dimanche 26 octobre 2014

Dernière lettre déchirante de Reyhaneh Djabbari

Cette jeune architecte d’intérieur a été pendue hier pour avoir tué l’homme qu’elle accusait d’avoir tenté de la violer ; elle a écrit cette lettre émouvante à sa mère, lui demandant de faire le nécessaire pour donner ses organes après sa mort.

Cette lettre déchirante a été écrite en avril mais publiée aujourd’hui par les militants iraniens et adressée à sa mère Sholeh Pakravan qui avait demandé aux juges de la pendre à la place de sa fille pour le meurtre de Morteza Abdolali Sarbandi, ancien agent du renseignement.

Reyhaneh Djabbari lors de son procès à Téhéran

Chère Sholeh,

J’ai appris aujourd’hui que c’était maintenant mon tour de faire face au talion. J’ai été blessée de ne pas avoir appris de ta bouche que j’étais arrivée à la dernière page du livre de ma vie. Ne crois-tu pas que je devrais le savoir ? Tu sais combien j’ai honte d’être la cause de ta tristesse. Pourquoi ne pas m’avoir pas donné l’opportunité de t’embrasser la main et celle de mon père ?

Le monde m’a permis de vivre 19 ans. Cette nuit funeste, c’est moi qui aurais dû être tuée. On aurait jeté mon corps dans quelque coin de la ville ; au bout de quelques jours, la police t’aurait emmenée au bureau du juge d’instruction pour identifier mon corps et on t’aurait appris que j’avais également été violée. On n’aurait jamais retrouvé le meurtrier : nous n’avons pas sa richesse ni son pouvoir. Alors tu aurais continué à vivre, tu aurais souffert, tu aurais eu honte, et quelques années plus tard, tu serais morte de cette souffrance et voilà.

Mais avec ce coup maudit, l’histoire a changé. On ne s’est pas débarrassé de mon corps, on l’a jeté dans la tombe de la prison d’Evine et de ses sections d’isolement, et maintenant dans la prison semblable à une tombe de Shahr-é-Rey. Mais lâche prise et ne te plains pas. Tu sais bien que la mort n’est pas la fin de la vie.

Tu m’as enseigné qu’on venait au monde pour acquérir de l’expérience et apprendre une leçon et à chaque naissance une nouvelle responsabilité nous accable. J’ai appris qu’on doit parfois se battre. Je me souviens bien que tu m’as dit que le charretier avait protesté auprès de l’homme qui me fouettait ; il lui avait alors fouetté la tête et le visage ce qui a causé sa mort. Tu m’as dit que pour créer de la valeur il faut être persévérant, même si l’on en meurt.

Tu nous as appris qu’en allant à l’école, on doit se conduire en vraie dame face aux querelles et aux plaintes. Te souviens-tu combien tu as insisté sur notre conduite ? Ton expérience n’était pas correcte. Quand cela s’est produit, ce que tu m’avais enseigné ne m’a pas aidé. Lors de ma comparution, j’ai ressemblé à une meurtrière de sang-froid et à une criminelle impitoyable. Je n’ai pas versé de larmes, je n’ai pas imploré, je n’ai pas pleuré toutes les larmes de mon corps parce que je faisais confiance à la loi.

Et on m’a accusée d’être indifférente face au crime. Tu vois, je ne tue même pas les moustiques et je jette les cafards en les prenant par les antennes. Et on a fait de mois une meurtrière avec préméditation. La façon dont je traite les animaux a été interprétée comme une tendance à me conduire en garçon et le juge n’a même pas pris la peine de prendre en compte mes ongles longs et polis à l’époque de l’accident.

Celui qui espère la justice des juges est vraiment optimiste ! Il n’a jamais mis en question le fait que mes mains ne sont pas rudes comme celles d’une sportive, surtout celles d’une boxeuse. Et ce pays dont tu m’as planté l’amour dans le cœur, n’a jamais voulu de moi, personne ne m’a soutenue quand je pleurais sous les coups de celui qui m’interrogeait alors que j’entendais les pires vulgarités. Quand je me suis débarrassée de mon dernier signe de beauté et me rasant la tête, j’ai été récompensée de 11 jours d’isolement.

Chère Sholeh, ne pleure pas à cause de ce que tu entends. Le premier jour au poste de police une vieille fille m’a frappé à cause de mes ongles ; j’ai alors compris que la beauté n’avait pas sa place en ce lieu. La beauté des regards, la beauté des pensées et des désirs, une belle écriture, la beauté des yeux et de la vision, et même la beauté d’une jolie voix.

Ma chère mère, mon idéologie a changé et ce n’est pas ta faute. Mes mots n’ont pas de fin et je les ai tous donnés à quelqu’un pour que, si je suis exécutée sans que tu le saches et que tu ne sois présente, on te les donne. Je te laisse en héritage beaucoup de documents manuscrits.

Cependant, avant ma mort, je te demande quelque chose qu’il faudra que tu me donnes de toutes tes forces et de quelque façon que tu le pourras. En fait, c’est la seule chose que je veuille de ce monde, de ce pays et de toi. Et je sais que cela te prendra du temps.

Je te fais donc part d’une partie de mes volontés plus tôt. S’il te plaît, ne pleure pas et écoute moi. Je veux que tu ailles au tribunal et que tu leur fasses part de ma demande. Je ne peux pas leur écrire cela depuis la prison car il me faudrait l’accord du directeur de la prison ; alors, encore une fois, tu vas devoir souffrir à cause de moi. C’est la seule chose pour laquelle, même si tu me supplies, je ne serais pas contrariée, bien que je t’aie dit souvent de ne pas supplier pour me sauver de l’exécution.

Ma gentille mère, chère Sholeh, plus chère à mon cœur que ma propre vie même, je ne veux pas pourrir dans le sol. Je ne veux pas que mes yeux ou mon jeune cœur se transforment en poussière. Demande que, dès que je serai pendue, mon cœur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit retiré de mon corps pour être donné à quiconque en aura besoin. Je ne veux pas que les receveurs connaissent mon nom, m’achètent une fleur ou même prient pour moi.

Je te dis du fond du cœur que je ne veux pas de tombe où tu viendrais pour y souffrir. Je ne veux pas que tu t’habilles en noir. Fais de ton mieux pour oublier mes jours difficiles. Laisse le vent m’emporter.

Le monde ne nous a pas aimées. Je ne voulais pas de mon sort. Et maintenant, je m’y résigne et j’enlace la mort. Parce qu’au tribunal de Dieu, j’accuserai les inspecteurs, j’accuserai l’inspecteur Shamlou, j’accuserai le juge, et les juges de la cour suprême du pays qui m’ont tabassée quand j’étais éveillée et ne se sont pas privés de me harceler.

Au tribunal du créateur, j’accuserai le Docteur Farvandi, j’accuserai Ghassem Shabani et tous ceux qui, par ignorance ou par leurs mensonges, m’ont fait du mal, ont piétiné mes droits, et n’ont pas prêté attention à ce que ce qui, parfois, peut apparaître comme une réalité et est en fait différent.

Chère Sholeh au cœur tendre, dans l’autre monde, ce sera toi et moi qui serons les accusatrices et les autres seront les accusés. Nous verrons ce que Dieu veut. Je voulais t’embrasser jusqu’à la mort. Je t’aime.

Source : http://www.huffingtonpost.co.uk/2014/10/26/reyhaneh-jabbari-letter_n_6049846.html?utm_hp_ref=uk

Lettre d’Heshmat Tabarzadi au Rapporteur Spécial de l’ONU – 15 octobre 2014


A Monsieur Ahmed Shaheed, Rapporteur Spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran,

Je vous réitère mes remerciements pour vos efforts pour faire connaître la situation des droits humains en Iran. Vous et moi savons parfaitement que faire connaître et souligner les violations systématiques des droits humains par la république islamique est une grande tâche, bien sûr impossible à mener à bien, parce que ces violations, pour la plupart, sont causées par les lois en vigueur et la culture, et, tant que ce régime religieux sectaire restera en place en Iran, il ne sera pas possible d’abroger ces lois. Il est important de noter que la plupart des exécutions et la violence sont liées aux lois religieuses ; les autorités (le gouvernement, la justice et les diplomates) ont confirmé à de nombreuses reprises l’existence et l’application de ces lois. A cet égard, la seule différence entre Daesh (état islamique d’Irak et de Syrie) et le gouvernement islamique en Iran est la personne qui ordonne ces exécutions et ces violations : Le calife, dirigeant de Daesh ou le guide suprême d’Iran. Comme Daesh, le gouvernement iranien islamique a légitimé et ordonné les mêmes choses : lapidation, amputations, exécutions et la torture utilisée comme « punition ». Dans le même temps, le guide suprême de l’état islamique d’Iran n’a jamais honoré ses propres lois et a mis en œuvre la violence, l’espionnage de l’opinion, les emprisonnements, la torture, la répression et les arrestations.

Monsieur Shaheed,
Je suis journaliste et militant politique. Bien que le gouvernement iranien ait brisé ma plume, dissout mon parti et emprisonné mes amis pour 20 ans, il n’a pas réussi à me faire taire. C’est pourquoi, en accord avec ma responsabilité sacrée de journaliste qui cherche la vérité, j’ai toujours communiqué les violations des droits humains en Iran que vous connaissez bien. Je vous écris d’Iran, et plus particulièrement de la section 12 de la prison de Radjaï Shahr. Donc, alors que le gouvernement islamique d’Iran et ses affiliés dans la justice prétendent que votre rapport est inexact et influencé par des groupes extérieurs au pays, je voudrais confirmer que non seulement votre rapport est exact mais qu’il ne fait que mentionner quelques aspects des atrocités et des violations des droits humains en Iran. Voici deux illustrations de ces violations :

  • Monsieur Djamaloddine Khandjani a plus de 81 ans. C’est l’un des chefs des bahaïs d’Iran emprisonné parce que la communauté bahaïe lui fait confiance. Il a été condamné à 20 ans de prison. Dans quelle société civilisée une personne âgée comme Monsieur Khandjani est-il traité ainsi ? Je pense que les seuls groupes qui ne montrent aucune pitié et manquent ainsi de respect aux personnes âgées sont le gouvernement islamique d’Iran, sectaire, religieux et fanatique et l’état islamique Daesh. En fait, Monsieur Laridjani, responsable de la justice en Iran et personnalité religieuse devrait avoir honte de ses actes et de ses collègues ! Il devrait avoir honte à jamais de parler de loi et d’humanité.
  • Hadji Karim Aziz-Marouf est un prisonnier de 70 ans. Il a subi deux opérations dans ces neuf derniers mois dont la dernière à cœur ouvert. Il a été condamné à perpétuité et a déjà passé 17 ans en prison. Vue sa situation en prison, il ne va pas tarder à mourir. Quelle cruauté dans cette loi qui traite ainsi les malades et les séniors ! Je sais que ce n’est qu’un exemple de nombreux cas. Le système judiciaire en Iran est le seul qui emprisonne une personne réanimée après que son exécution ait échoué. Il est actuellement en prison, et son état mental et physique se détériore. Si cela n’est pas de la cruauté et de la barbarie, alors qu’est-ce ?

Je suis choqué que deux frères, Sadegh et Ali Laridjani, qui dirigent les deux systèmes principaux de l’Iran, la justice et le parlement, se plaignent des remarques du secrétaire général de l’ONU sur les violations des droits humains en Iran et aussi de votre rapport. Ils prétendent que les droits humains islamiques iraniens ont été mis en œuvre et que cela est suffisant pour les Iraniens et que ces critiques proviennent des allégations de l’opposition iranienne et d’une poignée de dissidents anti-islams. Je suis persuadé que ces mensonges, ces illusions et ces fausses publicités sont causées par l’idéologie expansionniste ainsi que par les intérêts partisans de ces individus. Je sais que l’Islam ne permet pas de tels crimes et mensonges. Des millions de musulmans de par le monde mais seulement deux états, Daesh et la république islamique d’Iran ainsi que des groupes comme les talibans et Al Qaeda qui agissent si brutalement et font la promotion de la violence et de la brutalité au nom de la religion. Mais je suis heureux que le monde soit conscient de l’hypocrisie et des mensonges et ne fasse pas confiance à ces systèmes. De plus, il est important de savoir que beaucoup de par le monde surveillent ces actions inhumaines, violations des droits humains et tentative de production d’armes de destruction massive. Ils ne les laisseront pas commettre d’actes arbitraires en Iran.

Je vous prie de croire, Monsieur le Rapporteur Spécial, à l’expression de mes meilleures salutations

Heshmatollah Tabarzadi – Prison de Radjaï Shahr – Karadj – Iran

Source : https://hra-news.org/en/articles/heshmat-tabarzadis-letter-un-special-rapporteur

Lettre de Shirine Ebadi à l’Association Internationale des Barreaux au sujet de Nasrine Sotoudeh. – 201 octobre 2014



J’ai le grand regret de vous informer que, d’après les rapports reçus, le tribunal disciplinaire des avocats a suspendu la licence de Madame Nasrine Sotoudeh. On lui a interdit d’exercer pendant trois ans. Nasrine Sotoudeh avait, auparavant, été condamnée à six ans d’emprisonnement en raison de son travail de défense des accusés politiques et des prisonniers de conscience. Elle a reçu le prix Sakharov en 2012. En raison des pressions de la communauté internationale et des militants des droits humains, le guide suprême iranien lui a octroyé, ainsi qu’à quelques autres prisonniers politiques, une amnistie avant la visite du président Rouhani à l’ONU. Elle a été libérée au bout de trois ans de prison.

Vous savez peut-être que, d’après la loi iranienne, les avocats ne peuvent pas choisir librement le bureau du bâtonnier de leur Barreau qui ne représente donc pas réellement ses membres. C’est pourquoi le Barreau ne soutient pas ses membres contre les forces de sécurité. 

En raison de ce qui précède, je vous exhorte à soutenir notre collègue iranienne Nasrine Sotoudeh.

