Les sources officielles de la république islamique rapportent qu’entre le 1er et le 23 mai, au moins 48 personnes ont été exécutées en Iran, accusées de « trafic de drogue » et de « viol et agressions sexuelles ». Des sources indépendantes parlent de 23 autres exécutions. De plus, une agence de presse officielle relate que le dossier de neuf membres d’un gang est passé à la phase d’exécution dans la province du Guilan, ajoutant que sept des membres sont condamnés à mort.
Le détail de l’exécution des peines de mort en Iran ne sont pas publiées régulièrement et complètement en Iran mais même les chiffres officiels publiés pour le mois d’ordibehest (du 21 avril au 21 mai) et les deux premiers jours de khordad (22 et 23 mai) montrent qu’il y a eu 27 exécutions durant cette période, ce qui représente un hausse significative de la peine de mort comparé au mois précédent (de farvardine).
L’Organisation des Droits Humains en Iran (Sazemane Hoghoughe Bashar Iran) qui traque, enregistre et documente les exécutions dans le pays, a publié une déclaration indiquant qu’il ne peut croire au silence de la communauté internationale sur la hausse des exécutions en Iran ; il en appelle aux Nations Unies pour qu’elles reconsidèrent leurs relations avec la république islamique et qu’elles « mettent fin à toute relation avec le régime iranien. »
50 exécutions en une semaine
Dans les derniers dossiers d’application de la peine de mort, le site officiel de la justice de la province du Fars a annoncé l’exécution de trois prisonniers coupables de trafic de drogue mercredi 23 mai. Ces personnes avaient été arrêtées entre 2007 et 2010, jugées par des tribunaux révolutionnaires et condamnées à mort.
Le journal Djame Djam a annoncé le procès de neuf jeunes hommes accusés d’avoir « infligé des blessures et produit des vidéos amorales » d’une jeune femme de 18 ans par la 12ème chambre du tribunal criminel de la province du Guilan. Sept de ces accusés ont été condamnés à mort, verdict confirmé par la cour suprême iranienne et le verdict a été envoyé au bureau d’exécutions des peines de la justice provinciale.
La veille de la publication de ce rapport, les agences de presse nationales, dont l’agence de presse estudiantines, ont annoncé l’exécution de 14 prisonniers pour trafic de drogue le 22 mai. Habituellement, les agences officielles ne publient pas les noms des personnes exécutées mais en l’occurrence, les noms de toutes les victimes ont été entièrement publiés.
Suite à ces rapports, l’Organisation des Droits Humains en Iran a publié une déclaration condamnant fermement ces exécutions. Mahmoud Amiri-Moghadam, porte-parole de l’organisation a déclaré : « Nous sommes choqués par le silence de la communauté internationale en dépit de l’exécution de 50 personnes en juste une semaine. » D’après la déclaration de l’organisation, 80% de toutes les exécutions en Iran ont pour origine le trafic de drogue jugé à huis clos par les tribunaux révolutionnaires. Amiri-Moghadam en appelle aux Nations-Unies pour reconsidérer sa coopération avec l’Iran : « Beaucoup sont arrêtés et exécutés à cause de cette coopération. La communauté internationale doit condamner ces exécutions et devrait arrêter toute collaboration avec le régime iranien jusqu’à ce qu’il soit prouvé que sa collaboration n’aide pas le système de l’état conduisant à des exécutions. »
Exactement un jour avant la publication (le 21 mai) de la déclaration, les sources officielles d’informations ont rapporté l’exécution de deux prisonniers dans une prison de Sanandadj pour vol et viol. Un jour auparavant, un prisonnier a été pendu dans la ville de Sari pour trafic de drogue. Le même jour, le site d’information kurde Kordpa a relaté l’exécution d’un prisonnier du nom de Hioua Havas à la prison Dizelabad de Kermânchâh. Ce rapport ne mentionnait pas de quoi était accusé ce prisonnier mais il confirmait qu’il avait été arrêté après les manifestations consécutives aux élections présidentielles de 2009. Les sources officielles n’ont pas confirmé cette exécution.
Le 20 mai, les médias iraniens ont fait état de deux exécutions à Ispahan pour vol et viol. Leurs noms complets n’ont pas été publiés.
Des rapports publiés les 17 et 18 mai indiquent qu’au moins 26 prisonniers de trois prisons différentes ont été pendus pendant ces deux jours. Suivant les rapports officiels, sept personnes ont été exécutées à Kermânchâh pendant ces deux jours et trois autres dans la ville d’Ardebil toujours pour trafic de drogue.
Des rapports officieux parlent de 16 autres exécutions dans la ville de Yazd pendant ces deux jours, dont quatre femmes et cinq Afghans.
Le 16 avril, l’agence de presse Fars a cité le chef de la justice provinciale d’Ardebil qui confirmait que 85 personnes avaient été condamnées dans la province, accusées de trafic de drogue.
La moyenne des exécutions en Iran en 2011 était de deux personnes par jour, ce qui classe l’Iran deuxième derrière la Chine. Les chiffres publiés et rapportés pour cette année indiquent une hausse aigüe du nombre d’exécutions et les militants des droits humains prévoient que l’Iran sera premier cette année.
Les pays et les organisations internationales ont condamné l’augmentation des exécutions en Iran ces dernières années. Par exemple, le ministre des affaires étrangères norvégien a déjà annoncé qu’il aborderait la question du nombre croissant d’exécutions en Iran avec les autorités de la république islamique.
Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2012/may/24/article/stop-cooperating-with-the-islamic-republic.html
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