Appel au Rassemblement
Message du Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens
Face à la répression toujours plus brutale des autorités de la République islamique d'Iran et au climat sécuritaire de plus en plus lourd, les citoyens iraniens en lutte ne peuvent toujours réagir aux exactions et coups de force commis par les autorités.
Les Iraniens de la diaspora, qui vivent dans des pays qui leur permettent d'organiser des actions sans subir la pression d'un pouvoir dictatorial, ont pour devoir de ne pas baisser la pression sur ce régime assassin.
C'est pourquoi le Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens (http://www.whereismyvote.fr/) appelle à un rassemblent vendredi 30 octobre pour dire
NON à la répression !
NON à la violence d'Etat !
NON aux procès et condmnation absurdes des manifestants !
LIBEREZ LES PRISONNIERS POLITIQUES !
Vendredi 30 octobre 2009
17h - 19h
Place d’Iéna
Devant l’ambassade de la République Islamique d’Iran
http://www.whereismyvote.fr/
jeudi 29 octobre 2009
Le Mouvement Vert ... en dessin (magnifique)
Très beau récapitulatif du chemin parcouru depuis plus de 4 mois. Cette révolution a déjà sa signature artistique! Une arme redoutable opposant l'espoir et l'amour à l'ignorance et la cruauté des mollahs.
Dans moins d'une semaine, le 4 Novembre (13 Aban), sera une nouvelle journée décisive. Le Printemps de Téhéran cette année est plein de promesses.
Dans moins d'une semaine, le 4 Novembre (13 Aban), sera une nouvelle journée décisive. Le Printemps de Téhéran cette année est plein de promesses.
dimanche 25 octobre 2009
Posters: manifestation du 4 Novembre/13 Aban
J-10 avant la manifestation monstre du Mouvement Vert le 4 Novembre.
Une nouvelle démonstration de force serait un coup de plus porté à l'édifice sanguinaire de la République Islamique des barbares. Les arrestations, tortures, exécutions et intimidations se poursuivent. Le soulèvement populaire est plus fort que jamais. L'espoir est dans notre camp. La peur est dans le leur.
Les merveilleux Posters ci-dessous, ne sont qu'un échantillon de l'énorme engouement suscité par l'appel à l'action du Mouvement Vert lors de la manifestation du 4 Novembre (13 Aban).
Amis Franco-iraniens, Amis Français, mobilisez-vous pour la cause iranienne! 20 ans après le mur de Berlin, aidez le peuple iranien à faire chuter un autre mur pour enfin instaurer la paix au Proche et au Moyen-Orient.
Nous sommes plus VERTS que jamais! Vive l'Iran Libre & Démocratique!
Nous couvrirons sur ce blog heure par heure les événements de la journée du 4 Novembre 2009 (13 Aban 1388).
Source: http://www.flickr.com/photos/lissnup/ (Twitter: lissnup)
Nous serons Victorieux
Car notre cause est JUSTE
13 Aban vert
13 Aban (dédié à Neda, martyre du Mouvement Vert)
Neda, je te rechercherai partout et tout le temps
13 Aban vert
Indépendance, Liberté, République "Iranienne"
(depuis 30 ans, le slogan officiel est République "Islmaique")
Nous sommes tous ensemble
13 Aban / 4 Novembre
13 Aban vert
Un autre jour vert pour l'Iran: 13 Aban
13 Aban vert
Une nouvelle démonstration de force serait un coup de plus porté à l'édifice sanguinaire de la République Islamique des barbares. Les arrestations, tortures, exécutions et intimidations se poursuivent. Le soulèvement populaire est plus fort que jamais. L'espoir est dans notre camp. La peur est dans le leur.
Les merveilleux Posters ci-dessous, ne sont qu'un échantillon de l'énorme engouement suscité par l'appel à l'action du Mouvement Vert lors de la manifestation du 4 Novembre (13 Aban).
Amis Franco-iraniens, Amis Français, mobilisez-vous pour la cause iranienne! 20 ans après le mur de Berlin, aidez le peuple iranien à faire chuter un autre mur pour enfin instaurer la paix au Proche et au Moyen-Orient.
Nous sommes plus VERTS que jamais! Vive l'Iran Libre & Démocratique!
Nous couvrirons sur ce blog heure par heure les événements de la journée du 4 Novembre 2009 (13 Aban 1388).
Source: http://www.flickr.com/photos/lissnup/ (Twitter: lissnup)
Ami résistant, la VICTOIRE est proche
Notre Rendez-vous le 13 Aban vert
Notre Rendez-vous le 13 Aban vert
Nous serons Victorieux
Car notre cause est JUSTE
13 Aban vert
13 Aban (dédié à Neda, martyre du Mouvement Vert)
Neda, je te rechercherai partout et tout le temps
13 Aban vert
Indépendance, Liberté, République "Iranienne"
(depuis 30 ans, le slogan officiel est République "Islmaique")
Nous sommes tous ensemble
13 Aban / 4 Novembre
13 Aban vert
Un autre jour vert pour l'Iran: 13 Aban
13 Aban vert
mercredi 14 octobre 2009
Behnoud Shojaii, pendu pour un crime commis à 16 ans
Il y a quelques heures, Behnoud Shojaii, a été enterré au cimetière Behesht-e Zaha de Téhéran. Behnoud, 21 ans, a été sauvagement exécuté par pendaison à la prison d’Evin dans les premières heures du dimanche 11 Octobre 2009. Behnoud était reconnu coupable d’un meurtre commis à l’âge de 16 ans.
Le récit ci-dessous (traduction d’un article paru dans le quotidien Etemaad daté du 12 Octobre), démontre l’extrême violence et l’absurdité du système pénal islamique. Le pouvoir judiciaire iranien, se réfugiant derrière la demande de vengeance des familles de victimes, apparemment laisse faire. Mais à travers ces exécutions, c’est bien un but politique qui est recherché: instaurer un climat de peur pour mieux réprimer toutes velléités de révolte.
Behnoud ne voulait que vivre. Une puissance bestiale et moyenâgeuse en a décidé autrement. Alors ce soir, dévastés par cette tristesse sans fin, pensant à ce visage d’ange enseveli sous un tas de terre pour cette première nuit de tombe, nous ne pouvons faire qu’une seule chose : AGIR.
Quelques soient nos croyances religieuses et nos convictions politiques, en tant qu'êtres humains, nous avons en effet l’obligation d’agir. Si rien n’est fait, d’autres seront exécutés prochainement: Amir Amirollahi et Safar Angouti devraient être exécutés dans les prochains jours. Ils sont aussi coupables d’avoir commis des meurtres alors qu’ils étaient mineurs.
Que Behnoud repose en paix. Que son nom soit synonyme d’une prise de conscience pour arrêter la marche infernale des exécutions "judiciaires" en Iran.
Etemaad, 12 Octobre 2009
La dernière feuille du dossier de Behnoud Shojaii qui avait été à deux doigts de l’exécution à 9 reprises a été ajoutée hier à la pochette rose. Cette feuille était son certificat de décès pour qu’enfin ce dossier bien mouvementé soit classé avec les autres dans les archives du Tribunal des affaires criminelles de Téhéran.
Le dossier de Behnoud Shojaii, un garçon qui avait commis un meurtre à l’âge de 16 ans, a été, depuis plusieurs années, suivi par de nombreux activistes en Iran et à l’étranger. Behnoud avait été accusé du meurtre d’un jeune nommé Ehsan la suite d’un coup de couteau lors d’une dispute de rue. Même si Behnoud clamait qu’il n’avait porté que l’un des deux coups de couteau meurtriers, le tribunal l’avait reconnu coupable et passible de ghessass (en loi islamique, ghessass pourrait être traduit par "œil pour œil", rétorsion, vengeance ou représailles, un crime qui justifie l’exécution de son auteur). Behnoud qui n’avait alors que 16 ans, devait passer 2 ans en détention pour atteindre l’âge de la majorité avant l’exécution de la sentence.
Pendant tout ce temps, de très nombreux activistes sociaux, artistes, professionnels du cinéma et sportifs célèbres sont allés à la rencontre des membres de la famille d’Ehsan pour leur demander de pardonner Behnoud en tenant compte de son jeune âge. Mais la famille d’Ehsan ne voulait que le Ghessass de ce jeune. L’exécution de Behnoud était devenue une affaire tellement sensible que l’Ayatollah Shahroudi (le chef du pouvoir judiciaire de 1999 à 2009, vient d’être remplacé par Sadegh Larijani) avait ordonné le report de l’exécution pour tenter d’obtenir le pardon de la famille de la victime. Lorsque cette nouvelle a été rendue publique, une nouvelle fois de nombreux activistes sociaux dont Mahtab Karamati et Ezatollah Entezami se sont mobilisés pour sauver Behnoud.
Ezatollah Entezami avait décrit sa rencontre avec la famille d’Ehsan comme suit : "J’ai attendu pendant de longues heures derrière la porte du domicile de la victime avant qu’on ne m’ouvre enfin la porte. J’ai discuté avec la mère et le père d’Ehsan de 10 heures du soir jusqu'à 3 heures du matin. Moi, le vieil homme, j’ai pleuré plusieurs fois et je les ai exhortés à pardonner un gamin qui avait commis une erreur à l’âge de 16 ans et de reconsidérer leur décision de l’exécuter. Je comprends qu’ils avaient eux aussi perdu un fils et qui portaient ce deuil mais Behnoud disait qu’il n’avait porté que l’un des deux coups à Ehsan. J’ai dit à la mère d’Ehsan que si les propos de Behnoud sont exacts et que son fils avait été en fait tué par quelqu’un d’autre, que répondrait-elle au dieu ? Ces longues heures de discussion ont finalement abouti, la mère d’Ehsan affirmant qu’elle allait pardonner Behnoud. Son père aussi a donné son accord pour recevoir le diye* (voir ci-dessous). Ils m’ont dit de ne plus être inquiet car ils étaient à présent satisfaits. J’ai donc quitté le domicile de la mère d’Ehsan plein d’espoir. Quelques jours plus tard, une nouvelle réunion s’est tenue et ils ont demandé 600,000 dollars (de diye). Lorsque cette nouvelle a été rendue publique, les artistes ont essayé de récolter cette forte somme dans les différentes réunions qu’ils ont organisées. Mais quelques jours plus tard, le père et la mère d’Ehsan ont affirmé qu’ils n’avaient en fait pas donné leur accord et qu’ils demandaient l’exécution de la sentence. Juste après, une vidéo de la réunion que les artistes prétendaient avoir eue avec les parents de la victime a été remise aux juges d’application des peines du Tribunal des affaires criminelles de Téhéran. Le film démontrait clairement la véracité des affirmations d’Ezatollah Entezami. Cette fois, les parents d’Ehsan se sont rendus devant le Tribunal de Téhéran avec un bidon plein d’essence pour protester contre la publication de cette vidéo et menacer de s’immoler par le feu si Behnoud n’était pas exécuté.
Finalement, la vidéo a été transmise au Tribunal pour y être étudiée. Pendant ce temps, plusieurs religieux haut placés dont l’Ayatollah Makarem-e Shirazi ont émis des fatwas selon lesquelles un pardon oral avait aussi une valeur religieuse (et donc légale). Mais le Tribunal a jugé que la vidéo ne pouvait pas être acceptée comme un document confirmant le pardon, qu’elle ne comportait d’ailleurs aucun signe de pardon et que la demande de l’exécution de la sentence par la famille était valide. Le dossier de Behnoud devenait de plus en plus inextricable au fil du temps. L’insistance de la famille d’Ehsan pour l’exécution de la peine était devenue telle que Behnoud a dû être conduit à la chambre d’exécution par pendaison à 3 reprises et mis en quarantaine en vue de l’exécution à 5 reprises.
Behnoud, avait alors affirmé lors d’un court entretien avec notre journaliste: "Supporter la dernière nuit avant la pendaison m’est tellement difficile que je ne veux plus avoir à le revivre. Chaque seconde de cette attente de la mort est en soi mortifère. Je ne peux plus supporter. En fait, j’ai été pendu 3 fois. Aller 3 fois au pied de la potence est une peine supplémentaire qu’ils m’ont infligée. J’ai pitié pour ma vieille grand-mère".
Behnouda dit dans ses toutes dernières phrases: "Je n’ai pas tué Ehsan volontairement. Je n’avais que 16 ans. S’il n’avait pas insulté ma mère qui était morte pendant mon enfance, s’il ne m’avait pas provoqué, je ne l’aurais même pas abordé. Je ne connaissais pas Ehsan, mais lui à cause des provocations d’un de mes amis a insulté ma mère. Ma mère, je la vois tous les soirs dans mes rêves. Elle avait une grande place dans mon cœur et en réalité, elle était mon point faible. Je remercie tous ceux qui ont stoppé mon exécution mais je ne sais pas ce qui se passera la prochaine fois. Je dois donc revivre une nouvelle fois la nuit avant l’exécution".
Minuit passé, samedi soir, c’était les instants que Behnoud décrivait dans ses cauchemars. Environ 200 personnes, artistes et figures sociales, s’étaient rassemblées devant la prison d’Evin. Les mères de Neda Agha-Soltan et de Sohrab Araabi (martyrs du mouvement vert) était aussi parmi eux. Ces 2 femmes sont tombées aux pieds de la mère d’Ehsan et l’ont exhorté à pardonner le jeune Behnoud. Un membre de la famille d’Ehsan était même venu pour demander à la famille de son frère de pardonner. Le père et la mère d’Ehsan ont une nouvelle fois promis qu’ils pardonnaient mais qu’ils voulaient seulement voir Behnoud avec la corde autour du cou. Mais ces promesses n’ont tenu que quelques minutes. Lorsque le père, la mère et le frère d’Ehsan se dirigeaient vers la porte d’entrée de la prison d’Evin, le frère d’Ehsan a sorti une photo de sa poche qui montrait la poitrine poignardée d’Ehsan. Il a ensuite dit à ceux qui l’entouraient : "Regardez cette photo, nous ne pardonnerons pas Behnoud".
Les 200 activistes sociaux priaient derrière la porte de la prison pour que la famille pardonne mais de l’autre côté de ce portail métallique, c’était bien Behnoud qui, pour la quatrième fois, avec des pas tremblants et guidé par les responsables de la prison, se dirigeait vers la chambre de l’exécution. Quand il s’est trouvé face à la mère d’Ehsan, il s’est mis à genoux pour l’implorer. Behnoud a prononcé ses dernières phrases : "Je n’ai pas de mère. Sois cette mère pour moi". Mais même ces phrases n’ont eu d’effet sur la mère d’Ehsan. Behnoud, le visage pâle, alors qu’il traînait les pieds sur le sol, a demandé aux responsables de l’application des peines l’autorisation de faire sa prière du matin. La prière terminée, Behnoud a été dirigée vers la chambre. Il a de nouveau imploré le pardon mais la mère d’Ehsan a demandé cette fois de placer elle-même la corde autour du cou de Behnoud mais elle a dit qu’elle pourrait le pardonner. Quelques secondes plus tard, cette femme s’est dirigée vers la chaise et avec l’aide de son mari a donné un coup de pied pour renverser la chaise. Behnoud était pendu par la corde et une minute plus tard le médecin présent a constaté sa mort. De ce côté des portes de la prison d’Evin, lorsque qu’un soldat a informé que Behnoud avait été pendu, les personnes rassemblées se sont dispersées en silence, sans prononcer le moindre mot. Il y avait seulement l’oncle de Behnoud qui remerciait tous ceux qui était venus pour sauver la vie de son neveu.
La semaine prochaine, il est prévu qu’Amir Amirollahi et Safar Angouti soient également exécutés en prison. Ces deux personnes sont aussi coupables d’avoir commis des meurtres alors qu’ils étaient mineurs.
Autres liens (Persan): BBC Persian, BBC Persian
* Diye : En loi islamique, Diye peut être traduit par le prix du sang, une somme d’argent que le meurtrier ou ses proches doivent verser aux proches d’une victime en contrepartie du pardon.
Le récit ci-dessous (traduction d’un article paru dans le quotidien Etemaad daté du 12 Octobre), démontre l’extrême violence et l’absurdité du système pénal islamique. Le pouvoir judiciaire iranien, se réfugiant derrière la demande de vengeance des familles de victimes, apparemment laisse faire. Mais à travers ces exécutions, c’est bien un but politique qui est recherché: instaurer un climat de peur pour mieux réprimer toutes velléités de révolte.
Behnoud ne voulait que vivre. Une puissance bestiale et moyenâgeuse en a décidé autrement. Alors ce soir, dévastés par cette tristesse sans fin, pensant à ce visage d’ange enseveli sous un tas de terre pour cette première nuit de tombe, nous ne pouvons faire qu’une seule chose : AGIR.
Quelques soient nos croyances religieuses et nos convictions politiques, en tant qu'êtres humains, nous avons en effet l’obligation d’agir. Si rien n’est fait, d’autres seront exécutés prochainement: Amir Amirollahi et Safar Angouti devraient être exécutés dans les prochains jours. Ils sont aussi coupables d’avoir commis des meurtres alors qu’ils étaient mineurs.
Que Behnoud repose en paix. Que son nom soit synonyme d’une prise de conscience pour arrêter la marche infernale des exécutions "judiciaires" en Iran.
Etemaad, 12 Octobre 2009
La dernière feuille du dossier de Behnoud Shojaii qui avait été à deux doigts de l’exécution à 9 reprises a été ajoutée hier à la pochette rose. Cette feuille était son certificat de décès pour qu’enfin ce dossier bien mouvementé soit classé avec les autres dans les archives du Tribunal des affaires criminelles de Téhéran.
Le dossier de Behnoud Shojaii, un garçon qui avait commis un meurtre à l’âge de 16 ans, a été, depuis plusieurs années, suivi par de nombreux activistes en Iran et à l’étranger. Behnoud avait été accusé du meurtre d’un jeune nommé Ehsan la suite d’un coup de couteau lors d’une dispute de rue. Même si Behnoud clamait qu’il n’avait porté que l’un des deux coups de couteau meurtriers, le tribunal l’avait reconnu coupable et passible de ghessass (en loi islamique, ghessass pourrait être traduit par "œil pour œil", rétorsion, vengeance ou représailles, un crime qui justifie l’exécution de son auteur). Behnoud qui n’avait alors que 16 ans, devait passer 2 ans en détention pour atteindre l’âge de la majorité avant l’exécution de la sentence.
Pendant tout ce temps, de très nombreux activistes sociaux, artistes, professionnels du cinéma et sportifs célèbres sont allés à la rencontre des membres de la famille d’Ehsan pour leur demander de pardonner Behnoud en tenant compte de son jeune âge. Mais la famille d’Ehsan ne voulait que le Ghessass de ce jeune. L’exécution de Behnoud était devenue une affaire tellement sensible que l’Ayatollah Shahroudi (le chef du pouvoir judiciaire de 1999 à 2009, vient d’être remplacé par Sadegh Larijani) avait ordonné le report de l’exécution pour tenter d’obtenir le pardon de la famille de la victime. Lorsque cette nouvelle a été rendue publique, une nouvelle fois de nombreux activistes sociaux dont Mahtab Karamati et Ezatollah Entezami se sont mobilisés pour sauver Behnoud.
Ezatollah Entezami avait décrit sa rencontre avec la famille d’Ehsan comme suit : "J’ai attendu pendant de longues heures derrière la porte du domicile de la victime avant qu’on ne m’ouvre enfin la porte. J’ai discuté avec la mère et le père d’Ehsan de 10 heures du soir jusqu'à 3 heures du matin. Moi, le vieil homme, j’ai pleuré plusieurs fois et je les ai exhortés à pardonner un gamin qui avait commis une erreur à l’âge de 16 ans et de reconsidérer leur décision de l’exécuter. Je comprends qu’ils avaient eux aussi perdu un fils et qui portaient ce deuil mais Behnoud disait qu’il n’avait porté que l’un des deux coups à Ehsan. J’ai dit à la mère d’Ehsan que si les propos de Behnoud sont exacts et que son fils avait été en fait tué par quelqu’un d’autre, que répondrait-elle au dieu ? Ces longues heures de discussion ont finalement abouti, la mère d’Ehsan affirmant qu’elle allait pardonner Behnoud. Son père aussi a donné son accord pour recevoir le diye* (voir ci-dessous). Ils m’ont dit de ne plus être inquiet car ils étaient à présent satisfaits. J’ai donc quitté le domicile de la mère d’Ehsan plein d’espoir. Quelques jours plus tard, une nouvelle réunion s’est tenue et ils ont demandé 600,000 dollars (de diye). Lorsque cette nouvelle a été rendue publique, les artistes ont essayé de récolter cette forte somme dans les différentes réunions qu’ils ont organisées. Mais quelques jours plus tard, le père et la mère d’Ehsan ont affirmé qu’ils n’avaient en fait pas donné leur accord et qu’ils demandaient l’exécution de la sentence. Juste après, une vidéo de la réunion que les artistes prétendaient avoir eue avec les parents de la victime a été remise aux juges d’application des peines du Tribunal des affaires criminelles de Téhéran. Le film démontrait clairement la véracité des affirmations d’Ezatollah Entezami. Cette fois, les parents d’Ehsan se sont rendus devant le Tribunal de Téhéran avec un bidon plein d’essence pour protester contre la publication de cette vidéo et menacer de s’immoler par le feu si Behnoud n’était pas exécuté.
Finalement, la vidéo a été transmise au Tribunal pour y être étudiée. Pendant ce temps, plusieurs religieux haut placés dont l’Ayatollah Makarem-e Shirazi ont émis des fatwas selon lesquelles un pardon oral avait aussi une valeur religieuse (et donc légale). Mais le Tribunal a jugé que la vidéo ne pouvait pas être acceptée comme un document confirmant le pardon, qu’elle ne comportait d’ailleurs aucun signe de pardon et que la demande de l’exécution de la sentence par la famille était valide. Le dossier de Behnoud devenait de plus en plus inextricable au fil du temps. L’insistance de la famille d’Ehsan pour l’exécution de la peine était devenue telle que Behnoud a dû être conduit à la chambre d’exécution par pendaison à 3 reprises et mis en quarantaine en vue de l’exécution à 5 reprises.
Behnoud, avait alors affirmé lors d’un court entretien avec notre journaliste: "Supporter la dernière nuit avant la pendaison m’est tellement difficile que je ne veux plus avoir à le revivre. Chaque seconde de cette attente de la mort est en soi mortifère. Je ne peux plus supporter. En fait, j’ai été pendu 3 fois. Aller 3 fois au pied de la potence est une peine supplémentaire qu’ils m’ont infligée. J’ai pitié pour ma vieille grand-mère".
Behnouda dit dans ses toutes dernières phrases: "Je n’ai pas tué Ehsan volontairement. Je n’avais que 16 ans. S’il n’avait pas insulté ma mère qui était morte pendant mon enfance, s’il ne m’avait pas provoqué, je ne l’aurais même pas abordé. Je ne connaissais pas Ehsan, mais lui à cause des provocations d’un de mes amis a insulté ma mère. Ma mère, je la vois tous les soirs dans mes rêves. Elle avait une grande place dans mon cœur et en réalité, elle était mon point faible. Je remercie tous ceux qui ont stoppé mon exécution mais je ne sais pas ce qui se passera la prochaine fois. Je dois donc revivre une nouvelle fois la nuit avant l’exécution".
Minuit passé, samedi soir, c’était les instants que Behnoud décrivait dans ses cauchemars. Environ 200 personnes, artistes et figures sociales, s’étaient rassemblées devant la prison d’Evin. Les mères de Neda Agha-Soltan et de Sohrab Araabi (martyrs du mouvement vert) était aussi parmi eux. Ces 2 femmes sont tombées aux pieds de la mère d’Ehsan et l’ont exhorté à pardonner le jeune Behnoud. Un membre de la famille d’Ehsan était même venu pour demander à la famille de son frère de pardonner. Le père et la mère d’Ehsan ont une nouvelle fois promis qu’ils pardonnaient mais qu’ils voulaient seulement voir Behnoud avec la corde autour du cou. Mais ces promesses n’ont tenu que quelques minutes. Lorsque le père, la mère et le frère d’Ehsan se dirigeaient vers la porte d’entrée de la prison d’Evin, le frère d’Ehsan a sorti une photo de sa poche qui montrait la poitrine poignardée d’Ehsan. Il a ensuite dit à ceux qui l’entouraient : "Regardez cette photo, nous ne pardonnerons pas Behnoud".
Les 200 activistes sociaux priaient derrière la porte de la prison pour que la famille pardonne mais de l’autre côté de ce portail métallique, c’était bien Behnoud qui, pour la quatrième fois, avec des pas tremblants et guidé par les responsables de la prison, se dirigeait vers la chambre de l’exécution. Quand il s’est trouvé face à la mère d’Ehsan, il s’est mis à genoux pour l’implorer. Behnoud a prononcé ses dernières phrases : "Je n’ai pas de mère. Sois cette mère pour moi". Mais même ces phrases n’ont eu d’effet sur la mère d’Ehsan. Behnoud, le visage pâle, alors qu’il traînait les pieds sur le sol, a demandé aux responsables de l’application des peines l’autorisation de faire sa prière du matin. La prière terminée, Behnoud a été dirigée vers la chambre. Il a de nouveau imploré le pardon mais la mère d’Ehsan a demandé cette fois de placer elle-même la corde autour du cou de Behnoud mais elle a dit qu’elle pourrait le pardonner. Quelques secondes plus tard, cette femme s’est dirigée vers la chaise et avec l’aide de son mari a donné un coup de pied pour renverser la chaise. Behnoud était pendu par la corde et une minute plus tard le médecin présent a constaté sa mort. De ce côté des portes de la prison d’Evin, lorsque qu’un soldat a informé que Behnoud avait été pendu, les personnes rassemblées se sont dispersées en silence, sans prononcer le moindre mot. Il y avait seulement l’oncle de Behnoud qui remerciait tous ceux qui était venus pour sauver la vie de son neveu.
La semaine prochaine, il est prévu qu’Amir Amirollahi et Safar Angouti soient également exécutés en prison. Ces deux personnes sont aussi coupables d’avoir commis des meurtres alors qu’ils étaient mineurs.
Autres liens (Persan): BBC Persian, BBC Persian
* Diye : En loi islamique, Diye peut être traduit par le prix du sang, une somme d’argent que le meurtrier ou ses proches doivent verser aux proches d’une victime en contrepartie du pardon.
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