dimanche 11 décembre 2011

Un Religieux, Steve Jobs et un Pasteur Condamné à mort - Farzaneh Roostaee – 21 octobre 2011


Depuis une quarantaine d’année, un religieux musulman appelé Seyyed Djalal vient chez ma mère pour réciter des prières. A plusieurs reprises, alors que nous, les cinq enfants, sommes occupés à jouer, on sonne à la porte, Djalal entre, et ma mère se souvient de l’évènement du jour. Elle apporte rapidement une chaise qu’elle installe dans un coin de la salle à manger pour Djalal et cours inviter les voisins à participer à la prière. La plupart des voisins sont sortis et ma mère est donc le seul public de ce rituel. Djalal continue à réciter ses prières même quand ma mère quitte la pièce pour aller lui chercher du thé. Quand j’étais enfant, je me suis souvent demandé ce qu’étaient ces prières que Djalal récitaient même dans une pièce vide. Djalal a maintenant 80 ans et se rend toujours chez ma mère pour réciter des prières dont pas un seul mot n’a changé.

Depuis que Djalal a commencé à venir chez nous il y a quarante ans, le monde a complètement changé. L’homme est allé dans l’espace, de nos jours on a Internet et une antenne satellite à la maison, etc… Mais Djalal continue de répéter exactement les mêmes mots qu’il y a 40 ans.

A l’opposé, Steve Jobs, fondateur d’Apple et de Pixar, inventeur de l’iPad, du smart phone et d’autres gadgets technologiques ; dans un discours de 20 minutes adressé aux étudiants de l’université de Stanford, il a créé une vague dans l’esprit de millions de jeunes. Ce discours de 20 minutes ne traitait pas d’inventions ou de la richesse de ses sociétés. Il parlait de sa façon de vivre, ne succombant pas à l’échec, de l’espoir et de son acceptation de la mort, des mots pas très différents de ceux des prophètes.

« Quelquefois, la vie vous envoie une brique à la figure. Ne perdez pas la foi. Je suis convaincu que la seule chose qui m’a empêchée de partir est que j’aime ce que je fais. Et la seule façon de faire du bon travail est d’aimer ce que l’on fait. Si vous n’avez pas encore trouvé ce que vous aimez, continuez à chercher. ‘Vivez chaque jour comme si c’était le dernier’. Cette phrase m’a impressionné, et, depuis lors,  je pense que toutes les fiertés et les peurs, les ennuis ou les échecs disparaissent devant la mort. »

Quand j’ai entendu ces mots sur la liberté et le respect des idées des autres, je me suis rappelée la condamnation à mort de Youssef Nazarkhani, un Iranien qui a choisi de se convertir, ce qui a motivé sa condamnation à mort. Expliquez-moi comment on peut prétendre croire en une religion et en un livre sacré mais refuser le pardon et nier le droit de ceux qui veulent mourir pour leurs croyances.

Je respecte Youssef Nazarkhani parce qu’il a déclaré le transfert de sa vision d’un coin de l’univers à l’autre et qu’il n’a pas eu peur des conséquences. Il aurait pu choisir de se comporter comme des milliers d’autres qui assistent à des sermons semblables à ceux de Djalal et gardent les mêmes pensées et les mêmes croyances toute leur vie durant .

Beaucoup de musulmans sont devenus chrétiens, alors, un de plus, un de moins, ce n’est pas vraiment un problème. Il ne faut pas fermer nos esprits et penser que la diversité est un danger pour notre religion. A moins que la destruction d’un groupe pour terroriser les autres groupes ne devienne partie intégrante de l’art de gouverner. Mais, à cause de la malédiction de ce pays causée par les mensonges, la duplicité et la corruption, il nous faudra peut-être demain rechercher toutes les personnes qui pourraient encore croire en quelque chose non plus ici-bas mais dans les cieux.

Source: http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/archive/2011/october/21/article/a-cleric-steve-jobs-and-a-pastor-on-death-row.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire