samedi 26 mars 2011

Semaine 12 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • L’étudiant Kiarash Kamrani transféré à l’isolement dimanche soir.
  • Des centaines de survivants du massacre de Gohardasht transférés à l’isolement à Radjaï Shahr samedi.
B- Arrestations/Incarcérations
  • Ali Divsalar, militant bahaï des droits des enfants, arrêté lundi à Kerman
  • Sarah Haj Ebrahimi, militante bahaïe des droits des enfants, arrêtée lundi à Kerman.
  • Behrouz Samad Beigi, convoqué le 15 Mars, n’est pas réapparu depuis.
  • Rahim Rostami, jeune kurde expulsé de Norvège se retrouve à Evine en danger de mort.
  • 2 membres de la famille d’Ali Sarémi, prisonnier exécuté, arrêtés mercredi de la semaine dernière et torturés ; Hamid Sarémi est toujours en détention le mardi suivant.
  • 10 nouveaux chrétiens kurdes arrêtés jeudi dernier à Kermanshah.
  • Des familles de prisonniers politiques arrêtées près des bureaux de l’ONU dimanche.
  • 2 vendeurs en librairie arrêtés lundi pour avoir vendu des livres bahaïs à Kermanshah.
  • Plusieurs syndicalistes détenus à Sanandaj à la veille du nouvel an.
  • Il y a actuellement 79 bahaïs dans les prisons iraniennes.

C- Libérations
  • Farid Taheri libéré sous caution jeudi.
  • Ebrahim Yazdi démissionne de son poste de dirigeant du Mouvement de la Liberté ; en échange, il est libéré sous caution. Rappel, il a 80 ans.
  • Ont bénéficié d’une libération sous caution à l’occasion du Norouz : 
    • Arash Alaei
    • Mohsen Aminzadeh
    • Fayzollah Arabsorkhi
    • Babak Dashab
    • Mehdi Eghbal
    • Zahra Jabbari
    • Ali Jamali 3 jours de liberté contre USD400.000 de caution
    • Parvin Javadzadeh
    • Hamzeh Karami
    • Mohsen Mirdamadi
    • Mohammad Reza Mogheiseh
    • Mohamad Oliyaifard
    • Hoda Saber
    • Farid Taheri

D-Autres Nouvelles 
  • L’exécution du Kurde Shirkou Moarefi serait fixée au 1er mai 2011.
  • La prison de Radjaï Shahr opère actuellement à 3.5 fois sa capacité.
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • La cour d’appel confirme le verdict de 20 ans de prison pour les 7 dirigeants Bahaïs emprisonnés : Fariba Kamalabadi, Mahvash Sabet, Jamaledin Khanjani, Afif Naimi, Saeid Rezaei, Behrooz Tabakoli & Vahid Tizfam
  • Les boutiquiers kurdes qui avaient fermé boutique pendant les manifestations convoqués au tribunal.
L’économie de l’Iran
  • Le budget de l’art de la culture et du tourisme en baisse de 8%.
  • 100 trafiquants arrêtés dimanche au Golestan
  • Tous les employés bahaïs d'Achilandour sont licenciés.
  • Les réserves d’or iraniennes sont équivalentes à celles de la Grande-Bretagne et il continue d’en acheter.
  • 4 usines alimentaires ferment à Salmas.
  • Les banques libyennes ont blanchi de l’argent iranien.
Les manifestations
  • Un autre martyr du 14 février : Amir Tehrantchi .
  • Grève à la raffinerie de Tabriz et à l’usine de pneus Kian.
L’Iran à l’étranger
  • Ebrahim Mehtari, un réfugié politique à torturé et violé pendant son séjour en prison poignardé à Paris samedi.
  • Les milices pro gouvernementales attaquent le consulat saoudien à Mashhad à coups de pierres.
  • La Turquie arraisonne dimanche un second avion iranien soupçonné de transporter des armes vers la Syrie.
  • Un diplomate iranien expulsé de Bahrein dimanche.
  • Le message de Norouz de Barak Obama est totalement en faveur du peuple d’Iran ; il mentionne les noms de certains prisonniers politiques, cite Simin Behbahani et ne mentionne pas le gouvernement. http://is.gd/lENc9M
  • L’IRGC envoyée en Syrie pour réprimer les manifestations.
  • Rahil, site Web iranien, recrute des kamikazes pour le djihad à Bahrein.
  • Le Parlement Canadien demande à son gouvernement d’agir pour les droits de l’homme en Iran.
  • Les sanctions individuelles motivées par les droits humains prennent effet la semaine prochaine ; voici la liste des cibles : http://bit.ly/fa6zvr 
  • Le conseil  des droits de l’homme des nations unies adopte par 22 voix pour, 7 voix contre et 14 abstentions, la nomination un rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran.
La politique en Iran
  • Des membres des partis de la Participation et des combattants de la révolution islamique convoqués à Evine pour leurs déclarations de la semaine dernière.
Nouvelles en vrac
  • Les forces de sécurité interdisent l’entrée du cimetière de Khavaran.
  • A Nowsoud près de Paveh, la police tue une personne et en blesse trois autres.
  • Attaque informatique sans précédent venant d’Iran, Google, Yahoo, etc… touchés
  • Le père du martyr Sané Jaleh refuse USD75.000 pour prétendre que son fils aurait été bassidj.
  • Un agent de sécurité tué à Sanandaj jeudi soir.
Sur le blog cette semaine

mercredi 23 mars 2011

Interview de la mère de Madjid Tavakoli par Jaras – 17 Mars 2010


Madame Tavakoli quand avez-vous eu des nouvelle de votre fils pour la dernière fois ? 

Je n’ai aucune nouvelle de mon fils depuis janvier dernier. Il n’a même pas eu le droit d’appeler. Son père et moi sommes malades. Le voyage vers la prison de Radjaï Shahr est long et nous ne pouvons pas aller le voir. Nous n’avons aucune nouvelle de son état physique et psychologique depuis septembre, quand son frère lui a rendu visite.

