samedi 18 juin 2011

Message de la mère de Farzad Kamangar


Je l’ai déjà dit à de nombreuses reprises dans mes messages et je vais le redire : nous devons penser à nos prisonniers bien-aimés et ne pas les laisser enfermés, torturés, tués en prison. Aucun prisonnier ne sera libéré si nous ne faisons rien car ceux qui décident du sort des prisonniers sont les individus les plus cruels et les plus indifférents. Pour briser ce verrou, la solidarité est essentielle.

La solidarité doit exister entre les familles, et tous doivent les aider. Certainement, cette assistance n’existe pas. Nous devons demander pourquoi nos êtres chers sont en prison alors qu’ils sont innocents ; nous devons demander ce qui autorise les autorités à tuer nos enfants. En dépit des années écoulées, beaucoup de familles ignorent encore dans quelle prison leurs enfants sont enfermés ou même s’ils sont encore en vie ou s’ils ont déjà été massacrés. Les familles dont les enfants ont été abattus ne savent pas où ils ont été enterrés.

Des milliers de familles errent comme moi de ville en ville. Quelle loi, quel Dieu et quel humain peut l’accepter. Quel crime mon Farzad avait-il commis ? Il s’est contenté de dire qu’un être humain devait vivre comme un être humain. C’est pour ça que les autorités ont emprisonné mon fils et l’ont exécuté.

Bien sûr, il y a d’autres jeunes qui veulent vivre comme des êtres humains et expriment les mêmes désirs que mon fils. Pourquoi devraient-ils être en prison ? Combien de temps les mères souffriront-elles, pleureront-elles et s’habilleront-elles en noir pour le deuil ? Je suis une mère qui a beaucoup souffert, quand mon fils Farzad était en prison et qui souffre encore maintenant que les autorités me l’ont pris. Je comprends ce que les autres mères traversent, jour et nuit, pour leurs enfants. Je suis une mère moi-même et je ne souhaite donc ni douleur, ni souffrance à personne, pas même à mes ennemis. Je ne veux qu’aucune mère ne gémisse pour son enfant.

Mon discours s’adresse à toutes les familles de prisonniers politiques et à tous les êtres humains. La seule solution à cette situation réside dans la solidarité. Il nous faut nous unir, à la fois à l’intérieur du pays et à l’étranger. Je demande à toutes les organisations de défense de droits humains de ne pas oublier la jeunesse de ce pays et de ne pas laisser les autorités emprisonner nos jeunes et les assassiner. Cela suffit comme ça.

Je vous embrasse tous.


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