Rooz - Fereshteh Ghazi : Quand et comment avez-vous été libéré de prison ?
Arash Sadeghi : J’ai été libéré le 12 octobre sous une caution d’environ $170.000. La caution était fixée à l’origine à $100.000 mais par la suite on a dit qu’elle était de $170.000. Cette caution a été fournie par un membre de ma famille éloignée, ma famille proche n’ayant pas les moyens de répondre à une telle demande.
F.G. : Dans quel endroit de la prison étiez-vous détenu et dans quelles conditions ?
A.S. : J’étais à la section 209 et j’ai été transféré pendant un certain temps à la section 240. J’étais au 209, au sous-sol du 209 et à la section 240 de la prison d’Evine.
F.G. : Mr Edjeï, porte-parole de la justice iranienne, a déclaré que vous n’aviez été emprisonné à aucun moment pendant les années 2012 et 2013.
A.S. : Mon père a écrit une lettre pour y répondre. Cette lettre n’a été publiée que sur les pages Facebook de quelques amis puisqu’aucun media n’a accepté de la publier. Les medias n’ont pas été très gentils avec mon père. Mes amis ont écrit à Jaras, Kalameh et d’autres sites pour leur demander pourquoi ils n’avaient pas publié cette lettre.
F.G. : Que contenait cette lettre ?
A.S. : Une réponse a Mr Edjeï. Mon père y déclarait : « Pendant ce temps, nous avons rendu visite à Arash en prison deux fois. Niez-vous ces visites ? Sept jours après son arrestation, Arash a appelé au téléphone pour nous informer de la présence de Kouhyar Goudarzi à la section 209. Niez-vous les pressions exercées sur notre famille ? » Voilà le contenu de cette lettre qui n’a malheureusement pas été publiée à l’époque.
F.G. : Monsieur Sadeghi, j’ai contacté votre père le jour même où Mr Edjeï niait votre présence en prison, mais votre père n’a pas mentionné la lettre. De plus, pourquoi la lettre ne nous a-t-elle pas été envoyée ? C’est la première fois que j’en entends parler.
A.S. : Quand avez-vous contacté mon père ?
F.G. : Le jour-même où la déclaration de Mr Edjeï était publiée.
A.S. : Quelques amis sont venus à la maison et ont discuté de cette lettre. Mon père leur a dit qu’il avait écrit cette lettre et il en a remis un exemplaire à plusieurs personnes, qui, à leur tour, l’ont fait circuler mais n’ont pas réussi à la faire publier.
F.G. : Vous avez dit que vous avez séjourné dans les sections 209 et 240 de la prison d’Evine. Quelle était votre situation en prison ? Etes-vous resté à l’isolement pendant toute cette période ?
A.S : Je suis resté à l’isolement tout le temps sauf pour une période de 20 à 25 jours où je me trouvais dans la cellule 92 avec deux autres prisonniers qui devaient s’y trouver depuis déjà quelque temps. Ils étaient accusés par le ministère du renseignement, sûrement parce qu’ils connaissaient certaines personnes trop bien. Durant leurs conversations, ils parlaient d’une personne dont ils connaissaient le surnom quand il était chargé des interrogatoires dans les années 1980. Je ne sais pas pourquoi ils y étaient détenus mais j’ai partagé leur cellule pendant environ 20 jours.
F.G. : Alors vous voulez dire qu’en dehors de ces deux personnes, vous n’avez vu personne dans les sections 209 et 240 ?
A. S. : J’ai vu Monsieur Kouhyar Goudarzi. C’est alors que j’ai dit par téléphone à ma famille que Kouhyar était ici. Ce qu’on disait de moi ressemblait à ce qu’on disait de Kouhyar. Mais Kouhyar a une mère fermement présente à ses côtés et suivant son dossier de près.
F.G. : J’aimerais vous demander pourquoi vous étiez traité de cette façon ? Sur quelles bases ?
A. S. : Je n’étais au courant d’aucune nouvelle accusation depuis environ sept ou huit mois. On a juste mis devant moi une vague feuille de papier imprimée. On voyait bien qu’il s’agissait d’une photocopie d’un texte général largement distribué.
F.G. : Quel papier ? Qu’y avait-il d’écrit dessus ?
A. S. : « Liens et contacts avec les medias étrangers, participation à des rassemblements », etc. Quelques accusations génériques, clairement photocopiées et données aux accusés. Je n’ai pas signé. L’accusation à mon encontre, présentée par celui qui m’interrogeait, c’est d’avoir organisé un rassemblement devant l’université Allameh Tabatabaï. Une autre accusation consiste en les liens que j’entretenais avec le Docteur Mohammad Maleki (Premier président de l’université de Téhéran après la révolution). J’ai rendu visite au Docteur Maleki une ou deux fois après ma libération. Celui qui m’interrogeait prétendait « Le Docteur Maleki militait pour un ‘boycott actif des élections’ et tu voulais l’y aider en dirigeant un comité dans ton université. » Même si ce n’est pas vrai, on ne me laissait pas rentrer à l’université. Quand j’ai tenté d’y entrer pour savoir où en était mon dossier, on m’en a refusé l’entrée.
Ma mère est un autre problème. La raison principale de ma détention est ma mère. Depuis ma dernière arrestation, on m’a demandé à plusieurs reprises de retirer ma plainte contre le ministre du renseignement. Je me souviens qu’une fois, on est venu lors d’un cours d’histoire avec feu Hoda Saber dans la section 350 de la prison d’Evine. On m’a appelé par haut-parleur, convoqué et demandé de retirer ma plainte. On m’a dit qu’il n’y aurait pas de problème d’argent. On m’a donné un chèque en blanc en me demandant d’y inscrire le montant que je voulais et on m’a dit que je pourrai poursuivre mes études, que je ne rencontrerai aucun problème, que je pourrai vivre ma vie. J’ai répondu que je ne pourrai jamais oublier ce qui était arrivé à ma mère et qu’elle représentait ma première priorité.
Ma libération a coïncidé avec la confirmation du bureau du juge qui indiquait une fois encore que ma mère ne souffrait pas du cœur et que son décès résultait du choc de l’attaque contre son domicile ; elle avait aussi reçu un coup sur la tête qui lui avait causé une hémorragie interne. J’ai tenté de suivre le dossier. Ma sœur était présente mais elle ne voulait malheureusement pas s’impliquer. Le succès de ma requête dépend en quelque sorte de l’implication de ma sœur. Je pense que j’ai été arrêté parce que je n’abandonnais pas le dossier de ma mère. Après mon arrestation, J’ai été placé à l’isolement dans une situation floue.
F.G. : Votre grand-père vous aurait rendu visite et, après cette visite, une lettre a été publiée, signée du nom de votre grand-père, adressée à celui qui vous interrogeait, qui expliquait que vous étiez mis en accusation à cause de l’interview que vous m’aviez donnée en 2010 ainsi qu’à celle que vous aviez accordée à la BBC. D’après ce que vous dites, ce n’était pas les faits qui vous étaient reprochés.
A.S. : Différents points se sont fait jour. Par exemple, on m’a reproché ma soi-disant coopération avec le site web de presse Iran Khabar News Agency. J’ai toujours été celui qui insistait auprès de mes amis pour que, s’ils décidaient de travailler avec les médias, ils évitent de coopérer avec Iran Khabar en raison de ses liens avec l’OMPI. Ceux qui coopéraient avec ce site s’exposaient à beaucoup de difficultés et de problèmes.
Il y avait beaucoup d’accusations à mon encontre. La principale était l’organisation d’un rassemblement devant l’université même si j’avais été arrêté un mois avant ce rassemblement. L’autre accusation était « le boycott actif » des élections. Une autre encore concernait les déclarations publiées hors de la prison. Ce sont les principales raisons de mon arrestation en plus de la mort de ma mère.
F.G. : Comment vous a-t-on arrêté cette fois ?
A.S. : Je me rendais à Behest-e-Zahra. Je n’étais pas au bout de ma rue quand on m’a arrêté. Comme j’ai résisté, l’arrestation fut violente.
F.G. : Arrêté par le ministère du renseignement.
A.S. : OUI
21 octobre 2013 : Les militants iraniens PeymanAref (à gauche), AliVefghi (au centre) ArashSadeghi (à droite) Torturés en prison.
F.G. : De janvier 2012 au 12 octobre 2013, sauf pendant les 20 jours que vous avez mentionnés, vous n’avez vu personne d’autre que Kouhyar Goudarzi, c’est bien cela ?
A.S. : Oui
F.G. : Vous avez mentionné qu’on insistait pour que vous retiriez votre plainte concernant la mort de votre mère. L’avez-vous retirée ? Est-ce la raison de votre libération ?
A.S. : Non, elle n’a pas été retirée. Au bout d’un certain temps, on a cessé de m’interroger, mais j’étais dans le flou à propos de ma détention. Le suivi de mon dossier par mon père n’a rien apporté de plus. Je m’en tenais à : si l’on m’accuse de quoi que ce soit, il faut me le dire et je dois comparaître. Il n’y avait aucune raison de me maintenir en détention pendant si longtemps.
F.G. : Vos amis discutaient et parlaient beaucoup de votre arrestation. Des personnes qui se prétendaient vos amis disaient que vous aviez été tué en prison, d’autres disaient que vous n’aviez même pas été arrêté que ce n’était qu’une fable… Pourquoi ces discussions à votre sujet ?
A.S. : Je ne sais quoi vous dire. Grâce à mes amis, je surfe sur le net et je lis beaucoup de ce qui a été écrit et je ne sais quoi dire. Ma question à mes amis qui ont nié mon emprisonnement est que mon père a donné trois interviews, alors qu’il est membre des forces armées et qu’il subit d’immenses pressions de la sécurité militaire et du ministre du renseignement. Si je n’avais pas été en prison, on aurait arrêté mon père pour propagation de mensonges. Un autre point est que j’ai reçu des visites en prison ; Maître Alizadeh Tabatabaï a également donné des interviews et a déclaré qu’il s’occupait de mon dossier. Il s’est rendu au tribunal pour demander si j’étais toujours vivant. On lui a dit que j’étais vivant. Alors pourquoi n’a-t-on pas nié que je fusse en prison alors qu’on a prétendu que Kouhyar n’avait même pas été arrêté. La justice et le ministère du renseignement avaient annoncé que Kouhyar avait été kidnappé et non arrêté. Il est cependant apparu plus tard qu’il se trouvait bien en prison. Ses tenants et aboutissants ont pu être divulgués grâce aux efforts de ses amis et de sa mère. Je n’avais personne pour s’occuper de mon cas et donner des interviews. Je ne sais malheureusement que dire. Une autre question sur la négation de mon emprisonnement est que j’étais en prison pendant deux ans. Pourquoi le ministère du renseignement ou la justice n’ont-ils pas nié mon arrestation plus tôt ?
F.G. : Un autre point est la rumeur de votre mort en prison. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Comment a-t-elle fuité ?
A.S. : J’ai fait deux grèves de la faim, une fois en soutien de Hossein Ronaghi Maleki et une autre suite à une altercation avec un gardien de prison, mais rien qui n’ait pu causer ma mort. Il y avait beaucoup de fausses rumeurs. Certains disaient que je n’étais pas en prison, d’autres que je n’étais plus vivant, ce qui a causé ce battage médiatique. Environ sept jours après mon arrestation, j’ai pu faire un appel téléphonique. Celui qui m’interrogeait m’a dit que mes amis avaient causé beaucoup de zizanie et de chocs. Pendant cette période, la pression médiatique m’a donné accès au téléphone. Après l’installation de cette ambiance délétère, la pression médiatique a perduré.
F.G. : Vous voulez dire qu’on ne vous a pas permis de contacter votre famille après ?
A.S. : Exactement. Je n’ai pu téléphoner qu’une fois. J’ai utilisé cet appel pour confirmer que Kouhyar était à la section 209 ; j’ai aussi dit autre chose qu’il ne serait pas correct de répéter ; à cause de cela, on m'a interdit de recontacter ma famille. En y repensant, je me rends compte que tout penchait à nier ma présence en prison. Mais si je n’avais pas été en prison, mon père n’aurait eu aucune raison de donner des interviews.
F.G. : Vous dites que vous avez fait deux grèves de la faim dont une pour protester contre la situation de Hossein Ronaghi. Vous n’aviez pas de contacts avec le monde extérieur, alors comment connaissiez-vous la situation de Hossein Ronaghi ?
A.S. : Mon grand-père m’a rendu visite. Hossein Ronaghi avait commencé une grève de la faim quelques jours avant sa visite. Mon grand-père m’a dit : « Ton ami Hossein Ronaghi a commencé une grève de la faim pour protester contre sa situation médicale. » Je lui ai dit que je commencerais une grève de la faim le jour même en soutien de Hossein Ronaghi Maleki.
F.G. : Avez-vous rendu visite à votre grand-père à la prison d’Evine ?
A.S. : Oui
F.G. : On a rapporté que votre grand-père avait été arrêté et transféré à la section 209 de la prison d’Evine. Avez-vous vu vote grand-père à la section 209 ?
A.S. : Non pas du tout
F.G. : Après la libération de votre grand-père, vous ne l’avez plus vu et il ne s’est pas occupé de votre dossier ?
A.S. : C’est malheureusement exact. Mes amis poussaient mon père a s’en occuper. Aux dernières nouvelles, mon grand-père vit à Parand au nord de Robat-e-Karim.
F.G. : Vous n’avez pas revu votre grand-père, même après votre libération ?
A.S. : Malheureusement non.
F.G. : Et votre père ? Avez-vous vu votre famille après votre libération ?
A.S. : Je ne les ai vus qu’une fois. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans la zone militaire. Le renseignement militaire m’a retiré mon laissez-passer. Il faudrait que je retourne dans cette zone pour m’y faire enregistrer, mais on ne me le permet pas. J’ai cependant vu mon père à l’extérieur de la zone. Mon père est dans une situation dramatique. Il a des crises d’angoisse. Il prend des médicaments qui ont fait empirer son état. Il est dans un tel état que ces crises d’angoisse ne peuvent être contrôlées que par des médicaments. Quand il ne les prend pas, sa santé neurologique est très perturbée. Mon père subit des pressions du renseignement militaire, du ministère du renseignement et de son épouse. Il ne veut pas donner d’interviews, quand il l’a fait, c’est pendant que son épouse n’était pas à la maison et il faisait en sorte qu’elle ne le sache pas. Les problèmes familiaux ont été pour beaucoup dans le manque de réponse de mon père.
F.G. : Vous avez parlé de son épouse ?
A.S. : Oui. Mon père s’est remarié 60 jours après la mort de ma mère. L’une des raisons qui m’empêche de vivre avec mon père est son mariage.
F.G. : Après la négation d’Edjeï, on a dit vous avoir vu à Mehrabad Sud (là où son père possède une maison dans une enclave militaire). On a dit que vous étiez très maigre et émacié, comme un mort sorti de sa tombe. Vous sembliez en plus avoir perdu vos facultés cognitives et que vous erriez sans but… Comment l’expliquez-vous ?
A.S. : Oui, ceci a été rapporté par XXX dont la sœur était dans la même université que moi, c’était un ami. Sa sœur a vu quelqu’un à l’université et a dit après qu’elle avait vu quelqu’un qui ressemblait beaucoup à Arash. Mais alors, si c’était Arash, pourquoi ne m’ont-ils pas parlé ?
F.G. : Pourquoi n’avoir informé personne de votre libération contrairement aux autres prisonniers libérés, pourquoi l’avoir annoncé sur Facebook au bout de quelques jours ?
A.S. : En fait, je l’ai dit à tout le monde, mais les médias m’ont bloqué. Les sites n’ont pas publié la nouvelle de ma libération, et même maintenant, ils doutent que les photos de Facebook soient vraiment celles d’Arash… même si c’est moi qui m’occupe de mon compte Facebook et si j’ai pris cette photo à la demande de mes amis avec mon téléphone portable.
F.G. : Quelle est votre situation actuellement ? Quelles sont les accusations qui vous ont été notifiées ?
A.S. : « Collusion et conspiration contre le régime » et « propagande contre le régime ».
F.G. : Vous a-t-on expliqué pourquoi vous n’avez pas été transféré à la section commune de la prison, pourquoi vous êtes resté à l’isolement pendant si longtemps ? Vous ne les avez pas interrogés sur ces sujets ?
A.S. : J’ai protesté à de nombreuses reprises. J’ai demandé d’être transféré aux cellules 122 où l’ambiance était davantage ouverte. Mais mes protestations et mes discussions avec celui qui m’interrogeait, calmes ou ressemblant à des affrontements, n’ont abouti à rien. Après ma deuxième visite, on m’a dit qu’à l’extérieur de la prison, on m’accusait de ne pas être emprisonné. On sous-entendait que je collaborais avec les autorités pour obtenir ma libération. Suite à cette visite, j’ai tenté sans succès d’être transféré aux cellules 122. Enfin, vers la fin de ma détention, on m’a transféré à la section 92 où j’ai été détenu avec deux autres personnes. Puis, et cela m’a même choqué, on m’a libéré sous caution. On m’a refusé tous mes droits de prisonnier. Je n’ai eu que deux visites et un seul appel téléphonique.
F.G. : Quelle explication ont-ils donnée pour ne pas vous transférer à la section publique ?
A.S. : On disait à ma famille que celui qui m’interrogeait devait accepter le transfert. Pendant qu’il m’interrogeait, il m’a dit que je ne méritais pas d’être transféré à la section publique.
F.G. : Un autre problème : pourquoi aucun des prisonniers libéré de la section 209 ne vous a-t-il vu, ni dans les couloirs, ni auprès des salles d’interrogatoire, ni aux toilettes et aux douches ? Dans quelles conditions étiez-vous détenu pour qu’en dehors de ces deux personnes que vous avez mentionnées, personne d’autre ne vous ait vu ?
A.S. : Mais quelques-uns m’ont vu, ceux qui ont été transféré à la section 350. Il y a eu un rapport dans Jaras disant qu’un fonctionnaire de la section 209 avait publié une réponse à une question confirmant qu’Arash Sadeghi était détenu dans la section 209. C’était en 2012. Quelques amis m’ont vu d’une façon ou d’une autre. Nous avons même parlé. Il me semble bizarre qu’on prétende que personne ne m’ait vu. Mehdi Khodaï et quelques autres qui s’occupaient de mon dossier ainsi que deux prisonniers de la section 209 ont dit m’avoir vu.
F.G. : Vous dites que vous vous rendiez aux toilettes. Il n’y en avait pas dans votre cellule ?
A.S. : Les cellules de la section 240 ont des toilettes, mais, dans la section 209, vous appuyez sur un bouton et un gardien vient vous emmener aux toilettes.
F.G. : A votre avis, pourquoi Mr. Edjeï a-t-il nié votre détention à la prison d’Evine ?
A.S. : Les sections 2A et 209 ne dépendent pas de l’organisation nationale des prisons, même les repas y sont différents. Je parle du cas de Kouhyar. Je n’ai pas l’intention de me défendre. A partir de maintenant je n’essaierai plus de me défendre ou de me justifier. Je choisirai le silence et j’attendrai le procès pour tout élucider.
F.G. : Dans quelle chambre est votre dossier pour l’instant ?
A.S. : Vous voulez dire au tribunal d’Evine ?
F.G. : Votre dossier se trouve au tribunal d’Evine et c’est là que la caution a été déposée ?
A.S. : Oui, à la deuxième chambre du tribunal d’Evine.
F.G. : Le dossier a-t-il été clos ? La date du procès a-t-elle été fixée ?
A.S. : Le dossier n’est pas clos et aucune date n’a été fixée.
F.G. : Dans quel état physique et émotionnel vous trouvez-vous ?
A.S. : Au point de vue physique, je souffre d’hémorragie stomacale et j’ai perdu beaucoup de poids, environ 20 à 21 kilos. En ce moment, je pèse 51 kilos. Mon état émotionnel n’est pas bon. Je suis en état de choc. On m’accuse sans même me laisser le temps de me remettre. On m’a harcelé et blessé dès le premier jour. On a même mis en doute l’authenticité de ma photo.
F.G. : Puis-je publier cette interview sur le site de Rooz ?
A.S. : Cela ne pose aucun problème. Publiez-la comme vous l’entendez.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire