dimanche 14 août 2011

Lettre de 41 anciens prisonniers politiques au Docteur Ahmed Shahid


41 Anciens prisonniers politiques déclarent leur intention de soutenir Ahmed Shahid et de témoigner sur ce qu’ils ont vécu en prison. 

Vendredi 12 août 2011 : Plus de 40 prisonniers politiques et étudiants qui ont été incarcérés dans les prisons de la république islamique d’Iran ces dernières années ont adressé une lettre au Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits Humains en Iran. 


Cher Monsieur Ahmed Shahid, Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits Humains en Iran,
nous vous saluons,

Nous soussignés, un groupe d’anciens prisonniers politiques iraniens ayant des histoires diverses, aimerions attirer l’attention des Nations Unies sur les violations des droits humains largement répandues en Iran. Nous vous demandons d’accorder une attention toute particulière à la maltraitance des prisonniers politiques dans tout l’Iran qui provient du manqué de loi spécifique maintenant les droits des prisonniers politiques pour s’assurer qu’on les traite humainement. La violation systématique des droits des prisonniers et la situation controversée de l’accès aux prisons en Iran, surtout après les élections présidentielles de 2009  sont devenues pour le moins alarmantes. L’Iran fait partie des pays qui ont ratifié la Déclaration Universelle des Droits Humains et pourtant, les autorités iraniennes violent continuellement les principes de cette déclaration et la constitution iranienne en ce qui concerne les interrogatoires, le cursus judiciaire des prisonniers politiques. La majorité des prisonniers politiques incarcérés en Iran sont des militants pacifiques que l’on a faussement accusés de crimes controversés et horribles comme le terrorisme ou l’espionnage. Les militants, les journalistes et les citoyens ordinaires sont accusés de mettre la sécurité nationale en danger. La vie privée de ces personnes est lésée, ils sont forcés d’avouer des fautes qu’eux-mêmes ou d’autres auraient commises et sont soumis à la torture physique et psychologique. Les techniques de torture les plus répandues en Iran comprennent les bastonnades, la longue détention à l’isolement, les menaces des membres de la famille, la menace d’exécution des prisonniers. On refuse aux prisonniers l’accès légal à un avocat durant les longs interrogatoires. Même les avocats qui acceptent de se charger de ces procès de prisonniers politiques sont menacés et incarcérés. La décision d’accorder une liberté provisoire ou de relâcher les prisonniers est dans les mains de ceux qui interrogent les prisonniers politiques, les mêmes qui sont chargés de torturer les prisonniers. Certains prisonniers sont privés de la visite de leur famille uniquement parce qu’ils ont refusé de coopérer avec leurs tortionnaires. Nous témoignons que très souvent, ceux qui interrogent dictent le verdict au juge présidant la cour. Le système judiciaire iranien sape le processus d’interrogatoire judiciaire, rendant d’innocents victimes misérables, sans personne vers qui se tourner.

La répression extrême à l’intérieur des prisons a forcé beaucoup de prisonniers à avoir recours à la grève de la faim comme seul moyen d’exprimer les injustices qu’on leur impose. Néanmoins, cette action commise en raison d’une frustration totale n’a pas apporté d’amélioration dans l’humanité et la compassion de la part des autorités judiciaires. Dans certains cas, les autorités judiciaires refusent d’accorder des libérations provisoires pour raisons médicales ou l’accès aux soins médicaux à des prisonniers dans l’état de santé est très dégradé en raison des grèves de la faim successives, ce qui conduit à des conséquences terribles.

Comme vous le savez, Réza Hoda Saber, qui avait lancé une grève de la faim pour protester contre le meurtre de Haleh Sahabi pendant les funérailles de son père, est l’une des dernières victimes  de ces négligences du gouvernement iranien, il a perdu la vie en juin. 64 prisonniers ont témoigné que Hoda Saber avait été attaqué par les forces de sécurité le jour de sa mort, alors qu’on le transférait à l’infirmerie en raison de la dégradation de son état de santé. 

Monsieur Shahid,

Nous, victimes de l’injustice en Iran, accueillons favorablement la désignation du  Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits Humains en Iran et demandons de nouveau une enquête immédiate sur les violations des droits humains en Iran pour s’assurer qu’elles ne se produisent plus.

Nous soussignés sommes prêts à témoigner devant toute instance judiciaire et à vous fournir des témoignages détaillés sur nos observations et ce que nous avons subi lors de notre incarcération en Iran.

Nous vous prions d’accepter l’expression de nos respectueuses salutations.


Réza Ashrafpour, Morteza Eslahtchi, Ali Afshari, Ahmad Batebi, Mazyar Bahari, Arash Bahmani, Saïd Pourheydar, Sepideh Pouraghaïi, Pouya Djahandar, Farzad Hamidi, Abbas Hakimzadeh, Abbas Khorsandi, Mostafa Khosravi, Fariba Davoudi Mohadjer, Iman Rezaï, Hassan Zahrezadeh Ardeshir, Mohsen Sazegara, Syanoush Sandjari, Salman Sima, Tara Sepehrifar, Kaveh Shirzad, Mohammad Sadeghi, Koroush Sehati, Bijan Safsari, Hamid Reza Zarifinya, Mashallah Abbaszadeh, Hamid Alizadeh, Rouzbeh Farahanipour, Saïd Ghasemi Nejad, Kaveh Kermanshahi, Saïd Kalanaki, Mehrdad Madjedi, Reza Mobayen, Ahmed Medadi, Pouyan Mahmoudian, Monouchehr Mohammadi, Simine Mohammadi, Behzad Mehrani, Sabah Nasri, Madjid Niknam, Reza Valizadeh

Source: Daneshjoo News: http://www.daneshjoonews.com/news/humanrights/8858-1390-05-20-23-38-04.html

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