Cinq jeunes dont on a dit qu’ils étaient des voleurs ont été amputés des mains la semaine dernière à Hamedan. Un homme dont les paroles rappelleraient plutôt celles d’un criminel assoiffé de sang mais qui jouit en fait du titre de procureur de la ville d’Hamédan et qui s’appelle Biglari a justifié cet acte dont il a signé l’ordre d’exécution en ces termes :
« La doctrine shiite, dispensatrice de vie, donne de la dignité à l’humanité et respecte les droits des citoyens. C’est pourquoi, elle ne préconise pas d’amputer tous les voleurs de leurs mains mais qu’elle pose 16 conditions à remplir pour l’amputation. »
Biglari énumère ensuite ces conditions et cinq jeunes Iraniens, de moins de 25 ans pour la plupart, remplissent les conditions de l’amputation. « Le bien volé doit avoir un propriétaire privé et le voleur doit avoir commis une effraction, ce qui veut dire que le propriétaire a du prendre les mesures nécessaires pour protéger son bien du vol. »
Les deux conditions soulignées par Biglari sont en fait remplies par les voleurs officiels du régime iranien, ce même régime qui lui a donné le titre lui permettant de commettre cette boucherie au sein de la justice. Une personne sélectionnée par des voleurs et travaillant sous leurs ordres ne peut occuper une fonction de juge indépendant et impartial pour protéger, la vie, la propriété ou la dignité des citoyens et respecter la dignité humaine et l’estime de soi.
Nous savons que les ressources naturelles de l’Iran appartiennent au peuple iranien comme nous savons qu’elles ont été usurpées par de individus et des groupes appartenant au régime et qui se décrivent comme les protecteurs de la doctrine du shiisme, dispensatrice de vie. Il n’y a pas besoin de beaucoup chercher pour découvrir que le régime possède les ressources du peuple. Le président du Majlis, Larijani, qui n’a rien à voir avec l’opposition, qu’elle soit légale ou illégale, et qui compte parmi les coupables du régime, s’est lamenté en protestant que le président et ses collègues ignorent le président du Majlis, qu’ils ridiculisent les pouvoirs de supervision du parlement , qu’ils ne tiennent pas compte des lois et résolutions votées par le Majlis, qu’ils mettent en œuvre les décisions du gouvernement sans l’approbation du Majlis, contrairement à la constitution et s’engagent dans beaucoup d’autres actions similaires, qui, lorsqu’on les examine, démontrent que la propriété et les ressources naturelles de la nation iranienne sont en fait usurpées par des voleurs puissants dont les mains ne sont pas amputées. Cette propriété a bien une « protection », comme le mentionne Biglari, qui devrait être la constitution. Les voleurs sont bien rentrés par effraction et ont volé le bien. Donc, en fonction de cette doctrine shiite dispensatrice d’humanité que Biglari utilise pour amputer de jeunes Iraniens, sans emploi, affamés et dans la misère, ce pays et cette nation devraient être amputés des voleurs de la propriété du peuple, coupables d’effraction.
Il faut de plus se rappeler la mesure historique prise il y a quelques années par le conseil des gardiens et le conseil de surveillance ensemble : ils ont soustrait les fondations et institutions dépendant du guide à la juridiction et à la supervision du Majlis ce qui signifie que ces deux institutions ont délibérément commis une « effraction » (celle de la constitution) au vu et su de tous. Les Iraniens avaient pensé qu’ils avaient réussi à se protéger, ou, pour utiliser les termes religieux, à mettre une barrière de protection, légalement, contre les voleurs. Suivant un article de la loi, une personne doit être amputée des mains si elle commet une effraction contre cette barrière. Le pillage des richesses du peuple iranien a eu lieu, les voleurs ont brisé la barrière et ont été identifiés. Alors, pourquoi ne sont-ils pas punis ? La doctrine Shiite qui protège l’humanité a-t-elle donné à Biglari et à ses complices l’autorisation d’appliquer les 16 critères aux pauvres, aux jeunes, aux chômeurs, aux sans domicile fixe, et à tous ceux qui dépendent des bandits du gouvernement, et, en même temps, ignoré ceux dont les mains puissantes se sont agrippées au peuple iranien, ont brisé les barrières et ont usurpé le pétrole et le gaz de ce pays ? Si le régime n’avait pas pillé, alors, les cinq jeunes iraniens auraient eu une vie humaine correcte, un travail, du bien-être et la sécurité sociale. Et, le plus important, ils auraient encore leurs mains.
Après que Biglari ait ordonné aux bouchers d’amputer cinq Iraniens au sabre, il a commencé à publier des justifications pour tenter de laver ses mains tâchées : « Quand une main est utilisée pour voler et qu’elle cause ainsi des souffrances, elle doit être coupée. » Il a ajouté que le but était « de punir le voleur et de donner une leçon aux autres. » Finalement, il devient condescendant et dit que l’amputation des mains n’a pas eu lieu en public parce que « l’impérialisme global» (un terme qui désigne habituellement les USA) abuse de l’exécution de ces décrets en public et prétend que les droits humains ne sont pas respectés en Iran. »
En rassemblant tous les mots de Biglari, on découvre un criminel qui attaque la nation iranienne en amputant les corps des Iraniens dans le besoin et qui, en même temps, ne cache pas sa peur de « l’impéialisme global » et se demande pourquoi les « criminels » diffusent des allégations contre l’humanité en les (c'est-à-dire les bouchers) traitant de violeurs des droits humains.
Les jeunes Iraniens amputés des mains pour avoir volé ne volent en fait qu’à cause des privations. Quand un régime n’utilise pas les actifs et propriétés d’une nation pour créer de l’emploi, que les importateurs au gouvernement agissent à l’encontre des producteurs nationaux qui ne sont pas au gouvernement, une grande partie de la population vit la pénurie. Biglari lui-même concède qu’on ne peut amputer les mains d’un voleur pendant une année de pénurie. L’un des 16 critères mentionnés par Biglari comme nécessaire pour amputer un voleur de sa main est que le vol ne doit pas avoir eu lieu en temps de pénurie. Biglari sait mieux que quiconque qu’une grande partie de la jeunesse iranienne vit dans la pénurie ; tant que les ressources naturelles clés de notre pays resteront aux mains des occupants voleurs, elle continuera à être pauvre et à vivre dans des conditions difficiles. Si un vol n’est pas commis avec arme mais par nécessité, surtout dans un pays où les voleurs du gouvernement sont occupés à piller la richesse nationale, l’acte n’est pas absolu ; si le gouvernement est désireux d’éliminer l’injustice et la souffrance des nécessiteux sur la base de normes religieuses, il a le devoir d’interpréter la doctrine dispensatrice d’humanité de façon à procurer du pain, de l’eau, un logement et une éducation à la jeunesse. Ne parlons pas de ce que certains des leurs ont dit : non seulement les mains des voleurs ne devraient pas être amputées en temps de pénurie et quand le régime est cruel, mais jusqu’à l’apparition du 12ème imam, de tels châtiments et d’autres (la loi du talion islamique) devraient être interdits, ce qui a une signification pour les shiites.
Ces remarques et ces citations ne rendront pas leurs mains aux cinq jeunes amputés. Ce sont un avertissement à Biglari et à ses complices de craindre les conséquences de leurs actes puisqu’ils ont prouvé par leurs agissements qu’ils ne croyaient pas au jugement dernier. Ils devraient donc penser au châtiment qui les attend en ce monde ; il approche et c’est du sérieux.
Source: http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/article/2010/august/08//cutting-off-a-thiefs-hands.html