mercredi 28 janvier 2015

Faezeh Hashemi : ils n’ont pas le vote du peuple alors ils essaient d’obtenir des votes par d’autres moyens – Fereshteh Ghasi – 15 janvier 2015



La fille militante d’Hashémi Rafsandjani, Faezeh, a dit à Rooz qu’elle n’avait pas vu les évènements d’hier au parlement, sans rapport avec les élections législatives de l’année prochaine. D’après elle, les députés qui savent qu’ils n’ont pas les votes du peuple veulent obtenir des votes par d’autres moyens. Elle croit que l’attaque physique et verbale contre Ali Motahari par un groupe de ses propres collègues au parlement qui l’ont empêché de prononcer son discours, sont des efforts pour créer une atmosphère sécuritaire. Elle a aussi dit que les manifestations de 2009 servent d’excuse à certains pour défendre leurs propres intérêts. Elle a conclu en disant que ces personnes avaient peur des noms de Moussavi, Rahnavard et Karroubi.

Plus tôt dans la semaine, Ali Motahari, membre de la faction intégriste du parlement iranien, a été battu par des députés durs et a été blessé aux mains. Dans l’enceinte du parlement il a déclaré considérer que « l’assignation à domicile de Messieurs Moussavi et Karroubi et de Madame Rahnavard, consécutive aux émeutes de rue de 2009, était contraire aux principes de la constitution ». Mais avant de pouvoir finir sa phrase, un groupe de députés a commencé à scander « Mort aux séditieux » un mot que les durs utilisent pour qualifier les dirigeants du Mouvement Vert qui ont ouvertement défié le gouvernement sur l’élection présidentielle de 2009 qui avait reconduit Ahmadinejad à la présidence. Dès le début de l’agitation, les journalistes ont été invités à quitter la session qui a été suspendue par la présidence. Les caméras des photographes présents ont été confisquées et Moussa Ghazanfar-Abadi, député de Bam, a annoncé que le comité spécial qui surveille la conduite des députés, examinerait les remarques de Motahari lors de la prochaine session parlementaire.

La veille, Safar Naimirez, l’un de ceux qui avaient attaqué Motahari, a dit à l’agence de presse Fars que plus de 50 députés avaient porté plainte contre Motahari auprès du comité de surveillance de la conduite des députés.

Faezeh Hashemi, ancienne députée et directrice de la revue Zan désormais interdite, a dit à Rooz que ces évènements l’avaient surprise. « C’est une histoire étrange. Ce genre de choses arrive en dehors du parlement, mais maintenant, l’atmosphère est tellement tendue que ce genre d’attaques vise à empêcher les députés de parler. Les députés n’ont plus la patience d’écouter leurs collègues qui ont le droit, de par la constitution, d’exprimer leurs points de vue. C’est un avertissement important qui pourrait présager du futur. On devrait absolument enquêter dessus et c’est le parlement lui-même qui devrait le faire.
Le comité de surveillance de la conduite des députés veut examiner le discours de Motahari mais je n’ai jamais entendu parler d’une enquête de ce type. Ce sont des évènements dangereux qui dénotent l’existence d’autres plans. De tels dénigrements alourdissent l’atmosphère et à la fin, personne ne pourra plus exprimer son point de vue, encore moins qu’aujourd’hui. »

Madame Hashemi a dit qu’elle pensait que ces évènements au parlement avaient un lien avec les élections l’année prochaine du conseil des experts et d’un nouveau parlement. « Quand les délinquants ne sont pas punis mais autorisés à se sentir au-dessus des lois, cela indique qu’ils ont des buts bien précis. Nous nous rapprochons des prochaines élections et je pense que cela est lié. Ils veulent créer une atmosphère de peur en montrant comment on traite un député. Ils veulent créer une atmosphère sécuritaire de terreur pour atteindre leurs buts. Cette conduite indique que, puisque ces députés ne sont pas soutenus par le public, ils ne seront pas réélus ; ils veulent créer une atmosphère qu’ils pourront exploiter pour être élus par d’autres moyens. »

Madame Hashemi a souligné l’emportement d’un groupe de députés en entendant les noms de Moussavi, Rahnavard et Karroubi prononcés par Motahari et a dit que cela dénotait leur peur des noms mêmes de ces personnalités emprisonnées.

Seyed Mehdi Moussavinejad, député intégriste dur de Dashtestan, a dit à Rooz qu’en fait c’était Motahari qui avait attaqué les autres députés et non le contraire. Mais un autre député, Abed Fatahi, a confirmé à Rooz que Motahari avait été poussé et frappé physiquement. Certains médias sociaux ont dit que c’était Seyed Mehdi Moussavinejad qui avait poussé Motahari dans l’enceinte du parlement. Mais Moussavinejad a déclaré à Rooz qu’il ne l’avait pas fait et l’a accusé d’avoir attaqué les autres députés.

D’après IRNA, agence de presse appartenant à l’état, le président du parlement, Ali Laridjani, a parlé avec des journalistes du tumulte au parlement. « Nous avons de sérieux problèmes dans ce pays et tout le monde devrait comprendre qu’il nous faut une atmosphère calme pour les traiter. C’est une responsabilité nationale. Les médias aussi devraient suivre ce but de calmer le jeu et non pas créer des problèmes supplémentaires. Il vaudrait mieux promouvoir une démarche vers une atmosphère plus calme. »

Les réactions à cette bataille du parlement varient. Le représentant de l’ayatollah Khamenei au journal conservateur Kayhan, Hossein Shariatmadari, a critiqué Motahari pour avoir manqué de respect à son propre père (idéologue révolutionnaire dirigeant dans les premières années qui ont suivi la chute de la monarchie). Il a comparé Moussavi et Karroubi à Shemr et Yazid, dirigeants musulmans du 17ème siècle qui auraient assassiné le troisième imam chiite.

Massoud Pezeshkian, député de Tabriz, a aussi parlé avec l’agence de presse ILNA, spécialisée dans le travail, et critiqué les attaquants. « Certains n’ont pas la patience d’entendre un discours de sept minutes. En fait, il est bon que le peuple regarde le régime ; ainsi, il saura de quel genre de personnes il est constitué et dans quel langage il s’exprime. Lorsque l’on a pas la patience d’entendre quelqu’un exprimer son opinion, comment peut-on s’attendre à un procès équitable. »

Parmi les soutiens de Motahari, il y avait plusieurs veuves de commandants décédés lors de la guerre de huit ans contre l’Irak.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2015/january/15/article/faezeh-hashemi-they-do-not-have-the-peoples-vote-want-to-obtain-votes-through-other-means.html

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