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samedi 7 juillet 2012

Premier article sur le blog de Hossein Ronaghi Maleki depuis sa libération provisoire


Il n’y a pas d’horloge au mur.
Le temps n’existe pas.
Pas d’ombres sur le sol de la cellule de l’aube au crépuscule.
Ni lumière ni ténèbres et pas de porte.

Cela fait 32 mois que je n’ai rien écrit sur mon blog, et aujourd’hui, journée appelée de l’Ecriture, je suis venu prendre ma plume pour écrire et dire que je suis bien, parce que ma mère rayonne de bonheur, qu’elle ne pleure plus et que le tic nerveux de ses yeux a disparu. Le mal au dos de mon frère va mieux, il rit de nouveau. Mon père n’est plus agité ou bouleversé. Son dos est droit et sa tête haute. Mes sœurs rient au lieu de pleurer et elles m’embrassent à présent. Je ne vois plus mon jeune neveu de derrière les barreaux. Son désir d’embrasser son oncle s’est réalisé. Tous mes amis sont heureux et je n’ai pas de mots pour toute la gentillesse et l’affection qu’ils me témoignent.

Je n’arrive pas encore à réaliser pourquoi, lorsque des étrangers me voient, ils veulent me prendre dans leurs bras, ou pourquoi ils sont heureux ou pourquoi ils pleurent. Je m’emmêle encore dans les sentiments, je ne sais pas si je devrais pleurer ou rire, être heureux ou malheureux. La voix de mes amis n’est plus étouffée par leurs larmes. Ils sont tous heureux maintenant. Comment se fait-il que tout ait changé en l’espace de deux jours, quel autre miracle que celui de la liberté peut tant changer les choses ?

Je ne sais pas, maintenant que je suis dehors, je me sens honteux vis-à-vis de ceux qui sont toujours malades et en prison. Je dois dire que je ressens une douleur…..malgré toute cette peine et cette détresse, je dois dire que je veux vivre et rendre la vie possible. Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas ! Peut-être est-ce parce que je n’arrive toujours pas à croire ce qui est arrivé et que je n’arrive toujours pas à appréhender la profondeur de la catastrophe qui s’est produite. Et malgré tout ce qui précède, ne les croyez pas !

PS : on m’a pris par surprise, ils ont organisé une fête pour mon anniversaire à 13 heures. J’ai été tellement content de voir qu’Aref Darvishi avait aussi été relâché. J’étais en émoi car mon cadeau d’anniversaire était un livre de poésie d’Ahmad Shamlou.

Note: Le poème du début est de Lengston Hughes, il a été traduit en Persan par le poète Ahmad Shamlou

Source : http://www.14tir.co.cc/2012/07/blog-post.html

dimanche 7 août 2011

Déclaration des journalistes emprisonnés à l'occasion de la Journée des Journalistes


La république islamique d’Iran continue d’insister sur le fait que le pays doive rester la plus grande prison du monde pour les journalistes et le coupable du plus grand nombre de violations des libertés civiles incluant les libertés de parole, d’expression et de la presse.  Le gouvernement iranien, transformé en état policier après le coup d’état de juin 2009 fait tout ce qu’il peut pour limiter la libre circulation de l’information et les activités des journalistes indépendants en en détenant et en en jugeant des douzaines dans tout le pays. En conséquence, plus de trente journalistes sont actuellement derrière les barreaux dans les différents centres de détention d’Iran tandis que d’autres reporters sont cités à comparaître, ont été libérés sous caution et attendent leur procès hors des prisons. De plus, certains journalistes ont été contraints d’abandonner leur profession pour toujours ou de carrément quitter le pays  en raison de l’oppression brutale qui y règne.

Le sort tragique des libertés d’expression et de la presse en Iran, surtout depuis le coup d’état de juin 2009 est si évident qu’il n’a pas besoin d’être expliqué ; la conséquence directe de la situation actuelle est l’autocensure des médias iraniens a rendu cette même presse inefficace et sans aucune valeur. Ces dernières années, les journalistes ont été condamnés a un total de plus de 150 ans de prison lors de procès mis en scène devant des cours martiales cachées sous le nom de tribunaux révolutionnaires. Un tel phénomène est sans précédent et n’a été vu auparavant dans aucun pays du monde.

A lors actuel, il n’est ni rare ni exceptionnel pour un journaliste en Iran d’être condamné à 5 à 7 ans de prison et une multitude d’autres ont pris plus de 10 ans de prison simplement pour avoir fait leur travail. Les militants des médias dans le monde entier ainsi que les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants ont condamné l’assignation à domicile de Mir-Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi et dénoncé les restrictions imposées aux rédacteurs en chef des journaux Kalameh et Etemad-é-Melli. Dans le même temps, les efforts pour mettre fin à l’emprisonnement de ces deux personnalités sont devenus la pierre de touche et le symbole de toutes les actions à travers lesquelles les libertés civiles dont les libertés d’expression et de la presse peuvent être restaurées en Iran.

Nous soussignés, condamnons l’oppression et la censure des journalistes et de la presse et exigeons que les libertés civiles et par-dessus tout la liberté d’expression, la libération de tous les journalistes emprisonnés et l’établissement d’un environnement favorable au fonctionnement d’une presse indépendante dans une société libre. C’est pourquoi nous demandons l’aide et le support de tous les militants des droits humains et des avocats des droits civiques du monde entier.

Signé :

Heshmatollah Tabarzadi
Issa Saharkhiz
Ramin Partchami
Abolfazl Abedini
Massoud Bastani
Nader Karimi
Shahin Zeinali
Hamzeh Karami
Aref Darvishi
Ali Asghar Seyed-Abadi
Mahboubeh Karami

Source: http://en-hrana.com/index.php?Itemid=4&catid=2:statements&id=473:a-statement-from-imprisoned-iranian-journalists-on-reporters-day&option=com_content&view=article