25 juillet 2010
Massoud Shafei dans une interview exclusive avec Rooz:
L’avocat des frères Alaei lors du second anniversaire de leur arrestation : « Les efforts des organisations pour les droits humains et pour les droits des médecins sont restés sans effet pour les frères Alaei et le responsable de la justice s’est opposé à un amendement de leurs verdicts. » La semaine dernière, les médecins pour la défense des droits humains ont publié une déclaration demandant la libération d’Arash et Kamyar Alaei, deux médecins luttant activement contre le SIDA en Iran.
Rooz: Monsieur. Shafei, de quoi accuse-t-on les frères Alaei et ont-ils avoué ?
Masoud Shafei (Shafei): Suivant l’acte d’accusation, les deux frères ont été accusés d’agissements contre la sécurité nationale pour coopération avec un état ennemi, dans ce cas, les Etats-Unis. L’acte d’accusation cite l’article 508 du code pénal islamique selon lequel quiconque coopère avec des états ennemis de la république islamique sera condamné à un emprisonnement de un à dix ans, à moins qu’il ne soit condamné pour Moharebeh [ennemi de Dieu]. L’accusation de Moharebeh ne s’appliquait pas au dossier des frères Alaei, ce qui leur laisse un à dix ans d’emprisonnement pour coopération avec un état ennemi. Nous avons prouvé que les Etats-Unis n’étaient pas un pays ennemi. Nous avons cité plusieurs décisions de la cour suprême qui ne considérait pas les Etats-Unis comme un pays ennemi. A cette époque, seul le gouvernement irakien était considéré comme ennemi, à cause de la guerre de huit ans. Nous avons plaidé et finalement prouvé que les Etats-Unis ne pouvaient pas déclencher l’article 508. De plus, l’article stipule que quiconque coopère avec un état ennemi contre la république islamique sera condamné. Les frères Alaei n’ont absolument pas travaillé avec le gouvernement américain. Ils n’ont travaillé qu’avec des fondations et des institutions scientifiques.
Rooz: Quand et comment s’est passé le procès des frères Alaei ?
Shafei: Malheureusement, même si le procès devait se passer à huis clos, plusieurs agents du ministère du renseignement y étaient présents, ce à quoi j’ai objecté. Le juge n’a pas pris mon objection en considération les présentant comme des experts. Mais même les experts ne sont pas admis à un huis clos parce que les experts donnent leurs expertises avant le procès. Nous avons constaté l’incapacité du juge à diriger ce procès et a empêché les soi-disant experts d’intervenir dans la procédure
Rooz: Avez-vous pu rencontrer vos clients pendant les deux années passées ? Ont-ils pu utiliser leur droit de permission ?
Shafei: Je dois dire qu’heureusement, les frères Alaei ont eu des permissions. Les membres de leur famille et moi-même avons pu les rencontrer. Je les ai vus il y a quelques semaines. Pendant cette réunion, ils ont mentionné des restrictions en prison mais n’ont pas parler ouvertement de leurs conditions de vie en prison. Leur silence vient de ce qu’ils veulent protéger leurs droits à des permissions. Nous avons constat que s’ils protestent contre leurs conditions de détention, le peu de droits qu’ils ont leur sont retirés.
Source : http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/july/25//alaei-brothers-deprived-from-right-to-conditional-release.html
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