dimanche 23 novembre 2014

Lettre de Behnam Ebrahimzadeh, syndicaliste et prisonnier de Radjaï Shahr


Il y a eu le massacre de masse des enfants de Gaza, le massacre et le viol des femmes et des jeunes-filles de Shingal en Irak et de Kobanh en Syrie par Daesh, les milliers de vies perdues à cause du virus Ebola en Afrique Occidentale, et maintenant les attaques des femmes iraniennes à l’acide à Ispahan ont attiré l’attention des médias et des réseaux sociaux. Les attaques à l’acide sont aujourd’hui devenues l’évènement qui fait le buzz.

Il est intéressant de noter que la justice et les forces de sécurité n’ont pas réussi à attraper les criminels qui ont commis ces attaques acides. Le récent discours d’un membre du parlement iranien et plusieurs autres officiels indiquent clairement que ces attaques sont dans la droite ligne du décret religieux appelé « promotion de la vertu » qui a pour but le contrôle des femmes dans la société. Les attaques à l’acide ont créé une situation amère et lamentable pour tous. L’attaque brutale des femmes et le jet d’acide à leur visage est un acte sale, répugnant et inexcusable. Cette action vicieuse vise à miner la sécurité publique en utilisant les méthodes les plus inhumaines ; de mon point de vue, c’est le pire des crimes, comparable aux activités terroriste de Daesh.

Malheureusement, en dépit des grandes manifestations dans plusieurs régions d’Iran et surtout à Ispahan, les criminels qui ont commis ce crime barbare n’ont toujours pas été arrêtés. Il est évident que les forces de sécurité arrivent à arrêter immédiatement les militants politiques et sociaux qui préparent une manifestation, mais qu’ils n’arrivent pas à identifier les responsables de ces attaques acides. Leur conduite et leur pratique mettent la dignité et les valeurs humaines en question. L’empathie avec la peine et les souffrances des victimes de ce crime violent n’est qu’une petite étape il est du devoir de tous de soutenir les victimes pour alléger tant soit peu leur souffrance. Il est important en même temps d’extirper ce danger de la société et c’est ce que la population attend au minimum du gouvernement.

En conclusion, il est critique de renforcer l’unité sociale pour tenter de soigner les anxiétés et les peurs causées par des crimes aussi dérangeants. Les victimes des attaques acides devraient recevoir un traitement acceptable et répondant aux normes et bien sûr gratuitement. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour aider les victimes des attaques acides à guérir complètement et ne pas hésiter à remonter le moral de leurs familles. Nous devons condamner fermement les attaques acides contre les femmes.

Le 25 novembre est la journée internationale de protestation contre les violences faites aux femmes. C’est la meilleure occasion de manifester notre soutien aux victimes des attaques à l’acide et dénoncer toute violence faite aux femmes.

Behnam Ebrahimzadeh (Assad) prisonnier politique détenu à la prison de Radjaï-Shahr, section 4 du département 12, le 26 octobre 2014, Karadj, Iran

Source : https://hra-news.org/en/articles/throwing-acid-women-doomed-behnam-ebrahimzadeh

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