samedi 17 décembre 2011

Interview de Mohammad Yeganeh Tabrizi par Massih Alinejad


Il n’existe aucune statistique officielle sur le nombre de personnes tuées, blessées et emprisonnées après les élections présidentielles de juin 2009.
Le mois dernier, Aliréza Sabouri, qui avait reçu une balle dans la tête lors de la grande manifestation du 15 juin 2009, est mort aux Etats-Unis. Ce qui a poussé Mohammad (Farhad) Yeganeh Tabrizi, blessé lors des manifestations de l’Ashoura de décembre 2009, a sortir de l’anonymat 

Dans une lettre au Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits Humains en Iran, Yeganeh Tabrizi a écrit : « Je vous demande d’enquêter pour savoir pourquoi, en tant qu’Iranien ayant  passé 15 ans de sa vie à s’assurer de pouvoir subvenir à ses besoins, j’ai tout perdu en une nuit pour avoir manifesté contre une élection truquée par le régime iranien. Je vous demande d’enquêter pour savoir pourquoi quelqu’un comme moi a été obligé de dépenser tout ce qu’il possédait pour soigner ses blessures en sortant clandestinement du pays, alors qu’il va passer le reste de sa vie à se paralyser lentement, mentalement et physiquement.
J’ai donné ma voix et elle n’a pas été comptée. Pourquoi me faut-il abandonner la vie et le bien-être à cause de cela ? Dans cette lette, je déclare que je porte plainte contre la république islamique et que je demande des dommages et intérêts pour ma paralysie physique, la diminution de mes facultés mentales et la perte de mon emploi, de mon affaire ainsi que les tortures physiques et l’humiliation auxquelles j’ai été soumis.
Si j’arrive à trouver le bon canal dans cette vie, je demanderai justice. Autrement c’est auprès de Dieu que je demanderai justice, Lui qui m’a gardé en vie suffisamment longtemps pour vous formuler ma plainte.»

Interview Complète 

Monsieur Yeganeh, je vous avais demandé une interview sur votre état physique auparavant ; vous m’aviez répondu que vous étiez sous traitement et que le souvenir de ce qui s’était pas à l’Ashoura était trop pour vous. Vous est-il possible de nous parler de ce qui s’est passé de jour-là ? 
On m’a tiré dessus ce jour-là, le 27 décembre 2009. 

Où étiez-vous exactement pendant cette manifestation et que vous est-il arrivé ? 
Nous avancions de la place Imam Hossein vers la place Enghelab [révolution] en étant sans arrêt attaqués par les forces de sécurité et les bassidjs. Mais nous changions sans arrêt de direction pour éviter l’affrontement ; nous sommes finalement arrivés au pont du Collège (Pole-Kalej). Il y avait beaucoup de monde de là à la place Valiasr, on se frappait la poitrine pour montrer notre deuil tout en soutenant le Mouvement Vert et Mir Hossein Moussavi. Je passais sous le pont en direction de la place Valiasr parce que le pont lui-même était occupé par des hommes en civil qui en interdisaient l’accès.
Alors que nous arrivions au bout du pont, la police anti-émeutes et ses véhicules sont soudain apparus venant de Valiasr et a commencé à attaquer. Il y avait tellement de gaz lacrymogènes qu’on ne voyait plus rien et qu’on ne pouvait plus respirer. Nous avons été obligés de faire retraite quand les hommes sur le pont ont commencé à nous jeter des pierres. Plusieurs ont tout de suite été blessés. Nous avons été obligés de pénétrer dans la rue Alborz et de prendre la rue Hafez mais notre retraite était coupée. On était encerclés par les hommes en civil et la police anti-émeutes. Il y avait des affrontements partout, des coups de feu, des gaz lacrymogènes et les pierres volaient.

Vous souvenez-vous qui vous a tiré dessus ? Je veux dire, avez-vous vu les tireurs ?
Trois d’entre nous ont été touchés à la  tête par les forces de sécurité. Il y avait aussi un homme en civil qui nous tirait dessus avec un Colt. Nous ne nous attendions pas à ce que la police nous tire dessus. Au moment même où j’ai vu qu’on nous tirait dessus, un homme à côté de moi a reçu une balle dans la figure. Je me suis tourné pour l’aider, je tournais donc le dos aux tireurs, quand j’ai été touché derrière la tête et le reste de mon corps. En tout, j’ai reçu 150 chevrotines.

Qu’avez-vous fait quand vous avez été blessé ? Vous a-t-on emmené à l’hôpital ? A quel hôpital et dans quel état était-il ce jour-là ?
Ce jour-là, les gens ont entouré la police anti-émeutes. Ils les désarmaient et leur retiraient leurs uniformes puis les laissaient partir un par un. Soudain, j’ai vu un corps tomber du pont. C’était un jeune manifestant que les hommes en civil avaient poussé. Il est tombé à côté de nous sur la route et son corps était mutilé. J’ai soudain pensé avoir été touché par une pierre alors j’ai couru sous le pont. C’est alors que j’ai compris que je saignais horriblement de la tête et de tout le corps. Ayant vu les corps des autres manifestants sur lesquels on avait tiré, j’ai compris que mon corps avait été transformé en passoire.
Arrivé sous le pont, j’ai perdu connaissance ; je ne voyais ni n’entendais rien. Je pensais que j’étais en train de mourir. Puis j’ai entendu des jeunes qui m’entouraient et pensaient que j’étais mort d’hémorragie. Je voulais bouger une main ou un pied pour leur montrer que j’étais vivant. J’ai tout juste pu ouvrir les yeux et un de ces jeunes, que je n’ai pas reconnu m’a ramassé avec ses amis et m’a emmené loin des affrontements.
J’avais peu d’espoir de quitter cette zone de mort, mais ces jeunes dont j’ai vu une photo plus tard, m’ont emmené jusqu’à leur voiture et m’ont allongé sur la banquette arrière. La voiture se remplissait de mon sang et mon corps ne bougeait plus. Ils m’ont emmené rue Hafez jusqu’à une ambulance qui m’a rapidement emmené à l’hôpital Sina. A l’entrée, un agent de sécurité en civil est entré dans l’ambulance, m’ont fait les poches, ont confisqué mon portable et d’autres affaires.

Par la suite, avez-vous reçu un traitement ou été opéré en Iran ? Je veux dire, y a-t-il eu d’autres problèmes avec la sécurité après votre blessure ? Aviez-vous peur d’aller à l’hôpital ?
Après des assurances d’une de mes relations qui travaillait dans un hôpital militaire, on m’a emmené dans cet hôpital sous surveillance du renseignement. J’étais dans le coma en soins intensifs pendant 20 jours. Quand j’ai repris conscience, j’ai compris que deux chevrotines s’étaient logées dans mon cerveau et l’avaient gravement blessé. Les médecins ont fait tout ce qu’ils ont pu mais n’ont pas touché à mon cerveau à cause de leurs expériences avec des soldats blessés. Ils savaient que s’ils le faisaient, ils feraient probablement plus de mal que de bien. Ils ont préféré me donner des médicaments chers et très rares qu’ils avaient beaucoup de mal à se procurer pour empêcher ma mort cérébrale. Après avoir repris conscience, j’ai été interrogé à deux reprises par la police du renseignement et je l’ai écrit à Ahmad Shahid [le Rapporteur Spécial pour les Droits Humains en Iran de l’ONU].
Quand j’étais en Iran, les gens qui étaient responsables de moi ont livré mon corps à moitié paralysé à la police du renseignement de la rue Moalem sur une chaise roulante. Après m’avoir interrogé, ils m’ont envoyé à la 10ème chambre du tribunal révolutionnaire. Là, avant que la police du renseignement ne puisse m’interroger, j’ai dit que je voulais porter plainte contre les forces de sécurité qui m’avaient tiré dessus. Le représentant de la police du renseignement a commencé à me frapper devant celui qui devait m’interroger et le greffier. Je suis tombé de la chaise roulante. Il m’a dit que j’étais un criminel puisque j’étais rue Enghelab pendant l’Ashoura et que mes crimes avaient été prouvés. Il m’a dit rechercher les photos et les vidéos de moi ; lorsqu’ils les auraient trouvés, ils me poursuivraient et me pendraient. Pour tout arranger, ils m’ont emmené au sous-sol pour prendre mes empreintes digitales ; en fait, ils voulaient juste que je voie les tortures brutales subies par les autres détenus. Des centaines de gens étaient enchaînés et étaient battus de temps en temps. Il m’a dit que tous étaient des manifestants du jour de l’Ashoura qui s’étaient heurtés à la police comme moi.  Il m’a dit qu’ils nous emmèneraient tous à la prison d’Evine pour nous tuer.

Que c’est-il passé quand vous avez décidé de quitter l’Iran ?
Même si ma vie avait été épargnée par miracle, j’avais quand même perdu tout bien-être. Mon travail était entravé par toute une variété de tactiques. J’ai été obligé de rendre ma société insolvable. Mon dossier suivait son cours à la cour révolutionnaire. Mon dossier avait été retardé à cause de la paralysie de mon côté gauche. Je n’étais physiquement pas bien, j’étais incapable de travailler ou d’avoir une vraie vie. Je suis rentré en contact avec différents partis et groupes et j’ai même contacté les dirigeants du mouvement. Après m’être assuré de ne pouvoir bénéficier d’aucun soutien en Iran, j’ai décidé de partir.

Avez-vous été traité ou opéré hors d’Iran ?
Je suis actuellement en traitement à l’hôpital. Cependant, même ici, ils ont décidé de ne pas bouger les chevrotines à l’intérieur de mon cerveau. Ils utilisent la kinésithérapie et d’autres méthodes limitées pour m’aider. Mais, dans les semaines à venir, ils vont utiliser un nouveau procédé pour les extraire par l’oreille. Au bout de deux ans, j’ai la main gauche complètement paralysée et je ne peux marcher qu’au prix de grands efforts. J’ai accepté ces pertes et je dois m’en accommoder. Je suis fatigué des traitements et des hôpitaux et eux aussi en ont assez de moi. Les chevrotines vont peut-être bouger et nous épargner plus de tracas [il veut dire qu’il veut simplement mourir]. Ayant vu ces scènes et ces journées, la vie et la mort ont perdu toute importance à mes yeux. La mort sera peut-être plus calme et agréable que cette vie. Après tout, je l’ai déjà vécue, c’était très doux. Je ne sais pas pourquoi Dieu m’a renvoyé dans ce monde plein d’oppression et de tyrannie.  Le destin voulait peut-être que je soies témoin du martyr du peuple d’Iran et que je puisse porter témoignage de ce que j’ai vu.

Vous attendiez-vous à ce qu’on vous tire dessus uniquement parce que vous manifestiez ?
Pas du tout. Je ne pensais pas que participer à une élection induirait un tel prix, une telle perte. Pendant huit mois, j’ai vu à plusieurs reprises les gens saigner dans la rue. J’ai vu la marche silencieuse pour la liberté, la mort de Neda ; j’ai vu tout ça de mes propres yeux. J’ai entendu parler de Kahrizak et d’autres incidents du même genre en prison. Mais lors de l’Ashoura, nous en sommes venus à incarner l’Imam Hossein, détruisant les palais de la richesse et du pouvoir du Yazid de notre époque avec notre propre sang. Oui, je suis descendu dans la rue lors de l’Ashoura tout en connaissant la brutalité du gouvernement, sachant la façon sauvage dont il s’attaquait au peuple, parce que je préférais la mort dans la dignité lors de l’Ashoura à une vie d’humiliations.

Qu’est-ce qui vous a fait le plus souffrir durant ce temps ?
Ce qui me torture vraiment c’est que durant chaque attaque contre les manifestants, durant chaque incident, il y a eu beaucoup plus de blessés que de morts. On ne sait pas où ils sont et ce qui leur est arrivé. Beaucoup de familles sont forcées de mentir à leurs voisins sur les brutalités que le gouvernement a commises contre eux pour pouvoir se protéger et protéger les leurs de plus de dommages, mais ils ignorent qu’ainsi ils enterrent les blessés vivants. Pourquoi tout le monde ignorait tout d’Alireza Sabouri et de ce qui lui était arrivé durant des deux dernières années ?

