lundi 5 janvier 2015

Interview de Saba Sherdoust, amie de Mahdieh Golrou

Mahdieh Golrou qui avait passé 30 mois de sa jeunesse derrière les barreaux pour avoir milité pour le droit à l’éducation, a été arrêtée par les gardes révolutionnaires le 26 octobre. Les autorités n’ont pas dévoilé la raison de son arrestation mais il est clair qu’elle est en rapport avec sa participation aux manifestations demandant que le gouvernement arrête ceux qui ont commis les attaques à l’acide. 

Saba Sherdoust est son amie et a accepté de nous donner une interview.

Daneshjou News : Madame Sherdoust, quand et comment Mahdieh Golrou a-t-elle été arrêtée ?
Saba Sherdoust : Mahdieh a été arrêtée le dimanche 26 octobre alors qu’elle quittait son domicile pour se rendre à son travail. Après son arrestation, elle a été ramenée chez elle et que certains de ses effets personnels ont été saisis comme son téléphone portable et son ordinateur portable.

DJ : Pourquoi a-t-elle été arrêtée et quelle agence du gouvernement l’a-t-elle arrêtée ?
SS : Avant son arrestation de dimanche, nous nous étions rassemblées avec d’autres femmes devant le parlement rue Baharestan pour manifester contre les attaques à l’acide ayant eu lieu contre des femmes à Ispahan. Le lendemain, Madame Golrou m’a contactée pour me dire qu’elle avait été contactée par des personnes dont elle ne connaissait pas le numéro ; elle n’avait pas pu répondre  car elle était en cours.
En raison de ses activités récentes, je peux dire que Madame Golrou a certainement été arrêtée pour sa participation à des manifestations contre les attaques acides à l’encontre des femmes.
De plus, autant que je sache, Madame Golrou n’était pas politiquement active et se concentrait uniquement sur les sujets sociaux et les problèmes des femmes.

DJ : Les agences de sécurité étaient-elles plus sensibles aux attaques acides ou au retour à l’activité de la société civile ?
SS : Les deux. Quand la colère populaire a déclenché des manifestations et de la dissidence civile, l’opposition aux attaques acides s’est changée en ce qui était vu comme un problème de sécurité. D’autres personnes qui couvraient les manifestations ont aussi été arrêtées, dont un photographe de l’ISNA et deux autres membres de la presse qui avaient fait des reportages sur les attaques.
D’un autre côté, les autorités ont intensifié la pression sur les militants civiques en général. Ces évènements démontrent qu’ils ne permettront pas aux militants d’agir dans quelque sphère que ce soit de la société civile. Les dirigeants ne désirent pas voir les militants des droits civiques s’occuper des problèmes sociaux, coopérer avec les ONGs ou participer à des rassemblements non-violents.
La peur d’une augmentation de la participation civique a créé plus de menaces, de convocations et d’arrestations, et donc une escalade de la pression sur les militants. Bien sûr, cette situation existait aussi durant la présidence Khatami. La politique étrangère a évolué alors que les pressions internes persistaient. Tout cela persiste car la participation civile active pourrait préparer le chemin de la démocratie.

DJ : Mahdieh a-t-elle eu des contacts avec l’extérieur depuis son arrestation et où est-elle incarcérée ?
SS : Elle appelle brièvement ses proches pour dire qu’elle va bien.
Comme elle a été arrêtée par les gardes révolutionnaires, elle est détenue dans l’un de leurs centres de détention. A ce jour, elle n’a toujours pas rencontré son avocat. Mais sa famille continue de suivre sa situation avec qui de droit et le bureau du procureur.

Source : http://www.daneshjoonews.com/archives/15380


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