Alors que le cabinet d’Hassan Rouhani continue d’améliorer la position régionale et internationale de l’Iran, les politiciens durs et les militaires intensifient leur surveillance et leurs attaques. On s’y attendait, mais les attaques se sont transformées en menaces de démission ou d’éviction.
La dernière attaque vient de Djavad Karimi Ghodoussi, membre dur de la commission parlementaire de la sécurité nationale et de la politique étrangère ; il l’oralement mis en garde ; « Si Rouhani ne retire pas ses commentaires (la police en Iran n’a pas le devoir de maintenir les lois islamiques, mais uniquement les lois) et ne se repent pas devant les oulémas et les martyrs, s’il ne présente pas ses excuses au peuple, l’islam lui imposera ce qu’il a imposé par le passé. »
Mohammad-Ali Assoudi, représentant de l’ayatollah Khamenei auprès des gardes révolutionnaires, a utilisé d’autres mots pour le même message quand il a dit que Rouhani devrait tirer des leçons de ce qui est arrivé à Bani-Sadr, premier président du régime islamique après 1979. Il a été demi par le parlement mais avait fui le pays avant.
Trois religieux de haut rang de Qom ont également publié des déclarations critiquant sévèrement Rouhani.
Tout cela indique que le groupe qui, en son temps, considérait Mahmoud Ahmadinejad comme proche de ses idées, ne tolère pas les semblables de Mir-Hossein Moussavi, Mehdi Karroubi, Mohammad Khatami et Hashemi-Rafsandjani et n’accepterait pas non plus un second mandat pour Rouhani. Il utilise tout ce qui est à sa disposition pour le discréditer et finalement l’évincer du pouvoir à mi-mandat.
Il semble improbable que le parlement actuel puisse réunir une majorité des deux tiers pour évincer Rouhani. Mais comme on prévoit que la plupart des députés actuels ne seront pas réélus en février 2016, ils pensent que c’est leur seule chance d’agir. On s’attend à ce que le prochain parlement soit surtout constitué de modérés.
La constitution permet au parlement, par un vote d’une majorité des deux tiers, de convoquer le président qui a alors 30 jours pour se rendre devant le parlement pour convaincre les députés de sa politique et de ses qualifications pour rester en place. Si les deux tiers des députés ne lui votent pas la confiance, le résultat est communiqué au guide suprême qui prend sa décision.
Maintenant qu’il est évident que les durs ont décidé de se débarrasser du chef de l’exécutif, une façon de les en empêcher est d’obtenir, pour l’exécutif, un large soutien public en mettant en œuvre les parties de la constitution qui sont restées lettres mortes et en tenant ses promesses de campagne.
Le président a déjà pris cette orientation et s’efforce de la promouvoir au sein d’un régime qui s’agrippe aux « administrations parallèles ». Il doit canaliser sa politique et ses actions pour que le peuple garde l’espoir, pour que, lors des élections, il sache pour qui voter. Même si cela résulte en un « vote de protestation ».
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