samedi 5 février 2011

Profil de prisonniers - Hengameh Shahidi


Hengameh Shahidi, journaliste, bloggeuse, membre du parti national de la confiance et consultante de son secrétaire général Mehdi Karroubi, est née le 14 mai 1975 à Mashhad. Elle est correspondante pour les affaires internationales et la politique ; elle a un diplôme de journalisme et un autre de communications. Elle passait son doctorat en communication en Grande Bretagne mais a été interdite d’études en raison de sa détention.

Elle a été candidate pour Téhéran et sa banlieue du parti « Reconstruire l’Iran » [Kargozaran Sazandeghi Iran] de la 2ème session du conseil islamique pour les élections législatives. Elle était aussi consultante du Parti National de la Jeunesse pendant les deux dernières années de présidence de Seyyed Mohammad Khatami. Elle a obtenu le premier prix lors du 11ème festival de la presse pour ses reportages pendant les guerres en Irak et en Afghanistan.

Détention

Hengameh Shahidi a été arrêtée une première fois et transférée à l’isolement au bloc 209 d’Evine le 30 juin 2009 lors de la grande vague d’arrestations qui a frappé les militants politiques et les journalistes après les 10èmes élections présidentielles d’Iran. Pendant son incarcération, Elle a été soumise à d’énormes pressions psychologiques et physiques pour qu’elle fasse de faux aveux. Au bout de quatre mois de prison, elle a été libérée le 1er novembre 2009 sous une caution de $90,000. En dépit de sa libération, Hengameh Shahidi était toujours harcelée par les agents du ministère du renseignement. Ils exigeaient qu’elle prépare de faux aveux télévisés mais elle a refusé d’obéir. La cour d’appel n’avait pas encore statué sur son cas qu’elle était de nouveau arrêtée et transférée à Evine le 25 février 2010.

Accusations et Verdict

A sa libération de prison, le juge Pir Abassi de la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire a condamné Hengameh Shahidi à un an d’emprisonnement sous l’inculpation de « propagande contre le régime » suivant les articles 499, 500, 609, 610, 611 et 47 du code pénal islamique, à 5 ans d’emprisonnement sous l’inculpation de « collusion et agissements contre la sécurité nationale du pays » et à 95 jours d’emprisonnement pour « insultes contre le président ».

Le 27 février 2010, l’avocat de Hengameh Shahidi a annoncé qu’en raison du verdict moins lourd pour insultes contre le président, son verdict avait été réduit à 6 ans, 3 mois et un jour d’emprisonnement et une amende de 50 dollars devant être réglée en liquide. Il faut mentionner que Hengameh Shahidi a été arrêtée deux jours avant l’énoncé du verdict alors qu’elle était convoquée à la 54ème chambre de la cour d’appel.

Suivi

Hengameh Shahidi a pu rencontrer sa famille pour la première fois dans une cabine le 25 mars 2010. Elle souffre de problèmes cardiaques rendant son incarcération encore plus pénible. Le 25 mars, ses avocats ont envoyé une requête officielle de libération provisoire à la justice. Le 25 avril, la mère de Hengameh Shahidi a annoncé son transfert à l’infirmerie d’Evine. En dépit de son état de santé, elle est retournée à la section générale le 26 avril. Lors d’une visite de sa famille le 28 mai 2010, elle a demandé à sa famille de s’adresser à la cour suprême suivant l’article 18 de la constitution, en raison de la nature illégale de son arrestation, des techniques employées lors des interrogatoires et du verdict injuste de 6 ans de prison.

Le 29 mai 2010, Hengameh Shahidi qui était, comme beaucoup d’autres prisonnières politiques, détenue dans un bloc réservé aux criminelles dangereuses, a été attaquée par une droguée. Il faut mentionner qu’en dépit de ses problèmes cardiaques, de sa mauvaise condition physique et de son besoin urgent de chirurgie, les autorités de la prison refusent toujours qu’elle soit soignée.

En juillet 2009, les autorités de la prison ont privé Hengameh Shahidi de conversations téléphoniques avec sa famille pendant deux mois. Comme beaucoup d’autres prisonniers, bien qu’elle ait eu besoin d’être soignée, elle n’a jamais obtenu de libération provisoire. Le 10 septembre 2010, le procureur de Téhéran a annoncé qu’elle pourrait bénéficier d’une libération provisoire contre une caution de 60.000USD. Grâce aux efforts de ses avocats et de sa famille, le montant de la caution a fini par être réduit. Le 28 octobre 2010, Hengameh Shahidi a pu quitter la prison pour raisons médicales après plus de 9 mois derrière les barreaux. Sa libération provisoire s’est achevée le 18 novembre 2010 et à son retour à Evine, elle a été transférée au bloc « méthadone ». Le 7 décembre 2010, elle a de nouveau été transférée à la section générale.

Le 23 décembre 2010, Shahidi a envoyé une lettre pour se plaindre des dirigeants de la république islamique au secrétaire général des Nations Unies par l’intermédiaire de ses avocats. Elle y disait : « Bien que la constitution de la république islamique stipulent que les accusés politiques ont droit à un procès public avec un jury, les autorités de la république islamique ont transformé toutes les procédures judiciaires en procès mis en scène à huis clos et sans jury. Ces procès sont dirigés par des agents de sécurité qui dépendent directement du guide suprême, ce qui est contraire aux lois de notre nation, et ils condamnent les accusés à des peines longues et injustes. »

Source : http://www.rahana.org/prisoners-en/?p=1406

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