportations de pétrole vers six pays européens : l’Italie, l’Espagne, la France, la Gèece, le Portugal et les Pays Bas. Mais les ministres du pétrole et des affaires étrangères réfutent la nouvelle.
  • Plusieurs pays d’Europe de l’est demandent au parlement de ne pas voter la loi stoppant les exportations de pétrole vers l’Europe ; le Majlis décide de reporter les discussions jusqu’après les élections.
  • Des homes d’affaires iraniens tentent d’importer des céréales  de Russie avec des roubles.
  • Un quart des unités de production ferment dans la province de Téhéran.
  • L’Iran va construire de nouvelles centrales électriques en Syrie et en Afrique.
Les Manifestations
  • Un parti d'opposition appelle à manifester le 14 février.
  • Explosion durant la célébration officielle du 11 février.
  • Les étudiants de l’université de Téhéran publient une déclaration à l’occasion du 25 Bahman.
  • Les militants et ex-prisonniers convoqués au Ministère de l'Intérieur pour signer un engagement de non participation aux manifestations du 25 Bahman.
  • Un groupe d’employés municipaux de Tabriz manifestent devant les bureaux de l’administration pour protester contre le recours de la municipalité à l’intérim.
  • 25 Bahman à Téhéran : environ trois fois plus de policiers que de manifestants – Première apparition de femmes policières anti-émeutes – 6 arrestations confirmées : 3 hommes et trois femmes. 
  • D’après le procureur général de Téhéran, les Iraniens adorent faire leurs courses à l’avance pour le nouvel an ; les ennemis en profitent pour prétendre qu’il y a des manifestations.
L’Iran à l’étranger
  • L’inde rejette l’appel de l’union européenne à boycotter le pétrole iranien.
  • Khamenei rencontre le premier ministre du Hamas.
  • Le Conseil National de Sécurité Syrien soutient les manifestations du Mouvement Vert du 25 Bahman.
  • Le ministre des affaires étrangères britannique demande la libération des dirigeants de l’opposition iranienne.
  • Un homme, que l’on pense iranien, a eu les deux jambes soufflées par la bombe qu’il portait à Bangkok ; un second suspect est arrêté à Bangkok, un troisième arrêté et détenu en Malaisie ; une quatrième réussit à rentrer en Iran.
  • Le Mouvement Vert manifeste à Boston avant le 14 février.
  • Déclaration de Catherine Ashton sur la poursuite de la détention des dirigeants de l’opposition. 
  • Les militants des droits humains iraniens vivant à l’étranger menacés de poursuites par Email. 
  • Vancouver manifeste pour soutenir les manifestants du 25 Bahman.
  • Un communiqué du ministère des affaires étrangères français appelle à la liberation de Karroubi et Moussavi.
  • Les autorités yéménites saisissent un bateau iranien chargé d’armes. 
  • Mostafa Mohammad Nadjar, ministre de l’intérieur, arrive à Vienne pour assister à la troisième Conférence ministérielle des partenaires du pacte de Paris pour lutter contre le commerce illicite des opiacés afghan. 
  • Les Thaïlandais recherchent un cinquième Iranien à propos de la bombe.
  • Un groupe d’Iraniens exilés commence à évacuer leur camp en Irak = Autrement dit : l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple commence à évacuer le camp d’Ashraf.
La politique en Iran
  • Le premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniya, a prononcé un discours aux côtés d’Ahmadinejad lors de l’anniversaire de la révolution iranienne.
  • Les réunions hebdomadaires entre Rafsandjani et Khamenei ont complètement cessé. 
  • Le vice président du parlement,  Shahabeddin Sadr, disqualifié pour les prochaines élections législatives.
  • Rafsandjani continue de refuser de signer la nomination de Farhad Daneshjou.
  • L’association des enseignants et érudits de Qom et  Nadjaf déclare : le boycott des élections législatives est votre devoir religieux.
  • Ali Khamenei amnistie 761 prisonniers à l’occasion du 33ème anniversaire de la révolution.
  • Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi publient une déclaration conjointe à l’occasion de l’anniversaire de la révolution. Ils y comparent la situation actuelle avec les oppressions dont souffrait le people sous le règne du shah qui a abouti à la révolution. Ils demandent instamment à l’armée, à la police, aux gardes révolutionnaires et aux bassidj de se ranger aux côtés du peuple. 
  • L’Iran convoque l’envoyé d’Azerbaïdjan à propos du meurtre des scientifiques iraniens.
  • Plus de 400 militants demandent la libération de Moussavi et Karroubi.
  • Sur 261 députés actuels et candidats, 33 candidatures n'ont pas reçu d'agrément.
  • Les prisonniers de Redjaï Shahr soutiennent les manifestations du 25 Bahman.
  • Rafsandjani en mauvaise posture: le journal extrémiste Keyhan fait courir la fausse rumeur de sa démission du Conseil de discernement - Rafsandjani dément la rumeur. 
  • Six ambassadeurs de pays européens convoqués au ministère des affaires étrangères pour parler des sanctions.
  • Le gouvernement Ahmadinejad doit emprunter 6.5 milliards de dollars à la banque centrale pour payer sa réforme des subventions.
  • Le gendre d’Ahmadinejad, Mehdi Khorshidi, nommé au secretariat du conseil de surveillance.
  • Huit listes de principalistes pour les prochaines élections législatives.
  • Ouverture d’un sommet trilatéral :  Iran, Afghanistan, Pakistan.
  • Dans une lettre aux autorités religieuses Iran, Zahra Rabbani Amlashi (fille de l’Ayatollah Mohammad Mehdi Rabbani Amlashi, ancien procureur général d’Iran et membre du conseil des gardiens) et bru de feu l’Ayatollah Montazeri  appelle les autorités religieuses à briser le silence et à dire ce qu’ils pensent du mal que l’on fait aux prisonniers politiques et à leurs familles innocentes et à tout faire pour remédier à cette injustice.
  • Les gardes révolutionnaires vont instituer leurs propres centres religieux sous la direction de Mesbah Yazdi .
Nouvelles en vrac
  • Les rivières alimentant le lac Oroumieh s’y déversent de nouveau.
  • La pluie endommage le palais privé de Cyrus le Grand.
  • Le Nord de l’Iran privé de gaz par une panne du compresseur principal.
  • Le dernier commandant des gardes révolutionnaires à mourir d’un arrêt cardiaque a demandé une autopsie dans son testament.
  • Célébrer la Saint Valentin est interdit en Iran ; vendre des roses rouges également.
.Sur le blog cette semaine


mercredi 15 février 2012

Pas de Portrait d’Ahmadinejad au Défilé de l’Anniversaire de la Révolution - Arash Bahmani – 14 février 2012


Le jour même où les médias se concentraient sur l’absence de portraits d’Ahmadinejad lors du défilé commémorant la victoire de la révolution islamique de 1979, le ministre de l’énergie du cabinet Ahmadinejad déclarait : « Les gens savent maintenant en observant le visage des officiels si les statistiques qu’ils fournissent sont vraies ou non. » Et voilà comment une nouvelle séquence d’attaques et de contre-attaques entre les alliés d’Ahmadinejad et ses opposants a commencé. L’assaut verbal a atteint son apogée quand les partisans du cabinet Ahmadinejad ont traité les députés du parlement critiquant le gouvernement de « voleurs dans la maison du peuple. »

Lors d’un autre assaut, le chef du centre de recherches du parlement, Ahmad Tavakoli, a réfuté les accusations portées à son encontre par le premier vice-président Mohammad-Reza Rahimi et a annoncé qu’il porterait plainte contre lui.

Le site Alef, qui appartient à Ahmad Tavakoli a écrit que Rahimi avait fait ces remarques après que « le Docteur Tavakoli ait critiqué publiquement la pression exercée sur la justice pour qu’elle envoie un enquêteur du dossier de corruption financière pour s'occuper de Tavakoli ; il a souligné que comme tout autre accusé, Rahimi aussi devait être cité à comparaître en personne devant la cour. »

Tavakoli a réfuté toutes les accusations portées par Rahimi et a déclaré qu’aucune n’était nouvelle et qu’on y avait déjà répondu.

Ce député du huitième parlement a également déclaré que les accusations indiquaient qui se cachait derrière des accusations anonymes de ce type dans le passé, et il a ajouté :  « Je n’ai pas porté plainte contre ces sites et je n’ai pas l’intention de le faire mais je vais le faire contre Monsieur Rahimi pour que la justice enquête sur le problème. »

Khabar Online, site proche du président du parlement Ali Laridjani, s’est aussi jeté dans la bataille ; dans un éditorial, il a écrit qu’aucun portrait d’Ahmadinejad n’avait été distribué aux personnes qui défilaient pour commémorer l’anniversaire de la révolution islamique du 11 février 1979. Il a confirmé que la raison de l’absence de placard était que « ceux qui défilaient ne voulaient pas en porter. »

Bien sûr, ce n’est pas la première attaque/contre-attaque verbale entre alliés et  opposants à Ahmadinejad ; chaque côté a déjà publié des « documents » pour prouver la corruption de l’autre. Mais maintenant que le parlement a réussi à convoquer Ahmadinejad, ses alliés ont concentré leurs attaques sur les principalistes à l’intérieur du parlement.

Peu après que le parlement ait voté la convocation d’Ahmadinejad, un site proche du président a écrit qu’il fallait s’attendre à un « exposé historique d’Ahamadinejad. »

Un autre site pro-Ahmadinejad a traité les députés de « voleurs, corrompus et hypocrites dans la maison du peuple » et a ajouté que le président ferait des révélations durant sa comparution devant le parlement.

A rattacher à la déclaration du ministre de l’énergie, Parviz Fatah, qui a annoncé que les gens comprenaient, d’après le visage des officiels, si les statistiques qu’ils fournissaient étaient réelles ou imaginaires.

Commentant les élections parlementaires du 2 mars, un membre dirigeant du comité central du parti de la coalition islamique, Assadollah Badamtchian, a déclaré que les gens qui obéissaient a guide suprême devaient être élus à l’assemblée nationale. Les principalistes se sont rassemblés autour des religieux Mahdavi Kani et Mesbah-Yazdi pour créer l’unité durant les élections législatives. Ces remarques sont faites alors que le Jehhe Paidari (Front en avant toutes) a récemment annoncé qu’il présenterait sa propre liste, distincte de celle des principalistes réunis derrière le Jebhe Motahed Ossoulgarayan (front uni des conservateurs). Le front en avant toutes a annoncé que sa liste de candidats attendait la confirmation de l’ayatollah conservateur Mesbah-Yazdi.

Source :  http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/february/14/article/people-now-know-which-statistics-are-real-and-which-fictitious.html

dimanche 12 février 2012

12 Prisonniers Politiques du Bloc 350 d’Evine de Nouveau Cités à Comparaître et Interrogés - @persianbanoo


A l’approche des élections législatives, plusieurs prisonniers politiques ont été cités à comparaître devant le magistrat d’Evine et au bloc 209 (sous le contrôle du ministère du renseignement) et ont de nouveau été interrogés.