Et bien, Alireza avait été blessé en juin 2009 mais sa famille ne voulait pas communiquer sur sa situation. Après sa mort à Boston en tant que réfugié, ce n’est que récemment qu’un membre de sa famille qui vit en dehors d’Iran a donné une interview pour parler de lui.
Vous voulez dire que les Iraniens de Boston ignoraient qu’il était à l’hôpital ? Vous voulez dire que c’est la faute de l’Amérique ? Non, c’est tout d’abord la faute des familles et ensuite la vôtre à vous, les médias de l’étranger, qui n’avez pas suivi son cas. Vous pouvez censurer ce que je viens de dire parce que j’ai parlé de vous. Mais c’est l’amère vérité et je me dois de la dire.  Dans beaucoup de cas, plusieurs personnes ont aidé à l’enterrement vivant de telles victimes. Après Alireza Sabouri qui a partagé mes douleurs et est mort en tant que réfugié, plusieurs questions me taraudent. Pourquoi n’avez-vous pas suivi personnellement ces manifestants blessés dont le nombre est plus important que celui des morts ? J’étais personnellement en relation avec plusieurs personnes qui, comme Alireza Sabouri en Turquie, vivaient dans la pauvreté et le malheur, sans aucun accès aux soins médicaux de base, dans l’attente d’une réponse du UNHCR pour trouver une nouvelle résidence. Je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où ils se trouvent actuellement et quels autres problèmes les ont accablés. 
Vous tous qui avez une plume et un public, vous êtes responsables, surtout Kalameh et Jaras et même la BBC et la VOA. Vous inquiétez-vous de l’inconfort de votre conscience et de celles des autres causé par les malheurs de quelqu’un ayant des chevrotines dans le cerveau ? Peut-être les martyrs étaient-ils meilleurs parce qu’ils ont été enterrés et  n’ont  plus de plaintes, de demandes ou de besoins, parce qu’ils ne peuvent plus parler. Je vous le demande vraiment : si Neda Agha-Soltan vivait aujourd’hui, combien d’Iraniens qui ont sans cesse son nom à la bouche viendraient-ils lui rendre visite ? Combien viendraient l’aider si elle en avait besoin ? Combien de reporters et de photographes publieraient des articles à son sujet ? Il vaut mieux que vous nous demandiez à moi et à Alireza de mourir dès que possible pour vous fournir des sujets pour vos journaux sans trop de problèmes.

Vous avez raison. Je comprends votre situation et il est certain que nos erreurs, le silence des familles, la peur, la situation sécuritaire et d’autres problèmes ont existé et existent toujours. Pourriez-vous me dire quel a été votre plus gros problème dans ces circonstances ?
Quand j’étais à Téhéran et que je devais faire la navette tous les jours entre le tribunal révolutionnaire, la police du renseignement et les médecins légistes, j’avais désespérément besoin d’un docteur et d’un avocat. J’ai frappé à toutes les portes, mais je n’ai pas eu de réponse. Etait-il si difficile de me présenter un docteur et un avocat ? Même des sites comme Jaras et Kalameh, qui savaient que j’avais milité politiquement pendant huit ans, des soutiens du Mouvement Vert, ne m’ont porté aucune attention. Pourquoi ? Encore plus triste, même les opposants à la république islamique à l’étranger m’ont dit que j’appartenais au régime, que j’appartenais au groupe de Moussavi et ne m’ont pas prêté attention. Ma famille et mes relations se sont jointes au concert pour occulter le problème. Je comprends peut-être maintenant ce que le pauvre Alireza Sabouri a du subir à cause de ces abstentions, ce manque d’attention et cet oubli. Peut-être avant que d’autres comme moi ne meurent, tous savent comment s’entraider et se mettre d’accord pour les enterrer vivants. 

Avec toutes ces tragédies amères auxquelles vous avez fait face, avez-vous des regrets ? Je veux dire, si vous pouviez revenir en arrière, manifesteriez-vous encore ?
Voyons. La plupart d’entre nous, je veux dire les manifestants du Mouvement Vert, en étaient arrivés à la conclusion que la seule façon de sauver l’Iran et les Iraniens de la guerre, de l’oppression et d’un malheur futur était de voter aux élections et de changer  le système en votant pour les candidats qui tenaient tête aux dirigeants pour pouvoir revenir à la démocratie. Nous étions convaincus que nous étions décidés à sauver l’Iran, sans quoi, je serai en train de travailler dans mon affaire et Moussavi peindrait et s’occuperait d’art. Les étudiants étudiaient, les journalistes et les écrivains étaient  à leurs bureaux et les politiciens se chamaillaient. Mais quand nous avons vu que l’Iran se dirigeait vers une dictature absolue, vers la guerre et le militarisme et que nous nous sommes convaincus qu’ils cherchaient à détruire l’économie et l’agriculture pour les remplacer par la mafia de l’IRGC, il n’était plus temps d’attendre. Nous avons laissé notre vie et notre travail  et avons agi pour sauver l’Iran. Certes, nous avons échoué, mais au moins je suis sûr d’avoir assumé mes responsabilités vis-à-vis de mon pays, alors, personnellement, je ne regrette rien. Ceux qui devraient avoir des regrets sont ceux qui ont participé à la répression de ceux qui voulaient la liberté, qui ont tiré l’Iran vers la destruction à cause de leur apathie et de leur silence. Dieu m’en est témoin ; si l’histoire devait se répéter une centaine de fois, je serais dans les premières lignes du Mouvement Vert du peuple d’Iran, plus déterminé et solide que jamais et cette fois, soit je sauverais l’Iran, soit je choisirais la mort pour ne plus être témoin de la destruction de l’Iran et des Iraniens.

Avant les élections, vous étiez actif politiquement ?
Quand j’étudiais à l’université, il y a aussi eu des clashes et j’ai été battu. J’ai donc décidé de ne pas m’occuper de politique et de me concentrer sur mon travail et mon affaire. Mais quand j’ai vu que cette fois la politique était sur le point de détruire mon pays et que Moussavi s’était avancé pour combattre à mains nues, je n’ai pas pu m’empêcher d’agir et de briser le silence. Les dirigeants du régime avaient cependant promis des élections libres et saines. L’amour est facile à première vue [proverbe persan qui veut dire que les difficultés n’apparaissent pas au début].

S’il y a une question que je ne vous ai pas posée, si vous voulez dire quelque chose, c’est le moment.
Je voudrais dire quelques mots sur le Mouvement Vert du peuple d’Iran. Ce mouvement cristallise la lutte séculaire du peuple iranien pour une société libre, basée sur des principes démocratiques. C’était un mouvement pacifique et opposé à la violence qui, au début, ne cherchait pas à renverser le régime pour prendre les rênes du pouvoir. Le manque de clairvoyance de Khamenei a détruit cette occasion historique et le pouvoir est tombé aux mains de la bande corrompue d’Ahmadinejad dont le seul principe est la suprématie de leurs intérêts personnels sur les intérêts nationaux de l’Iran. Ce mouvement sans chef et sans défense n’avait pas de soutien, tant au pays qu’à l’étranger sauf ceux qui se sont soulevés et ont sacrifié leurs vies et leurs moyens de subsistance.
J’ai été blessé Durant ces évènements et je n’ai reçu ni aide ni soutien de quelque groupe ou parti. Où sont les milliards que les Etats-Unis auraient versés au Mouvement Vert d’après nos dirigeants menteurs ? Moussavi et Karroubi sont en prison. Nous les militants du Mouvement Vert, dépensons tout ce que nous avons pour sauver nos vies comme les autres martyrs et détenus. Alors, où sont les milliards que le chef de la cour suprême et Mr Jannati ont juré que nous avions reçus ? Même l’Amérique a tendu la main au gouvernement iranien et Obama et Khamenei s’écrivaient par-dessus les corps des jeunes Iraniens qui jonchaient les rues de Téhéran. 
Maintenant que ces hommes se sont noyés dans leurs mensonges et le sang innocent du peuple d’Iran, il leur faut entendre les piliers branlants de leur pouvoir.  Ce mouvement comptait beaucoup de militants mais peu de soutien. L’opposition à l’étranger en a voulu au mouvement dès le début. Les puissances étrangères, pressées par leurs propres peuples, ont décidé de l’utiliser pour tendre une main amicale au régime, si bien que le régime s’est permis de massacrer et de réprimer le mouvement. Maintenant que nous, le peuple, qui n’avions personne pour nous soutenir, sommes à genoux, Madame Clinton publie des déclarations pour de soutien et l’opposition exprime également son soutien. Trop peu, trop tard.

Source: http://www.enduringamerica.com/home/2011/12/12/iran-interview-special-what-has-happened-to-the-1000s-wounde.html

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