Dans l’attente de vos commentaires, je vous prie de croire à mes salutations les plus sincères.

Shirine Ebadi – Prix Nobel de la Paix 2003

Une copie de cette lettre a été envoyée à :
  • Docteur Ahmad Shaheed, Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Situation des Droits Humains en Iran
  • Le Rapporteur Spécial sur la Situation des Défenseurs des Droits Humains
  • Le Rapporteur Spécial sur l’Indépendance des Juges et des Avocats
  • Le Bureau du Secrétaire Général de l’ONU
  • Le Bureau  du Haut-Commissaire de l’ONU aux Droits Humains

Source : http://www.humanrights-ir.org/php/view_en.php?objnr=1172

Interview de Nasrine Sotoudeh par le rédacteur d’Arseh Sevom Mohammad-Reza Dardari.




Arseh Sevom : Madame Sotoudeh, pouvez-vous me dire à quoi ressemble pour vous la société idéale ?
Nasrine Sotoudeh : On m’a souvent demandé à quoi ressemblait pour moi la société idéale. Tous les militants se posent cette question sans arrêt. Pour moi, la société idéale possède en abondance la raison, l’amour et la sincérité au lieu de la force militaire et les intimidations du gouvernement : une société qui respecte non seulement les droits des femmes mais aussi ceux des minorités religieuses et ethniques, des enfants et de tous. C’est ainsi que nous pourrons vivre ensemble pacifiquement.

AS : Quelle est la réalité de votre rêve ?
NS : Je rêve d’égalité des droits humains quels que soient le sexe, la couleur, la race ou tout autre critère. L’égalité ne se fera pas du jour au lendemain. Elle a besoin d’efforts continus. Une femme qui s’implique dans de tels efforts a un style de vie certainement différent mais qui n’est pas nécessairement pire qu’un autre. Les enfants de telles mères peuvent souffrir davantage que les autres, mais ils arrivent vraiment à comprendre pourquoi ils doivent endurer de telles difficultés.

AS : Comment tout ce que vous avez fait pour atteindre vos idéaux a affecté votre vie personnelle et votre famille, et surtout vos enfants Nima et Mehraveh ?
NS : Vous savez qu’il y a trois ans et demi, j’ai été envoyée en prison pour motifs politiques. A cette époque, mes enfants étaient petits. Ils ont supporté mon absence de trois ans et demi grâce au grand talent de père de mon époux. Ainsi et aussi grâce à ses efforts incessants pour éduquer nos enfants, mon époux a fait la preuve de son engagement perpétuel pour l’égalité.
Pendant mon absence de trois ans et demi loin de ma famille, j’ai vu mes enfants changer naturellement. Ils ont grandi. Ma fille avait 11 ans quand j’ai été arrêtée, elle en a maintenant 14, elle sait pourquoi sa mère était absente pendant trois ans. Je suis soudain face à une jeune-fille qui motive ses décisions ; mon fils, à l’époque de mon arrestation, ne comprenait même pas le concept d’emprisonnement, il a maintenant six ans. Un cerveau de bébé qui s’inquiète d’emprisonnement, de crime, de vol et de délits politiques, et des erreurs de la police !!! C’est ainsi qu’il a connu toutes ces choses.
Il a perdu son enfance. Il me demande souvent : « Quand ai-je grandi ? J’ai grandi d’un seul coup. » Quand il pense à moi, il se souvient de moi en prison.

AS : Je me souviens qu’avant d’être avocate, vous militiez pour le droit des enfants. Vous êtes l’une des fondatrices de l’ « Association pour la Protection des Droits des Enfants. » Les droits de vos enfants ont-ils pâti de vos idéaux ?
NS : Ces histoires sont, bien sûr, bouleversantes. Mais je vais vous faire part de mon expérience pour vous expliquer que nous devons payer le prix de nos idéaux. Ce n’est pas ce que je voulais. Si vous dites que ce sont mes enfants  qui en ont payé le prix, je suis tout à fait d’accord avec vous. Et si vous dites que l’on n’a pas le droit de faire payer le prix de nos idéaux à nos enfants, je suis encore d’accord avec vous.
Existe-t-il un point de rencontre entre les droits humains et la maternité ? Lors de la Journée Internationale de la Femme, nous avons le droit de parler de nos problèmes. Si une mère travaille pour les droits des enfants, elle tentera certainement de défendre les droits de son propre enfant et si elle souffre, c’est toute la famille qui souffre. Que devrais-je faire ? Est-ce que cela veut dire qu’il faut abandonner notre vision ? Certainement pas.
Pour donner plus de pouvoir à nos enfants, pour les éduquer, nous les obligeons à aller à l’école, ce qui est difficile ; de notre côté, nous devons tolérer quelques difficultés pour enseigner à nos enfants que chaque chose de valeur a un prix.
Ce que nous avons payé pour gagner en justice et en égalité n’a été que « l’éloignement » et « la nostalgie ». C’est tout. Au vu des idéaux que nous cherchons à atteindre, ce n’est pas beaucoup.

AS : Pour finir, comment voyez-vous le futur ?
NS : Je suis un symbole d’égalité et de justice, c’est ce pour quoi je me bats par mon activité légale. Tant que je le pourrai, je me battrai pour ces idéaux. Si on m’en empêche, je me battrai pour continuer avec tous mes droits d’être humain.
Je suis bien sûr optimiste pour le futur. Je ne doute pas que l’égalité triomphera, parce que, sans égalité, il n’existe ni paix ni amour, et que sans paix et sans amour, la vide est vide.

Source : http://www.arsehsevom.net/fa/archives/3564#sthash.yFT4kM6z.dpbs

samedi 25 octobre 2014

Interview exclusive de Marietje Shaake – Le peuple a perdu espoir dans les promesses de Rouhani – Nooshabeh Amiri – 21 octobre 2014

Rooz s’est entretenu avec la députée européenne Marietje Shaake qui revient d’Iran et a participé à la cérémonie de remise du prix à l’avocate des droits humains Nasrine Sotoudeh.

Nooshabeh Amiri : Vous vous êtes rendue en Iran et avez remis son prix à Nasrine Sotoudeh. Comment cette rencontre avait-elle été arrangée ? Aviez-vous l’accord des autorités iraniennes ?
Marietje Shaake : Nous voulions être sûrs de rencontrer Nasrine Sotoudeh lors de notre voyage en Iran pour lui remettre son prix. Elle était en prison quand ce prix lui a été décerné ; c’est pourquoi elle ne l’avait pas encore reçu.

NA : Les autorités iraniennes vous ont-elles aide dans cette entreprise ?
MS : Je pense qu’il faudrait leur poser la question.

NA : Vous ne voulez donc pas parler de ces details ?
MS : Exact.

NA : Comment s’est passée la rencontre ?
MS : C’était pour moi un grand privilège de rencontrer Nasrine Sotoudeh. C’est une femme courageuse qui a payé cher pour avoir fait son devoir. Elle continue de se battre pour les droits humains de ses clients malgré les restrictions sévères auxquelles elle doit faire face. Pour résumer, c’était une rencontre brève mais unique.

NA : Quelle est à vos yeux la situation générale de l’Iran ?
MS : Les Iraniens nous ont accueillis chaleureusement partout où nous sommes allés ; depuis les vendeurs des kiosques à journaux de la rue jusqu’à tous les autres. Ils étaient heureux de voir un groupe d’Européens.

NA : Avez-vous eu des contacts directs avec eux ?
MS : Oui, nous avons rencontré beaucoup de gens et nous avons parlé avec eux. Beaucoup s’inquiétaient du futur de leurs emplois, de leurs vies et de ce que le futur leur réservait. J’ai conclu de ses réunions que beaucoup de jeunes voulaient quitter l’Iran. Entre ces deux récents voyages que j’ai faits, j’ai senti que l’optimisme soulevé par l’élection de Rouhani, évident au début, avait presque complètement disparu. En d’autres termes, ils entendent régulièrement de bonnes paroles mais ne voient pas d’actions utiles. Ils ont même dit que d’un certain point de vue, les restrictions avaient même augmenté. Comment leur dire que les autorités de l’état ont accès à Internet mais, qu’officiellement, l’accès à Internet est banni ? Ou bien comment se fait-il que ceux qui veulent montrer qu’ils sont heureux en Iran soient jetés en prison ? A tout ceci, il convient d’ajouter le problème de la dépendance à la drogue. Nous avons bien sûr parlé à la Communauté Européenne des problèmes du Moyen-Orient et des relations avec l’Iran, mais sur place, nous avons vu des gens éduqués et éclairés mais englués dans les problèmes. Ils disent qu’on ne leur donne aucune chance.

NA : Comment voyez-vous les choses en tant que femme ?
MS : Il m’était très difficile d’être obligée de porter un foulard.

NA : Pourquoi le portiez-vous ?
MS : J’y étais obligée.

NA : Pourquoi ? Beaucoup se demandent pourquoi des autorités étrangères comme vous-même obéissez à cette obligation. Le contraire est vrai aussi. Vous aussi, vous pouvez forcer les officiels iraniens qui viennent dans votre pays à faire certaines choses.
MS : Ecoutez, la diplomatie demande de respecter les lois de tous les pays.

NA : Est-ce qu’ils respectent vos lois ?
MS : On ne peut pas comparer parce que les lois dans les sociétés démocratiques sont librement choisies. Presque tout le monde peut faire tout ce qu’il veut, porter ou non un foulard, boire ou non de l’alcool, serrer ou pas la main de quelqu’un. Alors, eux aussi peuvent faire ce qu’ils veulent dans les pays de l’Union Européenne. Mais là-bas, il n’y a pas beaucoup de liberté. Nous parlons donc de deux systèmes différents. Ils n’ont pas la liberté de choisir.

NA : Beaucoup s’inquiètent que les problèmes les plus importants de l’Occident soient l’économie et la résolution du problème nucléaire. Si le dossier du nucléaire est résolu, oubliera-t-on les droits humains ?
MS : Non, cela n’arrivera jamais. Les droits humains ont été au premier rang des demandes de l’Union Européenne et ils continueront à l’être. Mais pour l’instant, le problème nucléaire est important et peut entraîner une crise grave. Pourtant, j’ai toujours dit que les discussions sur le nucléaire et les droits humains ne devraient pas être dissociés ; chacun est très important dans une perspective différente. C’est pourquoi les droits humains sont au premier rang des demandes de l’Union Européenne et le problème nucléaire ne les éclipseront pas. Nous aussi devons exercer plus de pression sur ce sujet. Mais d’un point de vue différent, si on n’arrive pas à une solution acceptable sur le problème nucléaire, ce serait une énorme victoire pour les extrémistes du pays ce qui aura, sans aucun doute, un impact sur le problème des droits humains. Cela pourrait entraîner plus de sanctions et plus d’isolement pour l’Iran, ce qui conduirait à une pression accrue à l’intérieur du pays.

NA : Comment voyez-vous le futur ? Un accord acceptable peut-il être conclu ?
MS : Oui, c’est possible. La question est de savoir s’il y a le bon leadership politique de part et d’autre. Le spécialistes savent que les solutions existent mais il est difficile de trouver un soutien politique en Iran.

NA : Qu’en pensez-vous ? Etes-vous d’accord avec la limitation du nombre de centrifugeuses ? 
MS : Je pense qu’il est nécessaire de surveiller sans arrêt ce programme. L’Iran peut bénéficier de l’énergie nucléaire, personne n’y est opposé. Mais la république islamique doit gagner la confiance internationale et donner les informations demandées par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Tout récemment, l’AIEA a annoncé que l’Iran ne donnait pas les informations requises. Cela entraîne un déficit de confiance et n'aide pas aux négociations. C’est pourquoi je suis très inquiète même si je n’ai jamais dit que l’Iran ne devrait pas avoir droit à l’énergie nucléaire. Personne d’autre n’a d’ailleurs dit que l’Iran ne devrait pas avoir accès à l’énergie nucléaire.

Source : 
http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/october/21/article/eu-representative-people-have-lost-hope-in-rouhanis-promises.html


Semaine 43 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Farhad Eghbali, bahaï de Gorgan, exilé à Radjaï Shahr.
  • Mashallah Haeri hospitalisé puis de retour à la prison de Radjaï Shahr le lendemain.
  • Djamaloldin Khanjani, bahaï, transféré au dispensaire de Radjaï Shahr.
  • Borzan Nasrollahzadeh hospitalisé.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Atena Daemi, militante civique, arrêtée à Téhéran.
  • Arya Djafari, photoreporter à l’ISNA, arrêté durant les manifestations contre les lanceurs d’acide à Ispahan.
  • 6 arrestations pour immoralité sur internet à Ispahan.
  • 50 arrestations arrêtées lors des manifestations antiacides à Ispahan.

C-Libérations
  • Le militant politique kurde Abdolkarim Ahmadnejad en liberté conditionnelle. Il purgeait une peine de 3.5 ans.
  • Behzad (Hossein) Assiaï en liberté provisoire pendant 4 jours puis de retour à Evine 
  • Saïd Ebadi, bahaï de Shiraz, libéré sous caution.
  • Adib Haghpajou, bahaï de Shiraz, libéré sous caution.
  • Adnan Hassanpour, journaliste kurde, en liberté provisoire.
  • Seyed Amar Kalantari en liberté provisoire.
  • Shahram Mansour, bahaï de Shiraz, libéré sous caution.
  • Marzieh Rassouli, journaliste, en liberté provisoire.
  • Farhad Sarafraz, bahaï de Shiraz, libéré sous caution.

D-Autres Nouvelles
  • Rassoul Abdollahi, chrétien, en grève de la faim à Radjaï Shahr.
  • Reza Akbari-Monfared en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Mohammad Banazadeh-Amirkhizi en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Afshine Baymani en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Behnam Ebrahimzadeh en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Abol-Ghasem (Javad) Fouladvand en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Assadollah Hadi en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Le Docteur Latif Hassani en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Afshin Heiratian en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Khaled Herdani en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Saleh Kohandel en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Mohammad-Ali (Pirouz) Mansouri en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Le Docteur Saïd Massouri en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Seyed Alireza Seyedian, chrétien, en grève de la faim à Radjaï Shahr.
  • Misagh Yazdanejad en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Shahrokh Zamani en grève de la faim à la prison de Radjaï Shahr pour soutenir les victimes de l’acide.
  • Iradj Mozafari, prisonnier de Sanandaj de 25ans, s’est suicidé et est mort en prison.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Mahmoud Ebrahimi condamné à 3 ans de prison.
  • Le pasteur Mathias-Abdolreza Ali-Haghnejad condamné à 6 ans de prison à Minab.
  • Le pasteur Behnam Irani condamné à 6 ans de prison à Zabol.
  • Le diacre Reza Rabani (Silas) condamné à 6 ans de prison à Minab.
  • L’avocate Nasrine Sotoudeh interdite d’exercer pendant 3 ans.
  • Une exécution à Tabriz samedi.
  • 7 exécutions à Radjaï Shahr dimanche.
  • Une pendaison à Amol mercredi.
  • 6 pendaisons à Shiraz jeudi.
  • 2 pendaisons à Kerman jeudi.

L’université – la Culture
  • Le journal estudiantin Ghalam interdit à l’université de Zandjan.
  • Suspension d’une pièce de théâtre mise en scène par Mehdi Shamsaï.

Manifestations 
  • Nasrine Sotoudeh manifeste devant le Barreau de Téhéran soutenue par de nombreux militants des droits humains.
  • Manifestation à Téhéran et à Ispahan contre les attaques à l’acide : 50 arrestations à Ispahan.

L’Iran à l’étranger 
  • Hassan Rouhani rencontre le premier ministre arménien à Téhéran.
  • Le ministre des affaires étrangères irakien en visite à Téhéran pour discuter de l’IS.
  • Le premier vice-président Eshagh Djahanguiri a rencontré le premier ministre irakien Heidar al-Abadi à Téhéran et le ministre Qatari de l’économie et du commerce Amad bin Djassem bin Mohammad Al-e Thani.

L’économie en Iran 
  • Première vente pour Boeing en Iran depuis 1979.

Politique en Iran
  • Le président Hassan Rouhani a nommé le docteur Mahmoud Nili Ahmad Abadi Ministre des sciences de la recherché et de la technologie. Le Docteur Abadi est professeur de Métallurgie et doyen de l’université de Téhéran.
  • Mohammad Reza Mahdavi Kani, président du conseil des experts, est mort..

Nouvelles en vrac
  • 4 personnes ayant jeté de l’acide au visage de femmes mal voilées arrêtées à Ispahan. L’une des victimes est morte.
  • 15.000 sans-abri à Téhéran.

Sur le blog cette semaine


Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
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dimanche 19 octobre 2014

Lettre de Ramine Zibaï, enseignant bahaï emprisonné : Un dogme qui n’a pas changé en 30 ans.

Mes chers compatriotes,

Pourquoi ne vous soulevez-vous pas ? Pourquoi fermez-vous les yeux ? Ouvrez les yeux et écoutez les lamentations des opprimés. Nous crions très fort depuis longtemps, nos cris ont atteint le ciel, mais vous y êtes restés sourds. Peut-être ignorez-vous ce qui nous est arrivé dans le passé, mais maintenant, vous savez tout. Pourquoi n’avez-vous pas changé ce dogme depuis 30 ans ? Il y a environ 30 ans, quand j’ai eu mon baccalauréat, ma famille, mes amis et mes professeurs attendaient de voir quelle université m’accepterait. Mais ils avaient tort ; on m’a refusé l’accès à l’université simplement parce que les entrées étaient filtrées par religion, et j’étais bahaï. Au fil du temps, j’espérais que cette façon de penser change et que moi-même et mes compatriotes bahaïs aurions le droit d’étudier dans les universités nationales. Mais cela n’est pas arrivé et j’ai espéré ce changement pour la future génération.

J’ai donc tenté de pousser mes enfants et les jeunes étudiants bahaïs en enseignant à l’Institut Bahaï d’Education Supérieure. C’est pourquoi j’ai fini par être emprisonné il y a trois ans. J’ai été surpris de voir, au bout de 30 ans, que ma fille aussi était privée d’éducation supérieure, bien qu’elle ait réussi le concours national d’entrée à l’université, à cause de sa foi bahaïe.

Mes chers compatriotes, qu’est-ce qui justifie ce dogme qui prive deux générations de leurs droits fondamentaux en Iran, et combien de temps cela va-t-il encore durer ? Pouvons espérer que la troisième génération (les enfants de nos enfants) ne soit pas victime de cette discrimination ? N’est-il pas vrai que vous et moi et nos enfants constituons la nation iranienne ? Ne faisons-nous pas partie de ce pays ? Ne partageons-nous pas des sentiments communs, ne sommes-nous pas liés par le fait que nous sommes « concitoyens » ? N’est-il pas vrai que nous nous enorgueillissons d’être « Iraniens » ? Savez-vous pourquoi, nous, les Iraniens, nous réjouissons tellement lorsque nous rencontrons nos compatriotes dans différents coins du monde ? N’est-ce pas parce qu’alors nous ne nous sentons plus seuls et que nous n’avons plus la nostalgie de notre pays ?

Alors, mon cher compatriote iranien, explique-moi pourquoi mes enfants et moi devrions nous sentir isolés dans notre patrie, au milieu de nos concitoyens à cause de ces discriminations ? Nous sommes tous des Iraniens, ayant la chance de vivre dans une « nation sainte », bénéficiant d’une source nommée « Patrie » ; où est le sentiment de fraternité et d’unité ? Où est le courage des Iraniens ? Chers compatriotes, la semaine dernière nous avons célébré la semaine de la « sainte défense » en mémoire des hommes et des femmes qui ont lutté pour la liberté et se sont sacrifiés pendant les huit années de guerre contre notre pays. Ils ont défendu cette terre et nous l’ont transmise, à nous tous. Ont-ils sacrifié leurs vies pour autre chose que « l’amour de la patrie » ?

En ce moment, je me souviens du début des années 80 ; je faisais mon service militaire, même si je n’avais pas droit à l’éducation supérieure dans les universités nationales. J’ai fait trois mois de formation militaire, puis 21 mois sur le front pour défendre ma patrie et me battre pour une cause que nous partagions tous. En tant que bahaï, moi aussi je voulais me battre pour mon pays, apporter la paix, la sécurité et la dignité à notre pays. Que s’est-il passé quand la paix est revenue, pourquoi mes espoirs de dissiper les malentendus et les discriminations ne se sont-ils pas réalisés ? Pourquoi ces discriminations ont-elles continué au-delà de ma génération et jusqu’à ce jour ? Ressentez-vous combien il est dur d’aimer son pays alors que vos compatriotes vous privent de vos droits fondamentaux ? C’est comme si vous étiez considéré comme un étranger au sein de votre propre famille ; vous ne vous sentiriez pas isolé ?

Mes chers compatriotes, vous et moi sommes les enfants d’une grande famille nommée « Iran » ; nous vivons comme frères et sœurs sur la même terre. De la même façon qu’il est de ma responsabilité de défendre mon pays, nos valeurs communes, notre dignité, il est de la vôtre de vous élever contre toutes les discriminations dont vos compatriotes sont l’objet dans l’éducation primaire et secondaire. Je demande à tous les enfants de cette terre de manifester sincèrement et courageusement pour métamorphoser la solitude et l’aliénation qui prévalent actuellement en fraternité et en unité.

« Vive la dignité et l’honneur de notre patrie. »

Ramine Zibaï – Prison de Redjaï Shahr – 29 septembre 2014

Source : https://hra-news.org/en/articles/letter-ramin-zibaei-imprisoned-iranian-bahai

Lune de miel avec tous les courants – Issa Saharkhiz – 16 octobre 2014


Il est vrai que le président représente tous le Iraniens, même ceux qui n’ont pas voté pour lui ou ceux qui sapent continuellement sa politique. Mais tenter de plaire à tous les courants n’a aucune signification et est, de plus, infaisable.

L’histoire d’Hassan Rouhani se métamorphose en une situation étrange : il doit maintenant se montrer proche de tous les courants et donc les mécontenter tous. Contrairement aux dires du porte-parole du gouvernement après le conseil des ministres, qui répondait au député Ali Motahari qui avait qualifié d’ « illégale » l’assignation à domicile des dirigeants du Mouvement Vert, Rouhani a déclaré chercher à « calmer » la situation dans le pays et à « contenter tous les courants. »

Mais la stratégie de contenter tout le monde est maintenant en train de devenir nocive. Les médias favorables au président et ses conseillers devraient arrêter le politiquement correct et informer le président de tous les obstacles mis à sa politique et à ses idées pour qu’il se rende mieux compte de la situation.

La réalité lui montrerait que la lune de miel entre le gouvernement et les courants politiques extrémistes du pays, n’est que de façade et imposée d’en haut. Il est à noter que les autres courants conservateurs n’ont pas, au début, mis d’obstacles au gouvernement, ils n’ont désormais plus de réserves à le saper à chaque fois que l’occasion se présente.

Les extrémistes et les conservateurs suivent deux stratégies différentes pour atteindre le même but qui n’est autre que mettre en échec le gouvernement ou peut-être l’évincer avant la fin de son mandat.

Au fil du temps, alors que les buts modérés des durs deviennent plus difficiles à atteindre, l’alliance des conservateurs avec les extrémistes va se renforcer, en dépit de leurs différences. La nature totalitaire de ces deux mouvements, les extrémistes et les conservateurs, va se renforcer et devenir un problème plus grave pour le gouvernement alors que le nombre de ses supporters diminue et que la critique de ceux qui ont voté pour Rouhani sort de la sphère privée. Alors que Rouhani arrive à mi-mandat, leurs critiques vont s’intensifier et davantage s’exposer.

Rouhani doit savoir que le résultat des urnes ne reflète pas obligatoirement les réelles aspirations des masses, de la même façon que le résultat des élections a différé de ce qui s’était réellement passé dans les isoloirs. La réalité du terrain indique que 60% des votes pour Rouhani pourrait en fait être davantage un résultat des sondages que le reflet de ce que les gens pensent vraiment. La tendance générale des groupes politiques et des élus est généralement davantage à la perte de soutien plutôt qu’à son augmentation. Et ce sera le cas pour Rouhani puisque beaucoup de ses soutiens du début ont déjà rejoint l’opposition ou au moins la critique.

Le président doit faire plus de cas de ses critiques car ils sont meilleurs que ses supporters ignorants et malavisés. Et tandis qu’il s’attaquait à la flagornerie à l’université de Téhéran la semaine dernière, son  gouvernement doit la promouvoir dans tout le pays et dans toutes les couches de la population pour que les médias et les écrivains puissent présenter les sentiments et les souhaits réels du peuple, sans peur d’être arrêtés, harcelés ou punis.

Pour résumer, la lune de miel entre le gouvernement et certains de ceux qui ont voté pour lui est terminée. Toute action imprudente peut avoir des conséquences irréparables et désespérer la plus grande partie de la majorité.

La situation ne permet peut-être pas à la majorité de la population d’exprimer son opinion, mais ce qui se dit dans la rue, dans les taxis ou dans le métro c’est ce que disent plusieurs de ses supporters les plus sincères, comme le député Ali Motahari dans sa lettre.

« D’après l’article 113 de la constitution, le président est responsable du respect de la constitution et, si l’un des deux autres pouvoirs viole la constitution, il peut au moins utiliser le soutien du peuple pour le mettre en garde ou l’avertir ; l’opinion publique jouera alors son rôle. »

« La constitution doit être mise en œuvre, pas conservée sous cloche. »

Source :  : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/october/16/article/honeymooning-with-all-factions.html

samedi 18 octobre 2014

Semaine 42 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Masoumeh Zia, membre de Halgheh Erfan, transférée à la section d’Evine régie par le renseignement.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Nahid Gordji, cybermilitante, arrêtée à Mashhad.
  • Soraya Nakhaei, coach de Halgheh Erfan, arrêtée à Kermanshah.
  • Le documentariste Mohammad Nourizad est arrêté violemment et libéré le lendemain.
  • La militante étudiante Maryam Shafipour est de retour à Evine après 6 jours de liberté provisoire pour raisons médicales.
  • 20 sunnites de Tazeh-Abad arrêtés.
  • 3.000 arrestations liées à la drogue en 6 mois en Azerbaïdjan Occidental.
  • Arrestation de 14 hommes armés liés aux attaques de Saravand.
  • 35 Arrestations lors d’un diner.

C-Libérations
  • Mohsen Barzegar, militant étudiant, libéré à la fin de sa peine.
  • Maliheh Biganian libérée sous caution.
  • Massoumeh Zia libérée sous caution.

D-Autres Nouvelles
  • Après 11 jours de grève de la faim, Atena Farghdani commence une grève de la soif.
  • Après 11 jours de grève de la faim, Ghoncheh Ghavami commence une grève de la soif.
  • Ahmad Karimi privé de visites et d’appels téléphoniques.
  • Epidémie de grippe à la prison d’Oroumieh.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • La peine de 3 ans du condamné à mort Soheil Arabi confirmée en appel.
  • La peine de Babak Assiaei est réduite de 3 ans à 1.5 ans pour l’eid e Fetr.
  • La peine de Mehdi Dolati-Darabad est réduite de cinq ans à un an pour l’eid e Fetr.
  • La peine d’ Ali Nozar-Nozaripour est réduite de dix ans à 2.5 ans pour l’eid e Fetr.
  • La peine de Mehdi Tadini est réduite de deux ans à neuf mois pour l’eid e Fetr.

L’université – la Culture
  • Salem Salavati, Ali Asgari, Tofigh Amani et Mohsen Makhmalbaf ont dédié les prix qu’ils ont gagné au festival de Beyrouth  aux défenseurs de Kobane.
  • Un concert de Shahram Nazeri à Nishapour a été annulé.

