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dimanche 23 juin 2013

Interview de la soeur d’Afshine Ossanlou

Le jeudi 20 juin, le syndicaliste emprisonné Afshine Ossanlou a été hospitalisé après avoir subi une attaque cardiaque à la prison de Redjaï Shahr. Il n’a malheureusement pas survécu à cette attaque cardiaque.

Dans une interview avec ISNA, le directeur des prisons de Téhéran a confirmé le décès d’Afshine Ossanlou. Il a dit qu’Ossanlou avait été arrêté en 2010 et devait être libéré en février prochain mais qu’il était malheureusement décédé d’une attaque cardiaque à l’hôpital Martyr Redjaï de Karadj.

Plusieurs autres prisonniers politiques ont déjà perdu la vie en détention à cause de la dure situation en prison et de la négligence des autorités pénitentiaires.

La mère d’Afshine, Fatemeh Galgari avait, par le passé déclaré à Djaras : « Afshine n’a commis aucun crime, il était juste chauffeur de bus et avait exprimé des plaintes sur la mauvaise situation économique des travailleurs. J’espère que ceux qui s’occupent des problèmes des droits humains prêteront attention à la situation des prisonniers politiques et que les prisonniers politiques innocents seront libérés. »

Afshine Ossanlou était le frère de l’ancien prisonnier politique Mansour Ossanlou, fondateur du syndicat Vahed (syndicat des conducteurs de bus). Afshine Ossanlou a été jugé et condamné par le juge Salavati à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion » sur la base de témoignages de passagers et pour avoir détenu un passeport. Sa condamnation a été confirmée en appel.

Le frère d’Afshine, Mansour Ossanlou, a écrit sur Facebook : « On a arrêté Afshine au dortoir des chauffeurs du terminal sud. On l’a emmené au ministère du renseignement à Shahr-e-Rey, et après, en accord avec les agents du renseignement d’Evine, on l’a mis à la section 209. Là, il a été soumis aux plus terribles tortures pour le faire témoigner contre le syndicat et les activités du syndicat. On voulait des aveux comme preuve de concertation dans l’action entre des organisations politiques et syndicales et même la fourniture illégale d’armes aux syndicats pour réaliser des attentats à la bombe avec des groupes politiques opposés à la république islamique. Tout cela n’était qu’un tissu de mensonges et de fausses accusations ; comme il refusait de coopérer, on l’a soumis aux pressions les plus dures. »

Afshine Ossanlou a été arrêté à l’automne 2010 et est resté quatre mois à la section 209 de la prison d’Evine, soumis à des tortures violentes et son corps en portait encore les marques avant sa mort. Les coups répétés à l’aide d’un câble lui avaient causé une déchirure au pied et une tumeur à l’omoplate.

Djaras a interviewé la sœur d’Afshine après la publication de son décès. On entendait les gémissements et les cris de leur mère 

Madame Ossanlou, nous vous présentons toutes nos condoléances. Pourriez-vous nous en dire plus sur les circonstances de la mort de votre frère.
Nous sommes sous le choc, nous n’arrivons pas encore à y croire, nous avons appris la nouvelle par des amis.

Après avoir appris la nouvelle, vous êtes-vous rendu à l’hôpital ou à la prison ?
Oui, je me suis rendue aujourd’hui à Redjaï Shahr pour savoir si c’était vrai. On m’a dit d’aller au tribunal pour avoir l’autorisation de voir le corps d’Afshine. Après, je suis allée voir l’infirmière qui m’a dit qu’Afshine avait été transporté à l’hôpital Redjaï jeudi à 20 heures mais qu’il était déjà décédé.

Vous voulez dire qu’il est mort en prison ?
C’est ce que je voulais savoir et je leur ai demandé la cause de la mort de mon frère. Ils m’ont dit que lorsqu’il est arrivé, il était déjà mort mais comme il était jeune, il y avait encore de l’espoir et ils ont essayé de le ranimer pendant une heure sans succès.

Quelle était la cause de la mort ?
Ils disent que c’est une attaque cardiaque.

Aujourd’hui, samedi, la direction de la prison vous a-t-elle contacté depuis jeudi pour vous annoncer la nouvelle de son décès ?
Non, Afshine est mort depuis deux jours mais personne n’a voulu nous contacter.

Avez-vous pu voir son corps ?
Oui… (elle commence à pleurer), nous n’arrivons pas à croire qu’Afshine est parti, il était en bonne santé, en très bonne santé.

Quand avez-vous rendu visite à Afshine pour la dernière fois ?
La dernière fois, ma mère a pu le rencontrer en personne, il allait bien et il espérait même pouvoir obtenir une liberté provisoire.

Combien de temps avait-il été incarcéré et combien de temps avait-il passé en liberté provisoire ?
Il purgeait une peine de cinq ans et avait passé trois ans et demi en prison. Nous étions heureux qu’il n’ait plus qu’un an et quelques mois à purger. Nous ne nous doutions pas qu’il allait perdre la vie en prison. Il n’avait commis aucun crime, il était innocent et incarcéré injustement.

Quelle est sa situation à Redjaï Shahr ?
Il était à Redjaï Shahr depuis trois ans et demi, pas besoin de dire que tout le monde connait la situation de Redjaï Shar. Ma mère était malade et nous avions beaucoup de choses à nous occuper. Il est facile de dire trois ans et demi de prison, dans une situation difficile mais à moins de l’avoir vécu et ressenti, personne ne peut comprendre les difficultés que les prisonniers endurent.
Je dois juste dire qu’aucun des dirigeants de la pénitentiaire n’a suffisamment respecté ou estimé sa famille pour nous contacter et nous apporter la nouvelle de son décès. Que pourrais-je dire d’autre ? Je ne me sens pas bien, je ne peux plus parler.

Source: http://www.rahesabz.net/story/71943/

dimanche 18 décembre 2011

Lettre du Blogger Hossein Ronaghi Maleki au procureur général pour annoncer sa grève de la faim


A Monsieur Djafari Dowlatabadi, procureur général de Téhéran, mes salutations et mes respects 

Je suis Seyyed Hossein Ronaghi Maleki, fils de Seyyed Ahmad, né le 5 juillet 1985. Dans le passé, j’ai informé votre excellence dans plusieurs courriers de différents problèmes, mes problèmes rénaux, les procédures d’interrogatoires et l’énoncé des verdicts, l’absence de défenseurs lors du verdict en première instance, la situation de la prison et des prisonniers affligés de diverses maladies, le flou du statut des prisonniers et la pression accrue sur les prisonniers et leurs familles, les arrestations, l’emprisonnement à l’isolement et les lois de ce pays qui ne sont pas respectées ni mises en place.

Aujourd’hui, n’ayant vu aucune solution mise en œuvre pour résoudre ces problèmes, j’ai décidé de poursuivre mes protestations différemment.

Monsieur le procureur, 

A la veille du début de ma deuxième année d’incarcération (12 décembre 2009), pour protester contre le refus de m’accorder une liberté provisoire pour raisons médicales pour que je puisse me soigner les reins, contre le refus d’accorder une liberté provisoire pour raisons médicales à des prisonniers qui en ont besoin comme le docteur Maasoum Fardis, contre les arrestations et les pressions sur les militants des droits humains comme Rojine Mohammadi, contre la situation déplorable des familles des prisonniers politiques et pour soutenir le syndicaliste Reza Shahabi qui fait une grève de la faim pour protester comme le flou de son statut en prison et enfin pour protester contre les violations généralisées des droits humains des prisonniers politiques, j’ai commencé une grève de la faim au soir du vendredi 9 décembre 2011.

Monsieur le procureur, 

J’ai gardé le silence deux ans en prison, mais aujourd’hui, devant mon état de santé dramatique, devant la santé précaire de Reza Sahabi, du docteur Maasoum Fardis et d’autres prisonniers politiques, je me dois de vous dire que nous ne devrions plus rester coi devant la situation déplorable des prisonniers et la violation de leurs droits humains.

En tout cas, ma santé court un grand risque en raison des mauvaises conditions carcérales et de mon incarcération même. Je vais donc maintenant avoir recours à la grève de la faim qui est la seule option offerte aux prisonniers politiques pour faire respecter leurs droits.

Je vous informe donc, vous et tous les autres, que c’est la méthode que j’ai choisie pour protester contre la situation décrite ci-dessus et pour vous informer, vous et tous les autres, des conditions déplorables des prisonniers politiques ; je vous informe en sus que je suis prêt à en payer le prix.

Même  si ce prix, c’est ma vie.

Je vous prie de croire, Monsieur le procureur général, à mes salutations respectueuses.
Seyyed Hossein Ronaghi Maleki, le 12 décembre 2011, prison d’Evine, bloc 350

Source: http://www.rahana.org/archives/46566

mardi 29 juin 2010

Rooz/La pression sur la famille Ossanlou continue

Seulement une semaine après l’attaque brutale et l’arrestation de la bru de Mansour Ossanlou, le plus jeune des fils de ce célèbre syndicaliste a été convoqué à la 1027ème chambre du tribunal révolutionnaire aujourd’hui.


Dans une interview avec Rooz, Parvaneh Ossanlou, l’épouse de Mansour Ossanlou a commenté cet évènement : « Mon fils a été arrêté le 23 juin 2009 puis relâché après 18 jours de prison. Son dossier a été clos à ce moment je n’ai donc aucune idée de la raison pour laquelle il a de nouveau été convoqué. »


« Contrairement aux autres jours, le 23 juin de l’année dernière, les rues étaient plutôt calmes. Mon fils était sorti acheter une paire de chaussures quand il a été arrêté avec d’autres personnes. Il a été relâché 18 jours plus tard et a supporté beaucoup de souffrances physiques et psychologiques. A l’époque, j’ai accompagné mon fils au tribunal et j’ai apporté son dossier médical. Je les ai informé que mon fils était sous traitement car il venait de subir une grave opération du crâne. J’ai expliqué qu’il ne pouvait pas quitter la maison et qu’il n’avait donc eu de contacts avec personne. Ils m’ont posé beaucoup de questions et ont clos le dossier. »


« Hier, ils ont rappelé pour convoquer mon fils à la 1027ème chambre pour le même dossier. Je ne sais absolument pas pourquoi. Voilà quatre ans que Monsieur Ossanlou est en prison et ils continuent de mettre une telle pression sur sa famille. L’incident de ma bru a eu lieu cette semaine et maintenant un nouveau prétexte, tout cela pour mettre la pression sur Monsieur Ossanlou. Quand j’ai parlé à mon mari au téléphone hier, je n’ai pas mentionné ce qui arrive à notre fils. J’attends d’en savoir plus aujourd’hui pour lui en parler. »


A propos de sa bru, Madame Ossanlou a dit : « Psychologiquement, elle est actuellement très faible. Elle est très énervée et ne peut pas bouger le bras droit. Zoya est sous traitement médical. En ce moment, nous passons le plus clair de notre temps en visite chez les médecins. »


Madame Ossanlou, qui avait auparavant indiqué qu’elle porterait plainte pour ce qui est arrivé à sa bru, Madame Samadi, a confirmé aujourd’hui avoir contacté la justice pour lui demander d’enquêter sur le sujet immédiatement.









dimanche 27 juin 2010

Rooz/Fereshteh Ghazi: Parvaneh Ossanlou - "Ma bru a fait une fausse-couche!"

Rooz : Madame Ossanlou, ces derniers jours, on a rapporté l’arrestation et le passage à tabac sévère de Zoya Samadi, votre bru. Allez-vous poursuivre en justice pour ce qui s’est passé ?



Parvaneh – Oui, absolument. Malheureusement, cela s’est passé alors que tout était fermé pour trois jours. Nous allons poursuivre en justice dimanche pour voir si, pour la première fois ils [la justice] vont examiner de tels sujets.



Rooz – Pourquoi pensez-vous qu’ils aient traité de cette façon un membre de votre famille ?



Parvaneh – Leur seul but est de terroriser et d’intimider notre famille. Ils veulent mettre la pression sur Monsieur Ossanlou.



Rooz – Mais Monsieur Ossanlou est déjà en prison pourquoi voudraient-ils augmenter la pression sur lui ?



Parvaneh – Il n’y a que ces messieurs qui puissent répondre à cette question. Il faut qu’ils expliquent pourquoi ils ont autant peur de Mansour alors qu’il est en prison depuis quatre ans. Il faut qu’ils expliquent pourquoi ils traitent ainsi les membres de la famille d’un militant syndicaliste qui paie déjà le prix pour son militantisme.



Rooz- Votre bru milite-t-elle politiquement ou syndicalement ?



Parvaneh – Non, elle est ingénieur et n’a jamais été active politiquement. Cet incident était destiné à mettre la pression sur Monsieur Ossanlou. Ils ont arrêté ma bru qui est innocente, et l’ont mis dans un état de détresse physique et psychologique uniquement pour terroriser Monsieur Ossanlou et notre famille.



Rooz – Savez-vous qui est responsable de cet incident ?



Parvaneh – Ils ont bandé les yeux de Zoya pour qu’elle n’ait aucune idée de l’endroit où on l’emmenait et qui était présent.



Rooz – Qu’ont-ils exigé spécifiquement de Zoya Samadi ?



Parvaneh – Ils lui ont demandé de signer une lettre garantissant que Monsieur Ossalou cesserait toutes ses activités et quitterait le pays une fois libéré de prison.



Rooz – Monsieur Ossalou est-il au courant de cet incident ? Si oui, qu’en pense-t-il ?



Parvaneh – D’abord, nous avions décidé de ne rien lui dire. Nous ne voulions pas qu’il s’inquiète. Malheureusement, il en a entendu parler et nous avons donc du lui donner tous les détails. Il a, bien sûr, été extrêmement perturbé par la nouvelle et a dit que nous devions poursuivre en justice. Nous nous occupons bien sûr à 100% de cette poursuite.



Rooz – Cet incident est-il une première ou votre famille est-elle habituée à de telles menaces ?



Parvaneh – Il y a environ un an qu’ils ont commencé à menacer ma bru de façon répétée. Ils se sont même rendus à son bureau plusieurs fois et l’ont menacée dans la rue en lui posant un pistolet sur la taille. Ils l’ont également convoquée une fois à la 14ème chambre du tribunal révolutionnaire. Quand je me suis rendue à la chambre, on m’a dit qu’elle n’avait jamais été convoquée. En vérité, nous n’aurions jamais imaginé qu’une chose pareille se produirait. Elle a toujours obéi à la loi. Ma bru est innocente. Elle n’a vu Monsieur Ossanlou qu’une seule fois, le soir de ses fiançailles avec notre fils. Elle n’a jamais rendu visite à Monsieur Ossanlou depuis son incarcération. Elle n’a aucun lien d’aucune sorte avec les activités de mon mari. La vérité est que cet incident nous a tous laissé vraiment sans voix. Nous n’aurions jamais imaginé une telle chose.



Rooz – Avez-vous fait quelque chose de spécial cette année contre les menaces que vous avez mentionnées ?



Parvaneh - Oui, nous nous sommes rapprochés du responsable de la justice à plusieurs occasions. Nous avons également écrit au procureur de Téhéran et au bureau des droits civiques de la justice pour décrire ces incidents en détail. Nous n’avons jamais été contactés. Ils n’ont jamais rien fait pour répondre à nos plaintes. Et maintenant, il y a eu ce dernier incident.



Rooz – Dans quel état physique et psychologique se trouve actuellement Madame Samadi ?



Parvaneh – Malheureusement elle est en grande détresse. Elle est encore en état de choc et psychologiquement fragile. En plus des saignements de nez, des dommages aux gencives et aux dents, ma bru était aussi enceinte de deux mois. Nous n’étions bien sûr pas informés de sa grossesse et n'avons découvert qu’après qu’elle ait été examinée pour une grosse hémorragie, qu’elle avait fait une fausse-couche.



Rooz – Récemment, il y a eu des rumeurs sur une possible libération de Monsieur Ossanlou.



Parvaneh - Mansour a déjà purgé quatre des cinq années de prison de sa peine. Nous aussi, nous avons entendu ces rumeurs, cependant, ils ne nous ont donné aucun signe indiquant qu’ils aient l’intention de lui accorder une libération anticipée.



Rooz – Pouvez-vous nous parler de l’état de Monsieur Ossanlou



Parvaneh - Mansour est actuellement dans la section 3 du bloc 8 de la prison de Radjaï-Shahr. Malheureusement, il aurait besoin de consulter un ophtalmologiste. Il a également des problèmes cardiaques et devrait passer une angiographie, mais vous pensez bien qu’il n’a accès ni à l’une, ni à l’autre.



Rooz – Comment comptez-vous traiter l’incident que vous venez de relater ?



Parvaneh – En fait, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Nous ne pouvons que contacter la justice et attendre qu’ils s’occupent du problème. Nous ne nous sentons absolument pas en sécurité. Il est très hautement probable qu’un incident similaire arrive à un autre membre de la famille. Ce récent incident impliquant ma bru nous a fait à tous l’effet d’une douche froide. Je demande à toutes les organisations internationales s’occupant de droits de l’homme de prendre les mesures nécessaires pour éviter que ce genre d’incident se reproduise où que ce soit dans le monde. Je voudrais répéter que si nos vies sont menacées ou s’il arrive quoi que ce soit à qui que ce soit de ma famille, j’en tiendrai la justice et le gouvernement de la république islamique pour directement responsable. »



Source: Rooz http://www.roozonline.com/persian/news/newsitem/article////107/-6125ebe3ad.html







samedi 26 juin 2010

Parvaneh Ossanlou: La famille de Mansour Ossanlou est sans défense

RAHANA-Mercredi 23 juin 2010 à environ 17h30, Zoya Samadi, la bru de Mansour Ossanlou (Responsable du syndicat des travailleurs de la compagnie des bus de Téhéran et banlieue) quittait son travail pour rentrer chez elle. Zoya Samadi a été brutalement accostée par des agents du ministère du renseignement à la station de métro Tarasht alors qu’elle descendait d’une rame pour permettre à d’autres voyageurs de la quitter.



Les agents du ministère du renseignement en civil, à la vue de tous, ont arraché le foulard de Madame Samadi et ont commencé à la battre et à la tirer par les cheveux.



Après son arrestation, Zoya Samadi a été emmenée dans un endroit inconnu durant quatre heures. Sous la torture, les agents lui ont dit : « Il vous faut garantir que si Ossanlou est libéré de prison, il ne restera pas en Iran et qu’il cessera toute activité. »Il est nécessaire de mentionner que ces derniers jours, il a été fait allusion à une grâce possible pour Mansour Ossanlou et sa libération de prison imminente. Nous avons parlé à Parvaneh Ossanlou, son épouse, de l’éventualité de la libération de son mari et de la récente arrestation de sa bru.



« Mercredi après-midi alors que Zoya revenait du travail, elle a été attaquée par des agents du ministère du renseignement à la station de métro Tarasht. Ils ont commencé à la frapper dès son arrestation. Elle a été menottée, les yeux bandés et a été emmenée dans un endroit indéterminé.»«Lors de son arrestation, Zoya Samadi tenta de crier pour demander de l’aide, mais en vain car les agents ont agi très rapidement et n’ont permis à personne d’intervenir. Puis ils l’ont transférée dans un endroit qu’elle ne peut pas identifier à cause de ses yeux bandés..» «La brutalité des coups portés à Madame Samadi ont laissé des traces bien visible sur son corps. Elle est actuellement en état de choc : saignements de nez, nausées et mal de dos ne sont que quelques unes des complications dont elle souffre, suite à ce brutal passage à tabac..»«Je ne sais absolument pas pourquoi ils ont fait une chose pareille. Ma bru n’a rien fait de mal et le fait que Monsieur Ossanlou soit en prison n’a aucun rapport avec elle. Mon mari n’a vu Zoya qu’une fois, le soir de ses fiançailles avec notre fils. Je me sens honteuse et humiliée devant ma bru et sa famille. Qu’a-t-elle fait pour mériter un tel traitement ? Ils l’ont arrêtée et battue constamment pendant trois à quatre heures. Puis ils l’ont laissée, blessée sous le pont de Seyyed Khandan. »






Quand elle a appris cet incident, la famille Ossanlou s’est précipitée à l’aide de Zoya Samadi et l’a emmenée à l’hôpital où elle a été traitée toute la nuit. Les agents du renseignement l’avaient avertie : « Vous ne devez pas informer qui que ce soit de cet incident ni déposer quelque plainte que ce soit. »



« Qu’est ce que c’est que cette conduite ? Pourquoi ne demandent-ils pas à Monsieur Ossanlou lui-même des garanties qu’il quittera le pays et cessera toutes ses activités ? Comment sa bru pourrait-elle donner des garanties pour lui ? Monsieur Ossanlou sait parfaitement ce qu’il doit faire et ne pas faire. Ils pensent qu’en mettant la pression sur mon mari, ils pourront le changer en quelqu’un d’autre. Il a déjà supporté des épreuves extrêmes dans les pires circonstances. Pourquoi ne laissent-ils pas sa famille tranquille ?» 
« Ils ont retiré le foulard d’une femme innocente qui leur est étrangère [référence à la loi islamique qui veut qu’une femme se couvre les cheveux devant des hommes qui ne sont pas de sa famille] et le lui ont mis autour du cou pour l’étouffer. Ils l’ont menacée, si elle parlait, de la tuer et bien plus. C’est cela l’islam ? C’est cela la loi ? Notre pays n’a-t-il pas de lois ? Qui sont ces individus ? D’où viennent-ils ? Comment osent-ils commettre de tels crimes en plein jour ? »



If faut rappeler qu’il y a quelques jours, l’organisation internationale du travail (OIT) mentionnait dans son rapport annuel sur la justice iranienne que la république islamique avait accepté d’accorder une grâce à Mansour Ossanlou, le responsable emprisonné du syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et sa banlieue.



Cette nouvelle de l’OIT a conduit au kidnapping et à la torture de la bru d’Ossanlou. « Nous avions entendu parler de cette nouvelle. Cependant ni nous ni Monsieur Ossanlou n’avons été informés directement. Jusqu’à présent, la seule chose qu’ils aient faite c’est d’informer ma bru qu’ils avaient l’intention de libérer mon mari et que s’ils le faisaient, elle devait promettre qu’il quitterait l’Iran et cesserait toutes ses activités.»



«Les activités de Monsieur Ossanlou ne regardent personne. Qu’est ce que c’est que cette liberté ? Que vaut la liberté assortie de ce genre de menaces et de conduite ? Si c’est le cas, nous ne voulons pas qu’il soit libéré. Ce n’est pas la liberté. C’est encore une autre forme d’emprisonnement. Pourquoi devrions-nous quitter notre pays de force ? Même si nous sommes privés de toute sorte de sécurité, l’Iran est encore notre pays. Nous sentons l’insécurité et la menace dans notre vie quotidienne, même quand nous quittons la maison pour aller faire les courses. »



Mansour Ossanlou en est à sa quatrième année à la section 3, quartier 8 de la prison de Radjaï Shahr. « Nous avons supporté quatre ans. Quand Monsieur Ossanlou a appris l’incident, il en a été profondément affecté. Il a été condamné à cinq ans, il n’en reste qu’un. Nous ne voulons pas de ce genre de liberté. Ce n’est pas la liberté. Si nécessaire, nous attendrons une année de plus pour qu’il soit libéré de prison. Ils ont apporté tellement de souffrances à notre famille. Nous avons tout supporté docilement sans un mot. Ce n’est pas suffisant ? Ils l’ont incarcéré. Ils l’ont licencié. Combien d’injustice peut-on infliger à une seule personne ? Dans ce pays, est-ce qu’en dehors d’eux quelqu’un d’autre a des droits ?.»«J’en appelle à toutes les organisations internationales de défense des droits humains et à quiconque s’intéresse qux innocents et à leurs droits humains de base ; qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour nous aider. Ici, nous sommes sans défense. Ils ont nui à notre famille et continuent de le faire..»


Mansour Ossanlou, responsable du syndicat des travailleurs de la compagnie des bus de Téhéran et de sa banlieue a été arrêté une première fois en janvier 2006, il a alors passé 8 mois en prison. Il a été arrêté de nouveau en novembre 2006 et relâché un mois plus tard sous caution. A l’été 2007, Ossanlou a assisté à une réunion annuelle de la fédération internationale des travailleurs des transports à Londres et il y a pris la parole. Il a été arrêté une troisième fois le 10 juillet 2007 à son retour en Iran. Lors de son arrestation, il a été attaqué par les agents du ministère du renseignement dans la rue et d’abord emmené à la prison d’Evine. Ossanlou a été plus tard transféré à la prison de Radjaï Shahr où il se trouve toujours.





Source: RAHANA: http://www.rhairan.in/archives/17469