1er juin 2010
Nooshabeh Amiri
nooshabehamiri(at)yahoo.com
Un de mes amis me disait l’autre jour que le velayat faghih (c'est-à-dire le gouvernement des religieux) était devenu une usine à gaz en Iran. Il expliquait que Monsieur Khamaneï, le chef suprême, est la source principale d’alimentation. Il a l’autorité absolue. Ce droit absolu est apparu quand l’ayatollah Khomeiny a déclaré que « le peuple est le critère ». Mais aujourd’hui, les dirigeants actuels traitent ce même peuple d’ « ordures ». Le velayat faghih n’est responsable devant personne et peut faire tout ce qui lui plaît. La source de son autorité, c’est le ciel et les habitants de ce bas monde n’ont pas le droit de mettre en question tout ce qui émane de sa personne. C’est l’attitude qui prévaut dans la république islamique d’Iran, du sommet à la base et à chaque étage de la pyramide, chaque personne a arrangé son propre mini-empire où il jouit de l’état de non responsabiité.
Suivant l’exemple de la source primaire, l’autorité d'autres individus est sans limites et leur responsabilité nulle. Une de ces autorités traverse le bureau de Monsieur Khameneï lui-même, tandis qu’une autre dirige la prison d’Evine ; il y en a à la prison de Kahrizak et même au journal Kayhan, une au parlement et une autre à la justice. Sous la protection du chef absolu, ces « chemises noires » islamiques ont créé leur propre empire qui n’est responsable devant personne.
Pour illustrer cette image, il suffit d’observer un coin du régime islamique. Le président, est arrivé au pouvoir par la fraude électorale et est en réalité à la solde de Monsieur Khamenei; il n’a pas de scrupules à enfreindre la loi ou à mentir. Ceux qui ont reçu un ministère, en achète la totalité le matin pour la revendre le soir. Un peu plus loin, dans l’armée, il y a des commandants qui se sont emparé l’économie du pays. Ils évincent leurs concurrents en les intimidant et éliminent physiquement leurs opposants. L’un de ces commandants est devenu journaliste et rédige des condamnation dans le journal, lançant des menaces de mort chaque soir quand le nouveau numéro arrive dans les kiosques.
Un peu plus loin, voici un procureur qui arrête les exécutions contre de l’argent et vend les questions des examens pour s’en faire plus encore, alors qu’il porte les bottes souillées de sang qui ont tué la photoreporter Zahra Kazémi ! Tout ceci alors que son patron à la justice s’est mué en porte-parole des talibans shiites d’Iran au lieu d’assurer l’impartialité de la justice dans les procès qu’elle mène.
Un membre du parlement clôt une enquête sur les activités criminelles de son camarade d’idéologie dans les meurtres de la prison de Kahrizak. Une personne ayant falsifié des documents officiels est nommée pour présider une enquête sur d’autres documents falsifiés ! Le doyen d’une université est copain avec les agents de sécurité et prépare le terrain pour que l’armée nationale écrase la jeunesse de ce pays sous ses bottes. « Seyed » est un dieu dans les cellules des prisons, ces mêmes cellules où le viol et la torture sont devenus la norme. On dit qu’un ambassadeur de la république islamique dans une capitale étrangère a organisé des interrogatoires. Et la liste continue.
C’est ainsi que le velayat faghih se propage dans la république islamique. Chaque ramification de la tubulure appartient à un homme du sérail. En dehors de la tubulure, c’est la matraque qui gouverne au nom de la loi.
Les propriétaires d’une soudure ou d’un tuyau de la tubulure peuvent tuer sans être punis. Certains en sont même récompensés par des gerbes de fleurs. Ils peuvent s’engager dans un détournement de fonds d’un million de dollars sans aucune crainte.
Et le guide suprême continue toujours de rêver que le monde attend son « nouvel ordre international ». Mais il semble avoir oublié que même le système de fer de l’ancienne Union Soviétique qui se vantait de toutes sortes de réalisations, a fini par s’écrouler. Alors, regardez ce qui va arriver au soi-disant ordre islamique dont les relents délétères empuantissent déjà le monde entier.
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