Feminist School: La déclaration qui suit a été signée par plus de 160 défenseurs des droits des femmes iraniennes, des militants et des érudits vivant à l’étranger, pour montrer leur solidarité avec les militants féministes en Iran et faire écho à leurs voix au niveau international. Malgré la répression permanente des défenseurs des droits civiques en Iran, plus de 70 femmes courageuses, de différentes sensibilités politiques, se sont rassemblées et ont rédigé une déclaration contre la violence domestique et étatique en Iran. Confrontées aux dernières tensions croissantes et à la menace d’un affrontement armé entre le régime iranien et les puissances occidentales sur la question du nucléaire, ces militantes incitent les autorités iraniennes et les bellicistes du pays et de l’étranger à s’engager dans la négociation et le dialogue plutôt que dans la violence et la guerre.
La journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes est gravée dans nos souvenirs grâce à l’exemple des « Papillons Inoubliables », trois vaillantes sœurs de République Dominicaine brûlées au feu de la dictature.
Un groupe de féministes en Iran a choisi cette date pour sonner l’alarme sur la violence en Iran, pas uniquement les violences faites aux femmes mais aussi tout le spectre de la violence patriarcale, depuis le foyer jusqu’à la société dans son entier, depuis l’Iran jusqu’au monde entier.
Elles expriment leur préoccupation pour leurs sœurs en Iran dont le sort ressemble à celui de la République Dominicaine. Beaucoup de femmes, de vrais papillons de paix, de liberté et d’égalité en Iran ont péri de la main de la violence patriarcale de l’état. Leur sort porte témoignage que la violence patriarcale au niveau du foyer et des dispositions légales, se répète et s’étend à toute la sphère sociale et politique.
Se méfiant de la scène politique et sociale déchirée par la discorde et la polarisation, ces féministes tentent de transcender ces fractures. Elles ont travaillé ensemble et nous préviennent que les plus grands problèmes sont à venir. Elles nous alertent sur les crises causées par la pauvreté, la corruption, la dépendance et le chômage, des crises dont elles voient l’origine dans le cercle vicieux de la violence à l’intérieur de la société.
Ces militantes déclarent que le cycle de la violence a beaucoup de conséquences sociales alarmantes qui menacent le bien-être et la dignité de chacun en Iran, et plus spécialement des femmes et des jeunes. Elles en appellent donc aux gouvernements pour qu’ils reconnaissent le plus grand niveau de priorité à accorder aux actions urgentes pour éliminer la violence.
Comme beaucoup de femmes en Iran, ces militantes connaissent intimement les effets de la discrimination et de la ségrégation entre les sexes et de ce qui en résulte, des femmes privées de la chance de réaliser leurs potentiels. Soulignant les effets de la ségrégation des sexes en Iran, ces militantes démontrent comment l’isolement et la mise à l’écart de notre pays par la communauté mondiale conduisent à des politiques « d’isolament et de séparatisme » qui incitent à la violence au lieu de politiques pacifistes « d’interaction et de dialogue ».
Ces militantes s’inquiètent d’un futur menacé par la violence internationale. Ces messagères de paix, qui ont souffert des conséquences lourdes et amères de la violence, de la guerre, des inégalités et des conflits ethniques, idéologiques et politiques en Iran, en appellent au peuple d’Iran, aux gouvernements et à la communauté internationale pour éviter les conflits et la violence, et pour provoquer un dialogue basé sur les droits humains, le respect mutuel et les valeurs démocratiques dans le cadre du bien-être national.
Ces militantes, qui agissent pour éliminer la violence, énumèrent les conditions nécessaires à son élimination et à la création d’un environnement pacifique pour la population :
- L’acceptation des conventions internationales sur les droits humains et la paix
- La création d’un environnement sûr pour que les militants et les dirigeants des mouvements actuels des droits civiques et sociopolitiques puissent poursuivre leurs actions
- La libération de tous les prisonniers politiques et des prisonniers de conscience en Iran
- La garantie de conditions minimales de sécurité pour permettre l’épanouissement du militantisme social et sa sortie de la clandestinité
- Une approche tolérante et pacifique des négociations nationales et internationales
La voix claire de ces féministes iraniens s’élève et porte contre la violence, refusant sa propagation du foyer à la société, d’Iran au monde entier. Ce faisant, elle exprime sa solidarité avec la voix de beaucoup d’Iraniennes qui partagent leur inquiétude, où qu’elles se trouvent dans le monde.
Puissent leurs voix à l’unisson être la force qui brisera le cercle vicieux de la guerre et de la violence sociopolitique au niveau du foyer et de la communauté internationale.
Que nos noms, le nom des Iraniens et des Iraniennes côte à côte, unis, transcendant les frontières géopolitiques pour signer ensemble cet appel international, être un signe de solidarité internationale contre la violence et la guerre.
Source : https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150440746687356
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