dimanche 18 décembre 2011

Lettre du Blogger Hossein Ronaghi Maleki au procureur général pour annoncer sa grève de la faim


A Monsieur Djafari Dowlatabadi, procureur général de Téhéran, mes salutations et mes respects 

Je suis Seyyed Hossein Ronaghi Maleki, fils de Seyyed Ahmad, né le 5 juillet 1985. Dans le passé, j’ai informé votre excellence dans plusieurs courriers de différents problèmes, mes problèmes rénaux, les procédures d’interrogatoires et l’énoncé des verdicts, l’absence de défenseurs lors du verdict en première instance, la situation de la prison et des prisonniers affligés de diverses maladies, le flou du statut des prisonniers et la pression accrue sur les prisonniers et leurs familles, les arrestations, l’emprisonnement à l’isolement et les lois de ce pays qui ne sont pas respectées ni mises en place.

Aujourd’hui, n’ayant vu aucune solution mise en œuvre pour résoudre ces problèmes, j’ai décidé de poursuivre mes protestations différemment.

Monsieur le procureur, 

A la veille du début de ma deuxième année d’incarcération (12 décembre 2009), pour protester contre le refus de m’accorder une liberté provisoire pour raisons médicales pour que je puisse me soigner les reins, contre le refus d’accorder une liberté provisoire pour raisons médicales à des prisonniers qui en ont besoin comme le docteur Maasoum Fardis, contre les arrestations et les pressions sur les militants des droits humains comme Rojine Mohammadi, contre la situation déplorable des familles des prisonniers politiques et pour soutenir le syndicaliste Reza Shahabi qui fait une grève de la faim pour protester comme le flou de son statut en prison et enfin pour protester contre les violations généralisées des droits humains des prisonniers politiques, j’ai commencé une grève de la faim au soir du vendredi 9 décembre 2011.

Monsieur le procureur, 

J’ai gardé le silence deux ans en prison, mais aujourd’hui, devant mon état de santé dramatique, devant la santé précaire de Reza Sahabi, du docteur Maasoum Fardis et d’autres prisonniers politiques, je me dois de vous dire que nous ne devrions plus rester coi devant la situation déplorable des prisonniers et la violation de leurs droits humains.

En tout cas, ma santé court un grand risque en raison des mauvaises conditions carcérales et de mon incarcération même. Je vais donc maintenant avoir recours à la grève de la faim qui est la seule option offerte aux prisonniers politiques pour faire respecter leurs droits.

Je vous informe donc, vous et tous les autres, que c’est la méthode que j’ai choisie pour protester contre la situation décrite ci-dessus et pour vous informer, vous et tous les autres, des conditions déplorables des prisonniers politiques ; je vous informe en sus que je suis prêt à en payer le prix.

Même  si ce prix, c’est ma vie.

Je vous prie de croire, Monsieur le procureur général, à mes salutations respectueuses.
Seyyed Hossein Ronaghi Maleki, le 12 décembre 2011, prison d’Evine, bloc 350

Source: http://www.rahana.org/archives/46566

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