samedi 8 janvier 2011

Lettre de l'épouse de Djafar Kazémi au secrétaire général de l'ONU

RAHANA – Djafar Kazémi a été arrêté le 18 septembre 2009 et condamné à mort. L’épouse de Kazémi a écrit une lettre au secrétaire général des Nations Unies publiée par HRDAI pour décrire le calvaire de la famille depuis l’arrestation de son mari.

Voici la traduction de la lettre de Roudabeh Akbari :

Je m’appelle Roudabeh Akbari. Je suis femme au foyer, épouse du prisonnier politique Djafar Kazémi et mère de deux enfants.
Mon mari a été arrêté le 18 septembre 2009 à 06h00 du matin rue Haft-Hoz à Téhéran. Nous n’avons pas eu de nouvelles de lui depuis deux semaines. Il a été torturé pendant trois jours puis mis à l’isolement pendant 74 jours dans des conditions très difficiles.
Mon mari a été accusé de soutenir et de faire de la propagande pour l’organisation des Modjahedines Khalq (OMPI) ainsi que d’avoir rendu visite à notre fils au camp Ashraf (camp de l’OMPI en Irak°.
En prison, après avoir été torturé et avoir passé trois mois à l’isolement, on le pressa de faire des aveux télévisés. Face à sa résistance, on l’a torturé de nouveau, on lui a brisé trois dents sous les coups. Actuellement, mon mari est dans un état physique et psychologique inquiétant.
A la fin du procès en première instance pendant laquelle le juge Moghiseh l’a condamné à mort, l’avocat de mon mari a objecté oralement au verdict qu’il a qualifié d’excessif et illégal pour une accusation de propagande contre l’état. Le juge a fait remarqué qu’il subissait des pression à cette époque des ses supérieurs hiérarchiques pour énoncer de tels verdicts.
D’après l’avocat de mon mari, durant le second procès, la cour n’a même pas jeté un œil sur la déclaration de la défense, un document de trois pages répondant à l’accusation de propagande contre l’état par des argument ; en un verdict de deux lignes, elle confirmait le verdict de la première instance. Le juge Zargar présidait la cour d’appel.
Celui qui l’interrogeait a dit à mon mari : « Il nous faut en sacrifier quelques uns pour sauver le régime et vous en faites partie. » On a de nouveau demandé à mon mari de donner une interview sur les évènements de l’Ashoura (27 décembre 2009) mais il a refusé ayant été arrêté trois mois auparavant. On l’a menacé, s’il refusait l’interview, de torturer sa femme et ses enfants devant ses yeux.
On l’a menacé de réduire son épouse en miettes devant ses yeux ; il a, malgré tout continué de refuser de faire des aveux. On lui a dit, en représailles que sa peine de mort était un verdict définitif  On a alors dit à mon mari que sa condamnation à mort était sans appel et qu’elle serait exécutée. Après 74 jours à l’isolement au bloc 209, il a été détenu dans un endroit appelé la suite, avant d’être transféré une semaine plus tard au bloc 350.
Pendant trois semaines, malgré nos nombreuses tentatives et celles de mon plus jeune enfant, on nous a refusé toute visite.
Quelle loi, quel pays, quelle morale proclame-t-il que rendre visite à son enfant est un crime ? Si la république islamique considère la visite à nos enfants comme un crime passible de la peine de mort, alors mon mari est bien coupable.
En raison de la situation critique des prisonniers politiques et l’absence totale de volonté de réviser les verdicts inhumains et illégaux contre des prisonniers innocents, je demande un sursis immédiat à exécuter pour tous les condamnés à mort.
Ce que j’ai décrit ci-dessus ne s’applique pas qu’à mon mari et à notre famille. Toutes les familles de prisonniers politiques sont dans la même situation psychologique atroce. Toutes les familles de prisonniers politiques demandent une action immédiate des Nations Unies et du Haut Commissaire du UNHCR.

Sincères salutations,

Roudabeh Akbari, épouse du prisonnier politique Djafar Kazémi
Mai 2010

Source: http://persian2english.com/?p=10796

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