mardi 29 avril 2014

L’odeur du sang était partout – Nooshabeh Amiri – 28 avril 2014

Nous savons tous que beaucoup d’hommes et de femmes des excès de la première décennie de la république d’Iran des années 1980. Ils ont appris à connaître le régime et sa nature par les excès horribles et affreux et les transgressions de personnes comme le boucher d’Evine Ladjevardi et « frère Hamid ». Deux décennies sont pourtant passées et ces mêmes victimes continuent de souffrir de la douleur infligée alors à leur âme autant qu’à leur corps. La douleur se manifeste et explose souvent à la moindre cause qui déclenchera un suintement de souffrance et de douleur et, de temps en temps on se retrouve projeté entre les murs de la section 350 d’Evine aujourd’hui. C’est l’endroit où règnent la torture, la bastonnade et la violence sous toutes ses formes. Ceux qui perpétuent cette violence sont les « frères » et des hommes pseudo-religieux qui n’ont toujours pas étanché leur soif de sang après s’en être repu pendant plus de 30 ans.

Comme les parents des prisonniers d’aujourd’hui, nous continuons à voir des gens de notre génération aux âmes brisées dont certains sont encore dans des cellules sombres. Ils restent dans ces cellules, craignant à tout instant qu’on ne leur inflige davantage de douleur encore. En prison, nous voyons nos semblables, mais il faut que nous en ayons nous-mêmes fait l’expérience pour vraiment comprendre ce qu’ils nous ont fait, ce qu’ils sont en train de faire maintenant dans la section 350 de la prison d’Evine.

En dépit de tout ce qu’ils ont fait pour nous réduire au silence, pour nous dissuader, nos semblables sont de plus en plus nombreux et nos rêves humanistes sont plus solides que jamais. Si, à notre époque, ces victimes étaient des dirigeants qui soutenaient les travailleurs (comme Rahman Hatefi), de nos jours ce sont des travailleurs qui se moquent de leurs tortionnaire (Sattar Beheshti). Si c’étaient des religieux qui ont passé leur vie derrière les barreaux (comme l’ayatollah Montazéri), aujourd’hui ce sont des religieux qui s’engagent dans des prières pour la liberté (Mohsen Mirdamadi). Si c’étaient des nationalistes qui étaient viscéralement attachés à leur pays (Ezzatollah Sahabi), aujourd’hui ils sont assez forts pour défier leurs tortionnaires en leur demandant de les torturer davantage (Emad Bahavar).

Mais le groupe qui nous fait face est composé des mêmes menteurs qui, hier, signaient les ordres d’exécution d’un clignement d’œil et dressaient immédiatement l’échafaud. Et même quand ils ont versé des larmes de crocodile par opportunisme, ils créent encore des groupes et des institutions comme la prison de Kahrizak ou roulent sur les corps dans la rue. Ce sont des hommes avides de pouvoir qui nomment Mostafa Pour-Mohammadi à la tête de la justice (juge qui a ordonné les exécutions de masse de 1988).

D’un côté de cette bataille entre la vie et la mort se tiennent des hommes qui ne lâchent rien sur leur demande de droits humains, même sous les tortures les plus violentes. Aujourd’hui, leur message est : « Vous avez tort de croire que nous allons vous laisser détruire ceux que nous aimons » à chaque occasion. Ces hommes qui, le jour même où des mères sont tombées après avoir vu les fils torturés et blessés, se sont rasé la tête pour protester, ont regardé les agents du renseignement dans les yeux ; on les a jeté à terre et ils se sont relevé pour montrer qu’ils ne craignaient plus les agents, même si la salle de visite rappelait la prison d’Abu Ghraib.

De l’autre côté se tiennent les alliés de Monsieur Kamenei dont le nombre se réduit. Ceux qui ont remplacé des hommes comme Ladjevardi à Evine et qui jouaient au football en plein champ, sont aujourd’hui obligés de se déplacer en véhicule blindé, ne pouvant faire confiance à personne de leur entourage, chacun d’eux agissant comme un microphone pour son compagnon d’armes. Ces hommes savent trop bien qu’à la fin de la république islamique, ce sera leur tour de faire face à la population et qu’ils devront affronter leur destin.

Nous connaissons des hommes et des femmes dont les voix ont été étouffées dans les cellules d’isolement, dont on a volé la vie, dont on a pris le nom, la maison et la ville. Mais on ne peut leur retirer ni leurs rêves ni leur espoir. L’espoir est bien vivant dans chaque centimètre carré de ce pays.

Aujourd’hui Emad Bahavar, Hassan Assadi Zeydabadi, Abdolfattah Soltani, Hossein Ronaghi Maleki, Akbar Amini, Yashar DaralShafa, Saïd Haeri, Sadigh Kaboudvand, Behzad Arab Gol, Saïd Matinepour, Ghorban Behzadiannejad, Akbar Amini Armaki, Amine Tchalaki, Siamak Ghaderi, Mohammad-Sadegh Rabani Amlashi, Alireza Radjaï, Reza Shahabi, Mohsen Mirdamadi, Mohammad Shodjaï, Gholmareza Khosravi, Soroush Sabet, Soheyl Babadi, Mohammad Davari, Mehrdad Ahankhah, etc… sont des graines dont les bourgeons poussent déjà. Ces hommes qui saignent à chaque bastonnade nous rappellent que le temps n’est pas loin qui verra l'avènement d'un futur différent.

Nous nous lèverons, nous planterons des arbres dans nos blessures, nous nous fortifierons et nous grandirons malgré et grâce à notre douleur. Nous sommes ici et nous y resterons.

Aux détenus de la section 350 d’Evine, je déclare : notre cœur est avec vous ; nous partageons vos douleurs et vos larmes versées. Mais tout ceci, ces jours noirs et amers eux aussi passeront.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/april/28/article/the-smell-of-blood-was-everywhere.html

lundi 28 avril 2014

Arrêtez de faire souffrir les mères de ce pays – Narges Mohammadi

Ce lundi, j’ai accompagné les mères, les épouses et les enfants des prisonniers politiques dans la salle de visite de la prison Evine de Téhéran. Dans la salle de visite, j’ai vu des militants, le Docteur Maleki et Monsieur Nourizad.

L’atmosphère dans la salle était tendue, des larmes perlaient dans les yeux qui fixaient la porte, espérant son ouverture pour qu’on leur donne des nouvelles de leurs enfants ou même pouvoir les rencontrer.

La veille, c’était la fête des mères mais dans la salle, personne ne se la souhaitait. J’ai entendu la mère d’Akbar Amini appeler son fils et se frapper la poitrine de douleur. Elle venait de voir son fils, la tête et le cou blessés, derrière une vitre. Elle était tellement dépassée par la douleur et le choc qu’elle n’arrêtait pas de se répéter son nom.

La mère d’Amini souffre de diabète et s’est écroulée par trois fois durant la visite avec son fils, deux fois avant et une fois après. Nous avons appelé une ambulance et ils nous ont dit qu’il fallait l’emmener à l’hôpital. Mais elle a refusé de partir disant qu’elle voulait voir son fils d’abord. Un médecin urgentiste qui était venu pour elle a dit qu’elle était dans un état grave et qu’il fallait l’emmener à l’hôpital immédiatement. C’est alors qu’on l’appela au haut-parleur pour qu’elle aille voir son fils. Elle est partie en toute hâte et quelques minutes plus tard, nous avons entendu ses pleurs et ses cris : les pleurs d’une mère choquée de voir le corps blessé de son fils. C’est alors qu’elle s’est évanouie pour la troisième fois et qu’elle est partie pour l’hôpital.

De l’autre côté de la salle était assise la mère de Saïd Matinepour, pleurant sans arrêt, prononçant quelques paroles entre ses sanglots. Elle aussi s’est évanouie et plusieurs personnes sont venues la secourir et lui apporter de l’eau fraîche. « Mère, s’il vous plaît, relevez-vous, ouvrez les yeux chère mère » lui a dit une personne essayant de l’aider à se remettre et de la consoler.

Mère, quel mot beau et douloureux à la fois. Je ressens la douleur que ces mères et d’autres encore ont ressenti. Des larmes perlent aussi dans mes yeux.

La mère de Saïd a dit avoir vu son fils au bout de neuf mois à l’isolement. Au départ, elle ne l’a pas reconnu tant il avait maigri. Elle a alors demandé à sa bru : « Pourquoi ont-ils dit qu’il n’y aurait pas de visite pendant trois mois ? Qu’ont-ils fait à mon fils ? »

Une mère âgée, le visage pâle m’a demandé pourquoi on ne nous permettait pas de rencontrer nos enfants. « Je suis venue de Boroudjerd, 18 heures de voyage. Je ne partirai pas avant de l’avoir vu. J’ai entendu dire qu’ils avaient frappe nos enfants. Pourquoi ? » C’était la mère de Mohammad Davari.

La mère de Soheil Babadi a élevé la voix. Elle était agitée et ne tenait pas assise. « Je n’ai qu’un fils, Soheil. Je dois le voir » disait-elle.

Dans un autre coin de la salle, une fille console sa mère. L’urgentiste venu pour la mère d’Akbar Amini vient aussi l’examiner ; c’est la mère de Mehdi Dolati. Le docteur dit à ses filles d’emmener leur mère à l’hôpital immédiatement.

On entend de nouveau la voix forte des mères dans la salle ; toutes demandent à voir leurs enfants. Elles scandent « Allah-o-Akbar » et « Libérez les prisonniers politiques ». A plusieurs repris, j’ai senti la terre trembler sous mes pieds. J’ai vu le Docteur Maleki asperger d’eau une mère tout en tenant sa canne.

Monsieur Nourizad écoute les plaintes d »une mère. La mère d’Alireza Radjaï revient de la visite, soutenue par son autre fils qui la console. Elle pleure et gémit « Chère Nargues, ils ont tabassé Alireza. A qui se plaindre ? » Je lui réponds « A dieu ». Elle demande alors pourquoi dieu ne s’occupe pas de leur douleur.

La mère d’Hossein Ronaghi-Maleki est assise à côté des mères de Davari et de Matinepour et toutes pleurent sans arrêt. Elle parle de la maladie de son fils et s’inquiète pour sa santé. De temps en temps, elle récite des prières et va jusqu’aux gardiens pour répéter sa demande de voir son fils.

La mère de Saïd Zeinali arrive, le visage plein de larmes. Elle étreint la mère de Saïd Matinepour qui lui demande : « Ont-ils aussi battu votre fils ? ». Elle lui répond : « Je ne sais pas, peut-être » au milieu de ses sanglots. La mère de Matinepour demande à celle de Zeinali : « Vous l’avez vu aujourd’hui ? ». Elle lui répond : « Je voudrais que mon Saïd soit aussi à Evine, j’aurais été là pour lui. » Ces mères, comme les autres, échangent leurs points de vue et leurs douleurs, même si elles ne se connaissent pas, même si elles ne connaissent pas les enfants des autres mères. Mais elles ont en commun un sentiment : l’amour d’une mère pour son enfant.

Voir ces mères mourant d’envie de voir leurs enfants emprisonnés le jour de la fête des mères n’est pas chose facile. Et je suis déconcertée de l’indifférence des dirigeants de ce pays face à tant de mères en larmes parce qu’elles ne peuvent pas voir ou être avec leurs enfants.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/april/28/article/stop-the-suffering-of-the-mothers-of-this-country.html

dimanche 27 avril 2014

Lettre de Bahareh Hedayat en réponse à l'attaque récente de la section 350

Durant ces quatre dernières années, le téléphone a été coupé dans les prisons d’Evine et de Redjaï Shahr. Durant ces quatre dernières années, les prisonniers et leurs familles ont tenté tout ce qui était en leur pouvoir par des moyens légaux pour mettre fin à cette injustice mais sans résultat. Durant ces quatre dernières années, les prisonniers ont été fréquemment fouillés pour saisir tous leurs moyens de communication. Malheureusement, lors de la dernière fouille à la section 350 d’Evine, nous avons été témoins du lâche tabassage de nos frères.

Les autorités judiciaires sont devenues rouges de colère en « découvrant » quelques portables dans la section 350. Il faut demander : « Vous savez ce que c’est d’avoir 26 heures de visite par an avec votre famille ? C’est comme enterrer les prisonniers vivants ! Quand vous coupez le téléphone et privez les prisonniers de leur droit à communiquer avec leurs familles, vous condamnez les prisonniers à une mort lente, une peine non-écrite qui ne fait qu’ajouter à la cruauté et à l’oppression imposées aux prisonniers durant ces années.

Quand les prisonniers n’ont pas accès au téléphone, ils sont finalement condamnés à une demi-heure de communication avec leur famille (essentiellement une communication indirecte) ce qui ronge et met en danger leur santé émotionnelle et psychologique. C’est une sorte de torture lente et silencieuse qui prend la place des ecchymoses et des blessures, bien visibles, elles.

Vous voulez doucement détacher les prisonniers de conscience de leurs familles et du monde extérieur. Vous enfermez les prisonniers dans un vide jusqu’à ce que leurs relations spirituelles ou leur relation avec le monde libre soient bloquées ou même détruites. Vous avez l’intention de les détruire de façon insidieuse et cruelle, mais vous êtes en colère parce que les prisonniers ont choisi de ne pas mourir de mort lente, alors vous avez promis d’augmenter la pression.

Au fil des ans, la situation des prisonniers politiques c’est leur tenir une semaine la tête sous l’eau puis les laisser respirer pendant une demi-heure et répéter l’opération pendant des années. Il est facile de comprendre que la respiration durant la demi-heure est pleine d’angoisse et de stress, mais, malheureusement, les autorités judiciaires sont plus concernées par la raison pour laquelle le prisonnier, la tête sous l’eau pense qu’il a le droit de tricher en agitant les bras et les jambes de bas en haut.

Tentent-ils d’attirer l’attention des « médias dissidents » pour salir le tableau ? Tentent-ils de dire que « les droits humains islamiques » torturent ? Tentent-ils de fournir du contenu aux médias occidentaux ? Les autorités de la prison sont fières d’avoir écrasé toutes les personnes dont ils ont maintenu la tête sous l’eau pendant les inspections. Mais il n’y a personne pour répondre à cette question : quel pourcentage des appels émis de ces portables « découverts »étaient-ils destinés à d’autres qu’aux membres de leurs familles ?

En ce moment, les ministères de la justice et du renseignement ainsi que l’organisation des prisons ont tous signé un pacte pour mettre en place cette peine injuste. Bravo pour votre unité, mais il faut que vous sachiez que la réaction comportementale et la résistance des prisonniers n’est que naturelle et même critique.

Lors de vos procès inéquitables, aucun de nous n’a été condamné à être « enterré vivant. »
Communiquer avec sa famille fait partie des droits du prisonnier. Les en priver n’est pas en conformité avec les normes des droits humains, qu’ils soient islamiques ou non, orientaux ou occidentaux. Nous devrions être fiers des prisons iraniennes quand on les compare à celles de Corée du Nord, d’Abu Ghraib ou de Guantanamo Bay.

Eu égard à la situation des droits au téléphones dans les sections politiques des prisons d’Evine et de Radjaï Shahr, il serait plus approprié d’adopter et d’appliquer des décisions plus humaines. La pratique des fouilles fréquents et de l’intimidation ne conduit nulle part.

Les prisonniers ont le droit de défendre leur santé psychologique et émotionnelle, c’est un droit fondamental et aucun règlement ou arrêté ne peut s’y opposer.

Bahareh Hedayat – Avril 2014
Prison d’Evine
Source : http://www.kaleme.com/1393/02/07/klm-182473/

Sept détenus de Redjaï-Shahr annoncent leur grève de la faim

Sept détenus de Redjaï Shahr ont commencé une grève de la faim mercredi 23 avril pour protester l’attaque violente contre les prisonniers de la section 350 d’Evine :

Noble peuple d’Iran,

La révolution de 1979 n’était pas un évènement isolé mais un long processus répondant aux demandes et aux besoins du peuple d’Iran. Partant d’une monarchie constitutionnelle, les slogans n’étaient pas un hasard : liberté et justice, le but était le droit du peuple à la souveraineté sur son propre futur. Malheureusement, les années qui ont suivi la victoire de la révolution, les autorités du pays ont, à de multiples reprises, violé les principes enchâssés dans la constitution et relatifs aux droits sociaux du peuple. La justice n’a non seulement pas réussi à être responsable, mais, très souvent, l’institution en elle-même a violé la loi.

Attaquer des prisonniers politiques, les contraindre physiquement et psychologiquement ainsi que leurs familles, cela n’est malheureusement pas la première fois que cela se produit. La maltraitance des prisonniers politiques par les autorités judiciaires est devenue acceptable et les actions criminelles des personnels de sécurité des prisons sont devenues une habitude. Quel dommage que les officiels du régime ne tirent pas la leçon des conséquences de leurs actes : les résultats à court terme produisent des pertes à long terme.

Dans le passé, il n’y a pas eu d’enquête équitable sur les agissements immoraux et illégaux, encore moins de châtiment : les meurtres de Zahra Kazemi, Zahra Bani-Yaghoub, Hoda Saber, Sattar Beheshti ou la tragédie amère des crimes et maltraitances qui se sont passés au centre de détention de Kahrizak, et aucune enquête. Les autorités judiciaires sont devenues plus dures et rigides dans leurs relations avec les prisonniers de conscience et les prisonniers politiques, élargissant le fossé séparant le régime du peuple.

Dans ces conditions, les évènements du Jeudi Noir ont ouvert de nouvelles blessures pour le peuple d’Iran, amoureux de la démocratie et en recherche de liberté. 

Une semaine après les évènements douloureux et inhumains qui ont eu lieu dans la section 350 d’Evine, bastonnades vicieuses ayant causé des blessures terribles aux prisonniers, transfert par la force à l’isolement, aucune autorité judiciaire, administrative ou sécuritaire n’a eu une conduire responsable. Ils ont nié leur responsabilité en fabriquant des mensonges diffusés dans les médias officiels dont la télévision d’état Seda o Sima.

Le chef du Bureau des Prisons qui est officiellement le responsable, a purement et simplement nié les faits, et il a aussi ajouté l’insulte aux blessures en ridiculisant les détenus. Le silence éloquent et le manque de réaction des ministères de la justice et du renseignement est inexplicable et suspect. Il semblerait que ces messieurs aient oublié que le vote de la nation en juin 2013 était « non » aux mensonges, à l’illégalité, à la corruption et à l’incompétence et « oui » aux demandes du Mouvement Vert d’Iran.

Alors nous, prisonniers de conscience et prisonniers politiques de la section 12 de la prison de Redjaï Shahr, en union avec nos amis de la section 350 de la prison d’Evine, avons commencé une grève de la faim le mercredi 23 avril pour protester contre la conduite illégale des institutions judiciaire et sécuritaire et les agissements inconscients des responsables.

Djafar Shahin Eghdami
Reza Entessari
Massoud Bastani
Saïd Razavi Faghih
Mehdi Mahmoudian
Saïd Madani
Mostafa Nili

Prison de Radjaï Shahr 

Source: http://www.kaleme.com/1393/02/04/klm-181991/

Témoignage d'Arash Sadeghi sur le jeudi noir à la section 350 d'Evine

Quand nous sommes arrivés devant le portail d’Evine ce matin-là, nous avons d’abord remarqué la forte présence d’agents en civil. Nous devions rencontrer plusieurs personnes ; le Docteur Mohammad Maleki, Mohammad Nourizad, Nargues Mohammadi et Behnam Moussivand étaient venus. Nous nous sommes salués et nous sommes entrés dans la salle de visite qui était très agitée. Il y avait environ 150 à 200 personnes, certaines faisaient partie des familles de prisonniers et tous les autres étaient venir les soutenir. On n’avait pas accordé de visite aux prisonniers qui avaient été transférés à l’isolement.

Soudain, on a entendu une femme crier. C’était la mère de Saïd Matinepour. Les familles de ceux qui avaient obtenu une visite lui ont dit qu’il avait été si sauvagement battu qu’il avait perdu conscience pendant un long moment. La mère de Saïd se frappait en maudissant les autorités. Du côté nord de la salle, une autre femme a crié. C’était la mère d’Akbar Amini. On lui a dit que son fils avait le cou brisé. Ce fut ensuite le tour de l’épouse d’Omid Behrouzi d’entendre parler des blessures de son mari, un derviche Gonabadi emprisonné. Il a des fractures du crâne et une veine arrachée à la main. De nombreux membres des familles scandaient dans la salle de visite : « Mort au dictateur » et « Libérez les prisonniers politiques. »



La tragédie est beaucoup plus profonde. Le colonel Imanian a donné l’ordre d’attaquer les prisonniers de la section 350. Avant l’assaut, il avait demandé aux forces de sécurité : « Ceux qui n’ont pas le cœur de tabasser ne devraient pas entrer dans le bâtiment de la section. » L’attaque a commencé et les prisonniers ont été attaqués à coups de poing, de pied et de matraque. Puis les agents de sécurité ont séparé 20 prisonniers et les ont transférés dans une salle qui n’est pas équipée de caméra où ils ont pu tabasser les prisonniers tout leur soûl. Ensuite, les forces de sécurité ont traîné les prisonniers souffrant de fractures dans un fourgon garé devant la section 350. On leur a rasé la tête et on les a transférés à l’isolement dans la section 240 d’Evine.

Beaucoup des prisonniers battus sont restés à la section 350 avec des fractures aux jambes et aux bras, sans recevoir aucun soin médical. Les prisonniers de la section 350 se sont engagés à se mettre en grève de la faim si les blessés ne recevaient pas de soins médicaux dans les trois jours.

Arash Sadeghi, militant
Téhéran, Iran

P.S. : Ceci n’est qu’une partie de ce qui s’est passé pendant l’attaque des forces de sécurité contre la section 350 d’Evine. Je fournirai d’autres détails ultérieurement.

Source : http://persian2english.com/?p=24967

Témoignage d'Hossein Ronaghi-Maleki sur le jeudi noir

Certains évènements sont plus pénibles à raconter qu’à vivre ; c’est mon amère réalité, la mienne et celle des autres prisonniers politiques de la section 350. Ce dont j’ai été témoin m’a remémoré tous les évènements des cinq dernières années, les gens écrasés dans la rue, les arrestations violentes, la détention à l’isolement, l’attaque des universités et les épisodes controversés du centre de détention de Kahrizak.

Jeudi, un groupe nous a assailli pour nous déshonorer, nous ôter toute personnalité et dignité. Ils l’ont dit eux-mêmes : « Pendant quatre ans nous avons été doux avec ces mecs, maintenant il faut les soumettre. » Ils sont venus nous intimider et nous faire comprendre que si nous résistons, nous serons humiliés, mis à terre et maltraités.

Jeudi, peu après neuf heures du matin, nous avons entendu le ton agressif de quelques hommes qui avaient pénétré dans le hall. « Debout, vite » J’ai répondu : « Permettez-moi de m’habiller et je sors. » Il s’est mis encore plus en colère et a dit avec agressivité : « Ce n’est pas la peine, sors tout de suite. » Dans le va et vient qui a suivi, les souvenirs de mon arrestation en 2009, on ne m’avait pas permis de m’habiller, me sont revenus. On nous a fouillés de façon non-habituelle et immorale puis on nous a envoyé dans la cour. Ils ont fermé la porte et nous avons d’abord pensé que tous les détenus de la section étaient dehors, mais ce n’était pas le cas.

Nous avons entendu nos amis gémir très fort et quand nous avons regardé par les fenêtres la sinistre réalité nous a choqués. Sous les insultes et les jurons, les gardes arrachaient les vêtements des prisonniers, les traînant vicieusement sur le sol tout en les battant. Ce que voyant, nous nous sommes dirigés vers la porte et avons scandé des slogans pour protester. La porte s’est ouverte et beaucoup sont entrés dans le bâtiment. Nous avons alors vu les gardes former un tunnel de matraques et battre les prisonniers qu’ils tiraient dans ce tunnel.

Monsieur Radjaï criait : « Ne frappez pas ! » et nous ne pouvions rien faire d’autre que de crier « Ne frappez pas ! ». Des dizaines de fonctionnaires en civil et de gardiens de prison nous ont attaqués, nous frappant au visage et au cou impitoyablement des poings et des pieds. C’était une scène incroyable : les matraques pleuvaient sur les visages de Messieurs Alireza Redjaï, Akbar Amini et Behzad Arabagol entre autres. Ils ne prenaient pas le temps de la réflexion, ne se rendaient pas compte qu’il s’agissait de prisonniers sans défense, et plus important encore, d’êtres humains. Les gardes ne se sont pas demandés pourquoi ils se conduisaient ainsi.

Les fonctionnaires en civil étaient costauds, comme s’ils n’étaient là que pour attaquer les prisonniers. Les fonctionnaires semblaient croire avoir gagné quand ils ont poussé les prisonniers dans la cour en les frappant à coups de pied et de poing, avec des bâtons et des matraques. Les coups étaient plus forts dans le tunnel de matraques, les jurons plus vulgaires et il y a eu davantage de menaces. Ils ont dit à Alireza Radjaï : « On s’occupera de toi plus tard. »

Nous étions choqués. Le visage ensanglanté, on nous avait dépouillés de notre dignité ; cela ressemblait à une scène de l’Ashoura. Un prisonnier est tellement désarmé ! Les agents avaient oublié leur conscience, n’avaient ni compassion ni humanité et ils nous montraient leur visage féroce. Les infâmes attaquants voulaient nous intimider, détruire notre fierté, notre dignité en nous piétinant, nous frappant avec des bâtons et des matraques ; mais ils ont échoué.

Ma foi, ma dignité et mes convictions m’ont empêché de pleurer et de crier à la vue de la mort de l’humanité dont j’étais témoin. Nous souvenant que nous étions des prisonniers politiques, nous n’avons pas bougé d’un cil durant toute la scène. Comme l’a dit l’un des prisonniers politiques, nous devions faire face, tête haute et Verts. A cause de cette résistance, Akbar Amini avait le visage en sang, Omid Behrouzi une veine rompue, Emad Bahavar a été sévèrement battu et grièvement blessé, Mohammad-Sedigh Kaboudvand a eu des ecchymoses sur tout le corps, Esmaïl Barzegar des côtes cassées, on a sauvagement manqué de respect à un homme respectable comme Mohammad-Amine Hadavi, et le cœur de Kamiar Sabet n’a pas supporté ce niveau de violence et de cruauté.

Des dizaines de fonctionnaires en civil et de membres des services de sécurité ont convergé vers la cour de la section 350 en hurlant des insultes. Ils criaient : « Pendant quatre ans nous les avons laissé faire, que croient-ils qu’il se passe ? » Ils voulaient leur revanche et se sentaient plus forts que les prisonniers politiques innocents et sans défense. Ils nous ont entourés, faisant tournoyer leurs matraques en hurlant : « Revenez ici ! » L’un des fonctionnaires en civil hurlait : « Venez ici, vous n’avez pas les – de venir ! » C’étaient les mêmes qui scandaient des slogans sur leurs matraques en 2009.

Il n’y avait pas assez d’air et je suffoquais. Malgré toute cette violence, tous ceux que j’ai rencontrés ont dit : « S’ils en ont après nous et nous attaquent, on se laisse battre mais nous ne ripostons pas. » Nous nous sommes assis en silence au milieu de la cour pour protester. Mais les assaillants se sont mis en position d’attaque, ils voulaient plus de sang. Nous étions fatigués. On nous avait déjà battus à coups de matraque. Beaucoup avaient faim et soif. Que pourrais-je dire ? Ils ne permettaient même pas aux malades et aux blessés de prendre des médicaments, alors de la nourriture et de l’eau… Ils ont refusé de nous donner des pansements pour nos blessures, et, mon dieu, ils ont même interdit les médicaments à faire fondre sous la langue dont certains prisonniers avaient désespérément besoin.

Qu’il était triste de voir Omid Behrouzi tête haute devant les matraques, la main ensanglantée, qui était agoni d’injures. Il criait : « Personne dans ce pays ne devrait être au-dessus de la loi. Personne n’a le droit d’ignorer de façon flagrante la loi et d’attaquer les détenus. Nous demanderons que vous soyez tous trainés en justice. » Les fonctionnaires se moquaient de lui alors que les prisonniers, les larmes aux yeux se sentaient abattus. Les prisonniers savaient que la justice est un concept étranger et qu’on n’a jamais suivi la loi et qu’on ne la suivrait jamais. Omid était dans un état physique déplorable, nous l’avons emmené au centre de la cour, c’est alors que les manifestations de l’Ashoura 2009 nous sont revenus en mémoire.

Nous avions été battus, nous avions versé notre sang et nous demandons toujours justice, nous disons encore arrêtez d’enfreindre la loi, abandonner votre conduite tyrannique ! Nous demandons toujours la compassion pour sauver l’humanité, car les prisonniers sont vraiment sans défense.

Je me sens étouffer. Donnez-moi un peu d’air.

Seyed Hossein Ronaghi Maleki
Prison d’Evine, section 350
Source : http://www.kaleme.com/1393/02/04/klm-182170/


samedi 26 avril 2014

Témoignage d’Emad Bahavar sur l’attaque brutale contre les prisonniers politiques de la section 350

J’ai l’impression que la douleur a pris possession de mon corps. Je n’avais jamais encore tâté de la matraque  J’ai été arrêté le lendemain de l’élection de 2009 et je n’ai pas pu être aux côtés du peuple pendant les manifestations.

Quand huit personnes pesant chacune plus de 100 kilos s’agitent au-dessus de vous, vous donnant des coups de pieds, des gifles et des coups de matraques, on ne sent plus rien au bout de quelques minutes.

On ne ressent même pas si l’un de ses os a été fracturé, si l’on saigne, si l’on est blessé. Ce n’est que quelques heures après avoir été battu et agressé que l’on arrive à penser à s’examiner en détail pour vous ce qui nous est arrivé.

En plus des gardes, il y avait plusieurs hommes en civil qui nous battaient : un gros de 120 kilos qui portait une chemise blanche avec un col clergyman par-dessus son pantalon et qui avait une barbe assez longue, un autre de 130 kilos, athlétique, un peu plus grand, qui avait le lobe des oreilles arraché, une chemise blanche et rose, un autre de 140 kilos, qui mesurait environ deux mètres, portait des lunettes noires et un costume, et le reste, des bodybuilders de 100 kilos portant des jeans serrés et des tennis.

J’étais au premier étage et j’ignorais ce qui se passait en bas. J’entendais seulement les voix dont le volume allait augmentant. Je me suis dirigé vers l’entrée de la section pour voir ce qui se passait.

J’ai entendu les hurlements du hadj agha : « frappez-les » et les hommes en civil ont dévalé les escaliers.

C’est là que j’ai vu le gars de 120 kilos pour la première fois. Il a retiré sa veste, il était en colère. Il faisait tournoyer sa matraque au-dessus de sa tête en hurlant et en jurant.

En un instant, j’ai revu les scènes des vidéos de 2009 ; c’étaient les mêmes qui frappaient sauvagement la population dans la rue.

Je ne pouvais pas me contenter d’observer la bastonnade, j’ai retiré ma montre pour la jeter par terre. Je me suis dirigé vers le hadj agha et je lui ai crié : « Pourquoi les frappez-vous ? »
Ce qu’ils ont traduit par « Pourquoi ne me frappez-vous pas ? » D’un seul coup, plusieurs d’entre eux on fondu sur moi en me frappant et en me donnant des coups de pieds.

Hadji s’est dressé devant moi et m’a demandé qui j’étais. « Emad Bahavar, du quartier général de Monsieur Moussavi. » Le gars de 120 kilos m’a donné un coup de poing au visage. Il a commencé à cracher des injures sur Moussavi. Hadji a dit : « Moussavi et sa femme sont partis se cacher, la peur au ventre, dans un trou. »

Le gars de 130 kilos m’a crié : « Assieds-toi », je n’ai pas bougé. Je suis tombé sous une rafale de coups de poing, de pied et de matraque.

Je me suis relevé et me suis placé face à Hadji, le fixant dans les yeux. Le gars de 120 kilos a hurlé : « Baisse la tête ! Baisse les yeux ! » Je n’ai pas bougé. Le gars de 130 kilos a joint les mains entre mes jambes, m’a soulevé et projeté au sol. De nouveau, rafale de coups de pied, de poing et de matraque.

De nouveau, je me suis relevé et j’ai fait face à hadji : « Cela fait 5 ans que nous faisons face… »
Ils envoyaient toujours plus de gardes en bas, il y en avait environ 200. L’un des commandants a hurlé : « Que les soldats qui ne veulent pas participer au tabassage ne descendent pas. » Beaucoup sont restés à l’étage.

Ils emmenaient les gars un par un à l’étage jusqu’au bout de la section. Tous étaient menottés, certains avaient le visage en sang et pouvaient à peine marcher. Ils étaient obligés d’en porter certains en les portant par les bras et les jambes, à l’horizontale. Certains avaient été tellement battus qu’ils n’arrivaient plus à marcher. J’en ai reconnu trois : Khalghati, Ebrahimzadeh et Fouladvand. En tout, il y en avait environ 30.

Ils ont bandé les yeux de tout le monde. Ils m’ont aussi apporté un bandeau et des menottes. J’ai résisté et protesté un peu mais sans résultat.

Ils nous ont mis sur une rangée dans le couloir de la section 350, menottés et les yeux bandés, face au mur. Certains gémissaient. De nouveau, ils nous ont battus par derrière. Les gémissements sont devenus plus forts.

Les gardes ont formé un tunnel humain de la porte de sortie de la section jusqu’à un fourgon garé dehors. Ils nous ont forcés à traverser ce tunnel en nous battant, en nous donnant des coups de pied. Il y avait du sang tout le long du chemin jusqu’au fourgon et à l’intérieur.

Dans le fourgon, les gens s’annonçaient : Mohammad Davari, Gholamreza Khosravi, Mohammad Sedigh Kaboudband, Mehrdad Ahankhah, Madjid Assadi, Soheil Arabi

Apparemment, quelqu’un est intervenu pour moi, on m’a appelé et dit de quitter le fourgon. Ils ont emmené les autres.

Hadji, au milieu de ses hommes, me faisant face, m’a fait un discours éloquent contre le Mouvement Séditieux et Mir-Hossein et a parlé du pouvoir et de l’autorité du régime.

Le gars de 130 kilos m’a apporté un verre d’eau glacée. Le chef de la sécurité leur a ordonné de m’emmener au dispensaire de la prison. Ils y avaient emmené Esmaïl Barzegari auparavant. Il avait les côtes cassées. Plus tard, ils y ont emmené Omid Behrouzi dans des vêtements trempés de sang ; il avait eu le poignet ouvert par du verre brisé. Kamiar Sabeti avait eu un problème cardiaque.

J’ai entendu dire qu’ils avaient trouvé plusieurs portables et iPods. Voilà cinq ans qu’ils ont coupé le téléphone de la section. Tout ce « déploiement de force » parce que certains voulaient entendre la voix de leur famille ou apprécier quelques instants de calme au son de la musique. Il n’y a rien d’illégal à la 350, que de l’amour et de la musique.

J’ai mal dans tout le corps. Je ne veux pas dire la douleur et le mal des contusions au poignet dues aux menottes de métal, ni le mal à l’oreille gauche causé par les fortes gifles, ni le mal au cou venant des coups de poing à la tête et au cou, ni le mal à la langue qui était entre mes dents durant une rafale de coups de poing et de pied, ni le mal au dos des coups de matraques en plastique, ni le mal aux reins et aux genoux, contusionnés par les coups de pied.
Aucune de ces douleurs n’est importante et elles se calmeront bientôt. La source du mal est ailleurs. Les années de prison nous ont fait oublier les blessures de 2009. Nous avons oublié le mal et la souffrance que les mères et pères en deuil sont endurés.

Nous avons oublié la douleur de la perte de Neda, de Sohrab, d’Ali, de Taraneh et des autres martyrs. Nous avons oublié la douleur des balles et des matraques, des battes de base-ball, des poignards et des poings américains utilisés par les hommes en civil sur le peuple.

L’attaque du 17 avril contre la section 350 nous a rappelé toutes ces scènes et a ramené toutes ces douleurs dans nos âmes.

Quand Rouhani est arrivé, nous nous sommes dit que les souffrances de la population seraient réduites, que la situation s’améliorerait et que nous pourrions alors fermer les yeux sur tout ce que nous avions souffert. Certaines des mères en deuil ont aussi dit qu’elles étaient prêtes à pardonner.

Les évènements sanglants du 17 avril nous ont montré que la haine dans leurs cœurs noirs surpassait l’amour et le pardon des Verts.

J’aurais voulu murmurer ces mots à l’oreille d’hadj agha : « Nous voulions pardonner, souviens-toi, mais vous, vous ne le vouliez pas… »

Source : http://www.kaleme.com/1393/02/02/klm-181647/

Semaine 17 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Mostafa Abdi de retour à la section 350 d’Evine.
  • Mehrdad Ahan-Khah de retour à la section 350 d’Evine.
  • Soheil Arabi de retour à la section 350 d’Evine.
  • Ali Asgari de retour à la section 350 d’Evine.
  • Assadollah et Madjid Assadi de retour à la section 350 d’Evine.
  • Omid Behrouzi transféré au dispensaire d’Evine commence une grève de la faim et de la soif.
  • Yashar Darolshafaï de retour à la section 350 d’Evine ; il est en grève de la faim.
  • Mohammad Davari de retour à la section 350 d’Evine.
  • Houtan Dolati de retour à la section 350 d’Evine.
  • Farshid Fatehi hospitalisé d’urgence après l’attaque de la section 350.
  • Amir Ghaziani de retour à la section 350 d’Evine.
  • Assadollah Hadi de retour à la section 350 d’Evine.
  • Reza (Arash) Hampaei de retour à la section 350 d’Evine.
  • Adnan Hassanpour, journaliste kurde, transféré à la prison de Marivan.
  • Davar Hosseini-Vojdan, de retour à la section 350 d’Evine ; il est en grève de la faim.
  • Mohammad-Sedigh Kaboudvand de retour à la section 350 d’Evine, puis au dispensaire d’Evine.
  • Seyyed Mehdi Khodaï de retour à la section 350 d’Evine.
  • Amir Rezazadeh de retour à la section 350 d’Evine.
  • Mostafa Rismanbaf de retour à la section 350 d’Evine.
  • Soroush Sabet de retour à la section 350 d’Evine.
  • Seyyed Mohammad Seifzadeh de retour à la prison de Redjaï-Shahr malgré les avis des médecins.
  • Abdol-Fatah Soltani de retour à la section 350 d’Evine.
  • Shahrokh Zamani transféré au dispensaire de Redjaï Shahr. 
  • Omid Zareinejad, en grève de la faim, transféré à l’isolement à la section 290.

B-Arrestations-Incarcérations
  • Ahmad Afravi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Ayoub Ahmadi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Maryam Assadi, convertie au christianisme, arrêtée à Téhéran.
  • Kaveh Darolshafaï arrêté à Téhéran.
  • Namegh Deldel, Kurde sunnite, arrêté à Bokan.
  • Abdolreza (Abdolwahab) et Nasser Djalali arrêtés à Ahvaz pour purger leur peine d’un an.
  • Massoud Djavadi, Kurde sunnite, arrêté à Bokan.
  • Behzad Forouzesh arrêté à Téhéran pour purger sa peine de 5 ans.
  • Djafar Ghafouri, militant sunnite arrêté à Mahabad.
  • Saïd Khezri-Hamadi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Djamal Hezbavi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Ghazi Hendali-Farahani arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Hamid Khanfari-Betrani arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Hashem Khoobiari arrêté chez lui à Téhéran.
  • Amine Mazloumi, converti au christianisme, arrêté à Téhéran.
  • Mohammad Mohammadi, Kurde sunnite, arrêté à Bokan.
  • Seyed Djafar Moussavi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Hossein Nouraninejad, journaliste arrêté à Téhéran.
  • Milad Pourissa, étudiant de l’université de Téhéran, arrêté devant la présidence de la république durant une manifestation contre le jeudi noir.
  • Ebrahim Rassouli, Kurde sunnite, arrêté à Bokan.
  • Mahmoud Rassoulizadeh, Kurde sunnite, arrêté à Bokan.
  • Ali-Askar Ravanbakhsh arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.
  • Nada Sabouri, étudiante de l’université de Téhéran, arrêtée devant la présidence de la république durant une manifestation contre le jeudi noir.
  • Ehsan Sadeghi, converti au christianisme, arrêté à Téhéran.
  • Mohammad Safa, arrêté face au bureau de la présidence.
  • Vahid Safi, converti au christianisme, arrêté à Téhéran.
  • Sohrab Salehine, étudiant de l’université de Téhéran, arrêté devant la présidence de la république durant une manifestation contre le jeudi noir.
  • Abdolrahim Tchaneh Kurde sunnite, arrêté à Mahabad.
  • Khalaf Zeibidi arrêté à Ahvaz pour purger sa peine d’un an.

C-Libérations
  • Le syndicaliste kurde Pedram Nasrollahi libéré à la fin de sa peine.

D-Autres Nouvelles
  • Akbar Amini en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Hassan Assadi-Zeidabadi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Emad Bahavar en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Massoud Bastani en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Ghorban-Ali Behzadiannejad en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Djafar Eghdami en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Reza Entessari en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Amir Eslami en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Seyyed Mehdi Khodaei en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Saïd Madani en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Mehdi Mahmoudian en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Hamid Manafi-Nazerlou en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Mohsen Mir-Damadi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Ali Moradi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Mostafa Nili en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Massoud Pedram en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Mohammad-Sadegh Rabani-Amleshi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Saeed Razavi-Faghih en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Alireza Redjaeï en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Mohammad-Hossein Rezaï en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Hossein Ronaghi-Maleki en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Reza Shahabi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Kamal Sharifi en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Afshin Sohrabzadeh en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Amine Tchalaki en grève de la faim pour protester contre l’attaque de la section 350 d’Evine et le déni des autorités.
  • Shahrokh Zamani met fin à sa grève de la faim.

Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Fariba Ashtari, bahaïe, condamnée en appel à 3 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Farah Baghi, bahaïe, condamnée en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis
  • Fariborz Baghi, bahaï, condamné en appel à 3 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Khosro Dehghani, bahaï, condamné en appel à 4 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Shahram Eshraghi, bahaï, condamné en appel à 4 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Mehran Eslami, bahaï, condamné en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Shahram Falah, bahaï, condamné en appel à 4 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Naghmeh Farabi, bahaïe, condamnée en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Saba Golshan, bahaï, condamné en appel à 5 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Navid Haghighi, bahaï, condamné en appel à 5 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Sassan Haghiri, bahaï, condamné en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Farahnaz Misaghian, bahaïe, condamnée en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Azam Motahari, bahaïe, condamnée en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Shabnam Motahed, bahaïe, condamnée en appel à 3 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Sohrab Naghipour, bahaï, condamné en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Nategh Naïmi, bahaï, condamné en appel à 3 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Vida Parvini, bahaïe, condamnée en appel à 3 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Azar Pourkhorsand, bahaï, condamné en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Iman Rashidi, bahaï, condamné en appel à 5 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Taher Rouhani, bahaï, condamné en appel à 2 ans de prison + 1 an avec sursis.
  • Habib Silaveh, militant d’Ahvaz, condamné à 6 mois de prison.
  • Hossein et Salaheldine Tchabishat, militants d’Ahvaz, condamnés à 6 mois de prison.
  • Habib et Karim Tchayan, militants d’Ahvaz, condamnés à 6 mois de prison.
  • Une pendaison à Zahedan samedi.
  • 3 pendaisons à Mashhad lundi.
  • 5 pendaisons à Redjaï Shahr mardi.
  • Une pendaison à Sari jeudi.
  • Une pendaison à Sanandaj jeudi.
  • 8 pendaisons à la prison de Kermanshah vendredi.

L’université – la Culture
  • Le court métrage « La Nuit où la Terre s’arrêta » présenté au 67ème Festival de Cannes.
  • Kowsar Bagherzadeh, doctorante en pharmacie à la faculté de sciences médicales de Téhéran gagne le prix de la meilleure affiche en Espagne.
  • Dropbox est bloqué en Iran.

Manifestations 
  • Les habitants de Shahrekord manifestent contre le transfert de l’eau de la rivière Zayandeh-Roud.
  • Les familles de prisonniers politiques d’Evine se sont rassemblées devant le bureau du procureur samedi et devant le parlement dimanche ; le député Mottahari se joint à la manifestation de dimanche.
  • Des ouvriers d’Ahvaz manifestent contre leurs salaires non-payés.
  • Les étudiants de l’université Elm o Sanat manifestent contre les incidents violents de la section 350 d’Evine.

L’Iran à l’étranger 
  • Saisie d’un gratte-ciel new-yorkais appartenant à une fondation iranienne ; l’Iran proteste.
  • Le ministre des affaires étrangères Zarif rencontre son homologue russe Lavrov aux marges de la réunion sur le littoral de la mer Caspienne à Moscou.
  • Un Sud-Coréen détenu pour espionnage a été libéré en Iran.
  • L’Iran obtient 5 sièges aux comités économiques et sociaux de l’ONU, y compris dans la commission sur le status des femmes.

L’économie en Iran 
  • Une filature d’Alvand licencie 45 ouvriers.
  • Nouveau prix de l’essence : 1,000 toman, avant : 700. Allocation mensuelle : 700 toman, avant 400.

Politique en Iran
  • Le chef du bureau des prisons et le chef de la prison d’Evine ont été convoqués devant le parlement pour s’expliquer sur les événements de la section 350.
  • Le chef des prisons limogé après les perturbations de la section 350 d’Evine.
  • Une commission d’enquête s’occupera des incidents violents de la prison d’Evine et ses conclusions seront publiées.
  • Ali Asghar Djahangir nommé au poste de nouveau directeur des prisons iraniennes.

Nouvelles en vrac
  • 2 million de poissons morts dans le barrage Fashafouyeh de Téhéran.

Et toujours, la liste des prisonniers politiques en Iran (en Anglais) : http://hyperactivist.info/ipr.html
Aidez-nous à la tenir à jour

mardi 22 avril 2014

Lettre de 74 prisonniers de la section 350 d'Evine

Jeudi noir à la section 350 de la prison d’Evine – 21 avril 2014

Traduction d’une partie de la lettre de 74 prisonniers politiques de la section 350 de la prison d’Evine de Téhéran. Elle décrit ce dont les prisonniers ont été témoins durant l’attaque violente d’agents en civil et de gardes de la prison le matin du « Jeudi noir » à la prison d’Evine et comprend la liste des prisonniers blessés et de leurs blessures. 

Le 17 avril 2014 vers 09h30, nombre d’agents en civil accompagnés de gardes de la prison et des dirigeants de la prison ont pénétré dans la section 350 de la prison d’Evine de Téhéran pour y mener une inspection. Les agents en civil, qui appartenaient probablement à l’appareil sécuritaire, sont entrés dans les pièces de la section et, après des fouilles au corps, ont envoyé les prisonniers dans la cour et ont fermé les portes du bâtiment.

Durant l’inspection, les prisonniers, dans la cour, ont compris que leurs codétenus qui étaient encore dans les cellules, étaient sévèrement tabassés par les agents de sécurité en civil et les gardes de la prison. Malheureusement, malgré les protestations des prisonniers, non seulement le tabassage ne s’est pas arrêté mais les prisonniers qui protestaient ont été soudain sévèrement attaqués par les agents de sécurité avec des matraques, des barres de fer, à coups de poing et de pied.

Les autorités de la prison et les gardes de la prison n’ont non seulement pas empêché les tabassages, les insultes et la destruction de leurs effets personnels, mais ils encourageaient les agents et les gardes de la prison qui agissaient sous leurs ordres et attaquaient physiquement les prisonniers.

