Il y a un mois, Marzieh Vafamehr, actrice et productrice de documentaires, a été arrêtée et envoyée à la célèbre prison de Ghartchak à Varamne, connue pour n’être pas une prison mais un centre de tortures sans la moindre commodité. Son époux, Nasser Taghvaï a déclaré : « Les accusations contre mon épouse ne sont pas politiques mais ‘Sharie’, suivant la religion » !
Des collègues de Marzieh, Pegah Ahangarani et Mahnaz Mohammadi, actrices toutes les deux, sont détenues au bloc 209 de la prison d’Evine. En dehors d’elles, il y a plus de 30 femmes purgeant actuellement des peines de prison à Evine pour raisons politiques. En dehors de Téhéran, à Shiraz, Maryam Bahreman est toujours détenue en dépit d’une lourde caution déposée. Toutes ces femmes sont le reflet de leur génération.
Dans une note sur la page Facebook de Feminist School, Sepideh Youssefzadeh se souvient de Marzieh :
« Je ne l’ai vue qu’une fois, au milieu d’une grande foule ; elle était assise en silence ; elle n’a pas ouvert la bouche. Elle est de la génération de la guerre. Les documentaires sur les effets de la guerre Iran-Irak sur les écoles de ce temps ont montré l’atmosphère froide et révolutionnaire.
Gymnastique du matin dans la cour de l’école sous les ordres de femmes, se cachant les yeux sous de grosses lunettes et les cheveux sous des écharpes épaisses, vêtues de longues robes noires qui allaient s’élargissant en descendant jusqu’à la cheville. Ma voix rude, sans un sourire, elles sautaient de ci de là en chantant des chants de guerre, et nous, les étudiantes, étions forcées de sauter de ci de là avec elles !
Marzieh a quand même montré le bruit et l’agitation du Téhéran moderne et la répression dans se films. Comme démontré dans « La Vente de Mon Téhéran » tourné par Gozanaz Moussavi.. Elles montraient une génération différente en Iran : moderne, sophistiquée, pleine de joie et pressée de montrer au monde leur musique clandestine et la joie de vivre. Une génération qui a brisé les tabous et n’est pas rentrée dans le moule. Une génération qui a peur d’une révolution et qui effraie en même temps. Une génération qui a fait le tour de la révolution, de ses enseignements idéologiques et de ses 2 chaînes de télévision et qui a appris à dire NON !
Toutes ces femmes de cinéma, Marzieh, Pegah et Mahnaz, sont maintenant en prison. Toutes sont le portrait de l’action dans ces temps difficiles.
Les femmes d’Iran qui sont la moitié de la population démontreront un jour qu’elles seront plus que la Moitié. »
Source: http://www.iranianfeministschool.com/english/spip.php?article466
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