Rooz : Madame Ossanlou, ces derniers jours, on a rapporté l’arrestation et le passage à tabac sévère de Zoya Samadi, votre bru. Allez-vous poursuivre en justice pour ce qui s’est passé ?
Parvaneh – Oui, absolument. Malheureusement, cela s’est passé alors que tout était fermé pour trois jours. Nous allons poursuivre en justice dimanche pour voir si, pour la première fois ils [la justice] vont examiner de tels sujets.
Rooz – Pourquoi pensez-vous qu’ils aient traité de cette façon un membre de votre famille ?
Parvaneh – Leur seul but est de terroriser et d’intimider notre famille. Ils veulent mettre la pression sur Monsieur Ossanlou.
Rooz – Mais Monsieur Ossanlou est déjà en prison pourquoi voudraient-ils augmenter la pression sur lui ?
Parvaneh – Il n’y a que ces messieurs qui puissent répondre à cette question. Il faut qu’ils expliquent pourquoi ils ont autant peur de Mansour alors qu’il est en prison depuis quatre ans. Il faut qu’ils expliquent pourquoi ils traitent ainsi les membres de la famille d’un militant syndicaliste qui paie déjà le prix pour son militantisme.
Rooz- Votre bru milite-t-elle politiquement ou syndicalement ?
Parvaneh – Non, elle est ingénieur et n’a jamais été active politiquement. Cet incident était destiné à mettre la pression sur Monsieur Ossanlou. Ils ont arrêté ma bru qui est innocente, et l’ont mis dans un état de détresse physique et psychologique uniquement pour terroriser Monsieur Ossanlou et notre famille.
Rooz – Savez-vous qui est responsable de cet incident ?
Parvaneh – Ils ont bandé les yeux de Zoya pour qu’elle n’ait aucune idée de l’endroit où on l’emmenait et qui était présent.
Rooz – Qu’ont-ils exigé spécifiquement de Zoya Samadi ?
Parvaneh – Ils lui ont demandé de signer une lettre garantissant que Monsieur Ossalou cesserait toutes ses activités et quitterait le pays une fois libéré de prison.
Rooz – Monsieur Ossalou est-il au courant de cet incident ? Si oui, qu’en pense-t-il ?
Parvaneh – D’abord, nous avions décidé de ne rien lui dire. Nous ne voulions pas qu’il s’inquiète. Malheureusement, il en a entendu parler et nous avons donc du lui donner tous les détails. Il a, bien sûr, été extrêmement perturbé par la nouvelle et a dit que nous devions poursuivre en justice. Nous nous occupons bien sûr à 100% de cette poursuite.
Rooz – Cet incident est-il une première ou votre famille est-elle habituée à de telles menaces ?
Parvaneh – Il y a environ un an qu’ils ont commencé à menacer ma bru de façon répétée. Ils se sont même rendus à son bureau plusieurs fois et l’ont menacée dans la rue en lui posant un pistolet sur la taille. Ils l’ont également convoquée une fois à la 14ème chambre du tribunal révolutionnaire. Quand je me suis rendue à la chambre, on m’a dit qu’elle n’avait jamais été convoquée. En vérité, nous n’aurions jamais imaginé qu’une chose pareille se produirait. Elle a toujours obéi à la loi. Ma bru est innocente. Elle n’a vu Monsieur Ossanlou qu’une seule fois, le soir de ses fiançailles avec notre fils. Elle n’a jamais rendu visite à Monsieur Ossanlou depuis son incarcération. Elle n’a aucun lien d’aucune sorte avec les activités de mon mari. La vérité est que cet incident nous a tous laissé vraiment sans voix. Nous n’aurions jamais imaginé une telle chose.
Rooz – Avez-vous fait quelque chose de spécial cette année contre les menaces que vous avez mentionnées ?
Parvaneh - Oui, nous nous sommes rapprochés du responsable de la justice à plusieurs occasions. Nous avons également écrit au procureur de Téhéran et au bureau des droits civiques de la justice pour décrire ces incidents en détail. Nous n’avons jamais été contactés. Ils n’ont jamais rien fait pour répondre à nos plaintes. Et maintenant, il y a eu ce dernier incident.
Rooz – Dans quel état physique et psychologique se trouve actuellement Madame Samadi ?
Parvaneh – Malheureusement elle est en grande détresse. Elle est encore en état de choc et psychologiquement fragile. En plus des saignements de nez, des dommages aux gencives et aux dents, ma bru était aussi enceinte de deux mois. Nous n’étions bien sûr pas informés de sa grossesse et n'avons découvert qu’après qu’elle ait été examinée pour une grosse hémorragie, qu’elle avait fait une fausse-couche.
Rooz – Récemment, il y a eu des rumeurs sur une possible libération de Monsieur Ossanlou.
Parvaneh - Mansour a déjà purgé quatre des cinq années de prison de sa peine. Nous aussi, nous avons entendu ces rumeurs, cependant, ils ne nous ont donné aucun signe indiquant qu’ils aient l’intention de lui accorder une libération anticipée.
Rooz – Pouvez-vous nous parler de l’état de Monsieur Ossanlou
Parvaneh - Mansour est actuellement dans la section 3 du bloc 8 de la prison de Radjaï-Shahr. Malheureusement, il aurait besoin de consulter un ophtalmologiste. Il a également des problèmes cardiaques et devrait passer une angiographie, mais vous pensez bien qu’il n’a accès ni à l’une, ni à l’autre.
Rooz – Comment comptez-vous traiter l’incident que vous venez de relater ?
Parvaneh – En fait, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Nous ne pouvons que contacter la justice et attendre qu’ils s’occupent du problème. Nous ne nous sentons absolument pas en sécurité. Il est très hautement probable qu’un incident similaire arrive à un autre membre de la famille. Ce récent incident impliquant ma bru nous a fait à tous l’effet d’une douche froide. Je demande à toutes les organisations internationales s’occupant de droits de l’homme de prendre les mesures nécessaires pour éviter que ce genre d’incident se reproduise où que ce soit dans le monde. Je voudrais répéter que si nos vies sont menacées ou s’il arrive quoi que ce soit à qui que ce soit de ma famille, j’en tiendrai la justice et le gouvernement de la république islamique pour directement responsable. »
Source: Rooz http://www.roozonline.com/persian/news/newsitem/article////107/-6125ebe3ad.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire