samedi 5 février 2011

Profil de prisonniers - Ahmad Zeidabadi


Ahmad Zeidabadi, journaliste et analyste politique, est né en 1966 dans la ville de Sirdjan. Il était secrétaire général de l’organisation étudiante Tahkim-e-Vahdat (Bureau pour la Consolidation de l’Unité) et membre du bureau de l’Association des Journalistes Iraniens. Zeidabadi a passé son diplôme de troisième cycle à l’université de Téhéran en relations internationales. C’est un expert des relations avec Israël et sa thèse a porté sur « La religion et le gouvernement en Israël ».

Ahmad Zeidabadi a commencé sa carrière de journaliste en 1989 au journal « Ettelaat ». Après le 23 mai, il a commencé à collaboré avec plusieurs journalistes réformistes dont « Hamshahri ». De 2007 à 2008, il a commencé à travailler pour l’hebdomadaire « Shahrvand-e-Emrooz » (citoyen d’aujourd’hui). Zeidabadi a été sunommé « honorable literati » en tant que rédacteur en chef du journal « Azad » publié en 1999.

Détention

Ahmad Zeidabadi a été arrêté une première fois le 13 juin durant la vague d’arrestations qui a suivi les 10èmes élections présidentielles ; il a été transféré qu bloc « 2A » d’Evine tenu par l’IRGC et qui n’est pas sous la juridiction de l’organisation des prisons. Lors d’une visite de son épouse environ 2 mois après son arrestation, Zeidabadi l’a informé qu’il avait passé les 17 premiers jours de son incarcération dans un lieu qui ressemblait à une tombe et qu’il était soumis à de grandes pressions pour s’engager à ne plus jamis avoir d’activités politiques ou journalistiques.

Le 31 août, il a de nouveau pu rencontrer son épouse à l’occasion de son anniversaire. Son épouse, Malihe Mohammadi a fait la déclaration suivante après la visite : « Zeidabadi était très troublé et confus ; il a parlé à plusieurs reprises de son incapacité à analyser. » Il faut préciser que Zeidabadi était toujours à l’isolement au bloc 2A d’Evine.

Le tribunal fixa la caution à $250.000 le 3 octobre, mais le procureur s’opposa à sa libération bien que la caution ait été déposée par la famille. Les autorités de la prison s’opposèrent de nouveau à une visite de sa famille le 6 octobre. Il finit par rencontrer son épouse 25 jours plus tard et déclara : « Je suis toujours à l’isolement. »

Le 1er novembre, on menaça son épouse d’arrestations. Durant une visite, elle comprit que les autorités de la prison avaient dit à Zeidabadi : « Si votre épouse continue à donner des interviews et à parler des accusations qui pèsent contre vous ou de votre situation en prison, elle aussi sera arrêtée. »

Accusations et Verdict

Ahmad Zeidabadi a été jugé et condamné par la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire présidée par le juge Pir Abassi. Il était accusé entre autres de « propagande contre le régime » et de « conspiration pour troubler l’ordre public ». Le gouvernement mentionna les efforts de Zeidabadi pour tenter de convaincre Abdollah Nouri, ministre de l’intérieur sous la présidence Khatami, de se présenter aux élections présidentielles de 2009 comme preuve de sa conspiration aux troubles de l’ordre public. Le 23 novembre au matin, Zeidabadi a été condamné à 6 ans de prison, 5 ans d’exil et une interdiction à vie d’activités politiques et sociales. Ahmad Zeidabadi a obtenu le prix « Plume d’Or de la Liberté » en décembre 2010.

Le 2 janvier 2010, la cour d’appel a confirmé le verdict de 6 ans de prison et de 5 ans d’exil à Gonabad.

Suivi

Le 1er février 2010, Ahmad Zeidabadi a été transféré à la prison de Radjaï Shahr, célèbre pour abriter des criminels dangereux comme les kidnappeurs, les meurtriers et des trafiquants de drogue. L’avocat de Zeidabadi, Mohammad Sharifnia, a objecté à cette décision et l’a déclarée illégale.

Le 12 avril 2010, la situation de Zeidabadi s’est considérablement détériorée. Deux de ses codétenus étaient des assassins condamnés et un autre un trafiquant de drogue. Le 17 avril, son épouse a décrit sa situation ainsi : « Nous avons droit à une visite en cabine une fois toutes les quinzaines de 10 minutes, après avoir fait le long et difficile voyage de Téhéran à Karadj, juste pour voir comment il va. »

Le 30 mai, Zeidabadi a été transféré du bloc 6 au bloc 2 pour avoir protester contre le traitement inhumain affligé à un autre prisonnier politique Rassoul Badaghi. Le 10 juin, son avocat a annoncé qu’il n’avait pas obtenu de libération conditionnelle après un an d’emprisonnement.

Zeidabadi est toujours à Radjaï Shahr.

Source: http://www.rahana.org/prisoners-en/?p=1318

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