dimanche 6 juin 2010

Le mouvement ouvrier et ses demandes clés

Taghi Rahmani - 3 mai 2010

L’un des fondamentaux du mouvement Vert en Iran, c’est ces exigences clés. Les groupes et classes sociales, gens qui travaillent pour la plupart, opposés des classes réelles, ont des exigences légitimes et si l’on y répond, elles peuvent se transformer en vivier de droits humains et civiques pour les Iraniens. Ces droits ne peuvent pas être ignorés. Le Mouvement Vert en Iran ne défend pas de plans grandioses mais recherche plutôt les principes et les spécificités. Ce qui veut dire qu’il prête attention aux mouvements et aux problèmes sociaux spécifiques et qui ne signifie pas qu’il ne prête aucune attention aux autres problèmes ; c’est une façon de respecter les droits et les idéaux du peuple. Quand on dit que les êtres humains ont des droits, il faut définir qui sont ces humains et quel est leur statut. De nos jours, tout le monde parle d’humains mais la bataille se joue sur les détails, les idéaux, les rêves du peuple. Par exemple, les femmes ont-elles des droits ? Les croyants et les incroyants ont-ils des droits ? Les problèmes surgissent quand, tout à coup, un groupe, une classe, une ethnie est décrétée supérieure aux autres. Nous croyons que tous les êtres humains sont égaux en droit. Le Mouvement Vert a vu le jour parmi les classes moyennes urbaines. Mais il s’est étendu au-delà. On notera la différence entre la classe moyenne urbaine et la classe moyenne en général. En Iran, la classique solidarité ou attitude de classe n’existe pas ; aucun groupe ne base sa conduite dessus. Dans notre société, les groupes sont basés sur des lignes commerciales, des groupes sociaux, des groupes de travail, etc…C’est également vrai pour les ouvriers. Par exemple, les relations entre les ouvriers de l’industrie et ceux du bâtiment ne sont basées ni sur leur production ni sur leur statut social mais sur des critères humains et émotionnels. Donc, lorsque l’on dit que la classe moyenne urbaine n’est pas la classe moyenne en général… Les groupes de classe moyenne sont présents dans le Mouvement Vert en tant que courant ou simplement de groupe. Les ouvriers, les enseignants, les ingénieurs, les médecins, etc font partie de la classe moyenne urbaine. Le Mouvement Vert ne s’est pas intéressé à certains de ces groupes même si leur participation et leur présence dans le mouvement est évidente. Les ouvriers de l’industrie font partie de ce groupe.

De 2005 à 2009, le gouvernement a fourni diverses subventions aux ouvriers. Mais il n’a pas répondu à ses exigences raisonnables et modestes, dont la sécurité de l’emploi. Les deux mandats de Khatami, de 1997 à 2005 n’ont pas répondu aux exigences raisonnables des ouvriers et des enseignants ; ils ont donc décidé de voter pour un groupe différent en 2005. Il s’agissait de choisir entre le mauvais et le pire et ils ont choisi le mauvais. Parce que ni l’administration réformiste de Khatami ni les principalistes (du nom de l’idéologie) d’Ahmadinedjad n’ont donné la sécurité de l’emploi, une harmonie entre l’inflation et les revenus, le droit de se rassembler pacifiquement ou le droit de manifester et de faire grève.

Durant le précédent mandat d’Ahmadinedjad (2001 à 2005) les salaires des ouvriers, des enseignants, des retraités et des agriculteurs ont été augmenté, même si cette augmentation n’a eu d’effets que fort peu de temps. Le Mouvement Vert doit se faire le défenseur des ouvriers de l’industrie et des enseignants qui appartiennent à la classe moyenne urbaine pour que davantage de groupes se joignent au mouvement. Les exigences clés sont une caractéristique du Mouvement Vert et font partie de ses fondamentaux ce qui se manifeste par l’attention qu’il porte aux petits mouvements spécifiques. Une des caractéristiques du mouvement est qu’il ne fait pas de généralisations.

Donc, la reconnaissance de ces mouvements et l’accent mis sur les exigences raisonnables et rationnelles des ouvriers, des enseignants, des femmes et des groupes ethniques peuvent faire du Mouvement Vert un mouvement national, comme une équipe nationale.

Les messages de Mir-Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi à l’occasion de la journée internationale du travail le 1er mai et du jour des enseignants étaient louables et les militants du Mouvement Vert doivent porter plus d’attention aux droits des ouvriers. Ces droits comprennent :

1. La sécurité et la stabilité du travail

2. Une relation rationnelle et un lien entre l’inflation et les revenus

3. Le droit de se syndiquer

4. Le droit de manifester et de se rassembler pour les revendications ouvrières.

Ce sont certainement des revendications spécifiques à une démocratie. Quand les exigences sont présentées au niveau général, on ne voit plus les différences entre les groupes. C’est dans le détail qu’on doit se concentrer sur les différences pour les traiter.

Source : http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/article/2010/may/03//workers-movement-and-key-demands.html

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