mardi 8 mars 2011

Quand Khamenei tombera, ce sera la chute du régime - 8 février 2011 - Nooshabeh Amiri -

Parmi les manifestants en Egypte, il y avait une femme ; elle était assise dans la rue et portait une pancarte où était inscrit : Merci à l’armée égyptienne de s’être tenue aux côtés de la nation. Ainsi le scénario tunisien s’est répété en Egypte : l’armée ne s’est rangée ni aux côtés du dictateur ni aux côtés du peuple, elle a pris position pour le pays. Mais ces messieurs qui ont usurpé le pouvoir en Iran et ne rêvent que d’y rester à tout jamais ont-ils réalisé que tout dans ce pays était lié à Mr. Khamenei et à ses subordonnés ? Dans l’état actuel des choses, quand il partira, tout partira avec lui. Mr Khamenei lui-même réalise-t-il que lorsque la chute des dominos atteindra Téhéran, plus rien ne persistera ?


Suivant l’article 150 de la constitution islamique d’Iran, le devoir des gardes révolutionnaires est de protéger la révolution islamique et ses accomplissements. Suivant l’article 108, le conseil des experts est le seul corps constitué ayant le droit d’édicter ses propres règles et de choisir le guide du pays. Suivant l’article 156, la justice est indépendant qui doit préserver les libertés individuelles et est responsable de la mise en œuvre de la justice et d’autres tâches comme l’administration de la justice, l’énoncé de verdicts pour réparer les plaintes et le mal fait, la restauration des droits, le droit public, etc… Suivant l’article 161, la cour suprême doit surveiller et superviser la mise en œuvre correcte des lois dans les tribunaux du pays. Suivant l’article 162, les parlementaires doivent être élus au suffrage universel direct et être la voix du peuple, etc…

La constitution islamique actuelle de l’Iran a beaucoup de dispositions et de principes de ce genre. Sont-ils pour autant mis en pratique ? Les forces armées, dès les premières manifestations de 2009 ont choisi d’écraser les manifestations avec leurs véhicules ; la justice a prononcé des peines de mort, des peines de prison et a pratiqué la torture sur les dissidents ; le parlement n’a même pas pu respecter les manifestations légales qui s’élevaient contre les élections truquées, l’assemblée des experts a approuvé la position du guide, etc… n’ont-ils pas tous lié leur destin au Hosni Mubarak d’Iran ? Et au-delà de tout cela, Mr. Khamenei n’a-t-il pas lié son destin à l’institution du Vali Faghih (guide suprême religieux) et par là même à la république islamique dans son ensemble ?


Les manifestants en Egypte et en Tunisie appelaient au départ de Mubarak et Ben Ali et en même temps félicitaient le commandement de l’armée d’être resté aux côtés du peuple. A opposer à l’attitude des dirigeants de la république islamique d’Iran envers les manifestants pacifiques de leurs compatriotes qui ont commencé par demander simplement « Où est mon vote » puis, voyant comment ils étaient traités, ont très vite commencé à scander « Mort à Khamenei » puis « Mort à la république islamique »


En prenant le contrôle de toutes les institutions du pays Mr. Khamenei n’a-t-il pas lié leur sort en en dernier ressort celui du régime de la république islamique au sien propre ? Ce sont les évènements à venir qui nous donneront la réponse, mais en attendant, et nous n’attendrons pas longtemps, ne serait-il pas raisonnable que des voix s’élèvent des institutions et personnalités de la république islamique pour soutenir le pays, des voix qui ressembleraient à celles des armées d’Egypte et de Tunisie ? Si cela ne se produit pas, alors la seule chose sur laquelle on peut compter, c’est que ce régime s’écroulera lorsque Khamenei, Ahmadinedjad et leur appareil tombera.

Source:  http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/archive/2011/february/08/article/when-khamenei-falls-so-will-the-regime.html

nooshabehamiri(at)yahoo.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire