mercredi 9 mars 2011

Révélations émouvantes d’Ali Karroubi sur son arrestation poignante de février 2010


7 mars 2011 – Il y a 15 jours, on a dit à Ali Karroubi que ses parents n’étaient plus assignés à résidence et qu’il avait la permission de leur rendre visite. Il s’est donc rendu au domicile de ses parents pour y être arrêté tandis que les forces de sécurité perquisitionnaient son domicile et son bureau et que les médias gouvernementaux publiaient des allégations sans fondements l’accusant d’espionnage au profit des gouvernements du golfe persique. Selon son frère, ses allégations ont si peu de fondement et de sens que personne au sein du gouvernement n’y croit.

En dépit de ces accusations infondées, Ali a passé les 15 derniers jours derrière les barreaux, son arrestation ayant été éclipsée par le kidnapping et la disparition de Mehdi Karroubi, Fatemeh Karroubi, Mir Hossein Mousavi et Zahra Rahnavard. Février a été un mois difficile pour Ali et sa famille. L’année dernière, le 11 février, Ali avait été arrêté et avait subi une torture physique et psychologique brutale d’agents en civil. Après des heures d’insultes et de torture, il avait réussi à fuir ces brutes pour subir d’autres tortures de la part des forces de sécurité.

Des extraits des souvenirs de l’expérience poignante d’Ali avaient été révélés lors de ses visites à des personnalité politiques comme l’ayatollah Hashémi Rafsandjani, Seyed Mohammad Khatami et des descendants de l’imam, dont des membres distingués du bureau de l’imam. Nous les publions ici. Ces révélations ne sont qu’un petit exemple du sort amer des courageux enfants de notre nation dont le seul crime et de crier au nom de la liberté. L’expérience d’Ali Karroubi n’est qu’une page du livre des atrocités et des injustices commises contre notre nation. Comme il le dit lui-même à plusieurs reprises, « seul Dieu sait ce que ces voyous autonomes font aux enfants de notre nation dont nous ignorons le nom et le visage. »

Extraits de ce qu’a enduré Ali l’année dernière.

Quand les agents en civil ont découvert à la mosquée que j’étais le fils de Mehdi Karroubi, ils étaient exaltés. Après m’avoir insulté et tabassé, ils m’ont mis dans un bus. Ils m’avaient tellement roué de coups à la mosquée que quelques uns des leurs avaient commencé à protester. Dans le bus, je me suis senti mieux, je pensais à tort que le tabassage était fini et qu’on allait me transférer à Evine. A ce moment là, un homme plutôt costaud est entré dans le bus. Une mère et sa fille qui avaient également été arrêtées étaient assises à quelques sièges de moi. L’homme s’est tourné vers elles en s’adressant à elles avec des mots que je n’avais jamais entendus de ma vie, des mots que tout être humain aurait honte d’entendre, et pas seulement devant un « Namahram » [un homme devant lequel une femme doit se couvrir et porter le hijab]. Puis il a dit : « Qui est Ali Karroubi ? » J’ai levé la main. Il m’a pris par le cou et a commencé à me battre brutalement. Puis il m’a jeté hors du bus et a exigé que je grimpe à l’arrière d’une fourgonnette qui était à côté. Je n’avais plus la force de marcher, alors il m’a attrapé le poignet et m’a tiré sur le sol. A cet instant, je me sentais complètement sans défense. Ils m’ont jeté à l’arrière de la fourgonnette et m’ont emmené dans un endroit qui semblait appartenir à l’un des voyous du groupe. Ils ont commencé à m’insulter et à me cracher au visage. Ce que je voyais était difficile à croire. Les vulgarités que j’ai entendues sortaient de la bouche de ceux qui étaient censés incarner la fierté et la dignité du régime. Qui étaient ces voyous ? Quel était leur passé ? D’où venaient-ils ? 

On m’a alors emmené à un quartier général spécial. En raison des tabassages subis à la mosquée et dans le bureau des forces de sécurité, j’étais incapable de parler. J’avais l’impression de vivre mes derniers instants. Je n’arrêtais pas de me demander pourquoi ces instants me semblaient durer si longtemps. On m’avait attaché à un arbre. J’avais très froid et ma chemise était imbibée de sang. A cet instant, in homme rasé de frais, bien habillé, vêtu d’une veste, qui ressemblait à un journaliste s’est approché de moi. J’ai pensé qu’un être humain honnête était miraculeusement apparu au milieu de tant de voyous et je me suis murmuré : « merci mon Dieu ». Il m’a regardé et a ordonné aux soldats de m’amener à l’intérieur. J’étais content. Un soldat s’est approché de moi, m’a soulevé par la main et m’a murmuré à l’oreille : « Je suis un Bakhtiari du Lorestan et j’ai honte de ce qu’ils vont ont fait subir ! Je suis désolé de ne rien pouvoir faire pour vous… » La sympathie ressentie pour ce soldat était un rayon d’espoir dans un océan d’obscurité. Il m’a emmené à l’intérieur et m’a donné une datte en insistant pour que je la mange avant que les agents n’arrivent. J’ai mangé la datte. L’homme que je pensais être journaliste est entré et a dit : « Je veux vous parler. » Je l’ai fixé sans prononcer un mot. Il a installé une caméra vidéo et l’a allumée. Il m’a demandé de me présenter. Je pouvais à peine parler mais j’ai répondu : « Je suis Ali Karroubi, le troisième fils de Mehdi Karroubi. » Dès que j’ai levé le regard, je l’ai vu, debout au-dessus de moi. Il m’a poussé la tête en arrière et l’a écrasée contre le mur derrière moi. L’animal qui ressemblait à un être humain a ensuite utilisé les vulgarités les plus désestables en me présence, me traitant ainsi que mon épouse, sœur de trois martyrs de la guerre Iran-Irak de tous les noms possibles et imaginables. Tout le temps.

On publiera d’autres extraits de l’expérience poignante d’Ali ultérieurement. Ali a été capturé par un groupe qui le recherchait pour se venger de son père. Aujourd’hui, Ali, son père et sa mère sont toujours emprisonnés.



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