Mahdieh Golrou, militante étudiante à qui on a interdit la poursuite de ses études, était responsable de l’association islamique de la faculté d’économie de l’université Tabatabaï et vice-présidente de l’association islamique de l’université Alameh Tabatabaï en 2006. Après avoir critiqué le gouvernement d’Ahmadinedjad et avoir essayé de sauver l’association islamique des étudiants, elle a été interdite de poursuite d’études et expulsée deux mois avant son examen final.
Mahdieh Golrou avait été arrêtée à deux reprises auparavant pour s’être occupée d’autres étudiants expulsés ; elle a passé une semaine en prison en 2007 après avoir fait un sit-in devant l’université Alameh Tabatabaï de Téhéran pour protester de son expulsion de l’université.
Elle avait été condamnée à un an de prison lors d’une de ses arrestations antérieures. Elle a purgé cette peine qui s’était ajoutée aux autres.
Arrestation
Mahdieh Golrou a été arrêtée en même temps que son époux, Vahid Lalipour, à 07h00 du matin le 3 décembre 2009 après que leur domicile ait été envahi par de nombreux agents des forces de sécurité. Le couple a été transféré au bloc 209 de la prison d’Evine. L’arrestation de son mari, qui n’a jamais exercé d’activités politiques, a été utilisé lors des interrogatoires de Mahdieh Golrou pour la forcer à collaborer et l’obliger à faire de faux aveux alors qu’elle était à l’isolement. L’arrestation de son époux devait la forcer à reconnaître sa collaboration avec les Modjahedine Khalgh (MKO), ce qu’elle a toujours refuser de reconnaître. Son époux a finalement été libéré sous caution fin février, après deux mois d’incarcération. Il a été de nouveau arrêté quelques mois plus tard et condamné à un an de prison.
Le 29 décembre 2010, pendant une visite dans une cabine, Mahdieh Golrou a informé sa famille de son terrible état de santé suite à une maladie intestinale. Elle a finalement été transférée à la section générale réservée aux criminelles et assassins dangereuses après presque trois mois d’isolement. Durant son incarcération, elle a développé une maladie intestinale à cause de l’état sanitaire et du manque d’eau potable. En dépit de son terrible état physique, le 9 mars 2010, les autorités de la prison lui ont refusé la visite de sa famille pour la troisième fois consécutive, puis une autre fois le 17 mars 2010 pour la quatrième fois. Après plusieurs mois d’attente, elle a finalement pu rencontrer sa famille le 29 mars 2010.
Accusations et verdict
Le dossier de Mahdieh Golrou a été examiné par la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire présidée par le juge Pir Abassi. Elle était accusée de « propagande contre le régime », de « réunion et collusion contre le régime » et de « coopération avec les Modjahedines Khalgh (MKO). La première audience a eu lieu le 5 avril 2010. Après le procès, elle a été transférée au bloc 209 et de nouveau interrogée pendant plusieurs heures.
Le 11 avril 2010, la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire a condamné Mahdieh Golrou a 2 ans et 4 mois de prison.. Son avocat, Amir Raissian n’a pas eu l’autorisation d’assister à l’audience ; Mahdieh Golrou a donc été obligée de présenter seule sa défense, sans assistance juridique.
Le verdict a été révisé le 7 juillet 2010 par la 54ème chambre de la cour d’appel et énoncé le 25 juillet 2010 : 2 ans de prison.
Suivi
Mahdieh Golrou a souffert de nombreuses maladies durant son incarcération. Le 2 mai 2010, en dépit se son état, on lui a refusé les soins médicaux. Le 9 juin 2010 elle aurait été transférée à l’infirmerie en raison d’une maladie intestinale grave. Les autorités de la prison lui ont de nouveau refusé l’accès à un médecin.
Le 22 juillet2010, l’époux de Mahdieh Golrou a déclaré lors d’une interview que lors d’une visite récente elle s’était plainte de nombreux maux. Comme le médicament qui lui était nécessaire était fabriqué à l’étranger, les autorités de la prison ont refusé qu’on le lui apporte. Le 8 septembre 2010, son état de santé aurait de nouveau été déplorable.
Comme beaucoup d’autres prisonniers politiques, on a souvent refusé à Mahdieh Golrou le droit de recevoir des visites de sa famille et de son mari. Le 31 août 2010, au bout de quatre mois elle a finalement pu rencontrer son mari.
Le 7 novembre 2010, Mahdieh Golrou et d’autres prisonnières politiques ont été transférées au bloc Méthadone de la prison d’Evine. Ce bloc est une salle fermée d’environ 30 à 35 mètres de long qui abritent des criminelles dangereuses et des droguées. Les prisonnières du bloc méthadone n’ont accès à l’air libre que moins d’une heure par jour. Elles n’ont pas accès à la bibliothèque de la prison ni au téléphone. Les prisonnières n’ont droit à des visites avec leurs familles que dans des cabines.
A de nombreuses reprises, Mahdieh Golrou a été privée de ses droits à recevoir la visite de sa famille, a commencé une grève de la faim le 21 décembre 2010. Bien qu’elle l’ai brisée quelques jours plus tard, le 28 décembre, elle a été accusée « d’influencer défavorablement l’opinion publique » par la 4ème chambre du tribunal d’Evine. Elle donc repris sa grève de la faim et a de nouveau été privée des visites de sa famille.
Au bout de deux semaines, elle a finalement pu rencontrer sa famille le 5 janvier 2011. Une semaine plus tard, le 11 janvier 2011, elle aurait de nouveau été privée de ce droit.
Sources : http://www.rahana.org/prisoners-en/?p=1332
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire