mardi 1 juin 2010

Kaveh Ghasemi Kermanshahi: J’étais à l’isolement pendant 80 jours


24 mai 2010
J’étais à l’isolement pendant 80 jours
Kaveh Ghoreishi

Journaliste et militant des droits humains, Kaveh Ghasemi Kermanshahi a été relâché dimanche sous caution après plus de cent jours derrière les barreaux en Iran. Quelques temps après sa libération, ce militant des droits humains a donné à Rooz une interview exclusive et a décrit sa grève de la faim et ses conditions de détention.

Dans sa première interview après sa libération, Kermanshahi a remercié les personnes, les groupes et organisations des droits humains qui ont aidé à sa libération : « J’ai passé au total 80 jours à l’isolement avant d’être transféré dans une cellule de trois personnes dans le quartier commun. »

« Le problème le plus fondamental est ma détention illégale après la fin du processus des interrogatoires. Suivant la loi, personne ne peut être maintenu en détention sans verdict après le processus des interrogatoires. »

Kaveh Ghasemi Kermanshahi a fait la grève de la faim pour protester contre sa détention illégale : « Après que mes nombreuses objections contre ma situation soient restées sans réponse, la semaine dernière j’ai finalement commencé une grève de la faim qui a duré une semaine ; heureusement elle a porté ses fruits et obligé les autorités à examiner ma situation. »

A propos de la façon dont les fonctionnaires de la prison l’ont traité tout au long de sa détention : « Je suis content de leur conduite, en général elle était bonne. Il n’y a eu de confrontations physiques particulières. »

Kermanshahi est un militant des droits humains d’expérience, membre de la Campagne Un Million de Signatures, de l’organisation des droits humains du Kurdistan, de l’association dissoute Jiar ainsi que de l’organisation Advar Tahkim Vahdat. On l’a empêché de communiquer avec sa famille pendant toute sa détention, sauf en deux occasions où il a pu les rencontrer. On ignore toujours de quoi il était accusé et ses avocats n’ont pas eu le droit de consulter son dossier.

Plus de 160 bloggers, journalistes et militants de la société civile avaient auparavant écrit une lettre ouverte au responsable de la justice pour protester contre la poursuite de la détention de Kermanshahi et exiger la libération immédiate et inconditionnelle des militants de la société civile.

Amnesty International, la Campagne pour la Défense des Droits Humains en Iran, le Programme de Protection des Défenseurs des Droits Humains, l’Organisation des Droits Humains du Kurdistan, l’organisation des droits humains « Khat-é-Moghaddam » (la ligne de front), l’agence de presse d’Observation des Droits Humains du Kurdistan, et le bureau de Kermânchâh de l’organisation Advar Tahkimont aussi exigé la libération immédiate de Kaveh Ghasemi Kermanshahi.

Trois jours avant la libération de ce membre de l’Organisation des Droits Humains au Kurdistan, le porte-parole de l’organisation Adjlal Ghavami, arrêté le mois précédent à Sanandadj, était également libéré.

Cependant, le fondateur de l’organisation Mohammad Seddigh Kaboudvand est derrière les barreaux depuis des années en raison de ses activités humanitaires.




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