L’économie en Iran 
  • 17% d’augmentation de la production d’alliages d’acier comparé à l’année dernière.
  • Les raffineurs indiens vont payer $500 million à l’Iran la semaine prochaine, second versement d’un accord provisoire.

Politique en Iran
  • Les derviches interdits de se déplacer.
  • Ahmad Shaheed n’a pas été autorisé à se rendre en Iran.
  • Le groupe parlementaire Djebhe-ye Paydari [Front de la Fermeté] a présenté un projet de loi demandant la réduction du salaire des fonctionnaires « mal voilées ».

Nouvelles en vrac
  • Le responsable des œuvres sociales d’Iranshahr, Bahram Bashandeh, a survécu à une tentative de meurtre.
  • Un avion de la police iranienne, NAJA, s’écrase dans le sud-est de l’Iran. 7 morts à bord dont 4 membres de NAJA.
  • 2 gardes iraniens et un officier pakistanais tués lors d’une escarmouche.

Sur le blog cette semaine


Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
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dimanche 12 octobre 2014

Lettre ouverte de Shirin Ebadi à Ban Ki-Moon lui demandant de convaincre les autorités iraniennes de faire preuve de davantage de délicatesse envers les soufis et les autres communautés religieuses.

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon,

Une communauté soufi, appelée soufis Gonabadi, souffrent depuis plus de 15 ans de divers maux : emprisonnement, violation des droits sociaux, intimidation, rasage de force de la tête, de la barbe et des moustaches. Le pire est que les avocats qui ont défendu les prisonniers soufis n’ont pas été épargnés par la colère des autorités iraniennes et sont maintenant emprisonnés avec leurs clients et ils souffrent d’une répression encore plus sévère. C’est pourquoi certains d’entre eux sont en grève de la faim ; l’un d’eux est dans un état de santé sérieux. Donc, en réaction à la discrimination rencontrée par cette communauté soufie, le reste des soufis a annoncé aux autorités par une lettre officielle, que, dans la mesure où l’on n’a pas répondu à leurs demandes, ils se rendraient en prison de leur plein gré pour informer le reste du monde de l’oppression à laquelle ils font face. Donc, aujourd’hui, 20 septembre 2014, ils allaient se rassembler pacifiquement devant le bureau du procureur général, mais les forces de police et de sécurité leur ont bloqué le chemin, les battant sauvagement, eux et leurs familles et en arrêtant beaucoup.

Comme il est impossible pour les Soufis de supporter ces conditions, il risque d’y avoir plus de tensions et de conflits. Je vous serais donc très reconnaissante, lors de vos rencontres avec les autorités iraniennes, de bien vouloir mentionner la situation que je viens de décrire et de les convaincre d’adopter une attitude plus délicate et pacifique envers les soufis et les membres des autres communautés religieuses, comme stipulé dans leurs obligations envers les traités internationaux qu’ils prétendent observer. En raison de la situation sensible du Moyen-Orient, toute tension peut mener à des conséquences graves dans le pays. La seule façon de ramener la paix est de respecter les droits des citoyens. Il est également à noter qu’historiquement, le soufisme a ses origines en Iran et que beaucoup suivent le soufisme. Certains appartiennent à l’ordre Gonabadi. Ils sont musulmans et chiites, et, suivant leur idéologie religieuse, sont opposés à toute forme de violence.

Shirine Ebadi
Chef du Centre des Défenseurs des Droits Humains
20 septembre 2014

Source : http://www.majzooban.org/en/sufi-news/6161-shirin-ebadi’s-open-letter-to-ban-ki-moon-convince-iranian-authorities-to-be-more-considerate-toward-sufis-and-other-religious-communities.html

Les familles demandent à Rouhani : s’il n’y a pas de journalistes emprisonnés en Iran, pourquoi avoir promis leur libération ? – Fereshteh Ghazi – 1er octobre 2014

La réponse, courte mais étrange du président iranien à la question de Christiane Amanpour a causé une vague de critiques contre lui. L’un des slogans principaux de Rouhani durant sa campagne présidentielle était la libération des journalistes et des prisonniers politiques. Seulement un an après son arrivée au pouvoir, Rouhani a pourtant déclaré à CNN qu’il « ne croyait pas qu’une personne pourrait être détenue ou emprisonnée parce qu’elle est journaliste. »

Rouhani a fait cette déclaration alors qu’au moins 14 journalistes sont actuellement emprisonnés en Iran, certains emprisonnés après l’élection de Rouhani. Ce nombre est beaucoup plus élevé si l’on prend en compte tous les journalistes ayant connu la prison ces dernières années, surtout après l’élection présidentielle controversée de 2009.

Pour évaluer l’allégation de Rouhani, j’ai rendu visite aux familles de journalistes emprisonnés : Massoud Bastani, Bahman Ahmadi Amoui, emprisonnés depuis 2009 et Reyhaneh Tabatabaï, emprisonnée après l’arrivée au pouvoir de Rouhani. J’ai demandé aux familles de ces journalistes : pourquoi vos êtres chers sont-ils en prison et quel est leur crime ?

L’épouse d’Ahmadi-Amoui, Jila Bani-Yaghoub, qui a elle-même été emprisonnée à cause de ses activités professionnelles en tant que journaliste et qui purge actuellement une peine de 30 ans d’interdiction de toute activité journalistique, a dit à Rooz : « Bahman n’est en prison qu’à cause de ses articles. Il a été accusé de propagande contre le régime et d’actes contraires à la sécurité nationale ; les preuves qui ont été présentées étaient ses articles… La plupart de ses articles étaient de nature économique et critiquaient les politiques économiques du cabinet Ahmadinejad. » Bani-Yaghoub ajoute que, dans une lettre ouverte aux députés écrite l’année dernière depuis sa prison, Ahmadi-Amoui a souligné que ces critiques contre les politiques économiques d’Ahmadinejad ont été reprises par le parlement, sauf qu’il les a faites il y a six ans et que cela lui a valu cinq ans de prison.

L’épouse de Massoud Bastani, Mahsa Amrabadi, elle-même journaliste, a été emprisonnée pour ses activités professionnelles. Elle a déclaré à Rooz : « Massoud est en prison par ce qu’il est journaliste, c’est certain. Les preuves qui ont été mentionnées se rapportent au journalisme. Le journalisme en lui-même n’est pas un crime d’après la loi.. et nous remercions ces messieurs pour au moins ne pas l’avoir inclus dans le code pénal islamique. Cependant, nos collègues journalistes emprisonnés ont tous été condamnés pour actes contraires à la sécurité nationale et conspiration par le biais d’écriture d’articles ; ce qui veut dire pour leurs activités journalistiques mêmes. »

Réagissant à l’étrange allégation de Rouhani, la mère de Reyhaneh Tabatabaï a déclaré à Rooz : « Nous attendions certainement plus de lui. Même s’il voulait éluder la question, il aurait pu répondre de façon plus diplomatique. Le jour de l’arrestation de Reyhaneh, je vous ai dit que ceux qui l’avaient arrêtée voulaient mettre la faute sur Rouhani pour l’affaiblir, même si son arrestation n’avait rien à voir avec lui. Je maintiens ce que j’ai dit et je défends toujours Monsieur Rouhani, mais sa réponse m’a choquée et brisé le cœur. Reyhaneh était journaliste et c’est pour ça qu’elle est en prison. »

Marzieh Rassouli, Reyhaneh Tabatabaï, Massoud Bastani, Bahman Ahmadi-Amoui, Ahmad Zeidabadi, Seraj Mirdamadi, Alireza Rajaï, Khosrow et Massoud Kordpour, Alireza Beheshti-Shirazi, Saïd Matinepour, Keyvan Samimi, Jason Rezaian et Yeganeh Salehi font partie des journalistes actuellement emprisonnés en Iran. 

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/october/01/article/if-no-journalists-jailed-in-iran-why-did-you-promise-their-release.html

NDLT : Bahman Ahmadi-Amoui et Yeganeh Salehi ont été libérés en octobre

samedi 11 octobre 2014

Semaine 41 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Rassoul Abdollahi a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Soheil Babadei a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Ebrahim Firouzi a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Alireza Kazemzadeh a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Karim Marouf-Aziz est rentré de l’hôpital le lendemain d’une opération à cœur ouvert.
  • Arash Moghadam-Aslanpour (Ashaei) a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.
  • Seyed Alireza Seyedian a été transféré d’Evine à Redjaï Shahr.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Iradj Amidi, membre de Halgheh Erfan, arrêté.
  • Emad Baghi, converti au christianisme, arrêté à Ispahan.
  • Maliheh Biganian, membre de Halgheh Erfan, arrêtée.
  • Nargues Farhadi, membre de Halgheh Erfan, arrêtée.
  • Hiva Fouladi, journaliste, arrêté à Saghez.
  • Shahram Ghaedi, converti au christianisme, arrêté à Ispahan.
  • Mohammad Modarresi, Kurde Sunnite, arrêté à Mahabad.
  • Ali Nouri, Kurde de Téhéran, arrêté durant une manifestation en soutien à Kobani.
  • Assou Rostami, Kurde de Téhéran, arrêté durant une manifestation en soutien à Kobani.
  • Salar Saïdi, Kurde Sunnite, arrêté à Mahabad.
  • Heshmat Shafiei, converti au christianisme, arrêté à Ispahan.
  • Massoumeh Zia, membre de Halgheh Erfan, arrêtée.
  • 47 jeunes arrêtés durant une fête à Téhéran.

C-Libérations
  • Le journaliste Bahman Ahmadi-Amoui a été libéré à la fin de sa peine.
  • La journaliste Yeganeh Salehi libérée sous caution.
  • Le syndicaliste Reza Shahabi en liberté provisoire pour raisons médicales.
  • Ramine Tonbakouei libéré de la prison d’Evine.

D-Autres Nouvelles
  • Ghoncheh Ghavami, féministe, commence une grève de la faim.
  • Zahra Rahnavard a été opérée des yeux ; sa famille n’a pas eu le droit de lui rendre visite

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Arjang Davoudi condamné à deux ans supplémentaires en appel.
  • Le rédacteur en chef du journal Bahar Saïd Pourazizi acquitté.
  • Une pendaison à Zahedan.

L’université – la Culture
  • Le documentaire iranien 'Banooye Urmia' gagne un prix en Finlande après ceux gagnés à Rhode Island et en Croatie.

Manifestations 
  • Manifestation devant la prison d’Evine pour une citoyenne britannique.
  • Manifestations dans toutes les villes kurdes et à Téhéran en soutien à Kobane.

L’Iran à l’étranger 
  • Zarif rencontre Dominique de Villepin.
  • Rouhani rencontre le nouveau président afghan.

L’économie en Iran 
  • Le volume d’affaires entre mars et septembre 2014 a augmenté de 22% pour atteindre $53 milliards.
  • Le chômage a baissé de 1.2% par rapport à l’année dernière et atteint maintenant 9.5% Le chômage des jeunes (15 à 21 ans) s’établit à 22.9%.

Politique en Iran
  • Les Sunnites de Téhéran empêchés de tenir les prières pour l’Eid-el-Adha.
  • La Commission des Affaires du Conseil a approuvé le plan d’augmentation du nombre de députés à 310.

Nouvelles en vrac
  • Un incendie dans une usine d’armement tue deux personnes.
  • Plusieurs policiers tués au Sistan-Baloutchistan.

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mardi 7 octobre 2014

Semaine 40 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Mohammad Darabi (Mohajer), militant kurde, transféré à Dizel-Abad.
  • Ayatollah Hossein Kazemeini-Boroujerdi transféré à l’isolement.
  • Djamaloldin Khandjani, bahaï, hospitalisé puis retourne en prison sans traitement.
  • Saïd Matinepour exilé à Zandjan.
  • Ayat Mehr-Ali-Beiglou, prisonnier politique azéri, transféré de Djolfa à Tabriz.
  • Djaber Sakhravi, prisonnier politique d’Ahvaz, battu et mis à l’isolement.
  • Ali Salanpour, prisonnier politique, hospitalisé.
  • Farhad Shafizadeh, étudiant kurde, transféré à la prison de Marivan.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Mohammad-Reza Pourshadjari (Siamak Mehr) de nouveau arrêté.
  • Abed et Kourosh Valad-Beigui, militants politiques kurdes, arrêtés à Paveh.

C-Libérations
  • Vahid Dana, bahaï de Shiraz, libéré sous caution.
  • Golrokh Ebrahimi-Iraei, épouse d’Arash Sadeghi, libérée sous caution..

D-Autres Nouvelles
  • Omid Alishenas interdit de tout contact et de toute visite.
  • Mohammad-Reza Pourshajari (Siamak Mehr) gagne le “Prix International de la Liberté de la Presse”.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Une pendaison à Mashhad.

L’université – la Culture
  • Un système d’adduction d’eau vieux de 5.000 ans découvert dans l’ouest de l’Iran.
  • Le site web Entekhab, proche de Rafsandjani interdit.

Manifestations 
  • L’ordre soufi des derviches Gonabadi se rassemble devant le ministère de la justice pour protester contre le traitement des derviches emprisonnés.
  • La sucrerie Haft Tapeh de nouveau en grève.

L’Iran à l’étranger 
  • Rouhani se rend à Moscou pour le sommet de la Caspienne.
  • Le Kenya condamne deux Iraniens pour l’usage de faux passeports israéliens.

Politique en Iran
  • Interdiction de voyager pour deux religieux proches de l’Ayatollah Sadegh Shirazi.
  • Le ministre soutient l’accès aux réseaux sociaux malgré l’opinion de la justice..

Nouvelles en vrac
  • Hamideh Abbassali est la seule Iranienne à gagner une médaille d’or en karaté.
  • Un commandant des gardes révolutionnaires, Mostafa Mohammadinejad, a été tué dans la ville de Khoy.
  • Un habitant de Téhéran tué durant une attaque de la police pour retirer les antennes satellites.


Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
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