mercredi 23 mars 2011

Interview de la mère de Madjid Tavakoli par Jaras – 17 Mars 2010


Madame Tavakoli quand avez-vous eu des nouvelle de votre fils pour la dernière fois ? 

Je n’ai aucune nouvelle de mon fils depuis janvier dernier. Il n’a même pas eu le droit d’appeler. Son père et moi sommes malades. Le voyage vers la prison de Radjaï Shahr est long et nous ne pouvons pas aller le voir. Nous n’avons aucune nouvelle de son état physique et psychologique depuis septembre, quand son frère lui a rendu visite.

Les autorités savent-elles que vous et votre mari êtes malades ?

Oui, elles savent que nous sommes malades et incapables d’effectuer un voyage de dix-sept heures.

Les autorités vous ont-elles expliqué la raison de l’interdiction des conversations téléphoniques ou du refus de permission ?

Mi-janvier, on nous a expliqué que Madjid n’avait plus accès au téléphone. J’en suis très affligée. J’ai contacté la prison plusieurs fois mais on m’a dit que les téléphones étaient débranchés et que personne ne répondait. Je les ai suppliés plusieurs fois et je leur ai expliqué que notre état physique ne nous permettait pas de voyager. Je leur ai demandé qu’au moins je puisse entendre la voix de mon fils, ne serait-ce que quelques minutes. Mais on a refusé de répondre à une mère inquiète et au cœur lourd. Que dire ? Je suis une mère et je me languis de voir mon fils.

Avez-vous bon espoir d’avoir votre fils à vos côtés pour le nouvel an persan (Norouz) ?


Nous espérons mieux qu’une permission pour notre fils. Nous attendons sa libération totale. Mais s’il n’est pas libéré, qu’on lui donne au moins une permission pour passer Norouz en famille.

En tant que mère privée de la vue de son fils et du son de sa voix depuis des mois, que diriez-vous aux autorités judiciaires ?

Pour des parents malades privés de la vue de leur fils depuis 16 mois, demander qu’on lui accorde un permission n’est pas trop. Nous ne sommes pas seuls dans cette demande. Toutes les familles des prisonniers politiques aimeraient voir ceux qu’ils aiment en famille pour Norouz. J’espère qu’ils seront tous libérés pour mettre fin à cette situation difficile. J’espère qu’ils libèrent nos cœurs de cette tristesse. Si l’un des responsables entend ma voix, comme le père de Madjid et moi sommes malades, je lui demande d’au moins lui permettre et nous rendre visite à la maison. C’est un droit pour les prisonniers politiques et leurs familles. Je voudrais pouvoir expliquer la souffrance de mon cœur pour que l’on comprenne ce que nous traversons. Je pleure jour et nuit. Madjid me manque terriblement. Norouz approche. Tout le monde est heureux et satisfait. Mais d’un autre côté, notre maison est pleine de tristesse, de nostalgie et de souci. L’année dernière non plus, Madjid ‘était pas avec nous. Nous ne nous sommes pas occupés de préparer les Haft Sin ni de fêter le nouvel an. Je me contentais de fixer la photo de Madjid et de pleurer. Je suis restée près du téléphone dans l’espoir d’entendre la voix de Madjid mais le téléphone n’a pas sonné et je n’ai pas eu l’occasion d’entendre la voix de mon fils. Vous ne pouvez pas imager combien il est difficile d’attendre, surtout pour une mère dont les yeux sont fixés sur la porte et dont les oreilles attendent la sonnerie du téléphone. Les jours et les nuits s’écoulent et nous continuons d’attendre. Je demande à quiconque entend mes paroles de faire un acte de compassion et de permettre à Madjid de rendre visite à ses père et mère malades. Je demande à Dieu d’accorder le bonheur aux familles des prisonniers politiques ainsi qu’à ceux qu’ils aiment et qui sont détenus.

Nous vous remercions de nous avoir accordé la possibilité de vous parler et espérons le jour où tous les détenus que nous aimons seront libres.

Source: Jaras http://www.rahesabz.net/story/34069/

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