samedi 25 septembre 2010

Il faut dire adieu au mot défense en Iran - Fereshteh Ghazi - 1er septembre 2010

Interview exclusive avec Nasrine Sotoudeh après l’attaque de son bureau

L’avocate Nasrine Sotoudeh a parlé à Rooz après l’attaque de son bureau par des agents de sécurité et annoncé qu’elle était citée à comparaître dans un délai de trois jours sous l’accusation de « réunion et conspiration visant à compromettre la sécurité nationale et propagande contre le régime.

Nasrin Sotoudeh réfute ces accusations comme « infondées et absolument mensongères » ; elle décidera si elle doit comparaître après avoir consulté ses avocats et examiné la validité juridique de cette sommation.

Depuis les élections présidentielles contestées de juin 2009, les avocats ont été soumis à de fortes pressions en Iran ; certains sont en prison, d’autres ont été contraints de quitter le pays. L’attaque du domicile de Madame Sotoudeh et la confiscation de ses dossiers, documents et effets personnels n’est que le dernier exemple de cette tendance.

Abdolfatah Soltani et Mohammad Ali Dadkhah sont deux autres avocats de premier plan; ils ont passé des mois dans l’infâme prison d’Evine sous prétexte de sécurité nationale et sont encore soumis à des pressions. Khalil Bahramian a été convoqué à la prison d’Evine pour y être interrogé il y a quelque temps et Saleh Nikbakht a un dossier en cours à la branche judiciaire de la prison d’Evine.

C’est peut-être pourquoi Madame Sotoudeh a dit : « Ces messieurs ont l’intention de mettre tant de pression sur les avocats, en particulier ceux qui défendent des accusés politiques, que la défense devienne impossible. »

Madame Sotoudeh, dont le portable a été confisqué pour la deuxième fois, a dit à Rooz : « J’étais à mon bureau samedi soir quand quatre agents sont arrivés. En même temps, six autres agents se sont rendus à mon domicile où se trouvaient mon mari et mes enfants. Ils m’ont montré un mandat de perquisition pour le bureau et le domicile, signé du procureur de la prison d’Evine, monsieur Farahani. Ce mandat stipulait : « Perquisitionner le bureau et le domicile pour rassembler des preuves et des documents et les confisquer comme preuves de crime. »

Madame Sotoudeh a noté que son portable lui a été confisqué pour la deuxième fois : « La première fois, c’était après l’exécution d’Arash Rahmanipour et on me l’a rendu plus tard. Mais cette fois-ci, ils me l’ont confisqué de nouveau durant la perquisition de samedi. En dépit des objections de mon mari et des miennes, ils ont malheureusement également confisqué les outils de travail de mon mari, le disque dur de son ordinateur ainsi que l’ordinateur de ma fille et les CDs de mon fils. Ils ont perquisitionné la pièce de mon mari ainsi que les chambres de mes enfants, ce qui est totalement illégal.

Madame Sotoudeh, qui représente beaucoup de journalistes et de prisonniers politiques dont Issa Saharkhiz, Keyvan Samimi, Zia Nabavi mais aussi Shirin Ebadi, réfute les accusations portées contre elle : « Je n’accepte pas ces accusations génériques. Il était habituel auparavant d’accuser tous les militants, syndicalistes, étudiants ou civiques, de propagande contre le régime. Depuis les élections de l’année dernière, on a ajouté conspiration et association contre la sécurité nationale. En tant qu’avocate, je déclare que ces accusations sont fausses et humoristiques, non seulement quand elles sont portées contre moi, mais contre quiconque derrière les barreaux sur ces bases : Ahmad Zeidabadi, Keyvan Samimi, Heshmatollah Tabarzadi et beaucoup d’autres. »

Sources: http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/september/01//must-say-goodbye-to-defense-workd-in-iran.html

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