Lors de cet incident triste et inhumain, 14 détenus battus devant les autres ont été transféré vers un lieu inconnu [NDT : en fait à la section 240 à l’isolement] le syeux bandés alors qu’ils saignaient beaucoup. Le reste des prisonniers battus et blessés dont certains âgés et malades a été confiné dans la cour ; les autorités ont refusé de faire un rapport sur le nombre de blessés et la nature des dommages subis par leurs effets personnels. Pour enregistrer la nature et la sévérité des blessures subies par les personnes ci-dessus mentionnées, nous avons établi la liste des blessés ainsi que la nature de leurs blessures établies par deux médecins prisonniers :

  1. Kamyar Sabet-Sanati : Choc nerveux grave – angoisse dans la poitrine, douleur avec des symptômes d’atteinte du cœur ; suite à la prise d’un médicament sublingual les symptômes ont beaucoup régressé.
  2. Omid Behrouzi : Coupure profonde de l’intérieur du poignet droit causée par un objet tranchant accompagnée de saignement sévère. Grâce à une action hémostatique, les saignements se sont arrêtés. On l’a alors envoyé à l’infirmerie. Un premier examen montre la possibilité d’un corps étranger dans la blessure.
  3. Akbar Amini Armaki : Lacération relativement profonde du cuir chevelu au-dessus de l’oreille droite ; nous avons fait les premiers gestes pour amener à l’hémostase. Caillots de sang et œdème à l’arrière de la tête, vertiges, nausée et vision brouillée.
  4. Esmaïl Barzegari : Œdème et douleur extrême dans le bas de la poitrine du côté gauche avec des symptômes récurrents de côtes cassées.
  5. Ali Redjaï : Douleur dans l’avant-bras droit, ecchymoses et douleur d’une épaule à l’autre dans le dos.
  6. Armine Tchalaki : Douleurs, abrasion et caillots de sang dans la région postérieure du coude gauche.
  7. Massoud Arab-Tchoudbar : Douleur dans l’épaule droite et le bras droit avec œdème et motricité réduite de l’articulation de l’épaule droite.
  8. Farshid Fatehi : Douleur, œdème et motricité réduite des articulations du gros orteil gauche.
  9. Seyyed Hossein Ronaghi-Maleki : Douleur et œdème mineur de la région postérieure du cuir chevelu, petites coupures peu profondes sur les doigts et la paume des mains gauches et droites.
  10. Madjid Mohammadi-Moein : Rougeur et inflammation de l’œil gauche ; douleur et ecchymose autour de l’œil gauche.
  11. Docteur Asghar Ghotan : Douleurs et œdème léger aux jambes gauche et droite.
  12. Emad Bahavar : Douleurs diffuses dans tout le corps, ecchymoses en forme de bande dans le dos et sur les épaules, petites abrasions et ecchymoses sur les poignets des deux mains.
  13. Peyman Kassen-Nejad : Douleurs et ecchymoses à l’avant-bras gauche et la jambe antérieure droite.


Source: http://www.kaleme.com/1393/01/30/klm-180979/

Premier jour de visite après le « jeudi noir » à la prison d’Evine de Téhéran – 21 avril 2014

Témoignages des familles de prisonniers politiques au premier jour de visite ayant suivi l’attaque violente contre la section 350 de la prison d’Evine par des agents de sécurité en civil et des gardes de la prison :

« On l’a menotté, on lui a entravé les pieds, on lui a posé un bandeau sur les yeux et en même temps on l’a battu avec une matraque »

Sœur de Mohammad-Sadegh (Arash) Honarvar-Shodjaï Khoï, religieux d’opposition http://goo.gl/rnTfmi

« Mon fils est en grève de la faim, il a le dos contusionné. Les agents de sécurité ont demandé aux familles de ne pas donner d’interview. »

Mère de Davar Hosseini, militant étudiant http://goo.gl/rnTfmi

« Il a une facture du cou et porte une minerve. Il a également une fracture du crâne et il n’a même pas été recousu. Il m’a confié qu’il n’entendait plus de l’oreille droite et il n’arrivait pas à parler correctement non plus. Quand sa mère l’a vu, elle s’est évanouie, elle était en état de choc, nous n’avons pas pu rester alors nous sommes sortis. »

Père d’Akbar Amini, militant du Mouvement Vert http://goo.gl/5v97Fm

« Durant l’attaque contre la section, Emad se trouvait au premier étage. Quand il a entendu les hommes hurler en bas, il a protesté et a été attaqué par dix agents en civil ; il est resté debout et les a regardés dans les yeux. Il n’arrêtait pas de tomber et de se relever…. Mais il ne s’est défendu à aucun moment. C’est Dieu lui-même qui l’a sauvé. »

Epouse d’Emad Bahavar, membre du Mouvement de la Liberté http://goo.gl/y5WrHr

« On l’a tellement battu qu’il ne tenait plus debout. Il est aussi en grève de la faim et n’avait pas la force de parler. »

Mère de Yashar Darolshafaei, militant de gauche http://goo.gl/rnTfmi

« J’ai vu Monsieur Arab. Il n’avait pas pu s’habiller correctement car il avait le bras bandé. Lui aussi avait la poitrine et les bras plein d’ecchymoses. Je les ai vues car il n’était pas habillé correctement. Il a dit qu’il avait probablement l’épaule cassée et qu’on lui avait mis un bandage. »

Epouse de Siamak Ghaderi, journaliste http://goo.gl/OF8a8j

« Aujourd’hui, pendant la visite, les yeux de tous les visiteurs attendant de voir leurs êtres chers étaient pleins de larmes. La salle était pleine de hurlements et de slogans. Une ambulance a dû venir pour emmener la mère d’Akbar Amini à l’hôpital car elle s’était évanouie à plusieurs reprises en voyant son fils. Les forces de sécurité et la police étaient en faction devant la porte. La plupart des prisonniers s’étaient rasé la tête en solidarité avec leurs frères. Quand les rideaux se sont levés, toutes les familles ont éclaté en sanglots. »

Epouse d’Hassan Assadi-Zeidabadi, militant des droits humains http://goo.gl/uJFLro

« Ils ont envoyé une poignée d’agents en civil dans la pièce et leur ont dit de frapper nos enfants. Quand j’ai vu mon fils, il m’a dit que leurs vies étaient en danger. Je supplie tous les êtres humains, toutes les organisations et quiconque le peut de nous aider. La vie de nos enfants est en danger. Avant qu’autre chose ne se produise, il faut faire quelque chose. Nous demandant aux députés, dont Monsieur Mottahari d’agir immédiatement. »

Père d’Hossein Ronaghi-Maleki, bloggeur http://goo.gl/vf26Fe

« Tout ce qu’on a lu sur les sites Web est confirmé. Ils les ont tabassés après les avoir menottés. Les corps sont contusionnés et il y a une série de fractures. On ne se conduit pas comme ça même avec un prisonnier de guerre. »

Epouse de Soheil Babadi accusé d’avoir accusé les imams chiites http://goo.gl/rnTfmi

« Amertume, amertume, amertume… Aucune nouvelle des blessés les plus graves détenus à l’isolement ; la violence réelle exercée sur les nôtres sont bien pires que ce qu’il y avait sur les sites web… Un bruit ininterrompu de pleurs, des cris, la vue du cou brisé d’Akbar Amini, les veines arrachées d’Omid Behrouzi, l’évanouissement des mères en deuil, l’ambulance à la porte, l’odeur du sang, partout l’odeur du sang. »

Fille de Massoud Pedram, militant national-religieux http://goo.gl/CknYHE



Abdolfatah Soltani (avocat) hautement respecté des prisonniers de la section 350 ; on lui a rasé la tête et le visage pour l'humilier.


Evanouissement de la mère d'Akbar Amini après avoir vu son fils avec une fracture du crâne et du cou