jeudi 2 juin 2011

Légende d'une photo - Mansoureh Shojaï (Nasrin Sotoudeh)


Le 29 mai, tu as eu 49 ans ; on a révoqué ta licence d’avocate, tes amis du barreau se sont lamentés sur l’injustice qui t’était faite, mais tu es sortie, fière et souriante du tribunal.

Comme tu sembles douce sur cette photo historique avec ton sourire innocent, ce geste joyeux, levant les bras si librement, sans faire cas des visages lugubres et hostiles des gardiens autour de toi. Tu sembles si pleine de dignité en ne faisant cas de rien, ni des gardiens, ni des menottes.

Que cette photo est belle, tes petites mains menottées enlaçant Réza, ton regard aimant fixé sur le visage de Réza, tu as créé une scène tellement idyllique ! Et Réza, digne et réservé, comme toujours, plein d’amour et de bonté t’a enlacée. Tu as réussi à créer une scène comme ça sous le regard belliqueux des agents, majestueuse, grandiose, féminine et audacieuse.

Secouant les jouets pourris d’un homme d’état, tu as levé joyeusement tes mains menottées pour tenir dans tes bras l’homme de ta vie, qui fait partie de la tribu des hommes épris de liberté les plus libres,  avec ravissement et fascination.

Cette photo est une merveille ; l’amour décoré de douleur, et la douleur transformée en un rire magique pour raconter un conte merveilleux d’engagement et de fidélité.

Cette photo est une merveille ; ce n’est pas l’une de ces photos habituelles des personnes entravée dans les « blocs des prisons ». C’est une photo d’Amour, de Femmes, de Femmes Amoureuses. Sur cette photo, tu es à ton apogée, tu es Femme.

Aujourd’hui, au seuil de ta  quarante-neuvième année, je te parle en tant que femme, je t’admire en tant que femme ; et, en tant que sœur, je m’incline devant l’endurance de Réza et ta ferveur pour les révérer.

Source : http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150215088442356

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