samedi 2 juin 2012

Lettre de Hossein Ronaghi Maleki à Arash Sadeghi


Oh doux zéphyr, je ne peux me rendre à la maison de mon aimé,
Toi qui y vas, vas-y sûrement et porte lui tous mes vœux.

Cher Arash,

Dès que mes parents m’ont dit que tu avais commencé une grève de la faim en solidarité avec ton ami, j’ai ressenti à la fois joie et tristesse. De la joie parce que tu as toujours été si solide et inébranlable à mes côtés, de la tristesse parce qu’en dépit de ta santé terrible tu as commencé une grève de la faim. Tu sais bien que je n’oublierai jamais ta fermeté, ta patience, tes dons, ton honnêteté et ton âme douce.

Mon cher frère,

Je sais ce qu’ils t’ont fait et les tortures que tu as endurées après ton arrestation par les gardes révolutionnaires le 9 juillet 2009, quand ils t’ont envoyé à la prison d’Eshrat-Abad. Tu as été arrêté après l’Ashoura et je sais quels Yazids t‘ont tourmenté ; ton corps accablé et blessé, tes yeux au beurre noir témoignaient de ce Karbala. Je sais qu’aujourd’hui tu résistes, placé à l’isolement par les tyrans, supportant toutes les tortures et les difficultés. Mais tu n’acceptes pas l’humiliation, tu te tiens droit, tu ne baisseras pas la tête devant la tyrannie pour que nous apprenions de toi la vraie signification de la liberté et de la fermeté. Je ne sais pas la peine de la perte d’une mère à cause d’une attaque vicieuse des marionnettes du despotisme, mais toi, tu la connais et tu comprends cette douleur, ce supplice.

Mon solide camarade,

Nous vivons une époque où les valeurs humaines ont été totalement détruites et remplacées par d’autres qui ne sont pas humaines, une époque où ceux qui sont épris de liberté et leurs valeurs sont attaqués par les oppresseurs. Nous devons nous débarrasser de l’obscurité et la remplacer par la lumière grâce à ta patience, ta fermeté et ta persévérance. Nous devons nous débarrasser de l’injustice et établir la justice. Nous savons tous les deux, qu'avant même notre fraternité, j’avais remarqué ta fermeté et ton esprit libre. C’est pourquoi je te demande d’arrêter ta grève de la faim, une demande qui émane de ton camarade, de ton ami. J’espère que tu arriveras aux mêmes conclusions que moi mon cher ami.

Je prie que ceux qui attaquent la lumière sachent que « Quelquefois les larmes de la colère d’un soupir peuvent détruire et que parfois une lamentation peut briser une armée. »

Source: http://www.kaleme.com/1391/03/10/klm-102148/

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