Un groupe d’étudiants qui milite pour la défense des droits des étudiants privés d’éducation supérieure a critiqué la politique du ministre iranien des sciences, de la recherche et de la technologie, Kamran Daneshdjou et a déclaré que l’administration Ahmadinejad mène une seconde révolution culturelle en pratiquant « l’apartheid dans l’éducation ».
Dans son rapport, Shoraye defa az haghe tahsil (le conseil de défense du droit à l’éducation) rappelle l’intensification, spécialement durant ces trois dernières années, de la politique qui vise à interdire l’éducation supérieure à des centaines d’étudiants par des décrets des comités de discipline des universités ou par le comité central de discipline du ministère de l’éducation du ministère des sciences mais aussi par la pratique « illégale » de marquage des étudiants par des étoiles à l’entrée nationale des programmes de master. Avec le programme des étoiles, les fonctionnaires de l’université donnent aux étudiants qu’ils ne pensent pas faits pour les études supérieures à cause de leurs idées ou de leurs actions politiques un certain nombre d’étoiles ; les fonctionnaires surveillent les étudiants avec l’aide des organismes de sécurité et d’observation des lois. Plus le nombre d’étoiles est grand, plus les étudiants se verront interdire l’éducation supérieure en partie ou en totalité.
Pendant les nombreuses années où Daneshdjou a été ministre des sciences, il a souvent parlé d’islamisation des universités par la séparation des sexes, l’interdiction de poursuivre des études pour les étudiants dissidents et le licenciement ou la mise à la retraite d’office des professeurs. Un étudiant qui s’est vu interdire les études supérieures a appelé ces programmes « des preuves de la détermination de l’administration de la planification de la poursuite des violations des lois existantes et du refus d’accorder aux étudiants le bénéfice de leurs droits légitimes. »
Poursuite et intensification des politiques destructrices
Le ministre de l’éducation a récemment déclaré que « Les militants du mouvement de la sédition, ses chefs et ceux qui font l’apologie des leurs idées erronées » n’ont pas le droit d’accéder aux universités. D’après l’agence de presse officielle IRNA, Daneshdjou a déclaré lors d’un discours à l’université de Shahroud le 27 avril : « Les individus qui ont perdu le nord après la sédition de 2009 et qui ne suivent pas les commentaires avisés de notre guide suprême avisé et continuent dans leur voie n’ont pas leur place à l’université. Notre société, notre population ne nous le permettent pas et nous ne les trahirons pas. » Sédition est le terme que les autorités iraniennes utilisent pour les grandes manifestations organisées et soutenues par le Mouvement Vert qui ont suivi les élections présidentielles de 2009 où Mahmoud Ahmadinejad a été reconduit dans ses fonctions. Ils affirmaient que les élections avaient été truquées.
Cette déclaration du ministre a provoqué des condamnations fermes et des critiques des organisations estudiantines dans tout le pays. La réponse la plus récente est celle du conseil de défense du droit à l’éducation qui a présenté un rapport détaillé et a traité ces remarques de « criminelles. »
En mars-avril, Daneshdjou a aussi répété son message à Qom. Daftare Tahkim Vahdat, la principale organisation estudiantine du pays a condamné ces remarques et a dit qu’elles « révélaient la violation immédiate des droits des étudiants. »
Un étudiant interdit de poursuivre ses études interviewé par Rooz a dit que le calendrier des remarques de Daneshdjou était important ; elles arrivent deux ou trois semaines avant l’annonce des résultats nationaux du concours d’entrée en master à l’université et « qu’elles augmentent l’inquiétude sur de plus grandes contraintes dans l’éducation supérieure. »
Il a aussi dit que la récente expulsion de professeurs comme Alireza Beheshti, Ghorban Behzadinejad et Mohsen Mirdamadi n’était pas sans lien avec ces remarques. « Il semble que Kamran Daneshdjou veuille créer une atmosphère mortifère dans les universités et mener une deuxième révolution culturelle avec le soutien et le conseil d’institutions pures et dures. »
La révolution culturelle de la révolution islamique, que l’on appelle officiellement « réveil de l’islamisation des universités » a eu lieu dans les premières années de la révolution et a causé le licenciement et la purge de beaucoup de professeurs et d’étudiants des institutions de l’éducation supérieure.
Dans son rapport sur les interdictions d’éducation poursuivies et mises en place durant l’administration Ahmadinejad, le conseil de défense des droits à l’éducation écrit : « les politiques d’apartheid en matière d’éducation, surtout ces trois dernières années, ont pris leur élan dans le pays et des centaines d’étudiants ont été empêché de poursuivre leur éducation supérieure. » Le rapport critique aussi « le marquage par des étoiles des étudiants » par lequel les étudiants ne peuvent pas poursuivre leur éducation à cause de leurs idées et actions politiques. En sus d’être privé d’éducation supérieure, beaucoup d’étudiants « étoilés » ont également été arrêtés, interrogés et incarcérés, surtout après les élections présidentielles de 2009 et lors des manifestations dans tout le pays pour protester contre les résultats de l’élection. Dans ce dernier groupe, Madjid Dori, Zia Nabavi et Mahdieh Golrou* qui sont en train de purger leurs peines de prison. Certains étudiants ont aussi été arrêtés et « étoilés » à cause de leurs manifestations aux débats télévisés d’Ahmadinejad durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2009. D’autres étudiants qui sont toujours derrière les barreaux : Saïd Djalalifar, Madjid Tavakoli, Emad Bahavar, Eftekhar Borzorguian, Kaveh Rezaï, Arash Sadeghi, Ali Akbar Mohammadzadeh, Moïn Ghamin* et Ali Adjami.
*Mahdieh Golrou et Moïn Ghamin ont depuis été libérés
Source: http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/article/end-education-apartheid.html
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