Kalameh rapporte, qu’Alireza Rejaï,  membre du conseil National-Religieux, Amir Khosrow Dalirsani membre du Mouvement Musulman Combattant et Mohammad Reza Motamednia, représentant spécial de Moussavi lorsqu’il était premier ministre, ont été convoqués devant le magistrat d’Evine, au bureau Shahid Moghadasi pour y être interrogés sur les différentes déclarations qu’ils avaient publiées sur le boycott des prochaines élections et pour protester contre la détention illégale des dirigeants Verts. Le ministère du renseignement a envoyé une note interne au magistrat d’Evine demandant qu’il s’occupe des prisonniers qui ont publié des déclarations ; en retour, il les a convoqués. C’est la nouvelle méthode pour affronter les prisonniers qui protestent et qui ont déjà soit purgé la moitié de leur peine, soit sont proches de leur libération : leur mettre de nouvelles accusations sur le dos.

La semaine dernière, Abolfazl Abedini et Shahine Zeinali ont été convoqués au bloc 209 pour être interrogés sur leur déclaration condamnant une éventuelle guerre contre l’Iran et soutenant le peuple de Bahrain. Shahine Zeinali a été menacé d’exil et, quelques jours plus tard, il a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr, où les conditions sont bien pires qu’à Evine.

Le blogger Hossein Ronaghi Maleki, qui est en mauvaise santé, a également été convoqué et interrogé sur la lettre ouverte adressée à Seyyed Mohammad Khatami sur l’avocate emprisonnée Nasrine Sotoudeh et les interviews de son père dans la presse.

La semaine dernière, le Docteur Ali Rashidi et Hamid Reza Khadem, membres du Front National ont également été convoqués au bloc 209 pour interrogatoire.

Le journaliste Bahman Ahmadi Amouï a également été convoqué et interrogé la semaine dernière à propos de la déclaration dite « Déclaration des 39 prisonniers » demandant la libération des dirigeants du Mouvement Vert : Moussavi, Karroubi et Rahnavard.

Soma Nourani, Aref Darvishi et Mehdi Khodaï, militants des droits humains ont aussi été interrogés sur une déclaration qu’ils ont signée en soutien à Nasrine Sotoudeh et d’une autre posant quelques questions à Khatami.

Abolfazl Ghadyani membre du comité central de l’Organisation des Moudjahiddines de la Révolution Islamique a été convoqué quelques jours avant sa libération à la fin de sa peine, sous une nouvelle accusation de « propagande contre le régime » à cause d’une lettre adressée à l’ayatollah Khamenei, ce qui empêche la libération de ce prisonnier politique âgé et en mauvaise santé.

De la même façon, Mohsen Mirdamadi président du Front de la Participation et Fayzollah Arabsorkhi, membre du comité central de l’Organisation des Moudjahiddines de la Révolution Islamique, ont déjà été convoqués au bloc 2-A d’Evine (sous la responsabilité des gardes révolutionnaires) pour y être interrogés sous la pression à propos de la « Déclaration des 39 prisonniers ».

Source : http://persianbanoo.wordpress.com/2012/02/12/12-evin-ward-350-political-prisoners-were-summoned-and-once-again-interrogated-2/ / 

samedi 11 février 2012

Saïd Malekpour 13 mars 2010

 Je m’appelle Saïd Malekpour. J’ai été arrêté le 4 octobre 2008 près de la place Vanak (au nord de Téhéran) par des agents en civil qui n’ont pas présenté de mandat d’arrêt ou de carte professionnelle. Cette arrestation ressemblait à un rapt. Ensuite, on m’a mis les menottes, bandé les yeux et mis à l’arrière d’une berline. Un agent corpulent pesait sur moi de tout son poids : il m’avait posé le coude sur mon cou, m’obligeant à garder la tête penchée pendant tout le voyage. Ils m’ont transféré dans un endroit inconnu qu’ils appelaient le « local technique ». A notre arrivée, quelques agents m’ont sévèrement battu et m’ont maltraité verbalement alors que j’étais toujours menotté et les yeux bandés. Ils m’ont forcé à signer quelques formulaires sans que je puisse les lire. J’ai eu mal au cou pendant plusieurs jours et j’avais le visage gonflé par les coups de poing, de pied et les gifles que j’avais reçus. Le soir même, j’ai été transféré au bloc 2-A d’Evine. J’ai été placé dans une cellule individuelle qui mesurait 2m x 1.7m. Je ne pouvais quitter ma cellule qu’à heures fixes deux fois par jour pour prendre l’air, mais dès que je quittais la cellule, on me bandait les yeux. Je n’avais le droit de retirer le bandeau qu’à l’intérieur de la cellule.

J’ai passé 320 jours (du 4 octobre 2008 au 16 août 2009) à l’isolement sans livres, sans journaux, sans aucun contact avec le monde extérieur. Dans la cellule, il n’y avait qu’un Coran, une carafe d’eau, 3 couvertures et un « mohr » [les chiites prient en posant le front sur un morceau de terre appelé « mohr » en Iran]. Je suis resté au bloc 2-A avec des compagnons de cellule pendant 124 jours, jusqu’au 21 décembre 2009. Je n’ai jamais eu droit aux visites hebdomadaires de ma famille durant toute ma détention. Durant mes 444 jours de détention au bloc 2-A, je n’ai eu droit qu’à un nombre limité de visites de ma famille et toujours en présence d’un garde révolutionnaire. Il y avait toujours des agents présents durant ces visites. Je n’ai jamais eu droit aux visites hebdomadaires. Le personnel de la prison et ceux qui m’interrogeaient, écoutaient tous les appels téléphoniques que j’ai pu faire. A chaque fois que je discutais du contenu de mon dossier avec ma famille, la ligne était coupée. Pendant les 444 jours que j’ai passés au bloc 2-A, ma vie était constamment menacée et je ne me suis jamais senti en sécurité.

Le 21 décembre 2009, on m’a de nouveau transféré à l’isolement, cette fois au bloc 240 de la prison d’Evine. Je suis resté 48 jours, jusqu’au 8 février 2010, dans la solitude et isolé de force du monde extérieur. Depuis le 8 février 2010, j’ai été détenu dans des cellules communes d’Evine, d’abord au bloc 7 puis au bloc  350. Jusqu’à ce jour, j’ai passé 12 de mes 17 mois de détention à l’isolement et je n’ai pas été autorisé une seule fois à rencontrer mon avocat. Durant tout ce temps et plus spécifiquement durant les premiers mois j’ai subi différentes sortes de torture physiques et psychologiques de la part de l’équipe de « cyber contre-attaque des gardes révolutionnaires ». Certaines tortures ont eu lieu en présence de Mr. Moussavi, le magistrat en charge du dossier. Une grande part de mes aveux m’a été extorquée sous la pression, les tortures physiques et psychologiques, les menaces à mon encontre et à l’encontre de ma famille, sous les fausses promesses de libération immédiate si j’avouais frauduleusement tout ce que ceux qui m’interrogeaient me dictaient.

Je dois ajouter que mes aveux au magistrat ont été extorqués en présence de ceux qui m’interrogeaient. Pour m’empêcher d’informer le magistrat que mes aveux avaient été obtenus sous la torture, ceux qui m’interrogeaient m’avaient menacé d’exercer à mon encontre, des tortures encore pires. Quelquefois, ils me menaçaient d’arrêter mon épouse et de la torturer devant mes yeux. Durant les premiers mois de mon incarcération, on m’interrogeait à des heures diverses, le jour comme la nuit. Les interrogatoires s’accompagnaient de tabassages sévères. Les interrogatoires avaient lieu soit dans le « local technique » à l’extérieur de la prison soit dans le bureau des interrogatoires du bloc 2-A.
La plupart du temps, j’étais torturé par un groupe. J’étais menotté, j’avais les yeux bandés et plusieurs individus armés de câbles, de matraques et de leurs poings me frappaient. De temps en temps, ils me fouettaient la tête et le cou. Ces mauvais traitements avaient pour but de me contraindre à écrire ce que l’on me dictait et à me forcer à jouer un rôle qu’ils avaient défini dans leurs scénarios devant une caméra. Quelquefois, ils utilisaient des chocs électriques très douloureux qui me paralysaient pour un temps. Une fois, en octobre 2008, on m’a déshabillé alors que j’avais les yeux bandés et on m’a menacé de me violer avec une bouteille d’eau.
Un de ces jours-là, j’avais le visage gonflé à force d’avoir été frappé à coups de pied et de poing, d’avoir eu le visage et la tête flagellé par les câbles. J’ai perdu conscience plusieurs fois et à chaque fois on me réveillait en m’aspergeant le visage. Cette nuit-là, on me rentra en cellule. A la fin de la nuit, j’ai compris que je saignais de l’oreille. J’ai frappé à la porte de ma cellule mais personne n’est venu. Le lendemain, j’avais le corps à moitié paralysé et je ne pouvais plus bouger ; on m’a emmené au dispensaire d’Evine. En voyant mon état, le médecin a souligné qu’il fallait m’hospitaliser. Mais on m’a reconduit en cellule où je suis resté seul jusqu’à 9 heures le lendemain. Trois gardes ont fini par m’emmener à l’hôpital Baghiatollah. En route vers l’hôpital, les gardes m’ont dit que je n’avais pas le droit de donner mon vrai nom et m’ont ordonné d’utiliser le pseudonyme de Mohammad Saïdi. Ils m’ont menacé de me torturer sévèrement si je n’obéissais pas.
Avant l’examen médical, l’un des gardes rencontra le médecin dans la salle des urgences ; je n’y suis rentré que quelques minutes plus tard. Sans aucun examen, radio ou test, le médecin déclara que c’était un problème de stress. Il rédigea son rapport médical et me prescrit quelques pilules. Quand je lui demandai d’au moins me nettoyer l’oreille, le médecin répondit que cela n’était pas nécessaire. On me ramena au centre de détention avec le caillot de sang dans l’oreille. Pendant 20 jours, la partie gauche de mon corps est restée paralysée, je ne contrôlais presque plus mon bras gauche et les muscles de mes jambes. J’avais également du mal à marcher.

