samedi 25 décembre 2010

Mehranguiz Kar, Une militante des droits humains raconte son histoire. - Masha Rifkin

Mehranguiz Kar, est une femme de 66 ans modeste et a la voix douce ; son pouvoir, sa force intérieure ne sont pas immédiatement visibles. Pourtant, ce samedi 11 décembre, elle deviendra la « Militante de l’Année » pour le congrès islamique américain (AIC). Depuis son petit bureau sans décoration de l’école supérieure Kennedy d’Harvard, elle a calmement relatée 40 ans de sa vie qu’elle a décrit comme « emplis de tristesse avec une vie de famille en ruines. »

Mehranguiz Kar a grandi à Ahvaz, une ville du sud de l’Iran proche de la frontière iraquienne. Elle est partie pour Téhéran pour ses études de droit et obtenir le droit de plaider à l’époque de la révolution iranienne. Connaissant intimement le système légal iranien, elle a publié des articles critiquant les violations du système, comme la discrimination contre les femmes, les non musulmans et le code pénal islamique. « On peut dire que je faisais connaître le système légal ». Pour garantir sa propre sécurité et celle de sa famille, elle devait faire attention à tous ses mots. C’est elle qui la première à cité les religieux qui avaient une interprétation plus modérée de l’islam. « On ne pouvait pas m’accuser au tribunal puisque ce n’était pas une négation de l’islam, c’était une interprétation différente de l’islam. »

Elle a utilisé cette méthode pendant 22 ans puis a commencé à baisser la garde quand le mouvement réformiste est passé à la vitesse supérieure en Iran. Lors d’une conférence à Berlin en 2001, Mehranguiz Kar a ouvertement plaidé pour la séparation de l’église et de l’état. « J’ai dit que nous ne pouvions pas réformer l’Iran sans changer la référence de la législation. Dans la constitution de la république islamique d’Iran, la seule référence pour la législation c’est la Sharia…Je voulais dire qu’il nous fallait un changement, qu’il nous fallait prendre quelque chose comme la déclaration universelle des droits humains comme référence. »

A son retour en Iran, Mehranguiz Kar a été citée à comparaître puis arrêtée, ce qui l’a pris totalement par surprise. « Je voyageais avec des réformistes, des officiels du régime ! Nous parlions de réforme, pas de changement de régime ! »

Après deux mois à l’isolement, on lui trouva un cancer du sein et 10 jours après une opération chirurgicale lourde, elle assista à son procès. Inculpée « d’agissements contre la sécurité nationale » et « propagande contre le régime de la république islamique », elle a été condamnée à 4 ans de prison. Sous la pression de l’union européenne et du gouvernement hollandais en particulier, elle a été libérée sous caution pour suivre un traitement aux Etats-Unis. Elle quitta l’Iran alors que son mari Siamak Pourzand, lui y restait, en déclarant n’avoir pas l’intention de rester à l’étranger. 3 mois plus tard, elle apprit que son mari avait été kidnappé. Elle ne savait pas où il était ni qui l’avait enlevé jusqu’à ce qu’elle découvre, des mois plus tard, qu’il avait été arrêté.

Soumis à la torture, il avoua avoir espionné, travaillé pour un changement de régime et reçu des millions de dollars du département d’état américain. « Il est passé à la télévision après avoir été torturé, témoignant contre moi : « oui mon épouse travaillait à propager et à faire de la publicité pour la culture occidentale » ce qui, vous le savez, est une accusation très grave en Iran. » Faisant passer le message par des amis, Pourzand demanda à son épouse de rester aux Etats-Unis. Le gouvernement iranien était passé à l’offensive et elle en était la cible. Pourzand a été libéré après deux ans de prison en raison de sa santé qui se détériorait. Interdit de sortie du territoire, alors que ses deux filles et son épouse étaient en occident, Pourzand 80 ans, malade, est maintenant seul en Iran.

Quand elle parle de sa famille, son calme apparent disparaît. « C’est une vie de famille complètement folle et malsaine ! ». Empêchée de se rendre en Iran, elle en est réduite à appeler son mari tous les jours, mais en fait, elle ne l’a pas vu depuis 10 ans. « Je préfèrerais retourner en Iran, soutenir mon mari et faire mon travail d’avocate. Mais la porte n’est pas ouverte, elle est même plus que jamais fermée désormais » dit Mehranguiz Kar en se référant au régime d’Ahmadinedjad. Sûre d’être arrêtée dès son retour au pays, elle explique qu’elle ne peut prendre le risque d’être emprisonnée sans les médicaments qui la tiennent éloignée de son cancer.

Aujourd’hui, Mehranguiz Kar bénéficie de bourses et travaille dans plusieurs think tanks qui s’occupent de démocratie et de situation politique en Iran. Elle travaille actuellement pour le projet Dubaï de l’école supérieure d’administration Kennedy.

Nasser Weddady, le Directeur de la Sensibilisation aux Droits Humains de l’AIC dit : « Nous avons choisi d’honorer Mehranguiz Kar en reconnaissance de la lutte continue pour les droits civiques au Moyen Orient et le rôle vital que les femmes jouent dans cette lutte. Le leadership de Madame Kar est une source d’inspiration pour les femmes musulmanes au niveau mondial. »

A propos de cette récompense, Mehranguiz Kar déclare : « Je suis heureuse et reconnaissante que l’on me rappelle que mon travail donne des résultats en Iran. C’est le plus important. Lorsque nous sentons que nous servons à quelque chose, c’est le plus beau cadeau. Nous avons payé cher, j’espère que le résultat sera à la hauteur, au moins sur le long terme. »

Masha Rifkin est une journaliste pigiste qui écrit sur le Moyen Orient et le Congrès Islamique Américain.
Source: http://www.boston.com/yourtown/news/cambridge/2010/12/iranian_human_rights_activist.html

Semaine 51 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers

A-Transferts
  • L’ayatollah Mehrali Beglou, militant azéri, transféré de la section d’isolement du ministère du renseignement de Tabriz à la section d’isolement de la prison de Tabriz. Il a été arrêté le 10 mai 2010 à Soufian.
  • Le bazari emprisonné Mohsen Dokmehtchi transféré à l’hôpital dans un état critique.
  • Le journaliste Mehran Faraji transféré au bloc 209 d’Evine.
  • Le Docteur Latif Hassani , militant azéri, transféré de la section d’isolement du ministère du renseignement de Tabriz à la section d’isolement de la prison de Tabriz. Il a été arrêté le 24 mai à Karadj pour des raisons inconnues.
  • Mehdi Khodaï transféré lundi au bloc 350 d’Evine au bout de 10 mois de détention.
  • Le bloggeur Hossein Maleki (@Khorramdin) transféré à la section générale d’Evine.
  • Mohammad Ali Mansouri transféré lundi de l’isolement au Hosseinyeh de la prison de Radjaï Shahr.
  • Ebrahim Yazdi hospitalisé vendredi.

B- Arrestations/Incarcérations
  • Mohamad Ahmadpanahi arrêté à Saqqez.
  • Omid M. Amini arrêté.
  • L’ancien militant étudiant Nader Askari a été arrêté après sa convocation au ministère du renseignement de Yassoudj.
  • Shouresh & Khadiyjeh Afshari militants kurdes arrêtés. 
  • Fatemeh Arabsorkhi arrêtée après sa convocation au tribunal.
  • Mansour Daryanoush militant kurde arrêté.
  • Ali Esmailnedjad arrêté sur son lieu de travail.
  • Haymen Farman, militant kurde arrêté.
  • Roya Ghabari arrêtée mercredi.
  • Hadi Haydari arrêté après sa convocation au tribunal.
  • Le fils de l’ayatollah Kafamei arrêté mercredi avec son épouse et ses enfants.
  • Kaveh Khalifaï arrêté samedi.
  • Le jeune bloggeur baloutche Ebrahim Hosseinbor arrêté samedi.
  • Nader Madjidian, arrêté samedi à Saqqez.
  • Soraya Mom Rahman militante kurde arrêtée.
  • Salah Mostafapour arrêté à Saqqez.
  • Fataneh Nouri Ghanbari arrêtée mercredi lors de sa convocation au tribunal de Sari.
  • Azad Rosatami arrêté.
  • L’économiste Fariborz Re'is Dana arrêté dimanche à Téhéran après avoir donné une interview à la BBC sur les sanctions.
  • Le nouveau dirigeant du Jundollah, Abdulrauf Riggi arrêté jeudi au Pakistan selon l’Iran. Le dirigeant précédent Abdulmalek Riggi, son frère, avait été exécuté en Iran. Le Jundollah dément, le Pakistan aussi.
  • Anyssa Safarian, étudiante bahaï expulsée de l’université de Babolsar arrêtée mercredi lors de sa convocation au tribunal.
  • Mohamad Shafiei arrêté après sa convocation au tribunal.
  • Arrestation de Abolfazl Tabarzadi, dimanche à Ahvaz ; il contacte sa famille vendredi pour dire qu’il est à l’isolement dans une prison inconnue.
  • Alireza Taheri arrêté après sa convocation au tribunal.
  • Ces derniers jours, 10 militants kurdes arrêtés a Bokan et Mahabad dont Soltan, Ali, Razgar.
  • 97 arrestations pour le seul mois de décembre.

C- Libérations
  • Ali Arshadi, doctorant arrêté lors de l’Ashoura, libéré d’Evine jeudi après avoir purgé sa peine d’un an de prison.
  • Après un an de prison, Maysem Beig Mohammadi est libre mercredi; il avait été arrêté lors de l’Ashoura de l’année dernière .
  • Payman Faroughi libéré sous caution à Kashan jeudi.
  • L’étudiant Syavash Hatemi de Tahkim Vahdat libéré sous caution de 100.000 USD lundi.
  • Forogh Hematyar, disciple de l’Ayatollah Boroudjerdi libéré jeudi.
  • Le militant d’Amir Kabir Ismaïl Salmanpour libéré samedi d’Evine.
  • Fouad Sodjoudi, étudiant d’Amir Karbir libéré lundi.
  • Le journaliste Abol-Réza Tadjik libéré mercredi sous une caution de 50.000USD.
  • 985 personnes relâchées en 8 mois des prisons du Guilan pour des crimes non-intentionnels.
  • 2 bahaïs de Nour relâchés jeudi.

D-Autres Nouvelles 
  • Gholam Hossein Arshi arrête sa grève de la faim lundi; il se trouve désormais au bloc 350 d’Evine.
  • Bahavar révèle qu’il aurait été libéré s’il avait accepté de donner une interview critiquant Moussavi.
  • Farzad Eslami, militant étudiant en droit, battu sévèrement pour faire de faux aveux.
  • Plus de 150 écrivains et journalistes écrivent au responsable de la justice pour demander la libération du journaliste Ahmad Gholami.
  • Mahdyeh Golrou se met en grève de la faim et est interdite de visite.
  • Mashallah Haeri souffre de problèmes cardiaques à la prison de Redjaï Shahr ; le traitement médical lui est refusé.
  • Bahareh Hedayat, qui purge une peine de 9 ans de prison a une maladie de la vésicule biliaire et aurait besoin d’une opération chirurgicale. Elle se met en grève de la faim et est interdite de visite.
  • Neda Mostaghimi, des mères en deuil, accusée d’espionnage.
  • La famille de Nourizad écrit à Khamenei : des personnes en civil nous ont arraché notre voile et nous ont battus.
  • Les présidents d’université demandent la libération de l’économiste Fariborz Re'is Dana. 
  • 1ère visite après 6 mois d’emprisonnement pour le Blogger Hossein Ronaghi-Maleki.
  • Le disciple de Boroudjerdi, Mohammad Reza Sadeghi actuellement torturé à Evine.
  • Le militant étudiant Iman Sedighi interrogé plusieurs heures.
  • Réza Shahabi arrête sa grève de la faim lundi.
  • Hakimeh Shokri, des mères en deuil, accusée d’espionnage.
  • Un virus, probablement le H1N1 se propage à Radjaï Shahr.
  • Les familles des prisonniers politiques en grève de la faim.
  • Toujours pas de téléphone au bloc 350 d’Evine.
  • Liste de 633 prisonniers de conscience : http://post.ly/10inK
  • Il y a toujours 15 prisonnières politiques dans le bloc réservé aux droguées d’Evine.
  • Les deux mères en deuil emprisonnées sont pressées d’avouer être des espionnes et d’être en contact avec des sites étrangers.
  • 350 prisonniers d’Evine protestent contre les mauvais traitements qu’ils subissent des gardiens.
  • Les ayatollahs qui ont accueilli les familles des prisonniers politiques : : Javad Amoli, Khorasani, Zanjani & Mousavi Ardebili.

Procès, condamnations, exécutions
  • La militante des droits humains Maryam Bigdeli condamnée à 6 mois de prison et à une amende.
  • Nouveau procès pour Arjang Davoudi ; il est condamné cette fois à une amende de 1 million USD.
  • L’avocat Vahid Ahmad Fakhroddin condamné à 3 ans avec sursis samedi.
  • La militante bloggeuse Laleh Hassanpour condamnée à 5 ans.
  • Vali Janfeshani et Sarieh Ebadi condamnés à la lapidation.
  • Habibollah Latifi, étudiant kurde en droit de l’université d’Ilam à Sanandadj sera exécuté dimanche 26 décembre. C’était un grand amateur de foot et de santour. Il a été arrêté le 23 novembre 2007 et est resté 4 mois à l’isolement sous la torture du ministère du renseignement. Il a été condamné à mort pour Moharebeh lors d’un procès de 3 minutes le 30 juillet 2008.
  • Massoud Lavassani a vu sa sentence réduite en appel à 2 ans de prison.
  • La militante des droits humains Fatemeh Masdjedi condamnée à 6 mois de prison et à une amende.
  • Farzam Moeini, étudiant de l’université internationale de Qazvin, condamné à 1 an de prison.
  • Zia Nabavi, étudiant étoilé, arrêté le 15 juin 2009, voit sa sentence réduite en appel à 10 ans.
  • Noura Nabilzadeh condamnée à une amende.
  • Soma Nourani, bahaï condamnée mardi à un an de prison pour propagande contre la république islamique. Elle est libre sous caution après avoir été détenue à Evine au 2A (contrôlé par l’IRGC).
  • Djafar Panahi condamné dimanche à 6 ans de prison et à l’interdiction de 20 ans de réaliser des films.
  • Le réalisateur Mohammad Rassoulov condamné à 6 ans de prison.
  • Le militant étudiant Ahmad Shah Rezaï a vu sa peine réduite en appel de 2.5 ans à 1.5 an.
  • L’avocat Shafie a convaincu le juge Salavati de réétudier le cas de Réza Shahabi. Prochaine audience le 26 décembre.
  • Audience pour le bloggeur Pour-Shadjari accusé d’insultes au guide suprême ; sa défense : Je ne reconnais personne portant ce titre.
  • La caution est fixée à 500 millions pour Abdol Réza Tadjik.
  • Torab Taghavi exécuté à la prison d’Oroumieh jeudi pour trafic de drogue après 7 ans de prison.
  • Un jeune de 14 ans condamné à mort.
  • Mahin accusée de plusieurs meurtres exécutée lundi à Qazvin.
  • 11 personnes exécutées le 20 décembre pour la pose de bombes dans une mosquée de Zahedan.
  • 37 militants kurdes condamnés à de la prison à Saqqez, 28 accusés d’être membres du PDKI.
  • Un homme fouetté en public mercredi à Ramshir (Khouzestan) pour avoir consommé de l’alcool.
  • 19 exécutions le mois dernier et 189 en 9 mois.

Les universités
  • Ahmad Hosseinkhani expulsé de l’université.
  • Faraneh Mansouri, étudiante bahaï de l’université Sahand de Tabriz expulsée.
  • Le Professeur Seifzadeh de l’université de Téhéran soumis à de nombreuses pressions.
  • Le représentant de Khamenei a l’université demande que les licences soient obtenues en 2 ans au lieu de 4 actuellement.

L’économie de l’Iran
  • La police déployée dans les stations-service, les centres commerciaux et les banques dans la nuit de samedi à dimanche pour assurer la mise en place de la réforme des subventions.
  • L’essence passe de 10 à 40 centimes pour la partie subventionnée et à 70 centimes pour le marché libre.
  • Conséquence de l’augmentation des carburants : les taxis inter villes augmentent de 20% et les autobus de 125%.
  • Autres augmentations : électricité 270%, gaz 500%, eau entre 100% et 300% le pain 4.000%.
  • L’augmentation du pain est reportée pour l’instant mais la farine augmente de 40%. Le gouvernement interdit aux boulangers les graines de sésame sur le pain pour faire baisser les prix.
  • 37.000 religieux envoyés en province pour expliquer les sanctions.
  • 40.000 monuments du patrimoine iranien en danger.
  • A partir de dimanche, les administrations fermeront une heure plus tôt.
  • Un député affirme que la privatisation des mines en diminue la sécurité.
  • La plus grande usine d’Ilam employant 180 ouvriers ferme.
  • Le taux de chômage officiel est de 9.1% à Oroumieh mais il atteint en réalité 24%.
  • La station service d’Haft-é-Tir incendiée lundi.
  • L’entreprise de porcelaine Nour vieille de 22 ans et employant 200 personnes ferme pour cause de mévente.
  • Le parlement pense que la vente d’Iran Telecom à l’IRGC n’a pas été légale.
  • Fermeture de la fonderie KhorramDarreh qui employait 200 ouvriers.
  • Augmentation de 30% du chômage à Qom.
  • L’usine de motocycle Yassoudj située  à Kohgiluyeh & Boyer-Ahmad (sud ouest) ferme.
  • L’eau coûtera désormais 370 tomans/M3 à Téhéran. 
  • 9.6 milliards USD pour 5 projets ferroviaires.
  • Dans une succursale de la banque Mellat à Téhéran, les clients ont brisé les vitres après que les employés leur aient dit qu’ils n’avaient plus de cash et se soient enfuis.
  • 150 millions de litres de gasoil alloués aux éleveurs de poulet pour contrebalancer la réforme des subventions.

Les manifestations
  • La commission de sécurité interdit aux médias de couvrir les protestations ouvrières en Iran.
  • Les armateurs de Bandar Abbas en grève à cause des prix du carburant.
  • 200 ouvriers de la raffinerie d’Abadan veulent manifester et en sont empêchés par les forces de sécurité.
  • Les enseignants de l’île de Kish en grève pour obtenir le paiement de leurs salaires.
  • Grèves à Hamedan consécutives à l’augmentation du carburant.
  • Les taxis à Qom et à l’aéroport Imam Khomeiny manifestent contre l’augmentation du carburant.
  • Au moins la moitié de tous les camions iraniens sont soit en grève soit ne travaillent pas. Le gouvernement réagit en proposant 80 millions USD de subventions si les camionneurs acceptent de coopérer.
  • Les employés des télécoms protestent mercredi : ils n’ont reçu que 2% de leur salaire.
  • Les bateaux-taxis de l’île de Qeshm en grève à cause de la hausse du carburant.
  • La plus grande usine de céramique fait faillite et ferme.

L’Iran à l’étranger
  • La fédération internationale des journalistes demande la libération de Nazanine Kosravarani.
  • Les fonctionnaires de la sécurité nationale se rendent en Turquie.
  • L’émir du Qatar en visite à Téhéran dimanche.
  • 20 pays africains veulent couper leurs liens diplomatiques avec l’Iran.
  • 56 demandeurs d’asile iraniens manifestent dimanche devant l’ONU à Ankara ; 12 personnes arrêtées dont 4 reporters travaillant pour RSF ; elles seront toutes libérées lundi.
  • Ahmadinedjad est le 1er à féliciter le dictateur Lukashenko pour sa réélection.
  • Mohsen Makhmalbaf écrit au nom de Djafar Panahi.
  • Les intellectuels français se mobilisent pour Djafar Panahi.
  • Approbation officielle de la motion de l’ONU condamnant la situation des droits humains en Iran ; c’est la 8ème année consécutive que l’Iran est ainsi montré du doigt. 78 pour 45 contre 59 abstentions.
  • L’ONU nomme un rapporteur spécial pour les droits humains en Iran.
  • Les intellectuels à l’étranger se mobilisent pour la libération de Djafar Panahi. Martin Scorcese élargit le champ à tous les cinéastes iraniens emprisonnés.
  • Encore un bateau iranien saisi, cette fois à Hong Kong.
  • L’association des économistes du Moyen-Orient proteste contre l’arrestation d’un de leurs membres Re’is-Dana.
  • Manifestations à Soleymanyeh, Irak vendredi contre l’exécution de Habibollah Latifi

La politique en Iran
  • Ahmadinedjad n’assistera pas à la cérémonie d’adieu de Mottaki ; il a envoyé son vice-président à sa place ; mais Mottaki n’était pas là non plus, il a déclaré que son licenciement n’était pas islamique.
  • Le président du parlement Laridjani abonde dans le sens de Mottaki.
  • Les commissions des affaires étrangères et de la sécurité nationale votent en faveur de l’arrêt des liens diplomatiques avec le Royaume Uni.
  • L’adhésion aux milices gouvernementales fait désormais partie du cursus universitaire pour les femmes.
  • Le parlement veut changer le mode des élections législatives pour qu’elles se tiennent au niveau régional.
  • Mehrdad Bazrpash, responsable de l’organisation de la jeunesse, “démissionné” par Ahmadinedjad pour avoir critiqué Mashaï.
  • Démolition d’habitations dans la banlieue pauvre de Mashhad.
  • Mohammad Djafar Mohammadzadeh remplace Mohommad Ali Ramin comme chargé de la presse au sein du ministère de la culture.
  • Eje’hi procureur général déclare que le 1er vice-président MohammadReza Rahimi doit être mis en examen pour corruption.
  • Moussavi et Karroubi se sont rencontrés mercredi pour discuter la situation économique.
  • 20 députés ont officiellement demandé à leur président Laridjani d’enquêter sur le limogeage du ministre des affaires extérieures.
  • Heydar Moslehi, ministre du renseignement aurait démissionné.
  • L’Iran aurait libéré sciemment des membres d’Al Qaidah
  • Lors d’une conférence de presse en Turquie, Ahmadinedjad affirme que Mottaki était au courant de son limogeage avant son départ pour le Sénégal ; Mottaki répond par une déclaration où il le traite de menteur.

Nouvelles en vrac
  • Un éclair fait un mort et sept blessés samedi.
  • La pollution est de retour à Téhéran.
  • Deux jours après la pluie, les feux de forêt reprennent de plus belle et s’étendent jusqu’à Amol. Chaque jour, ce sont 40 hectares de forêt qui brûlent.
  • Razieh Shir-Mohammadi médaille d’or de tir à l’arc.
  • Conférence sur le droit des femmes à Téhéran dimanche.
  • Lancement de l’institut de la musique dimanche.
  • L’Iran 64ème sur 64 pour l’informatique.
  • Tremblement de terre près de Kerman (Hossein Abad) lundi soir : 3 villages détruits, 40 endommagés,  7 morts, 100 blessés.
  • Les biens d’un Bahaï d’Ispahan saisis par le gouvernement après son décès.
  • Pour la 3ème année consécutive, Khlifegari, club arménien, annule les célébrations de Noël.
  • 34% de la population de Téhéran souffre de troubles mentaux.
  • Vendredi, tentative d’assassinat sur la personne d’un gouverneur de la prison de Kermanshah.
  • La boutique et le logement d’un bahaï de Qaemshahr attaqué samedi.


Des nouvelles de Nasrine Sotoudeh
  • Nasrine Sotoudeh arrête sa grève de la faim lundi par souci de ses devoirs envers ses enfants.
  • Lundi Shirin Ebadi arrive à Genève et commence le sit-in pour Nasrine.
  • Libération publie une pétition de soutien lundi.
  • Mardi, Mansoureh Shodjaï et Khadidjeh Moghaddam publient chacune un message de soutien à Nasrine.
  • Le sit-in est prolongé jusqu’à mercredi soir.
  • Bertrand Delanoe, maire de Paris, appelle à la libération de Nasrine jeudi.
  • Les « Femmes en Noir » italiennes demandent la libération de Nasrine jeudi.

Sur le blog cette semaine


Mehdi Saharkhiz : Monsieur le Procureur, vous envoyez mon père à la potence !

Mercredi 22 décembre 2010 – Voici la lettre adressée à Abbas Djafari Dolatabadi, procureur de Téhéran par Mehdi Saharkhiz, le fils du journaliste emprisonné Issa Saharkhiz :

Monsieur le procureur, 

Mon père a perdu conscience deux fois aujourd’hui et a été emmené au dispensaire de la prison. monsieur le procureur, comme vous le savez parfaitement, ce dispensaire n’est pas équipé pour traiter les fluctuations importantes et extrêmement dangereuses de la tension de mon père. Si vous ne savez pas ce que ces chutes et montées de tension extrêmes signifient, je vous demande de vous renseigner auprès des spécialistes qui vous rapportent.

Les spécialistes vous ont écrit pour demander une IRM et d’autres examens pour le cœur de mon père .Les spécialistes ont affirmé que mon père, Issa Saharkhiz, ne pouvait supporter son incarcération en raison de la détérioration de son état de santé et, cependant, on le prive toujours de ces droits humains et légaux fondamentaux.

Monsieur le procureur, même si je sais que vous êtes parfaitement au courant de tout ce qui se passe à l’intérieur des prisons, je vous le répète quand même par écrit . Je vous écris pour vous informer de ce que mon père est obligé de subir derrière les murs de cette prison pour qu’il n’existe plus aucune excuse ou regret au jour de sa mort…

Permettez moi de vous mettre en garde : voyez le sort de votre prédécesseur ; un journaliste a été sévèrement blessé puis tué en prison alors qu’il était en poste. Je vous rappelle qu’il a accepté le viol et le meurtre de nos jeunes ; je vous rappelle l’époque où tant d’innocents ont été tués sur son ordre. A l’époque, il avait l’impression fausse que le pouvoir ne l’estimerait que davantage au regard de ses agissements. Il s’était enivré de pouvoir et imbu de respect pour ses supérieurs ; en faisant serment d’allégeance a ce pouvoir, il espérait assurer son succès et sa prospérité futurs.

Monsieur le procureur, même le pouvoir a ses règles propres basées sur des coutumes et des traditions. L’un des éléments intrinsèques du pouvoir ce sont les frontières limitant le règne. Le pouvoir achète les gens les pouvoir les métamorphose, le pouvoir les fait s’abandonner. Malheureusement, les conquérants deviennent les actionnaires du pouvoir, mais le pouvoir ne comprend ni loyauté ni gratitude. Le pouvoir a également besoin d’outils pour grandir. Il asservit ceux qui l’ont partagé et n’hésite pas à remplacer ou a à éliminer quiconque pour arriver à ses fins.

Finalement, le pouvoir reste entre les mains du bourreau. Le bourreau qui s’expose pour que le pouvoir progresse ; il est sacrifié pour que le pouvoir auquel il a fait allégeance soit justifié. Monsieur le procureur, ce qui arrive à mon père en prison aujourd’hui n’est rien d’autre qu’un meurtre au premier degré, un meurtre lent et progressif. Le pouvoir voulait le condamner à mort ; par peur du scandale, il a choisi à la place une mort lente et progressive. Cette fois-ci, c’est vous que le pouvoir asservit. Vous êtes l’encre qui peut révéler la vérité. Si vous choisissez d’être un instrument du pouvoir, rappelez-vous que votre futur sera sombre. Aujourd’hui, c’est Saharkhiz et ses semblables qui sont punis, demain, ce sera vous qui serez inculpé par le même pouvoir auquel vous avez fait allégeance. Je suis certain que vous aussi avez pris connaissance des inculpés des crimes de la prison de Kahrizak.

Monsieur le procureur, les preuves contre vous sont claires aujourd’hui ; lors de votre inculpation, on soulignera que vous avez ordonné le refus d’un traitement médical alors que vous saviez qu’il en avait terriblement besoin. On soulignera que vous l’avez privé de ce traitement plutôt que de renoncer à votre pouvoir. Je m’étonne que vous ayez dit un jour tenir mon père en haute estime. Est-ce votre définition du respect et de la haute estime que d’être complice de son meurtre ? Quelles que soient sa solidité et son étendue, le pouvoir ne peut assassiner ses critiques, il ne peut les détruire morceau par morceau sans complicité. Ne soyez pas l’instrument par lequel le pouvoir détruit et assassine les autres, car ne pouvoir n’a pas de pitié ; le pouvoir ne comprend pas la loyauté.

Monsieur le procureur, vous devriez peut être tirer des conclusion du destin de Saïd Mortazavi* et de ses semblables. On ne sait jamais ; le jour pourrait venir où votre supérieur vous mordra.**

* : Saïd Mortazavi est un juriste iranien controversé et l’ancien procureur du tribunal révolutionnaire islamique et procureur général de Téhéran ; il est resté à ce poste de 2003 à 2009. On l’a appelé le « boucher de la presse » et le « tortionnaire de Téhéran » et est tenu pour responsable des crimes de la prison de Kahrizak après les élections controversées de 2009.

** : Référence à un incident de mai 2004 survenu lors d’une réunion du conseil de surveillance de la presse ; Issa Saharkhiz représentait les propriétaires et les rédactions de la presse et Gholam Hossein Mohseni Ejehi, un religieux de la ligne dure était à l’époque procureur du tribunal spécial pour le clergé. Saharkhiz objecta aux remarques d’Ejehi disant que c’était l’insulter lui et les intellectuels. Ejehi lui répondit en lui jetant les objets lourds qui étaient à sa portée à la figure puis le mordit. La trace de la morsure était bien visible quand Saharkhiz se présenta devant les journalistes. Il traîna Ejehi en justice pour cet incident, mais le dossier fut transféré au tribunal spécial pour le clergé et le procès n’eut jamais lieu.

Source :  Blog de Mehdi Saharkhiz : http://onlymehdi.posterous.com:37179256

vendredi 24 décembre 2010

Biographie de Habibollah Latifi

Préparée par le Comité des Militants des Droits Humains du Kurdistan et basée sur les informations de la famille et des amis de Monsieur Latifi.

Habibollah Latifi est le septième enfant de Soghra et Abbas Latifi. Il est né le 21 mars 1981 – 1er jour du printemps et le début de l’année iranienne – à Sanandadj. Il passe les sept premières années de sa vie, durant la guerre Iran-Irak au village de Taysar près de Sanandadj.
Il aime le sport et est très bon en football. Il a joué dans plusieurs équipes de foot y compris Sanandadj Shahrdari (équipe municipale). Il a cependant du abandonner le sport avant d’entrer à l’université, l’une des conditions pour pouvoir jouer étant d’être membre de la milice bassidj. Latifi étudie l’ingénierie industrielle. Il aime la nature et la topographie du Kurdistan. Il s’est donc tourné vers l’alpinisme et a escaladé beaucoup des sommets du Kurdistan.

Bien qu’issu d’une famille aisée, il est toujours habillé modestement. C’est un étudiant brillant qui obtient son baccalauréat en 2001 et entre à l’université d’Ilam en 2002 pour y étudier l’ingénierie civile.

Habibollah Latifi s’intéresse beaucoup à ses études, aux discussions et débats sur les problèmes sociaux et politiques en Iran. Il est plus particulièrement intéressé par les problèmes spécifiques du Kurdistan. Avec ses amis, il s’engage dans des activités civiques, culturelles, écologiques et politiques en militant dans des ONGs et en ayant des activités plus politiques. Il a aussi l’honneur de faire partie des associations écologistes Jianeh Vah et Shahou. 

Habibollah Latifi est arrêté un soir de l’automne 2007 rue Adab à Sanandadj. 11 agents du renseignement l’arrêtent alors qu’il sort d’une boutique d’ordinateurs. Il n’a aucun contact avec le mode extérieur pendant 4 mois. Il est à l’isolement et soumis à des tortures vicieuses par les agents du renseignement. Le 9ème jour après son arrestation, il est transféré à l’hôpital de Sanandadj pour une hémorragie rénale. Il y croise, par hasard, un membre de sa famille qui décrit son état comme grave : « Un jeune homme aux yeux gonflés, à la peau grise, aux lèvres déchirées. Il est incapable de se tenir debout. Trois personnes le traînaient pendant que 8 personnes, militaires et civils l’escortaient. » On a découvert plus tard qu’il a failli mourir, frappé à coups de pied, à coups de poing par environ six personnes utilisant des matraques. Pendant quatre semaines, il n’a pu se mouvoir qu’en rampant.

Il a le crâne brisé en trois endroits et les coups de pied répétés lui ont déchiré les lèvres. Il est à noter que Habibollah Latifi a protesté des traitements infligés auprès de Kamyani, le juge en charge de son dossier. Le juge le rencontre dans sa cellule d’isolement pour l’interroger. « Kamyani a nié toute torture et accusé Habibollah Latifi de mensonge.»

Dans le même temps, le responsable régional du renseignement (à l’époque Amdjadi) a une conversation avec Habibollah Latifi par le judas de la porte de sa cellule. Il lui promet de l’aider ainsi que Yasser Goli (l’ami de Habib) à s’évader uniquement si Habib fait des aveux chargeant ses amis et s’il remet un rapport mensuel sur deux personnes (dont il ne mentionne pas les noms). Devant le refus de Habib, Amdjadi le menace de la peine de mort.

Après le calvaire de l’interrogatoire, Habibollah Latifi est transféré dans une autre section de la prison où il peut enfin voir le soleil et sa famille au bout de quatre longs mois. A l’été 2008, lors d’un procès qui ne dure que quelques minutes et hors la présence de sa famille, Habibollah Latifi est jugé coupable d’agissements contre la sécurité nationale et le régime. Le juge Babaï qui préside la cour, cite un verset du coran et certains chapitres du livre de l’ayatollah Khomeiny pour conclure que Habibollah Latifi est un Mohareb (un ennemi combattant Dieu). En conséquence, il est condamné à mort. Habibollah Latifi a nié toutes les accusations.

La cour d’appel confirme le verdict illégal à l’hiver 2009.

Le juge Babaï lui dit : « De toutes façons, vous êtes condamné à mort. Vous devriez endosser la responsabilité des crimes des autres inculpés innocents dont j’ai les dossiers dans les mains, je pourrais ainsi clore leurs instructions. »

Il faut mentionner qu’avant l’exécution d’Ehsan Fattahian et alors que la mère de Habibollah s’était jointe à la grève de la faim des prisonniers pour protester contre les peines de mort (elle a aussi menacé de s’immoler par le feu), Babaï menace Elaheh (la sœur d’Habibollah que avait donné des interviews à des médias étranger) d’emprisonnement et de poursuites légales dures. Auparavant, quand Omid (le frère d’Habib) s’était rendu au tribunal pour y suivre le dossier de son frère, il avait été détenu une demi-journée et battu en public par le responsable de la sécurité du tribunal.

En prison, la bronchite dont Habib souffre depuis son enfance s’aggrave. De plus, il fait une infection de l’estomac et a des problèmes dentaires (causés par l’hygiène déplorable de la prison et la mauvaise qualité de la nourriture servie dans les cellules d’isolement), ce qui ne fait qu’aggraver ses souffrances morales. En dépit des nombreuses requêtes de sa famille et de son avocat, les autorités lui interdissent les soins médicaux. Il ne se rendra à l’hôpital qu’une seule fois pour un examen auditif dont les résultats ont d’ailleurs été perdus.

Massoud Mehreban, l’ancien directeur de la prison centrale de Sanandadj et Mohammad Khosravi (responsable de la prison de Sanandadn) harcèlent et persécutent continuellement Habibollah Latifi en contrôlant toutes ses relations et en le privant des visites de sa famille et de ses contacts téléphoniques.

Une semaine seulement après l’envoi du dossier à la cour suprême, au début du printemps 2009, l’appel est rejeté. Le dossier vient ensuite devant le comité des grâces de la cour suprême. Après 10 mois de secret, son avocat, le docteur Nikbakht est informé que le comité a refusé d’examiner le dossier.

La révélation de cette décision et la déclaration d’Eskandari (responsable de la mise en œuvre des verdicts à Sanandadj) disant qu’il n’existait pas d’obstacle à l’exécution de la peine de mort, la probabilité de l’exécution de Habibollah est plus forte que jamais. 

Il n’y a aucune possibilité de commuer la condamnation à mort de Habibollah. 

Il faut mentionner que la famille Latifi a fait confiance à quelques fonctionnaires du renseignement et de la justice pour lui sauver la vie. Ces individus se targuaient de pouvoir influencer le résultat du procès et ont escroqué la famille mais ils n’ont pas tenu leurs promesses. La famille a essayé de prendre rendez-vous avec les responsables de la justice (actuels et anciens) mais leur demande a été rejetée.

Habibollah Latifi a tenté sans relâche de stopper l’exécution d’Ehsan Fattahian en participant à une grève de la faim. Ces tentatives ont eu pour résultat davantage de pression sur lui de la part des autorités de la prison. Ils ont fouillé et confisqué ses effets personnels et annulé ses droits de visite et de conversations téléphoniques avec sa famille.

En décembre, il est retourné à l’isolement pendant quatre jours pour y être torturé.

De plus, lors de la visite de l’ayatollah Khamenei au Kurdistan, des agents du renseignement se sont rendus au domicile de son père au milieu de la nuit pour intimider la famille. Il en a résulté une attaque cardiaque pour la mère de Habibollah.

La famille de Habibollah demande l’aide des organisations défendant les droits humains pour le sauver de son exécution, maintenant prévue à 6h30 du matin dimanche 26 décembre.

Source : http://is.gd/jmERm

lundi 20 décembre 2010

Crime contre l'Humanité: Lettre de Habibollah Golparipour au guide suprême Khameneï

Habibollah Golparipour, condamné à mort, a décrit les tortures psychologiques et physiques qu’il a subies lors de son emprisonnement au guide suprême iranien. « Si vous n’y prêtez pas attention, je n’aurais d’autre choix que de m’en référer aux organisations internationales défendant les droits humains et à l’ONU.

Au chef de la république islamique,

Je m’appelle Habibollah Golparipour et j’ai été condamné à mort pour agissements contre la sécurité nationale. Durant mon arrestation et les interrogatoires, mes droits ont été piétinés et aucune administration n’a prêté attention à moi ou à mes protestations. Je suis contraint de vous écrire cette lettre car vous êtes le commandant des forces armées iraniennes. Mes droits ont été ignorés et j’ai été accusé par les gardes révolutionnaires de Mahabad et le ministère du renseignement de Sanandadj.
  1. Premièrement, en tant que guide suprême, vous devez savoir ce qui se passe dans les organisations qui dépendent de vous pour prévenir les injustices.
  2. Deuxièmement, en tant que guide moral du pays, vous avez le devoir légal et moral de vous assurer que justice soit rendue aux citoyens iraniens.
  3. Troisièmement, en tant que commandant en chef, vous êtes responsable des organisations qui vous rapportent, y compris les gardes révolutionnaires, le ministère du renseignement et la justice. Vous devez leur demander des explications et, en cas de violations, vous devez les punir pour amender ces organisations.

Vous êtes la seule personne à pouvoir commander et surveiller les gardes révolutionnaires et le ministère du renseignement d’Azerbaïdjan occidental qui ont dépassé les limites de leur pouvoir. Vous êtes la seule personne à pouvoir réduire les injustices dans les organisations gouvernementales.

Maintenant que j’ai expliqué pourquoi je vous ai écrit, je vais expliquer pourquoi , selon la constitution de la république islamique et le code judiciaire, on m’a fait du tort. Je vais commencer par expliquer les circonstances de mon arrestation et de mes interrogatoires durant les cinq premiers mois de ma détention par les gardes révolutionnaires et le ministre du renseignement. Je m’appelle Habibollah Golparipour. Je suis né à Mahabad et j’ai été arrêté par les gardes révolutionnaires de Mahabad sous l’inculpation d’agissements contre la sécurité nationales. Je suis restée en garde à vue pendant cinq mois, gardé par l’IRGC et le ministre du renseignement. Pendant ces cinq mois, j’ai été torturé physiquement et psychologiquement :
  • J’ai eu la main droite cassée par les gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai eu la jambe droite cassée par les gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai été battu plusieurs heures par jour quotidiennement par les gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai été pendu par les mains et les pieds pendant plusieurs heures et même une fois pendant deux jours par les gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai reçu des chocs électriques sur le corps, y compris les parties génitales de la part des gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai eu la peau des mains et des pieds crevassée en raison de flagellations et de chocs électriques administrés par les gardes révolutionnaires de Mahabad qui m’interrogeaient
  • J’ai reçu des coups de barres de fer pendant une semaine au ministère du renseignement.
  • J’ai été contraint d’assister à la torture d’autres prisonniers au ministère du renseignement pour me casser le moral et exercer des pressions psychologiques.
  • Les membres de ma famille ont été arrêtés, ils ont été menacés pour me faire avouer des mensonges au ministère du renseignement de Sanandadj.
  • J’ai été menacé de mort plusieurs fois par ceux qui m’interrogeaient au ministère du renseignement.
  • J’ai du subir des volumes sonores élevés diffusés par les haut parleurs de la prison et des pressions psychologiques de la part de ceux qui m’interrogeaient au ministère du renseignement de Sanandadj. 
  • J’ai subi le langage vulgaire des gardes de la prison du ministère du renseignement de Sanandadj.
  • Pendant mon transfert d’Oroumieh au ministère du renseignement de Sanandadj, j’ai été battu par les gardes révolutionnaires de Mahabad.
  • Lors d’une audience de cinq minutes au tribunal révolutionnaire de Mahabad, Mr. Sheiklou n’a fait que me demander mon nom et mon prénom puis a pris mes empreintes digitales ; voilà toute l’audience.
  • Pendant l’audience à la première chambre du tribunal révolutionnaire, le juge Khodadai m’a demandé mon nom puis immédiatement après pourquoi je n’avais pas coopéré avec les agents. Il m’a dit : « S’il existait une peine plus lourde que l’exécution, je vous y condamnerais. Je vous passerai en personne le nœud coulant autour du cou, c’est sûr. » ce qui clôt l’audience.
  • Lors de la seule audience, le juge a lu la plaidoirie de mon avocat ce qui a clôt la procédures judiciaire. C’était un procès mis en scène et il n’a duré que quelques minutes. La semaine suivante, j’ai été emmené au tribunal révolutionnaire de Mahabad et un inconnu m’a lu quelque chose en me disant que c’était le verdict. Je ne sais toujours pas quel rôle légal jouait cette personne.
Voici le contenu du texte : « Vous avez été condamné à mort pour agissements contre la sécurité nationale. » Mon avocat a fait appel mais au bout de trois mois, le verdict a été confirmé par une chambre de la cour suprême. Il est étonnant de noter que lors de mon séjour au ministère du renseignement de Sanandadj, j’ai été accusé du même crime et libéré sous une caution de 10.000 USD. Je pense que l’Iran est le seul pays au monde ou un mis en examen est interrogé pour le même crime dans deux villes différentes mais est libéré sous caution dans une ville (Sanandadj) et condamné à mort dans l’autre (Mahabad). Il s’agit là de la huitième merveille du monde ! Ou peut-être devrions-nous louer le ministère du renseignement et de la justice pour leur dur travail.

Je vais maintenant expliquer pourquoi ce verdict est contraire à la constitution et au code pénal du pays :
  • « Nul ne peut être arrêté en dehors des cas précisé par la loi. Si quelqu’un est arrêté, il doit immédiatement être informé des charges pesant contre lui par écrit et le dossier doit être envoyé aux autorités judiciaires dans les 24 heures. Si cet article est violé, les responsables doivent être poursuivis en justice. » Article 32 de la constitution de la république islamique.
  • « Chacun est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée. De par la loi, personne n’est coupable à moins que le crime ne soit prouvé au tribunal. » Article 38 de la constitution de la république islamique d’Iran. Il est intéressant de noter que le dernier paragraphe stipule que la culpabilité doit être prouvée par un procès juste.

Je ne sais si je dois dire heureusement ou malheureusement, mais ma culpabilité n’a pas été prouvée au tribunal pas plus que le fait que j’aurais pris les armes contre le régime. Pourquoi ai-je été condamné à mort et catégorisé comme « ennemi de Dieu [Mohareb] ?

Depuis le jour de mon arrestation par les gardes révolutionnaires de Mahabad et pendant mon transfert à la prison Al-Mehdi, les gardes révolutionnaires d’Oroumieh, le ministère du renseignement de Sanandadj et le ministère du renseignement d’Oroumieh m’ont torturé physiquement et psychologiquement, ce qui contredit l’article 38 de la constitution.

Source: http://persian2english.com/?p=17838

dimanche 19 décembre 2010

La famille de Mohammad Nourizad écrit au guide suprême

Au nom du Dieu aimant et compatissant,

Au guide suprême de la république islamique d’Iran,

Nous vous écrivons aujourd’hui parce que, bien qu’ayant épuisé toutes les voies et procédures légales en ce qui concerne l’arrestation et la détention de Mohammad Nourizad, nous sommes blessés au-delà de ce que nous pouvons exprimer et nos questions sont restées sans réponse. Nous aurions voulu nous adresser à vous en vous appelant « père » mais en raison de la situation difficile que nous avons subi et continuons de subir, nous venons à vous comme des citoyens ordinaires, espérant trouver quelque soulagement dans notre douleur infinie.

Monsieur Khamenei, vous souvenez-vous d’une jeune fille aux mains tremblantes qui vous aborda il y a si longtemps au milieu d’une foule qui vous regardait les yeux enamourés ? Elle vous a dit : « Monsieur, je ne sais comment m’adresser à vous. Certains vous appellent mon imam Ali, d’autres Seyed, Moghtada ou guide suprême. Comment dois-je vous appeler ? » Vous avez répondu : « Appelez moi Khamenei ». La jeune fille a dit : « Monsieur Khamenei, je suis ici pour vous critiquer mais je voudrais que vous lisiez cette lettre vous-même plutôt que de la donner aux deux hommes qui vous accompagnent, parce qu’ils ne veulent pas que l’on vous critique. » Vous l’avez regardée avec aménité, avez pris la lettre pliée de sa main et l’avez placée sous votre manteau. Vous êtes parti sans savoir ce que les agents de sécurité et les frères présents avaient fait à cette jeune fille. Elle tremblait et pleurait pendant son interrogatoire, mais au fond de son cœur elle était heureuse parce que Monsieur Khamenei avait dit qu’il lirait sa lettre.

Monsieur Khamenei, voilà ce que la jeune fille avait écrit dans sa lettre : « Le jour des manifestations de Qods, j’ai regardé votre discours sur la télévision nationale. Je me souviens que vous avez parlé de l’imam Ali, de ceux qui ont connu de longues périodes de culte, ceux qui, au sommet du pouvoir et dans les périodes amères d’isolement n’ont jamais cessé d’accueillir les orphelins et n’ont jamais brisé le cœur de personne. Je me souviens qu’un homme s’est levé. Il semblait vouloir vous donner une lettre et cependant, vous l’avez amèrement ignoré devant des milliers de gens. Que Dieu me pardonne si je vous insulte de quelque manière que ce soit. Mon intention n’est pas de vous insulter mais plutôt de vous poser une question. Ce n’était peut-être pas la situation idéale pour que cette personne vous approche, mais il ressentira toujours le fait d’avoir été exclus et ignoré par le guide suprême et le gouvernement islamique. La seule erreur de cet homme était le choix de l’heure et une voix forte. Excusez-moi s’il vous plait de vous dire ceci, mais vous avez n’avez pas été à la hauteur de votre rôle de gardien de la loi islamique alors que vous parliez de l’imam Ali. » La jeune fille disait ensuite, à la fin de sa lettre : « Je ne vous considère ps comme le Mehdi, le dernier imam. Même si ma lettre est adressée qu bureau du guide suprême, il n’y a aucun moyen de s’assurer que les lettres vous arrivent réellement… »

Monsieur Khamenei, nous comprenons que vous recevez beaucoup de lettres. Nous savons que vous recevez beaucoup de plaintes, de pleurs et de plaidoiries par le courrier, mais très peu ont vraiment réussi à recevoir une réponse à leurs lettres. Par cet acte courageux, cette jeune fille est rentrée dans l’histoire. Elle a présenté une critique simple, directe et osée a reçu une réponse, étrangement. Voici votre réponse : « Chère jeune fille, je vous remercie pour votre note et j’espère que Dieu nous pardonnera tous nos nombreuses erreurs, petites ou grandes. Je ne peux répondre à ce que vous m’avez rappelé dans votre lettre. De temps en temps, à cause d’un ton amer, les orateurs sont moins conscients que ceux qui les écoutent parler. Dans cette affaire, nous devons tous demander au Tout Puissant d’amender celui qui a prononcé ces paroles et si possible de lui indiquer la bonne direction. Je demande donc également à Dieu votre bonheur et votre succès. »

Monsieur Khamenei, cette jeune fille ne peut plus s’adresser à vous fièrement pour vous dire : « Monsieur Khamenei, je voudrais vous critiquer ». Voilà un an que Mohammad Nourizad, son père, est incarcéré pour vous avoir critiqué. Sa famille a été privée de son droit de le voir et de l’entendre. Les honorables et estimés agents de sécurité ont traité sa femme et ses enfants avec tant de grâce et de gentillesse, ne faisant montre d’aucun respect pour les mots qu’ils exprimaient dans leurs nombreuses lettres décrivant leur situation difficile.

Monsieur Khamenei, on nous a dit que vous avez passé beaucoup de temps en prison, que vous aussi vous avez frissonné dans une cellule glaciale et pleuré d’être séparé de votre famille. Peut-être y avez-vous entendu parler de grève de la faim et de la soif. Mohammad Nourizad est en grève de la faim et de la soif depuis plus d’une semaine. Il n’a rien mangé ou bu depuis une semaine. Comme tout autre famille dans un tel cauchemar, nous avons fait tout ce que nous avons pu pour nous informer de son état. Nous avons écrit aux autorités judiciaires et rendu visite aux sommités religieuses dans l’espoir que quelqu’un nous donne la possibilité d’entendre sa voix et nous soulage de nos peines et soucis infinis.

Monsieur Khamenei, les sommités religieuses nous ont demandé de la patience. A midi, au jour de l’Ashoura, la lèvre sèche et le cœur brisé, nous nous sommes assis devant la prison d’Evine ; à la demande des agents de sécurité, nous avons prié en silence en ce jour sacré de l’Ashoura. Soudain, surgis de nulle part, nos honorables frères en civil sont apparus, ont interrompu nos prières, arraché nos hidjabs et commencé à nous battre. Dieu nous est témoin de ce qu’ils nous ont fait et de ce qui nous est arrivé à midi au jour de l’Ashoura ! L’image de notre mère, traînée sur le sol dans la rue alors qu’elle murmurait « Salut à toi Zeynab » persiste dans nos esprits.

Monsieur Khamenei, notre mère se trouve en soins intensifs en raison de ces agissements haineux et couards et notre famille n’a plus maintenant plus ni mère ni père, a passé la nuit de deuil de l’Ashoura en pleurs, nous consolant les uns les autres et soignant nos blessures.

Monsieur Khamenei, nous aurions souhaité que, lorsqu’ils battaient et arrêtaient l’épouse et les enfants de Mohammad Nourizad, lorsqu’ils les interrogeaient et finissaient par les relâcher, ils nous donnent au moins des informations sur sa situation ou, à tout le moins, qu’ils nous indiquent à qui nous adresser pour obtenir des réponses à nos questions.

Monsieur Khamenei, nous ne nous appellerons pas « père » c’est ainsi que nous nous adressons à notre propre père. Avec votre permission, nous vous appellerons par votre nom et vous adresserons une mère au cœur brisé, un père âgé et qui a travaillé dure toute sa vie, un frère ancien combattant, une épouse blessée et en mauvaise santé et des enfants qui ne font que se poser des questions. Ils ignorent toujours à qui s’adresser et qui est responsable des blessures et des meurtrissures de leurs corps et de leurs âmes.

Nous demandons refuge au Dieu de la liberté

Famille Nourizad

Samedi 18 décembre 2010

Source: http://www.kaleme.com/1389/09/27/klm-41257/