10 juin 2010 - Un meurtre, pas un suicide
Fereshteh Ghazi
Les autorités judiciaires de la république islamique gardent désormais le silence après plusieurs déclarations contradictoires sur la mort de Ramine Pourandardjani. Rooz a découvert que, contrairement aux allégations officielles, le jeune médecin de la prison de Kahrizak de Téhéran ne s’est en fait pas suicidé et n’est pas mort empoisonné. Ces conclusions se basent sur des observations venant d’une source très proche de l’enquête et sur des documents liés au dossier.
Médecin attaché au centre de détention de Kahrizak, Ramine Pourandardjani avait examiné plusieurs détenus assassinés dans ce centre après avoir lui-même constaté leur décès. Les autorités avaient dans un premier temps attribué les causes de la mort à une attaque cardiaque mais avaient plus tard déclaré que Pourandardjani s’était suicidé. Finalement, le bureau du procureur avait annoncé que le jeune médecin avait été empoisonné. Mais les documents que Rooz a obtenus révèlent que les rapports officiels sur la mort de Pourandardjani ne sont pas exacts.
D’après ces documents, l’officier de police Sotvan Nourian du poste de police n.129 a déclaré dans le rapport rédigé à propos du corps de la victime : « des traces de meurtrissures et des tâches de sang sont visibles dans la région du cou. » C’était le premier policier à arriver sur la scène du crime.
Cette preuve vitale a, pour une raison inconnue été complètement ignorée du bureau du procureur. Sans mentionner les meurtrissures ou les contester, le bureau du procureur imputa la mort du jeune docteur à un empoisonnement. Mais le bureau ne fournit aucun détail sur l’empoisonnement qu’il mentionnait.
Se basant sur cette nouvelle preuve, Rézagholi Pourandardjani, le père de Ramine Pourandardjani, a écrit aux autorités judiciaires et au procureur en charge du dossier : « La cause de la mort de Ramine n’est ni le suicide ni naturelle. Le rapport initial de la scène crime, dans le bureau de Ramine indique que Ramine a été étranglé en appuyant sur la zone du cou. »
Le père de Ramine a demandé une nouvelle enquête basée sur cette nouvelle preuve.
Ayant obtenu ces nouveaux documents, RoozOnline a contacté le père de Ramine Pourandardjani. Il a confirmé l’existence du rapport mentionnant la preuve de la strangulation et a dit que ce rapport faisait partie des documents du procès de Ramine.
Demandant que les meurtriers de son fils soient identifiés et poursuivis, le père de Ramine a déclaré à Rooz : « Ils ont commencé par dire qu’il s’était suicidé. Ils nous ont même donné ses dernières volontés. Puis ils ont dit que c’était une attaque cardiaque. Ensuite, ils ont dit qu’il avait été empoisonné par des pillules. Nous ne croyons même pas un pourcent de leur allégations et avons officiellement déposé plainte. Jusqu’à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse. »
L’enquête de Rooz révèle également que les membres de la famille de Ramine et ses proches à Tabriz n’ont pas eu le droit de voir le corps de la victime.
Un proche de Ramine a dit à Rooz : « Les prières et la préparation de l’enterrement ont eu lieu à Téhéran en l’absence de sa famille. Les autorités ont refusé à la famille de changer le linceul de Ramine à Tabriz; la demande de la famille de voir le corps de leur fils à Tabriz leur a également été refusée. Ces détails montrent bien qu’on a caché des choses à la justice et à la famille, spécialement puisque les autorités ont également refusé à la famille de Ramine de voir le corps » ce qui indiquait bien que le corps était blessé comme enregistré par la police.
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