Le 24 janvier 2009, après avoir été sévèrement battu, l’un de ceux qui m’interrogeaient à menacer de m’arracher une dent avec des pinces. J’avais une dent cassée et la mâchoire déplacée après avoir reçu des coups de pied dans la figure. Mais les tortures physiques n’étaient rien comparées aux tortures psychologiques. J’ai supporté longtemps l’isolement (plus d’une heure au total) sans appels téléphoniques, sans visiter mes proches, sous la menace constante de l’arrestation et de la torture de mon épouse et de ma famille et, si je ne coopérais pas, sous la menace d’être tué. On me donnait également des nouvelles erronées de l’arrestation de mon épouse. Ma santé mentale était sévèrement menacée. Je n’avais accès à aucun livre, à aucun journal dans mes cellules individuelles et, de temps en temps, je ne parlais à personne pendant des jours.
Les privations et la pression psychologique sur ma famille et moi étaient telles qu’à la mort de mon père le 16 mars 2009 et bien que les autorités étaient parfaitement au courant de son décès, ils ne me l’ont pas dit pendant 40 jours. C’est lors d’un entretien téléphonique (surveillé) de cinq minutes avec ma famille que j’ai appris le décès de mon père.
Massoud, un de ceux qui m’interrogeaient, éclata de rire et se moqua de moi quand il me vit pleurer la mort de mon père. Malgré mes supplications,  on ne m’a pas autorisé à assister à la cérémonie en mémoire de mon père. En plus des tortures psychologiques, l’équipe de ceux qui m’interrogeaient au sein des gardes révolutionnaires ont, contrairement à la loi et aux principes religieux, retiré des fonds avec ma carte de crédit. Ils possèdent également mon compte Paypal ; je ne sais pas ce qu’ils en ont fait.
Un autre exemple de torture psychologique : me forcer de jouer le rôle dicté par les gardes révolutionnaires devant une caméra. L’équipe qui m’interrogeait m’avait promis que ces films ne seraient jamais diffusés à la télévision, qu’ils ne seraient montrés qu’aux autorités du régime pour augmenter le budget du projet « Gerdab ». Mis j’ai découvert ultérieurement que ces films avaient été diffusés à plusieurs reprises par la télévision d’état le septième jour après les funérailles de mon père, ce qui a causé une grande douleur à ma famille. Certains des aveux extorqués étaient si ridicules et de si grande portée qu’ils étaient tout bonnement impossibles.

Par exemple, on m’a demandé d’avouer faussement avoir acheté un logiciel au Royaume-Uni puis de le poster sur mon site web pour le vendre. J’ai été contraint d’ajouter que, si quelqu’un visitait mon site web, le logiciel s’installerait sur son ordinateur à son insu et qu’il prendrait le contrôle de sa Webcam, mais si elle est éteinte. Je leur ai bien dit que ce qu’ils suggéraient était impossible d’un point de vue technologique mais ils m’ont répondu que je n’avais pas à m’inquiéter de ces choses. 
On m’a promis, en présence du magistrat chargé du dossier, que si je participais à leurs faux aveux télévisés, je serais mis en liberté conditionnelle ou sous caution jusqu’à mon procès. On m’a aussi promis que je bénéficierai de la bienveillance du procureur. On m’a promis que je serai condamné au maximum à deux ans de prison. On m’a fait toutes ces promesses à plusieurs reprises et pourtant, à la fin des sessions d’enregistrement, ils n’en ont honoré aucune.
D’après tout ce qui précède, j’ai été sujet à différentes sortes de tortures psychologiques et physiques en violation avec les sections 1-9, 14-17 et l’article 1 du « décret d’interdiction de la torture » voté par le parlement en 2004. Suivant l’article 4 du décret, les aveux que j’ai faits ne sont pas recevables et j’ai fait la majorité des ces aveux pour alléger les pressions exercées sur ma famille et mes amis.
Au bout de 17 mois de détention « provisoire » je suis encore dans le flou. Je n’ai jamais été autorisé à rencontrer mon avocat. En raison de l’épaisseur de mon dossier et de la nature des accusations à mon encontre, j’ai besoin d’un expert en informatique agréé par la justice qui puisse être en contact avec mon avocat. J’ai également besoin d’un endroit équipé techniquement (avec accès à Internet) pour préparer ma défense. Je demande donc que ma demande de libération sous caution soit acceptée et que l’on me fournisse ce que j’ai demandé ci-dessus.

Saïd Malekpour
13 mars 2010
Source : http://www.rahana.org/en/?p=1965

La Caution de Hassan Fathy est fixée – Les Familles des Dirigeants Bahaïs élèvent la Voix – Fereshteh Ghazi - 6 février 2012


La famille de Hassan Fathy a révélé à Rooz que la caution pour la libération de Hassan Fathy avait été fixée. Les familles des dirigeant bahaïs qui sont derrière les barreaux depuis quatre ans ont appelé au respect des droits fondamentaux des prisonniers politiques selon la loi iranienne, y compris le droit de visite de leurs familles.

Des proches de la journaliste Marzieh Rassouli, arrêtée chez elle à minuit il y a deux semaines, ont révélé à Rooz qu’ils n’avaient aucune information sur son état ni sur l’endroit où elle se trouve en dépit de ses démarches quotidiennes auprès de l’administration de la prison d’Evine. Madame Rassouli a brièvement téléphoné à sa famille quelques minutes après son arrestation, mais pas de nouvelles depuis.

Hassan Fathy a été arrêté le 13 novembre après avoir parlé sur la BBC Farsi d’une explosion dans une caserne des gardes révolutionnaires. Les médias étatiques l’ont accusé de coopération avec la télévision BBC Farsi, une allégation démentie par la famille de Fathy et la BBC.

L’épouse de Hassan Fathy, Fatemeh Hedjrat, a dit à Rooz : « Ils ont arrêté mon mari qui est innocent. Il n’a fait que parler en tant que journaliste, mais on l’a accusé de trouble à l’ordre public et de propagation de mensonges, ce qui est injuste. »

Lors d’interviews séparées à Rooz, les familles de Fariba Kamalabadi et de Djamaloddin Khanjani, emprisonnés avec cinq autres dirigeants bahaïs depuis quatre ans, ont appelé au respect des droits fondametaux garantis par la loi iranienne. 

Fariba Kamalabadi, Djamaloddin Khanjani, Afif Naïmi, Saïd Rezaï, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli, et Vahid Tizfahm sont les sept dirigeants bahaïs qui s’occupaient du groupe « Yaran » qui dirigeait la communauté bahaïe en Iran.

Mahvash Sabet est emprisonnée depuis le 5 mars 2008 et les six autres depuis le 14 mai 2008. Ils ont été accusés de crimes contre la sécurité nationale, dont espionnage pour le compte d’Israël, troubles à la moralité publique, et agissements contre la république islamique.
Les sept dirigeants ont été condamnés à 20 ans de prison en première instance. La cour d’appel a réduit les peines à 10 ans après les avoir acquitté d’accusations comme l’espionnage pour le compte d’Israël. Cependant, d’après le procureur général d’Iran, le verdict de la cour d’appel ne visait qu’à saper la Sharia ; elle a été ignorée et le verdict inital de 20 ans a été réinstitué.

Depuis leur arrestation, les sept dirigeants n’ont pas pu voir leurs familles en dehors de la prison, un droit garanti à tous les prisonniers politiques par la loi iranienne. Le frère de Madame Kamalabadi a déclaré à Rooz : « Fariba et Madame Mahvash Sabet sont à la prison d’Evine. Elles reçoivent chaque semaine, comme les 30 autres prisonnières politiques qui y sont détenues, la visite de leurs familles. Depuis deux mois, elles n’ont plus droit au téléphone que lors d’un bref appel mensuel. Nous attendons et nous espérons toujours leur libération immédiate et inconditionnelle. Et enfin, nous demandons que les droits qui leur sont reconnus par la loi, comme le droit de visite, soient respectés jusqu’à leur libération. »

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/february/06/article/families-of-bahai-leaders-speak-out.html

Réactivation du programme d’assassinats de dissidents iraniens - Leila Tayyeri - 10 février 2012


On rapporte que l’assassinat de militants politiques iraniens à l’étranger est de nouveau à l’ordre du jour de la république islamique d’Iran. Parmi les personnalités sur la liste des personnalités visées, le Docteur Abdol-Karim Soroush et la prix Nobel de la paix Shirine Ebadi mais d’autres ont aussi reçu des menaces de mort par téléphone ou par Email.

Rooz a reçu des rapports indiquant que l’assassinat de plusieurs personnalités de l’opposition iranienne de premier plan est à l’ordre du jour de l’appareil de renseignement et de sécurité de la république islamique d’Iran. On rapporte que deux étrangers dans un pays étranger ont été détenus et interrogés par la police locale sur leurs activités visant à se renseigner sur une personnalité iranienne de l’opposition dans ce pays.

Rooz a été informé que Shirine Ebadi, Abdol-Karim Soroush et un ancien officiel iranien ayant fait défection font partie des personnes ayant reçu des menaces de mort de la part d’individus associés au régime de Téhéran.

De plus, plusieurs militants politiques et journalistes iraniens vivant à l’étranger ont également reçu des Emails menaçants. Certains de ces Emails proviennent des ambassades iraniennes des pays où vivent ces militants. Ces Emails intiment aux militants l’ordre de se taire ou d’avoir à supporter les conséquences de leurs actions et de leurs déclarations.

Depuis que la détérioration des relations entre Téhéran et l’occident et l’éventualité d’une frappe contre les installations militaires iraniennes sont publiées dans les médias, les commentateurs disent que ces menaces contre les dissidents vivant à l’étranger se sont multipliées et intensifiées. D’après certains analystes, le moral du personnel iranien des installations nucléaires du pays a baissé à cause des assassinats récents de scientifiques iraniens spécialistes du nucléaire ; en conséquence, le régime pourrait emprunter le chemin de la revanche pour améliorer le moral des membres de sa communauté nucléaire.

Suite à la réponse ferme des pays européens à l’assassinat de militants politiques iraniens et de dirigeants kurdes par la république islamique d’Iran au restaurant Mykonos de Berlin, suite également à l’accession au pouvoir du président réformiste Khatami, l’Iran avait suspendu ses assassinats à l’étranger. Ces missions d’assassinat mandatées par le ministère du renseignement (connues sous le nom de meurtres en chaînes) ont été reconnues pendant les procès de membres du personnel du renseignement qui se sont tenus en Iran après l’assassinat brutal de dissidents iraniens de premier plan et d’anciens dirigeants politiques dans tout le pays à la fin des années 80.

Un journaliste iranien vivant en France à dit à Rooz qu’il avait reçu des menaces de mort par téléphone et par Emails. « Ils m’ont envoyé un message pour me dire que le fait que je vive à l’étranger n’était pas un problème pour eux et qu’ils pouvaient facilement me ramener en Iran quand ils le décideraient et si cela s’avérait nécessaire. » Même s’il a officiellement porté plainte auprès de la police française, il n’exclut pas que le régime puisse mettre ses menaces à exécution. Il a ajouté que ces menaces étaient une indication que la république islamique avait été sérieusement affaiblie et ébranlée et qu’elle avait choisi de menacer ses opposants, montrant ainsi ses défaillances.

Parmi les Iraniens qui ont déposé plainte auprès des polices locales en raison des plaintes reçues se trouvent deux anciennes personnalités du régime iranien qui ont fait défection.

Source :  http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/february/10/article/reactivation-of-irans-dissident-assassinations-program.html

Semaine 06 pour un Iran Libre et Démocratique


Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Le militant politique et étudiant Naïm Ahmadi a été transféré à la prison de Meshkin Shahr pour purger ses 6 mois de prison. 
  • Younes Soleimani violemment battu par les gardes de la prison d’Ardebil suite à sa grève de la faim ; il est transféré au dispensaire de la prison.
  • Shahin Zeinali, membre du parti Paniraniste, a été transféré du bloc 350 d’Evine à la prison de Redjaï Shahr.

B- Arrestations/Incarcérations
  • Salar Abidavi a été arrêté à Shoush.
  • Ahmad et Hossein Afravi ont été arrêtés à Ahvaz.
  • Ali Akbar Amini, qui était monté sur une grue le 25 Bahman dernier, a été arrêté de nouveau.
  • Le militant étudiant Parsa Bahmani arrêté à Shiraz pour puger sa peine de 6 mois.
  • Madjid Bavi, 25 ans, paralysé des deux jambes, a été arrêté à Ahvaz.
  • Abdolvahed Beit Siah, a été arrêté à Ahvaz.
  • Adel, Ahmad, Ashour, Faisal et Kazem Dabat ont été arrêtés à Shoush.
  • Reza Djelodarzadeh, rédacteur en chef du magazine récemment interdit “Sobh-e Azadi arrêté.
  • Farid Emadi, bahaï, a été arrêté à Shiraz le 5 février et transféré au centre de détention du renseignement.
  • Nourah Falah, bahaïe, a été arrêtée à Shiraz le 5 février et transférée au centre de détention du renseignement.
  • Walid Hammadi a été arrêté à Ahvaz.
  • Ghazi Hendali Farahani, 37 ans, a été arrêté à Ahvaz.
  • Ebrahim Heidari a été arrêté à Shoush.
  • Towfigh Heidari a été arrêté à Ahvaz.
  • Djamal Hezbavi, 44 ans, a été arrêté à Ahvaz.
  • Djafar, Djassem, Hamid, Karim, Khadidjeh, Mohammad et Sajjad Kaabi ont été arrêtés à Shoush.
  • Ali Kanani a été arrêté à Shoush.
  • Hamid Khanfari Betrani, a été arrêté à Ahvaz.
  • Saïd Khazardji a été arrêté à Ahvaz.
  • Mehdi Khosradji a été arrêté à Shoush.
  • Mehdi Konjareh, militant du web et journaliste, arrêté à Téhéran.
  • Taher Ma'avieh a été arrêté à Ahvaz.
  • Hassan Manabi Salehi, a été arrêté à Hamidieh.
  • Moslem Mezravi a été arrêté à Shoush.
  • Samitra Momtazian, bahaïe, a été arrêtée à Shiraz le 5 février et transférée au centre de détention du renseignement.
  • Djassem Moravani a été arrêté à Ahvaz.
  • Morteza Moussavi a été arrêté à Shoush.
  • Mohammad Na'ami a été arrêté à Ahvaz.
  • Hassan et Mehdi Navasseri ont été arrêtés à Shush.
  • Seyyed Ahmad Nazari, 65 ans, a été arrêté à Ahvaz.
  • Iman Rahmat Panah, bahaï, a été arrêté à Shiraz le 5 février et transféré au centre de détention du renseignement.
  • Le Docteur Behrouz Rashidiani, candidat aux élections parlementaires dont la candidature a été rejetée par le conseil des gardiens, a été arrêté le mois dernier et transféré à la prison de Khorramabad.
  • Nassir Sha'arian arrêté le mois dernier à Tabriz pour avoir écrit à Obama.
  • Ali Sharifi a été arrêté à Ahvaz.
  • Saadoun Silavi a été arrêté à Ahvaz.
  • Amir Sorkhi a été arrêté à Shoush.
  • Faezeh Tashakkor, bahaïe, a été arrêtée à Shiraz le 5 février et transférée au centre de détention du renseignement.
  • Payam Taslimi, bahaï, a été arrêté à Shiraz le 5 février et transféré au centre de détention du renseignement.
  • Djadjah Tchanaï a été arrêté à Shush.
  • Farshid Yazdani, bahaï, a été arrêté à Shiraz le 5 février et transféré au centre de détention du renseignement.
  • Khalaf Zeibidi, 45 ans, a été arrêté à Ahvaz.
  • Adnan, Ahmad et Osman Zegheibi ont été arrêtés à Shoush.
  • Lors de ces deux dernières semaines il y a eu 3 morts et 49 arrestations parmi les Arabes iraniens de la région du Khouzestan.
  • Plusieurs arrestations de personnes liées à la BBC en Persan.
  • Dix Chrétiens récemment convertis arrêtés dans une maison de Shiraz qui servait d’église.
C-Libérations 
  • L’étudiant et syndicaliste Meysam Nedjati a été libéré sous caution après 37 jours à Evine au bloc 2-A (IRCG). 
  • Après 25 jours à l’isolement au bloc 209 d’Evine, Simine Nematollahi, derviche Gonabadi est libérée sous caution.
  • Hamed Yazerlou libéré à la fin de sa peine de 3 ans. 
  • Le militant politique de Babolsar, Yasser Youssefzadeh a été libéré.

D-Autres Nouvelles 
  • Djafar Afshari en grève de la faim à la prison d’Oroumieh depuis le 2 février pour protester contre sa condamnation à 5 ans de prison. 
  • Kouhyar Goudarzi est à l’isolement.
  • Des militants politiques et des membres des familles de prisonniers politiques rencontrent la famille du Docteur Khazali, toujours en grève de la faim.
  • Le sociologue et militant National-Religieux, le Docteur Madani n’a eu aucun contact avec sa  famille depuis son arrestation il y a un mois.
  • Le militant politique Fazlollah Salavati a été empêché de quitter le territoire à l’aéroport.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Reza Kermani, ancien dirigeant du parti Paniraniste, a été condamné à 4 mois de prison additionnels.
  • Le Docteur Mehdi Khazali a été condamné à 14 ans de prison à Boushehr, 90 coups de fouet et 10 ans d’exil à Boushehr.
  • L’une des trois victimes du Khouzestan est Mohammd Kaabi de la ville de Shoush.
  • Shamim Zaeinolabedin convoquée pour recevoir ses 50 coups de fouet.
  • Quatre exécutions à la prison de Qom.

L’université  - La culture
  • Le quotidian Roozegar interdit pour avoir cite un réformiste de haut niveau. 
  • Après les Barbies, ce sont les poupées à l’effigie des Simpsons qui sont interdites.
  • Après avoir fermé la Maison du Cinéma, le régime inaugure l’organisation du cinéma.
  • Le magazine Ayeene Goftegoo (Ethics of Dialogue), soutenu par l’ancien Président Mohammad Khatami, interdit après le premier numéro.
  • La fille de Moussavi privée du droit de poursuivre ses études à l'université.
  • L’Iran commence à bloquer l’accès à Google, Yahoo et à d’autres sites.
  • Keyan Hashemi Dehaj, étudiant bahaï, expulsé de l’université de Téhéran.

L’économie de l’Iran
  • Les prix des produits laitiers augmentent de 9%.
  • Le ministre du pétrole déclare : l’Iran va arrêter ses exportations de pétrole vers certains pays de l’union européenne et rejette les demandes de la Chine et de la Turquie pour des réductions de prix sur le prix du pétrole exporté.
  • La banque centrale ouvre un compte en roupies en Inde.
  • La Malaisie cesse ses exportations d’huile de palme à destination de l’Iran.
  • Alliance stratégique d’une valeur supérieure à 50 milliards de $ entre la Chine et l’Iran pour développer  les champs de pétrole et de gaz iraniens.
  • Les sanctions imposées à Téhéran empêchent les commerçants indiens d’être payés de leurs 200.000 tonnes de riz exportés vers l’Iran.
  • Le FMI classe l’Iran au 17ème rang des économies mondiales.
  • 15 boutiques d’Ispahan, qui vendaient des vêtements “symboliques de la culture occidentale,” ont été fermées.
  • Le riz est passé de $2 à $5 le kilo l’année dernière.
  • Le dollar vaut de nouveau 1900 tomans.
  • Le Japon va réduire ses importations de pétrole iranien de 20%.
  • La viande rouge se vend 40.000 tomans ($33) le kilo.

Les Manifestations
  • Plus de 100 policiers de Téhéran manifestent devant le parlement.
  • Un groupe d’enseignants de la province de Kermanshah lancent une grève pour protester contre le retard dans le paiement de leurs salaires.

L’Iran à l’étranger
  • L’union européenne étudie des sanctions contre le secteur des télécoms en Iran.
  • Après l’interdiction de voyager par la route, l’Iran interdit à ses citoyens de se rendre en Syrie en train.
  • La marine iranienne escale en Arabie Saoudite.
  • Le secrétaire d’état aux affaires étrangères Hossein Abdollahian est arrivée à Damas.
  • L’Arabie Saoudite bloque le site de Khamenei.
  • Le vice-président chargé des affaires internationales, Ali Saïdlou, a quitté Téhéran pour le Belarus. 
  • 25 sénateurs canadiens appellent à la libération immédiate de 25 prisonniers politiques en Iran, dont Saïd Malekpour, condamné à mort.
  • Israel s’unit au groupe des Modjaheddines du Peuple pour assassiner les scientifiques iraniens travaillant dans le nucléaire, d’après une déclaration des officiels iraniens. 
  • Le Hamas coupe les ponts avec l’Iran et la Syrie.
  • Les « ingénieurs » iraniens capturés en Syrie ont été libérés.

 La politique en Iran
  • Le parlement convoque Ahmadinejad.
  • Le Parlement soumet un projet de loi pour limiter le déplacement des citoyens européens en Iran et interdire l’importation de marchandises provenant des pays participant à l’embargo.
  • Le Parlement ferme ses portes du 11 février jusqu’après les élections du 4 mars.
  • Les filles de Moussavi sont menacées d’arrestation.
  • 3 groupes réformistes vont former des listes pour les élections législatives.
  • La peine de mort interdite pour les mineurs de moins de 18 ans dans le nouveau code pénal islamique approuvé par le parlement.

Nouvelles en vrac
  • Les égouts de certaines villes se déversent dans les marais d’Anzali.
  • La sécheresse menace les marais de Kani Brazan (Azerbaijan Occidental) et de Parishan.
  • Le barrage de Gotvand-Olya va être mis en eau d’ici 48 heures ; l’ancien pont de Papila sera complètement submergé.
  • Un autre commandant des gardes révolutionnaires, Ahmad Sodagar, 50 ans, décède d’une attaque cardiaque; il est le cinquième en deux semaines.