dimanche 11 novembre 2012

Témoignage de 41 prisonniers politiques du bloc 350 d’Evine : « Feu Sattar Beheshti a été torturé ! »


D’après les medias, la cyber-police, dépendant des forces de sécurité nationale, ont arrêté Sattar Beheshti le 30 octobre 2012. Le 6 novembre, on a informé sa famille de son décès en lui demandant d’enlever le corps de la morgue de Kahrizak. Pendant toute cette période on a menacé sa famille au cas où l’un de ses membres parlerait sur le sujet à qui que ce soit.

Monsieur Sattar Beheshti était à la section générale 350 d’Evine du 31 octobre au 1er novembre 2012, les détenus de cette section ont donc été les premiers témoins de son état physique et psychologique douloureux ; nous considérons qu’il est de notre devoir national et religieux d’informer l’honorable nation iranienne de l’histoire de Monsieur Beheshti et de ce qui lui est arrivé.

Sattar Beheshti a été inculpé pour ses critiques des autorités au pouvoir sur son blog personnel. Il a raconté aux témoins de la section 350 d’Evine que lors de sa garde à vue au siège de la police, on avait commencé par le rouer de coups alors qu’on l’avait suspendu au plafond, et qu’on avait continué alors qu’il était attaché sur une chaise. Quelquefois, on l’a battu alors qu’il avait les mains liées et d’autres fois, on l’a jeté par terre et donné de forts coups de pieds sur la tête et le cou ; ceux qui l’interrogeaient portaient des godillots de l’armée. Durant ces tortures, on l’a soumis à des malédictions des plus vulgaires et on l’a menacé de le tuer à plusieurs reprises.

Quand il est arrivé à la section 350 d’Evine, on voyait des preuves de torture sur tout le corps de Sattar, il était dans un état physique et psychologique déplorable. Son visage était cabossé, sa tête enflée, les poignets et les bras meurtris et l’on voyait sur ses poignets les marques laissées par sa suspension au plafond. D’autres parties de son corps étaient également meurtries comme le cou, le ventre et le dos.

Bien qu’il ait à peine pu écrire à cause de ces passages à tabac, Sattar a néanmoins déposé une courte plainte auprès des autorités de la section 350 d’Evine ; elle décrivait son état et comment il avait été traité par les agents de sécurité et demandait que son dossier soit suivi.

Son état physique étant loin de la normale, on l’a emmené deux fois au dispensaire de la prison et le médecin et l’infirmière sont aussi témoins de son état.

Le 1er novembre, Sattar, un jeune militant du Mouvement Vert a de nouveau été transféré de la section 350 d’Evine au siège des forces de sécurité. Il était très inquiet en quittant la section et a dit aux autres détenus : « Ils veulent me tuer. » Quatre jours après son transfert, on a informé sa famille de son décès.

Ils sont témoins de cruautés, d’injustices, d’atrocités, de tortures et de meurtres et restent indifférents, sans même perdre une seule nuit de sommeil. Dans les années qui ont suivi l’élection présidentielle de 2009, nous avons à plusieurs reprises été témoins de ce genre de torture de la part des forces de sécurité et de la cuber-police. A la section 350 d’Evine, il y a actuellement des détenus qui ont été soumis à de telles tortures. Nous attestons ici que nous avons été témoins de nombreux cas de torture de détenus par les agents de sécurité de la section 350 d’Evine.

Les actes de torture des criminels de la prison de Kahrizak et des tortionnaires de celle d’Evine ont été rendus publics à plusieurs reprises et sont donc connus des autorités de cet établissement ; nous croyons que, s’ils étaient punis au lieu d’être félicités et promus, il n’y aurait plus de tels actes de tortures haineuses dignes de Kahrizak et plus de meurtres.

Il est maintenant clair pour nous tous que toutes nos protestations contre les dirigeants actuels tomberont dans l’oreille de sourds. Nous présentons nos condoléances à la famille de Sattar Beheshti et à toute la nation iranienne opprimée ; nous rappelons à tous que les dirigeants actuels, qu’ils le veuillent ou non, sont responsables des cruautés, des tortures et du bain de sang injuste de victimes innocentes.

Signé :

Bahador Alizadeh
Reza Ansari Rad
Hossein Assadi Zeidabadi
Ibrahim (Nader) Babaï Zeydi
Emaad Bahavar
Seyed Ali Reza Beheshti Shirazi
Amid Behroozi
Seyed Mohammad Ali Dadkhah
Amir Khosro Dalirsani
Mohammad Davari
Mohammad Ebrahimi
Amir Eslami
Jafar Gandji
Amir Garshasbi
Siyamak Ghaderi
Abolfazl Ghadiani
Ali Akbar Ghoti
Mohammad Amin Hadavi
Seyed Ahmad Hashemi
Siavash Hatem
Afshin Karampour
Hamid Reza Karvasi
Omid Kharazmian
Mehdi Khodaï
Farshi Lahouti
Mohsen Mirdamadi
Abdollah Momeni
Mostafa Nili
Mohammad Hassan Youssef Pourseyfi
Ali Reza Radjaï
Mohammad Rezaï
Farzad Rouhi
Mohsen (Bahman) Sadeghi Nour
Edris Seyedin
Pouria Shahpari
Abdolfatah Soltani
Mohammad Farid Taheri Ghazvini
Amin Tchalaki
Mohammad Ali Velayati
Farshid Yadollahi
Hossein Zarini

Source: Kaleme http://www.kaleme.com/1391/08/20/klm-119438/

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