Les autorités savent-elles que vous et votre mari êtes malades ?

Oui, elles savent que nous sommes malades et incapables d’effectuer un voyage de dix-sept heures.

Les autorités vous ont-elles expliqué la raison de l’interdiction des conversations téléphoniques ou du refus de permission ?

Mi-janvier, on nous a expliqué que Madjid n’avait plus accès au téléphone. J’en suis très affligée. J’ai contacté la prison plusieurs fois mais on m’a dit que les téléphones étaient débranchés et que personne ne répondait. Je les ai suppliés plusieurs fois et je leur ai expliqué que notre état physique ne nous permettait pas de voyager. Je leur ai demandé qu’au moins je puisse entendre la voix de mon fils, ne serait-ce que quelques minutes. Mais on a refusé de répondre à une mère inquiète et au cœur lourd. Que dire ? Je suis une mère et je me languis de voir mon fils.

Avez-vous bon espoir d’avoir votre fils à vos côtés pour le nouvel an persan (Norouz) ?


Nous espérons mieux qu’une permission pour notre fils. Nous attendons sa libération totale. Mais s’il n’est pas libéré, qu’on lui donne au moins une permission pour passer Norouz en famille.

En tant que mère privée de la vue de son fils et du son de sa voix depuis des mois, que diriez-vous aux autorités judiciaires ?

Pour des parents malades privés de la vue de leur fils depuis 16 mois, demander qu’on lui accorde un permission n’est pas trop. Nous ne sommes pas seuls dans cette demande. Toutes les familles des prisonniers politiques aimeraient voir ceux qu’ils aiment en famille pour Norouz. J’espère qu’ils seront tous libérés pour mettre fin à cette situation difficile. J’espère qu’ils libèrent nos cœurs de cette tristesse. Si l’un des responsables entend ma voix, comme le père de Madjid et moi sommes malades, je lui demande d’au moins lui permettre et nous rendre visite à la maison. C’est un droit pour les prisonniers politiques et leurs familles. Je voudrais pouvoir expliquer la souffrance de mon cœur pour que l’on comprenne ce que nous traversons. Je pleure jour et nuit. Madjid me manque terriblement. Norouz approche. Tout le monde est heureux et satisfait. Mais d’un autre côté, notre maison est pleine de tristesse, de nostalgie et de souci. L’année dernière non plus, Madjid ‘était pas avec nous. Nous ne nous sommes pas occupés de préparer les Haft Sin ni de fêter le nouvel an. Je me contentais de fixer la photo de Madjid et de pleurer. Je suis restée près du téléphone dans l’espoir d’entendre la voix de Madjid mais le téléphone n’a pas sonné et je n’ai pas eu l’occasion d’entendre la voix de mon fils. Vous ne pouvez pas imager combien il est difficile d’attendre, surtout pour une mère dont les yeux sont fixés sur la porte et dont les oreilles attendent la sonnerie du téléphone. Les jours et les nuits s’écoulent et nous continuons d’attendre. Je demande à quiconque entend mes paroles de faire un acte de compassion et de permettre à Madjid de rendre visite à ses père et mère malades. Je demande à Dieu d’accorder le bonheur aux familles des prisonniers politiques ainsi qu’à ceux qu’ils aiment et qui sont détenus.

Nous vous remercions de nous avoir accordé la possibilité de vous parler et espérons le jour où tous les détenus que nous aimons seront libres.

Source: Jaras http://www.rahesabz.net/story/34069/

mardi 22 mars 2011

La marche en terrain miné - Hoshang Asadi – 19 mars 2011


Conférence annuelle de la société internationale pour les droits humains – Bonn 

Mesdames et Messieurs,

Il n’est pas difficile d’être écrivain en république islamique d’Iran. Cela s’apparente simplement à la marche dans un champ de mines ; en un sens, il est beaucoup plus facile de marcher sur une mine et d’en mourir.

Cela peut vous sembler exagéré ; alors je vous présenterai deux épisodes extraits de mon livre, relatant mon expérience personnelle d’écrivain, pour vous expliquer la situation.

« J’étais jeune et amoureux de la liberté. J’aimais mon pays et la littérature. Je rêvais de changer le monde. Je croyais qu’un jour, l’amour dirigerait la vie. J’ai pris part à la révolution de 1979, rêvant du triomphe de la liberté, du pain pour tous et du despotisme relégué au musée.
Mais je me suis soudain retrouvé en enfer. Pendant trois mois, le seul contact physique, je l’ai eu avec celui qui m’interrogeaus. Son idéologie de haine provenait de ses croyances religieuses ; ses instruments étaient le fouet et les menottes. 

J’avais les yeux bandés, j’étais sans défense comme une biche prise au piège par son « frère ». En république islamique d’Iran, « frère » est le titre commun à tous les croyants. Et tous ceux qui m’interrogeaient étaient des « frères » qui n’avaient que des pseudonymes. Ma vie était entre leurs mains, surtout entre celles de celui que tous appelaient « frère Hamid ». Je ne pouvais rien faire ou obtenir sans sa permission, y compris manger, dormir, me réveiller, etc… Je ne pouvais même pas aller aux toilettes sans sa permission. Il se considérait comme ayant tous les droits, défendait le régime « sacré » et me considérait comme un traître, un espion immoral. C’était l’image de Dieu tandis que j’étais Satan. Je devais « avouer » tout ce à quoi il pouvait penser. Ce que j’ai fait. Chaque fois que je perdais conscience sous la torture, pendant les nuits et les jours où j’étais suspendu au plafond, un bras tourné dans le dos. Je n’avais pas le droit de dormir, j’ai même été obligé de manger mes excréments. Et finalement, j’ai « avoué ».

Le jeune écrivain s’était métamorphosé en la personne la plus haïssable. Il me fallait marcher et aboyer comme un chien. »

Celui qui a écrit ces paragraphes et maintenant devant vous et vous parle. Ces phrases venaient de mon livre « Lettres à mes Tortionnaires ». Dans cette situation, j’ai fait trois tentatives de suicide. Mais ils m’ont sauvé à chaque fois pour me soumettre à davantage de torture.

D’après les aveux qu’ils m’ont extorqués sous la torture, j’étais à la fois un espion pour le MI6 et l’Union Soviétique. Pendant mon procès qui a duré six minutes, le juge, un religieux, m’a traité de salaud et a requis mon exécution. Alors, j’ai été condamné à 15 ans de prison.

A l’été 1988, j’ai eu droit à un second procès, qui cette fois n’a duré qu’une minute, par un tribunal mis en place sur ordre de l’ayatollah Khomeiny et qui a prononcé des peines de mort pour des milliers de prisonniers. Ceux qui y siégeaient détiennent aujourd’hui les positions clés dans l’appareil judiciaire ou politique de la république islamique 

Durant ces procès, les juges ne posaient que trois questions simples :
  • Persistez-vous dans vos croyances du passé ?
  • Acceptez-vous la république islamique ?
  • Priez-vous et obéissez-vous à l’ayatollah Khomeiny ?

J’ai menti pour continuer à vivre. Ce n’est pas simple. J’ai survécu et fini par rentrer à la maison au bout de six ans de prison. Ensuite, je suis resté sous surveillance pendant des années. Je devais rapporter le plus infime détail de ma vie aux autorités lors d’interrogatoires hebdomadaires au début, puis mensuels. Puis, un jour, ils nous ont dit, à mon épouse et à moi :
  •  Vous êtes des étrangers ici ; soit vous partez, soit on s’occupe de vous.

Le voyou a prononcé ces mots en brandissant le poing dans notre direction. Voilà maintenant sept ans que je suis parti. Malheureusement, la situation en Iran est bien plus mauvaise et terrifiante que lorsque j’y vivais. Aujourd’hui, les dirigeants de cette république de voyous ne parlent que torture, prison et mort.

Mesdames et Messieurs,

Malgré tout cela, je me dois de vous dire que la marche en terrain miné pour les écrivains est beaucoup plus ancienne que la république islamique. Si l’on isole le dernier siècle de la longue histoire iranienne qui coïncide avec l’avènement de la modernité dans le pays, nous voyons beaucoup d’artistes qui ont passé leurs vies entre prison et torture avant de mourir.

Bozorg Alavi, l’un des premiers romanciers iraniens, a vécu presque la moitié de sa vie en exil, ici, en Allemagne avant de mourir. De l’autre côté de la frontière, Mohammad Ali Djamalzadeh, le premier à avoir écrit des nouvelles, a subi le même sort. Paris, où je vis actuellement, est le lieu de sépulture de Sadegh Hedayat, le plus grand écrivain iranien du vingtième siècle. Il s’y est suicidé à cause de ce qui se passait dans sa patrie. Sa tombe est proche de celle de Gholam Hossein Saedi, l’un des trois plus grands dramaturges iranien.

Tous ces écrivains majeurs, et certains moins importants comme moi, ont été les victimes du despotisme. Ce que ces écrivains ont du affronter en Iran, encore plus que les problèmes émanant du gouvernement, prennent racine dans le despotisme et la dictature qui envahit le pays comme un cancer en phase terminale. De mon point de vue, la racine de cette tumeur cancéreuse réside dans l’interprétation de la religion présentée par les religieux chiites. C’est ce point de vue qui a empêché la première révolution pour la liberté en Iran, au début du vingtième siècle d’être un succès. Puis, un siècle plus tard, on a volé la révolution du peuple iranien et on a établi la république islamique.

Tandis que je vous parle aujourd’hui, la part moderne de la société iranienne se bat âprement contre le despotisme religieux. Malheureusement, nous sommes cruellement seuls dans cette lutte. Le monde libre, dont Bonn est l’une des grandes villes, n’a toujours pas compris l’importance de la bataille pour la liberté en Iran. Il n’a toujours pas compris que les talibans chiites sont beaucoup plus dangereux pour le monde entier que le fascisme ou le stalinisme. En tant qu’écrivain iranien, je ne peux cacher la profondeur de mon chagrin quand des sociétés comme Siemens-Nokia fournissent à la république islamique les outils pour opprimer la liberté en Iran.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre patience à mon endroit. J’espère que les rassemblements de ce type aideront à faire comprendre que le problème clé en Iran, ce sont les droits humains et pas le nucléaire. L’Iran ne produira plus d’armes nucléaires quand les écrivains ne seront plus forcés de traverser des champs de mines.

Source: http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/archive/2011/march/19/article/walking-through-a-minefield.html

lundi 21 mars 2011

365 jours de répression et de résistance - Fereshteh Ghazi – 20 mars 2011


L’ancien premier ministre iranien Mir-Hossein Moussavi a dénommé l’année iranienne 1389 (qui vient de s’achever le 20 mars 2011) l’année de « la résistance et de la persévérance pour les exigences justes et légales de la nation iranienne » ; ce fut en fait une année de répression brutale et de résistance du peuple. Les dirigeants du Mouvement Vert, qui avaient commencé l’année en soulignant des exigences du peuple, l’ont finie en prison.

L’année avait commencé par le message de ces dirigeants mais s’est achevée par celui de leurs enfants.

Moussavi et son épouse Zahra Rahnavard avait prévu que 1389 serait une année à problèmes et l’avait acceptée comme telle tandis que Mehdi Karroubi, un autre dirigeant du Mouvement Vert ne la considérait pas comme bonne et avait annoncé : « Nous nous opposons à un régime qui est aussi petit qu’un bateau. »

Il y a environ 365 jours, ces dirigeants proclamaient qu’abandonner les exigences du peuple serait trahir sa cause, l’Islam et le sang des martyrs et avaient averti : « Nous devons pas, par peur, refuser les exigences du peuple. »

Ils ont tenu bon et 1389 s’est révélé l’année où ils ont fermement soutenu les manifestations populaires qui avaient commencé par protester contre les élections présidentielles nulles de juin 2009 ; sous la répression du régime, elles ont visé le dirigeant de la république islamique et exigé le « départ du dictateur ». Alors, 1389 s’est terminé par l’envoi de messages des enfants de Moussavi et Karroubi, rappelant au peuple et à ceux qui les soutiennent que leurs parents avaient été aux côtés du peuple durant cette année, même après leurs arrestations.

Même si cette année a commencé par des arrestations en masse de militants politiques, des médias, ou civiques, elle a été émaillée d’exécutions, d’interrogatoires horribles durant lesquels ceux qui interrogeaient énonçaient des peine de prison, jouant le rôle de juges.

L’année a commencé par la peine de mort pour cinq membres d’une même famille. La peine de mort de Motahereh Bahrami, Reyhaneh Hadj Ebrahimi et Hadi Ghaemi a été réduite à 19 ans de prison en exil à la prison Radjaï Shahr de Karadj, mais la peine de mort de deux autres membres de cette famille, Ahmad et Mohsen Daneshpour Moghadam a été confirmée. Ce père et son fils, de même qu’ Abdol-Réza Ghanbari, un enseignant arrêté, risquent toujours d’être exécutés.

En Ordibehesht, le deuxième mois de 1389, 5 prisonniers politiques ont été exécutés secrètement, ce qui a choqué l’Iran et le monde quand Farzad Kamangar, un instituteur kurde, Shirin Alam Houi, Ali Heydarian, Farhad Vakili et Mehdi Eslamian nous ont quittés. Ce fut le début d’autres exécutions secrètes. Les parents et les membres de la famille de ces prisonniers n’avaient pas le droit d’organiser des cérémonies de deuil ou de souvenir et les corps ne leur étaient pas rendus. Certains membres de ces familles ont même été arrêtés.

Djafar Kazémi, Mohammad Hadj Aghayari, Hossein Khazri et Zahra Bahrami ont également été secrètement exécutés, leurs familles ne les ont pas vus ; elles n’ont même pas vu leurs corps après leurs disparitions et leurs exécutions. Selon son épouse, Saïd Malekpour de même que Hamid Ghassemishal risquent d’être exécutés. Leur peine de mort a été une fois suspendue.

Zeinab Djalalian, Habibollah Golparipour, Zonyar et Loghman Moradi, Habibollah Latifi, Shirkou Moarefi et d’autres prisonniers politiques ont été condamnés à mort et attendent. La peine de mort de Habibollah Latifi et Shirkou Moarefi a été suspendue une fois auparavant, mais on ne peut savoir si cela se reproduira.

Mais les prisonniers politiques n’ont pas été les seuls à être exécutés secrètement l’année dernière. Beaucoup de prisonniers de droit commun, en particulier à Mashhad ont également été exécutés en secret.

Comme les années précédentes, en 1389 « les agissements contre la sécurité nationale, l’espionnage, la lutte contre Dieu, la propagande contre le régime, la manipulation de l’opinion publique, la publication de mensonges, la création de suspicion, la fraude aux élections, le trouble à l’ordre public par le chaos, » etc… ont été les accusations portées contre la plupart des prisonniers condamnés à de lourdes peines.

En 1389, le personnel des ambassades étrangères, les journalistes, les militants des droits civiques, les juges, les militants de médias, dont certaines personnalités de premier plan au sein du régime et même certains fondateurs de la république islamique ont été arrêtés et certains comme Mostafa Tadjzadeh et son épouse Fakhrolsadat Mohtashamipour sont toujours en détention.

La plupart de ces prisonniers sont encore privés de leurs droits de prisonniers : interdiction des visites, des appels téléphoniques, etc… Mais leurs lettres et leurs messages, quand ils ont pu sortir des murs de la prison, ont confirmé leur persévérance et leur résistance contre la cruauté carcérale.

Certains comme Tadjzadeh, Mohammad Nourizadeh, Madjid Tavakoli, Bahareh Hedayat, Issa Saharkhiz, ont écrit des lettres ouvertes expliquant ce qui se passait derrière les barreaux.

Les verdicts les plus cruels ont peut-être été prononcés à l’encontre de Djaafar Panahi, Nasrine Sotoudeh, Jila Bani Yaghoub, Ahmadi Zeidabadi, Emad Bahavar, Hossein Ronaghi Maleki et Hossein Derakhshan, ces deux derniers condamnés respectivement à 15 et 19 ans de prison.

Cette année on a de nouveau utilisé « les maisons de sécurité », qui sont en fait des centres secrets de détention, à l’encontre des militants politiques.

En 1389, les officiels du régime avaient même peur des pierres tombales de ceux qu’ils avaient exécuté ; ils n’annonçaient donc plus l’endroit de la sépulture de beaucoup d’exécutés aux membres de leurs familles.

Ces atrocités étaient tellement flagrantes qu’on a fermé la prison de Kahrizak. Ce fut le lieu de meurtres brutaux, de viol et de torture de prisonniers.

Même les mères des prisonniers n’ont pas été à l’abri des arrestations et des incarcérations. Les mères de Saïd Zeynali et Hessam Tarmessi ont été arrêtées en cherchant à s’enquérir du sort de leurs enfants emprisonnés. Ces deux mères ont fini par être relâchées sous caution mais Hakimeh Shokri et Néda Mostaghimi, deux autres mères, ont été arrêtées et accusées d’espionnage et d’agissements contre la sécurité nationale.

Ce fut aussi l’année ou le peuple d’Iran est sorti dans la rue pour traiter le dirigeant de la république islamique de dictateur et pour annoncer que lui aussi subirait le même sort que Mubarak en Egypte et Ben Ali en Tunisie.

Source: http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2011/march/20/article/365-days-of-suppression-and-resistance.html

dimanche 20 mars 2011

Interview d'Amin Ahmadian, époux de Bahareh Hedayat, avec Kalameh


Samedi 19 mars 2011 – Bahareh Hedayat a été porte-parole de l’organisation estudiantine Daftar-e Tahkim-e Vahdat ; c’est une féministe arrêtée à 5 reprises ; elle passera sa troisième nouvelle année persane, Norooz, derrière les barreaux. Hedayat a été condamnée à 9 ans et demi de prison pour propagande contre le régime, insultes au guide suprême, insultes au président, collusion, rassemblement et agissements contre la sécurité nationale du pays.

Voici l’interview d’Amin Ahmadian, militant politique, membre de l’association islamique des anciens étudiants avec Kalameh ; il a enfin pu rencontrer son épouse Bahareh Hedayat au bout de 320 jours.

On rapporte que vous avez enfin pu rencontrer votre épouse, Bahareh Hedayat. L’avez-vous rencontré directement ?

Oui. Jeudi après-midi, le bureau des admissions du tribunal d’Evine m’a contacté. Ils m’ont demandé de me rendre immédiatement à leur bureau. A mon arrivée, Bahareh était assise dans le bureau du procureur. Après quelques mots avec le substitut, nous avons pu nous rencontrer quelques minutes en leur présence.

Deux jours avant cette rencontre, vous deviez avoir une visite en cabine mais on vous a informé qu’elle était interdite de visites. A votre avis, pourquoi ont-ils subitement décidé de vous accorder une visite directe jeudi ?

Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. C’était très inattendu. Les visites au bloc des femmes d’Evine ont lieu le mardi. Comme d’habitude, mardi, nous nous sommes rendu au bloc des femmes d’Evine où mon épouse et sa codétenue Mahdieh Golrou sont détenues. On nous a dit qu’elles étaient toutes deux interdites de visite. Mais mercredi soir, on a contacté l’époux de Madame Golrou de la même façon que moi et il a pu la rencontrer. En tout cas, le procureur a déclaré qu’il n’appréciait pas que la nouvelle de l’interdiction de visites soit montée en épingle si souvent, ajoutant que ce type de nouvelle ne servait pas les prisonnières.

A quand remonte votre dernière visite à votre épouse avant celle-ci ?

Bahareh a été arrêtée il y a 444 jours. Notre dernière visite sans barrières, avec l’autorisation du procureur, date du 3 mai soit il y a 320 jours ! Les conversations téléphoniques lui ont également été interdites depuis 5 à 6 mois. Nous n’avions le droit de nous voir chaque semaine derrière une vitre, et ce droit a été retiré à Bahareh et Mahdieh depuis 3 mois.

Votre épouse attendait-elle cette visite ?

Oui, je crois qu’elle m’attendait. Je suis sûr que vous pouvez imaginer ce que j’ai ressenti quand j’ai tenu la main de mon épouse dans la mienne au bout de 320 jours ; pouvoir la voir et lui dire que je l’aimais ; lui dire que je serai à ses côtés le temps qu’il faudra ; c’était étonnant. Imaginez-vous ce que vous ressentiriez si vos droits se réduisaient à tenir la main de votre épouse, si ce simple fait devenait votre désir le plus cher, surtout en sachant que vous ne pourrez transférer un peu de la chaleur de la vie du dehors à celle que vous aimez avant des mois.

Votre épouse a-t-elle changé ?

Rien que de très naturel, elle est en prison après tout, soumise à toutes les pressions qui s’exercent dans ce genre de lieu. Bahareh a perdu du poids. Son visage a perdu l’éclat de la jeunesse. Elle semblait légèrement cassée, mais elle allait bien en fin de compte.

Quel est son état physique et mental ?

Ces dernières années, Bahareh a été soumise à de nombreuses pressions. Elle a été menacée et convoquée plusieurs fois. Elle a été licenciée et arrêtée à cinq reprises. La dernière arrestation a amené un verdict très sévère. Et tout ceci pour une jeune femme d’à peine 30 ans. Comme beaucoup de jeunes femmes de son âge, elle aussi voulait continuer ses études. Son désir était de vivre, de connaître la maternité. En ce moment, peut-être désire-t-elle installer les Haft Sin et fêter le Nouvel An chez elle mais hélas, pour la troisième année consécutive, elle passera Norouz derrière les barreaux, ses espoirs brisés, privée de sa liberté, de sa jeunesse et de sa maternité, à cause du verdict sévère infligé par les tribunaux. Dans de telles conditions, il est plus que naturel de caner. Mais Bahareh ne réagit pas ainsi ! Heureusement, son moral est solide et elle parle toujours d’une voix patiente et pleine d’espérance. Tout cela aide à surmonter les difficultés.

Où Bahareh est-elle actuellement détenue et qui est sa codétenue ?

Bahareh a été transféré au bloc de quarantaine « Méthadone » de la prison d’Evine il y a environ 5 mois. Autant que je sache, elles sont 24 au bloc méthadone. Certaines sont des étudiantes, d’autres des militantes des droits civiques, des bloggeuses, des féministes, des membres des minorités religieuses comme les Bahaïes et certaines prisonnières sont accusées d’être liée au MKO.

Tahkim-Vahdat a eu, par le passé, certaines altercations avec le MKO. En tant que porte parole du bureau de Tahkim-Vahdat, a-t-elle eu des problèmes lors de son incarcération ?

Un membre actif de Daftar-e Tahkim-e Vahdat ne peut avoir ni affiliation ni sympathie pour le MKO. Il y a des différences sérieuses et évidentes dans la philosophie de ces deux groupes politiques. Il est également naturel qu’en prison, ces différences d’opinion et de philosophie amènent par moments des frictions. Autant que je le sache, ces différences ont surtout amené plusieurs discussions et disputes sérieuses. Il va sans dire que la prison ressemble à une petite colonie dans laquelle il faut bien coexister pendant la détention. Il vaut donc mieux tenter de coexister sans se lancer dans des discussions politiques et idéologiques. Il semblerait que c’est ce qu’elles tentent de faire.

Pensez-vous que votre épouse aura droit à une permission pour le nouvel an (Norouz) ?

Non ; quand je m’en suis enquis hier, on m’a clairement répondu de ne pas en attendre dans l’immédiat.

Qu’avez-vous ressenti quand la cloche indiquant la fin de la visite a sonné ?

Bien que, pour les prisonniers, les visites soient la seule source d’information sur le monde extérieur, leur seul moyen de communication avec leur famille, il va sans dire que rendre visite à des êtres aimés innocents derrières les barreaux constitue une amère expérience pour toutes les familles. C’est ce que l’on ressent à chaque fois. Après chaque visite, les blessures de la séparation se rouvrent. C’est une expérience très amère que nous devons endurer pour l’amour de ceux que nous aimons et qui sont incarcérés. A chaque fois que la visite approche de sa fin, je me tais. Quand les derniers instants arrivent, je suis à chaque fois plein de pensées et de promesses pour lui conserver l’espoir. A chaque fois, je me sens sans recours. Je ne peux rien faire d’autre que rester patient pour elle. Je ne peux que respecter sa décision, il ne me reste rien que ma confiance en Dieu ; à lui de faire en sorte que ces problèmes se résolvent un jour.


Source: Kaleme: http://www.kaleme.com/1389/12/28/klm-52266/

samedi 19 mars 2011

Semaine 11 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers

A-Transferts
  • Zahra Djabbari transférée à l’hôpital.
  • Fakhrossadat Mohtashamipour, tranférée au bloc 209 sous la responsabilité du Ministère du renseignement.
  • Arash Sadeghi est de nouveau à l’isolement au bloc 209 d’Evine ; il a été torturé et souffre de côtes cassées pour nier que l’attaque contre son domicile ait provoqué un arrêt cardiaque à sa mère qui est décédée quelques jours plus tard.
  • Les survivants du massacre de Ghezel-Hessar sont transférés à l’isolement.
B- Arrestations/Incarcérations
  • Arjang Alipour, étudiant de Shiraz arrêté.
  • Erfan et Taraneh Ehsani, bahaïs arrêtés samedi à Semnan, libérés vendredi.
  • Maedeh Ghaderi, avocate kurde arrêtée alors qu’elle tentait d’obtenir des informations sur son époux emprisonné.
  • L’hodjatoleslam Hossein Goudarzi, du camp Moussavi, arrêté à Qom le 2 mars.
  • Jamal Moghadasi arrêté à Mahabad.
  • Elham Motoarefi bahaï arrêtée samedi à Semnan.
  • Ebrahim Namdari arrêté à Mahabad.
  • Gholamreza Nasser, membre du parti paniraniste, arrêté mardi à Ahvaz.
  • Jinous Nourani, bahaï, arrêtée lundi à Semnan.
  • Hila Sedighi, poétesse, arrêtée.
  • Nahla Shahid, bahaï arrêtée samedi à Bam.
  • Siamak Sohrabi arrêté samedi.
  • Zohreh et Pouya Tabyanian bahaïs arrêtés dimanche à Semnan.
  • Maedeh Tahmasebi, avocat kurde arrêtée.
  • 3 arrestations à Bokan samedi.
  • 330 arrestations en un mois.
  • Plusieurs arrestations mardi à Khak e Sefid.
  • La police de Téhéran annonce 467 arrestations mardi soir.
  • Toutes les personnes arrêtées lors de la fête du feu (mardi soir) resteront en prison au moins jusqu’à fin mars.
C- Libérations
  • La journaliste Mahsa Amrabadi libérée mercredi.
  • L’ancien député Ahmad Hakimpour libéré mardi.
  • L’étudiant Farshad Djamali libéré mercredi.
  • Ali Karroubi, relâché jeudi.
  • La journaliste Nazanine Khosravarani libérée mardi sous une caution de 600.000 USD.
  • Sepideh Masoumi relâchée mercredi à Sari.
  • Bagher Oskouï libéré jeudi.
  • Shahin Sanaï relâché sous caution mercredi.
  • Le journaliste Saman Soleiman est libéré mercredi.
  • Javad Sohankar, brutalement arrêté le 15 février, libéré lundi sous caution..
D-Autres Nouvelles 
  • Les filles de Moussavi/Rahnavard rencontrent leurs parents sous bonne garde dans un studio de l’avenue Pasteur. Moussavi inquiet de savoir des documents secrets du temps où il était au pouvoir confisqués.
  • Un trafiquant de drogue condamné se suicide à la prison de Tabriz.
  • Une augmentation de 40% du nombre de prisonniers en un an à Yazd.
  • Mardi, les prisonniers des blocs 2 et 3 de la prison de Ghezel Hessar ont protesté contre l’annonce de l’exécution imminente de 10 des leurs ; plus de 3.000 prisonniers ont pr is le contrôle de 19h00 à près de minuit ; les gardiens ont ouvert le feu ; le bilan est difficile à établir précisément tant les chiffres diffèrent d’un média à l’autre ; il y aurait au moins 10 morts et une centaine de blessés ; une centaine de prisonniers ont réussi à s’évader.
  • Les conditions de vie à la prison Karoun d’Ahvaz sont insupportables : certaines cellules sont à ciel ouvert, d’autres comptent 53 prisonniers pour 13 lits. Les cellules des prisonniers politiques ont été perquisitionnées.
  • Mohammad Taghi Karroubi a pu rencontrer ses parents mercredi matin ; ils semblaient aller bien.
  • Les familles des prisonniers politiques rassemblées devant Evine sont copieusement battus jeudi soir.
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Verdict confirmé en appel : 3 mois et un jour pour le militant Azéri Ebrahim Dashti.
  • Yadollah Eslami, ancien député, relâché jeudi.
  • Kaveh Ghasemi Kermanshahi, militant des droits humains kurde, condamné jeudi à 4 ans de prison.
  • Didar Raoufi condamné à trois ans de prison.
  • Abolreza Tadjik condamné dimanche à 6 ans de prison.
  • Le procès d’Ebrahim Yazdi reporté pour la 3ème fois.
  • 3 condamnations à mort pour Moharebeh à Mashhad samedi.
  • Le procès des randonneurs américains repoussé au 11 mai.
  • 10 personnes exécutées à la prison de Mashhad le 2 mars.
L’université 
  • La fille gagnant le prix du meilleur hijab se verra attribuer 150 points supplémentaires.
  • 12 nouveaux présidents d’université nommés cette semaine.
L’économie de l’Iran
  • Un homme sur dix en âge de travailler en Iran est toxicomane.
  • Les ouvriers de l’usine de porcelaine de Saveh n’ont pas été payés depuis 3 mois. 
  • 24 usines de Saveh ne peuvent plus payer leurs 1800 ouvriers.
  • 50% des parts d’une grande société de l’industrie laitière transférées à l’IRGC.
  • 2600 drogués sont morts l’année dernière en Iran. 
  • Augementation de salaires de 9% à la veille du nouvel an.
  • D’après les experts économistes, seulement 30% des usines fonctionnent.
  •  Le salaire minimum est fixé à 330 USD.
  • Le parlement envoie à la justice le dossier des 11 milliards de dollars manquants.
Les manifestations
  • Les ouvriers de Kian protestant devant le complexe présidentiel pour réclamer 10 mois de salaries impayés.
  • Les transporteurs routiers en grève dimanche près de Marivan.
  • Tchaharshambe Soori : largement fêté dans tout l’Iran de Rasht à Ahvaz, plus que l’année dernière apparemment ; il y a eu au moins un mort Behnoud Ramezani tué par les balles des bassidjs. (voir le reportage de Fereshteh Ghazi : http://iranlibredemocratique.blogspot.com/2011/03/un-saut-par-dessus-le-feu-assaisonne.html
L’Iran à l’étranger
  • L’Italie accueille un séminaire sur les investissements en Iran.
  • Rassemblement devant l’ONU à Genève pour demander un plan d’action pour l’Iran samedi.
  • Ban Ki Moon soumet un rapport de 18 pages sur la situation des droits de l’homme en Iran.
  • La Chine va coopérer à la construction du plus haut barrage du monde au Lorestan.
  • Israël saisit mardi un navire rempli d’armes iraniennes ; mercredi, le commandant en chef nie cet envoi.
  • Manama rappelle son ambassadeur après une ingérence inacceptable.
  • 180 féministes iraniennes écrivent à la présidente du Brésil pour lui demander son soutien ; elles sont entendues : le Brésil sera aux côtés de l’occident pour condamner les violations des droits humains en Iran à l’ONU.
  • Le ministre iranien des affaires étrangères convoque les ambassadeurs suisses et saoudien pour leur intervention à Bahrein.
  • Un avion chargé d’armes iraniennes atterrit en Turquie mercredi.
  • Le parlement européen condamne l’attitude de Téhéran vis-à-vis des homosexuels.
  • La légende de la boxe Mohammad Ali demande à l’IRI de relâcher les randonneurs américains.
  • La Malaisie saisit un chargement sur un bateau contenant des armes et des composants nucléaires à destination de l’Iran.
  • L’Iran déporte des enfants afghans sans qu’ils soient accompagnés de leurs parents.
La politique en Iran
  • Le grand ayatollah Makarem Shirazi déclare les festivités du Tchaharshambeh souri interdites du point de vue religieux.
  • Les séditieux n’auront pas le droit de participer aux prochaines élections.
  • De sérieuses inquiétudes sur la santé de la population dues à l’impossibilité d’obtenir des médicaments subventionnés.
  • Restrictions de circulations à l’intérieur de Béhesht-é-Zahra pour jeudi et vendredi.
  • L’IRI chercherait le moyen de fermer le principal séminaire de Qom qui abriterait des séditieux comme les ayatollahs Abayi Khorasani, Mousavi Tabrizi & Bayat Zanjani.
  • Interdiction jeudi par le ministre de l’intérieur de l’association des chercheurs et enseignants de Qom.
Nouvelles en vrac
  • Le toit de la maison du grand peintre Kamal ol Molk s’effondre.
  • Toujours aucune subvention pour sauver le lac d’Oroumieh.
  • Le fils de l’ayatollah Haeri Shirazi condamné à 6 ans de prison pour cambriolage à Shiraz.
  • 6 fois plus de femmes vivant seules que d’hommes.
  • 2 nouveaux colporteurs sont morts à Sardasht.
  • Les autorités ferment 45 coffee-shops à Nishapour.
  • L’arbre planté sur la tombe du martyr Kianoush Assa volé par le régime.
  • Le ministère de la guidance islamique interdit la vente des disques de Shajarian.
  • A Zahedan, les antennes satellites ont été confisquées lundi.
  • Persépolis inondé à cause d’un drainage défectueux.
  • Un policier meurt en Azerbaïdjan occidental par l’explosion d’une mine datant de la guerre Iran/Irak.
Des nouvelles de Nasrine
  • Reza Khandan, son mari, annonce qu’il manque des pages dans le dossier judiciaire de Nasrine http://bit.ly/i9iRyd.
Sur le blog cette semaine




vendredi 18 mars 2011

Dans le bloc 2A des gardes révolutionnaires: le calvaire des militants des droits humains – 4 avril 2010 - Mojtaba Samienedjad


Le scénario écrit par les gardes révolutionnaires (IRGC) à l’intention des militants des droits humains est appliqué totalement dans le bloc 2A de la prison d’Evine. Ce qui en résulte n’a jamais été vu à ce jour. Dans les séquences publiques, le scénario comporte des accusations stéréotypées: « agissements contre la sécurité nationale », « liens avec des puissances étrangères » et « implication dans des opérations conçues et dirigées par les bureaux d’espionnage américain et israélien », ces opérations d’espionnage n’étant connues que de la rédaction de Kayhan.

En fait, ce qui se fait au bloc 2A de la prison d’Evine, c’est la torture, les menaces contre les familles des militants arrêtés, le refus du recours à un avocat et l’isolement des prisonniers du monde extérieur. Dans son dernier scénario, l’IRGC a visé les militants des droits humains. Le but de l’opération est de mettre fin aux activités des militants des droits humains, de cacher le bilan noir de la république islamique en matière de droits humains et d’aider les violations des droits humains à venir en Iran. Après tout, les violateurs des droits humains iraniens ont appelé 1389 l’année de la multiplication des efforts !

Le centre de lutte contre le crime organisé, qui est une succursale de l’IRGC, a vu le jour en 1383 (2004-2005) quand les juges Mortazavi et Moghaddas se sont vus adjugés des dossiers de bloggeurs et d’internautes. Depuis lors, le centre a répété à de nombreuses reprises le même scénario pour servir différents buts. L’exemple le plus remarquable : en mars 2009, plusieurs personnes ont été arrêtées et liées à un réseau nommé « Mozzeline ». A première vue, d’après de que l’IRGC et les médias d’état ont annoncé, l’opération aurait visé des sites pornographiques et religieux. Mais en réalité, toute l’opération a été menée pour que l’opinion publique se méfie d’internet par le biais des médias partisans et de production de programmes de télévision comme « Choc ».

Le centre de lutte contre le crime organisé n’est rien d’autre qu’un centre pour les violations des droits humains et un ennemi de la liberté d’expression. Le centre atteint ses objectifs par des scénarios concoctés pour des « crimes commis » et les accusations qui s’en suivent qui sont alors mises en œuvre de façon organisée et homogène dans l’enceinte de la prison d’Evine. Le centre a un casting permanent comme les juges Kian-Manesh (procureur en 2004 et maintenant chargé des dossiers des militants des droits humains), Djafari (qui a annoncé à la télévision la nouvelle des peines de mort des accusés du dossier Mosseline) et une cheville ouvrière de l’IRGC à la réputation détestable, Moussavi. Quant aux méthodes, il y a la procédure générale : pressions et torture dans le bloc 2A, extortion de faux aveux télévisés, qui débute par le montage de toutes pièces de dossiers pour les médias et finit par la propagande télévisée.

Une des tactique utilisée par le centre provient de l’idéologie répressive de l’IRGC : menacer et mettre la pression sur les familles des détenus et lier leurs dossiers à la sécurité nationale. Ceci ralentit la propagation des nouvelles au monde extérieur, le public y regardant à deux fois et prenant beaucoup de précautions avant de rapporter ces nouvelles. C’est une méthode utilisée dans tous les dossiers passés entre les mains du centre. Il en résulte que beaucoup des arrestations qui ont eu lieu le mois derniers n’ont pas du tout été publiées ou alors on n’a pas entendu parler des détenus depuis leur arrestation.

Pour contrer ce scénario, il faut des campagnes d’informations pour le public, la couverture médiatique des détenus qui mette en lumière les aspects tus de leur histoire et des mauvais traitements qu’ils subissent.

Une fois de plus, il est clair que le ministère du renseignement et les services de renseignement de l’IRGC tentent de sacrifier un groupe à leurs objectifs malveillants. Pour ce faire, ils ont recours à de vieilles tactiques comme l’annonce de « l’anéantissement d’un cyber réseau » soumettant les détenus à des techniques de torture inhumaines et les forçant à prendre part à des aveux forcés et à des procès mis en scène.

Les préparatifs dans la coulisse ont lieu à l’intérieur du bloc 2A de façon atroce. Nassour Naghipour, le Docteur Hessam Firouzi, Mehdi Khodaï, Abdolréza Ahmadi et plus que tous Hossein Ronaghi Maleki subissent des pressions inimaginables du renseignement de l’IRGC à Evine. D’après certaines fuites et le dossier forgé de toutes pièces publié par le quotidien Kayhan, la situation de Hossein Ronaghi Maleki est extrêmement inquiétant ; les membres de l’IRGC qui l’interrogent ont des projets pour lui. Le reste des militants détenus n’est guère mieux loti.

La plupart des détenus ont été choisis parce qu’ils étaient des militants inconnus ou moins connus que d’autres. Paradoxalement, le dossier a été présenté comme visant des militants connus et des groupes de défense des droits humains reconnus. L’objectif sous-jacent est de sacrifier les militants inconnus ou moins connus qui sont plus vulnérables à cause d’un soutien et d’une attention moindres en raison de leur statut. C’est un fait dont ceux qui ont écrit ce scénario et ceux qui interrogent sont bien au fait.

Les militants détenus du bloc 2A sont dans une situation préoccupante. L’opération pressions et torture touche à sa fin, ce qui montre tous les symptômes d’une conclusion désespérante : les verdicts seront lourds. Tous les militants des droits humains doivent agir ; la meilleure façon de faire échouer ce scénario est une campagne d’information publique. Pendant des années, ces militants des droits humains ont défendu les détenus ; maintenant, ce sont eux qui ont besoin de notre aide. Ces défenseurs ne peuvent plus aider ; ils doivent donc être défendus.

Source : http://www.rahana.org/en/?p=2159