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lundi 14 juin 2010

Rooz/Fereshteh Ghazi: Reportage exclusif sur le meurtre de Ramine Pourandardjani


10 juin 2010 - Un meurtre, pas un suicide
Fereshteh Ghazi


Les autorités judiciaires de la république islamique gardent désormais le silence après plusieurs déclarations contradictoires sur la mort de Ramine Pourandardjani. Rooz a découvert que, contrairement aux allégations officielles, le jeune médecin de la prison de Kahrizak de Téhéran ne s’est en fait pas suicidé et n’est pas mort empoisonné. Ces conclusions se basent sur des observations venant d’une source très proche de l’enquête et sur des documents liés au dossier.


Médecin attaché au centre de détention de Kahrizak, Ramine Pourandardjani avait examiné plusieurs détenus assassinés dans ce centre après avoir lui-même constaté leur décès. Les autorités avaient dans un premier temps attribué les causes de la mort à une attaque cardiaque mais avaient plus tard déclaré que Pourandardjani s’était suicidé. Finalement, le bureau du procureur avait annoncé que le jeune médecin avait été empoisonné. Mais les documents que Rooz a obtenus révèlent que les rapports officiels sur la mort de Pourandardjani ne sont pas exacts.

D’après ces documents, l’officier de police Sotvan Nourian du poste de police n.129 a déclaré dans le rapport rédigé à propos du corps de la victime : « des traces de meurtrissures et des tâches de sang sont visibles dans la région du cou. » C’était le premier policier à arriver sur la scène du crime.
Cette preuve vitale a, pour une raison inconnue été complètement ignorée du bureau du procureur. Sans mentionner les meurtrissures ou les contester, le bureau du procureur imputa la mort du jeune docteur à un empoisonnement. Mais le bureau ne fournit aucun détail sur l’empoisonnement qu’il mentionnait.

Se basant sur cette nouvelle preuve, Rézagholi Pourandardjani, le père de Ramine Pourandardjani, a écrit aux autorités judiciaires et au procureur en charge du dossier : « La cause de la mort de Ramine n’est ni le suicide ni naturelle. Le rapport initial de la scène crime, dans le bureau de Ramine indique que Ramine a été étranglé en appuyant sur la zone du cou. »
Le père de Ramine a demandé une nouvelle enquête basée sur cette nouvelle preuve.

Ayant obtenu ces nouveaux documents, RoozOnline a contacté le père de Ramine Pourandardjani. Il a confirmé l’existence du rapport mentionnant la preuve de la strangulation et a dit que ce rapport faisait partie des documents du procès de Ramine.

Demandant que les meurtriers de son fils soient identifiés et poursuivis, le père de Ramine a déclaré à Rooz : « Ils ont commencé par dire qu’il s’était suicidé. Ils nous ont même donné ses dernières volontés. Puis ils ont dit que c’était une attaque cardiaque. Ensuite, ils ont dit qu’il avait été empoisonné par des pillules. Nous ne croyons même pas un pourcent de leur allégations et avons officiellement déposé plainte. Jusqu’à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse. »

L’enquête de Rooz révèle également que les membres de la famille de Ramine et ses proches à Tabriz n’ont pas eu le droit de voir le corps de la victime.

Un proche de Ramine a dit à Rooz : « Les prières et la préparation de l’enterrement ont eu lieu à Téhéran en l’absence de sa famille. Les autorités ont refusé à la famille de changer le linceul de Ramine à Tabriz; la demande de la famille de voir le corps de leur fils à Tabriz leur a également été refusée. Ces détails montrent bien qu’on a caché des choses à la justice et à la famille, spécialement puisque les autorités ont également refusé à la famille de Ramine de voir le corps » ce qui indiquait bien que le corps était blessé comme enregistré par la police.












Rooz/Fereshteh Ghazi: L’anniversaire de l’élection célébré dans tout le pays


14 juin 2010 - Le peuple contre les forces de répression
Fereshteh Ghazi

Le peuple iranien a abordé le 12 juin, premier anniversaire des élections présidentielles contestées par des messages menaçants du ministère du renseignement : « Cher citoyen, les medias étrangers vous trompent et vous manipulent. Si vous recommencez, vous serez traités suivant le code pénal islamique. » Le ministère du renseignement avait déjà usé de ce stratagème, ce qui n’a pas dissuadé les manifestants de descendre dans la rue.

Les jours précédents l’anniversaire, le gouvernement au pouvoir et les forces armées ont mobilisé toutes leurs ressources pour empêcher les manifestants de descendre dans la rue. Mais hier, les rues de Téhéran et des autres villes dans tout l’Iran ont vu des accrochages sporadiques entre la population exprimant sa colère en criant « mort au dictateur » et les forces de sécurité qui tentaient de les disperser.

La population a également crié « Allah Akbar » depuis les toits pour l’anniversaire, comme elle l’avait fait après l’annonce des résultats des élections truquées de l’année dernière. Ils sont descendus dans la rue pour défier l’atmosphère sécuritaire de Téhéran. Ils étaient assez nombreux pour que Radan, le commandant militaire, annonce beaucoup d’arrestations. Radan a traité les détenus de « suspects » mais n’a pas précisé ce qu’ils étaient suspectés d’avoir fait.

Hier, des manifestations et des accrochages sporadiques ont eu lieu alors que Mir-Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi porteurs de tous les espoirs lors des présidentielles, avaient annulé les manifestations de rue après le refus du ministère de l’intérieur d’en accorder l’autorisation. Quelques heures après l’annonce, le site Web Kalameh, qui reflète les opinions de Moussavi, demandait à la population et aux militants du mouvement vert d’être « conscients de la situation critique : des personnes avides de pouvoir qui commettent des violences, trament un complot ; il convient de ne pas leur fournir la plus petite excuse ou ouverture à exploiter pour atteindre leurs buts mauvais : exercer la violence par la force et utiliser la moindre excuse pour attaquer, arrêter et tuer la population sans défense. Le peuple doit comprendre qu’en ce moment, le gouvernement a un besoin essentiel d’actions radicales. »

Les journalistes de Rooz sur le terrain rapportent un environnement le plus hautement militarisé à Téhéran depuis des mois ; la ville était pleine de police, de forces anti-émeutes, de forces en civil et de miliciens bassidj ressortis pour réprimer les manifestants qui ne faisaient que demander ce qu’il était advenu de leurs votes et protestaient contre le meurtre de leurs concitoyens. En face, la population défiait les menaces en criant « mort au dictateur » dans plusieurs quartiers de la ville et manifestait sa présence aux forces de sécurité ne créant des embouteillages dans la ville.

Un journaliste de Rooz écrit de Téhéran ; « La population s’est construite subtilement dans les rues. Ils marchaient en riant, faisant enrager la police mais sans leur donner le moindre prétexte pour les attaquer. Les policiers étaient furieux et extrêmement frustrés.

Source: http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/june/14//election-anniversary-celebrated-across-the-nation.html