dimanche 22 avril 2012

Interview exclusive de Rooz avec Mohammad-Reza Motamednia - Fereshteh Ghazi – 17 avril 2012


Durant la première décennie de la révolution islamique d’Iran en 1979, Mohammad-Réza Motamednia était un fils de la révolution, respecté et loyal, on lui faisait confiance. A une certaine époque, il était le principal conseiller du haut commandement militaire et responsable en chef pour toute la logistique pendant la guerre de 8 ans entre l’Iran et l’Irak. Il a également été l’émissaire particulier de trois premiers ministres, Radjaï, Bahonar et Moussavi. Et pourtant, aujourd’hui, il est enfermé dans une cellule du plus célèbre centre de détention de Téhéran, la prison d’Evine, après avoir été condamné pour propagande contre la république islamique.

Rooz a parlé aux membres de la famille de Motamednia de leur prisonnier. Ils ont révélé que leur prisonnier politique était en grève de la faim pour protester contre sa situation, il a annoncé qu’ilétait déterminé à continuer sa grève jusqu’à la libération des dirigeants du Mouvement Vert d’Iran de leur assignation à domicile.

Meissam Motamednia, le fils du prisonnier dit : « Mon père est totalement engagé dans le chemin qu’il s’est choisi et personne ne pourra l’arrêter. Il nous faut respecter sa décision, même si nous sommes très inquiets pour sa santé. »

Motamednia a commencé sa grève lundi dernier et a annoncé qu’elle était faite pour protester contre «  toute la cruauté, les pressions, l’injustice, pour défendre le sang de tous les martyrs de la république islamique et en respect pour toutes les croyances nationales. » Il a ajouté qu’il continuerait sa grève jusqu’à ce que « Mir-Hossein Mousavi, Zahra Rahnavard et Mehdi Karroubi soient complètement libérés de leur assignation à domicile. »

Lui qui fit partie des intimes du régime, a diffusé son message depuis l’intérieur de la prison et a proclamé que si les conditions n’étaient pas réunies d’ici 45 jours, il attaquerait une autre phase de sa grève, il se limiterait à boire de l’eau claire, et ce uniquement entre le coucher et le lever du soleil. Son fils a aussi dit à Rooz que Motamednia avait été transféré à l’isolement de l’infâme bloc 240, sans aucune visite.

Rooz s’est enquit de leur dernière visite et Meisam a dit : «  C’était lundi dernier, quand il a commencé sa grève de la faim. Aucune nouvelle depuis. Il n’a rien dit d’une grève de la faim quand nous l’avons vu. C’est son caractère, il ne dévoile généralement pas ouvertement ses problèmes et donc, il n’a pas mentionné sa grève de la faim. Nous avons déduit qu’il en avait l’intention de ce qu’il disait. Mais à l’époque, ce n’était que des soupçons. Quand nous sommes rentrés à la maison, nous avons lu l’annonce  qu’il commençait une grève de la faim, annonce faite sur des sites Web, ce qui a confirmé nos craintes et nos soupçons. »

Nous lui avons dit qu’il était peu probable que le régime libère les dirigeants du Mouvement Vert, alors, que pensait-il de la situation ? « Je respecte mon père et pour moi, c’est plus qu’une personne éprise de liberté.  Nous ne pouvons nous mettre en travers de sa décision. » a expliqué Meisam.

Parlant des changements dans le pays, nous avons demandé s’ils s’étaient jamais douté que leur père atterrirait un jour en prison : « Jamais. Nous n’aurions même jamais pu imaginer quoique ce soit de tel. Mon père faisait partie de la révolution et la défendait même lorsque nous plaignions de quelques points. Il croyait dans le régime et s’était engagé à servir la révolution du peuple. Même dans sa dernière lettre publiée par des sites Web, il se considère comme le fils de la révolution et du peuple. Nous n’aurions jamais pensé qu’il terminerait en prison, sans compter qu’un jour, il abandonnerait sa propre vie pour faire la grève de la faim. » a dit Meisam.

Nous avons parlé des accusations portées contre Motamednia et son fils a déclaré : « Mon père a été arrêté en 2009. Il a d’abord passé 2 mois à l’isolement dans le centre de détention des gardes révolutionnaires. Il a ensuite été libéré mais la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire l’a accusé de propagande contre le régime et l’a condamné à un an de prison. Il était au bloc 350 d’Evine depuis 2011 mais il a récemment été transféré au célèbre bloc 240 de cette même prison. Les accusations portées à l’encontre de mon père n’ont jamais été vraies. Il a travaillé dans le cadre de la constitution au quartier général de l’un des candidats à l’élection présidentielle que le régime lui-même avait approuvé ; il n’a rien fait d’illégal. Mais apparemment, on avait tiré des plans depuis longtemps dans d’autres quartiers pour arrêter et emprisonner tous les membres de la campagne présidentielle de Monsieur Moussavi. »

En conclusion, Meisam a dit que de telles arrestations et emprisonnements en masse ne résoudraient aucun problème. Aucun des problèmes n’a été résolu durant ces trois dernières années en dépit des dures mesures répressives. « J’espère que les officiels et les autorités vont se réveiller ; en attendant, je les tiens, eux et les officiels de la justice, pour responsables du sort de mon père et de celui des autres prisonniers.»

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/april/17/article/hunger-strike-till-mousavi-and-karoubi-are-released.html

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