lundi 9 août 2010

Le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire publie un avis condamnant la détention d’Issa Saharkhiz et exigeant sa libération immédiate. - 6 août2010

Dimanche 1er août 2010, les avocats d’Issa Saharkhiz ont reçu l’avis du groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire ; cet avis déclare que sa détention est « arbitraire » et il demande au gouvernement iranien « d’ordonner sa libération immédiate et sans condition » « de lui garantir un procès équitable suivant les normes internationales » et de prendre en compte les dommages et intérêts dus à Monsieur Saharkhiz pour son arrestation et sa détention.

Monsieur Issa Saharkhiz, 56 ans, est un journaliste iranien célèbre et était rédacteur en chef de deux publications iraniennes, le mensuel Aftab et le quotidien Akhbar-e-Eghtesad. Le 4 juillet 2009, des membres en civil de la police iranienne et/ou du Sepah-e-Pasdaran, le corps des gardes révolutionnaires, ont arrêté Monsieur Saharkhiz sans l’informer des charges qui pesaient contre lui ni de la base légale de sa détention. Les agents ont sévèrement battu Monsieur Saharkhiz lors de son arrestation, lui causant de nombreuses blessures dont des côtes cassées et des blessures à la poitrine, à l’épaule et aux poignets. Les autorités ont soumis Monsieur Saharkhiz à d’autres abus suite à son arrestation et pendant sa détention à l’isolement. Monsieur Saharkhiz a été arrêté juste deux jours après la publication d’articles critiquant la conduite du gouvernement iranien pendant les élections présidentielles de l’année dernière.

Plus tôt,  cet été, les autorités iraniennes ont accusé Monsieur Saharkhiz de propagande contre l’état et d’offense aux membres du gouvernement et au guide suprême. Monsieur Saharkhiz a réfuté ces allégations et a déclaré devant le tribunal iranien avoir été torturé et battu pendant sa détention. Monsieur Saharkhiz a également condamné les élections présidentielles iraniennes les traitant de « coup d’état » et affirmé que la constitution iranienne protège les droits à la liberté de parole et de rassemblement pacifique. Les autorités iraniennes n’ont pas encore répondu publiquement à la déclaration du groupe de travail des Nations Unies sur de détention arbitraire. Jusqu’à ce jour, Monsieur Saharkhiz est toujours emprisonné dans la célèbre prison iranienne d’Evine. *

Bahram Seyedin-Nour et Nima Milaninia du cabinet Wilson Sonsini Goodrich & Rosati représentaient Monsieur Saharkhiz pour sa requête pro bono. Pour toute question sur ce sujet, merci de contacter Mehdi Saharkhiz : onlymehdi@gmail.com.
 

* Monsieur Saharkhiz se trouve en fait à la prison de Radjaï-Shahr

samedi 7 août 2010

L’expérience de mon épouse en prison - Taghi Rahmani - 19 juillet 2010

« Le respect de la loi en ce qui concerne les accusations à l’encontre des prisonniers, voila le vœu d’un homme nommé Taghi Rahmani qui a été emprisonné 14 ans en république islamique d’Iran. »

Voici ma réponse à la question qu’un jeune homme m’avait posée avant les élections présidentielles de 2009 en Iran, sur ce qui me poussait à voter Mehdi Karroubi ; je crois que Karroubi a rencontré les prisonniers politiques avec grâce, entendu leurs problèmes et fait tout ce qu’il pouvait pour protéger leurs droits.

J’ai raconté cette anecdote pour parler de la façon dont mon épouse Nargues Mohammadi a été arrêtée et traitée.

Mon épouse Nargues Mohammadi a été arrêtée à minuit. Elle a été interrogée toute la nuit jusqu’à l’aube. Durant les premières heures de son interrogatoire, elle a été insultée de la pire des façons. On l’a comparée à des prostituées ce qui l’a mise en colère.

Après que Nargues ait été arrêtée par des agents du ministère du renseignement, le procureur de Téhéran lui a demandé : « Pourquoi avoir permis à quelqu’un sans mandat d’arrêt de pénétrer à votre domicile ? Pourquoi leur avoir permis de le perquisitionner ? » Nargues répondit : « Nous avons protesté mais personne ne nous a écouté. »

Nargues a souffert d’intenses cramps musculaires après son interrogatoire. Elle a eu des crises deux fois par jour pendant deux semaines. Malgré cela, les interrogatoires ont continué. Les sessions étaient longues et les questions répétitives. Elles portaient sur les déclarations du Centre et incluaient des menaces.

Une fois, Nargues s’est écroulée en raison d’une crise nerveuse. Puis, cela s’est reproduit. On l’a jetée dans les escaliers. Sa santé s’est détériorée en dépit des tranquillisants qu’elle prenait et un docteur a même dit aux personnes qui l’interrogeaient qu’elle mourait mourir.

Mais que voulaient-il tirer de Nargues ? Ils voulaient qu’elle condamne le Centre de Défense des Militants des Droits Humains, le Conseil National de la Paix et d’autres ONGs avec lesquelles elle travaillait. Je demande donc où est la limite entre la sécurité et la procédure judiciaire au sein de la Justice ?

On peut ignorer le pressions psychologiques et mentales imposées à une mère de jumeaux de 3 ans et demi et de la privation dont elle a souffert n’ayant pu voir ses enfants pendant les 20 premiers jours de sa détention, mais comment laisser passer la façon dont une personne malade a été interrogée ?

Les différents entre le procureur et l’appareil sécuritaire ont travaillé contre Nargues Mohammadi. Mais qu’en est-il de sa famille et de ce qu’elle a du endurer ?

La famille a été mise dans une situation difficile après son arrestation. Des questions comme, où est-elle ? Quand va-t-elle téléphoner ? etc.. m’ont hanté pendant des jours. Nous nous doutions bien que l’absence de nouvelles drerait longtemps, mais Nargues a téléphoné plus rapidement que prévu. Elle a dit qu’elle n’allait pas bien et m’a demandé d’apporter son dossier médical à la prison d’Evine.

Nous avons apporté son dossier médical et expliqué les dangers de sa maladie. Mais nous avons du le faire plusieurs fois parce qu’à chaque fois que nous expliquions son état, ils disaient qu’ils avaient perdu le dossier. A la fin, ils acceptaient de prendre son dossier.

Quand Nargues a été relâchée, elle avait énormément perdu de poids. Elle a parlé de ses jours d’interrogatoires et dit qu’elle n’avait alors que deux soucis, ses enfants et cette militante Zeinab Djalalian qui risquait la pendaison.

Quelques jours après sa libération, Nargues a été prise de crampes alors qu’elle marchait dans la rue ; elle a été hospitalisée et libérée 10 jours plus tard.

J’ai raconté ceci pour expliquer, en tant que citoyen ayant passé plus de 14 ans en prison, ayant milité politiquement et intellectuellement depuis 1974, n’ayant jamais eu aucune responsabilité politique, je demande le respect de la loi pour les prisonniers.

C’est l’expérience d’un homme qui a passé des années sur les champs de bataille politiques et intellectuels de la société et de quelqu’un qui a fait de la prison et qui a vu sa famille être emprisonné. Il faut vivre cette situation pour comprendre ce dont je parle, croyez-moi

Source: http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/article/2010/july/19//my-husbands-prison-experience-narges-mohammadi.html

dimanche 1 août 2010

Kaveh Ghoreishi - Les frères Alaei privés du droit à la libération conditionnelle

25 juillet 2010

Massoud Shafei dans une interview exclusive avec Rooz:

L’avocat des frères Alaei lors du second anniversaire de leur arrestation : « Les efforts des organisations pour les droits humains et pour les droits des médecins sont restés sans effet pour les frères Alaei et le responsable de la justice s’est opposé à un amendement de leurs verdicts. » La semaine dernière, les médecins pour la défense des droits humains ont publié une déclaration demandant la libération d’Arash et Kamyar Alaei, deux médecins luttant activement contre le SIDA en Iran.

Rooz: Monsieur. Shafei, de quoi accuse-t-on les frères Alaei et ont-ils avoué ?

Masoud Shafei (Shafei): Suivant l’acte d’accusation, les deux frères ont été accusés d’agissements contre la sécurité nationale pour coopération avec un état ennemi, dans ce cas, les Etats-Unis. L’acte d’accusation cite l’article 508 du code pénal islamique selon lequel quiconque coopère avec des états ennemis de la république islamique sera condamné à un emprisonnement de un à dix ans, à moins qu’il ne soit condamné pour Moharebeh [ennemi de Dieu]. L’accusation de Moharebeh ne s’appliquait pas au dossier des frères Alaei, ce qui leur laisse un à dix ans d’emprisonnement pour coopération avec un état ennemi. Nous avons prouvé que les Etats-Unis n’étaient pas un pays ennemi. Nous avons cité plusieurs décisions de la cour suprême qui ne considérait pas les Etats-Unis comme un pays ennemi. A cette époque, seul le gouvernement irakien était considéré comme ennemi, à cause de la guerre de huit ans. Nous avons plaidé et finalement prouvé que les Etats-Unis ne pouvaient pas déclencher l’article 508. De plus, l’article stipule que quiconque coopère avec un état ennemi contre la république islamique sera condamné. Les frères Alaei n’ont absolument pas travaillé avec le gouvernement américain. Ils n’ont travaillé qu’avec des fondations et des institutions scientifiques.

Rooz: Quand et comment s’est passé le procès des frères Alaei ?

Shafei: Malheureusement, même si le procès devait se passer à huis clos, plusieurs agents du ministère du renseignement y étaient présents, ce à quoi j’ai objecté. Le juge n’a pas pris mon objection en considération les présentant comme des experts. Mais même les experts ne sont pas admis à un huis clos parce que les experts donnent leurs expertises avant le procès. Nous avons constaté l’incapacité du juge à diriger ce procès et a empêché les soi-disant experts d’intervenir dans la procédure

Rooz: Avez-vous pu rencontrer vos clients pendant les deux années passées ? Ont-ils pu utiliser leur droit de permission ?

Shafei: Je dois dire qu’heureusement, les frères Alaei ont eu des permissions. Les membres de leur famille et moi-même avons pu les rencontrer. Je les ai vus il y a quelques semaines. Pendant cette réunion, ils ont mentionné des restrictions en prison mais n’ont pas parler ouvertement de leurs conditions de vie en prison. Leur silence vient de ce qu’ils veulent protéger leurs droits à des permissions. Nous avons constat que s’ils protestent contre leurs conditions de détention, le peu de droits qu’ils ont leur sont retirés.

Source : http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/july/25//alaei-brothers-deprived-from-right-to-conditional-release.html

Shiva Nazar Ahari décrite par sa mère

Shiva a passé plus de 7 mois à la prison d’Evine l’année passée. Sa mère, Sharzad Kariman, a donné une longue interview à la campagne internationale pour les droits humains en Iran où elle raconte l’histoire de sa fille parce que, selon ses propres mots, « pour avoir choisi le droit chemin, elle va passer toute sa 25ème année en prison. » Shiva a été arrêtée une première fois le lendemain de l’annonce des résultats des élections, le 14 juin 2009 puis de nouveau en mars 2010. Suite à se seconde arrestation, Shiva est en prison depuis quatre mois. Madame Karimi dit que son mandat d’arrêt date d’une semaine avant son arrestation. Elle répète à plusieurs reprises que sa fille n’a rien fait d’illégal et que le fait qu’elle milite pour les droits humains en Iran est approuvée par elle-même et par le père de Shiva.

« A 2 heures du matin, le jour suivant l’annonce des résultats des élections, des agents du renseignement sont venus chez nous pour la chercher ; comme elle n’était pas à la maison, ils se sont rendus sur son lieu de travail ; le mandat d’arrêt qu’ils m’ont montré était daté d’une semaine avant. Shiva a été arrêtée le 14 juin alors que le mandat portait la date du 6 juin et que son nom avait été ajouté par la suite. »


Beaucoup de ceux emprisonnés pour activités politiques, journalisme, défense des droits humains ou activités tournant autour de l’égalité homme – femme ont entre 20 et 30 ans. Shiva Nazar Ahari est née le 10 juin 1984. Sa première arrestation a eu lieu le 20 sharivar 1381, alors qu’elle n’avait que 18 ans. Le 20 shahrivar correspond au 11 septembre, l’anniversaire des attaques terroristes aux USA. La mère de Shiva : « J’ai toujours dit aux enquêteurs que si elle avait commencé à s’engager dans la politique, le chemin en avait été pavé par les enquêteurs. »


Anniversaire du 11 septembre et première arrestation de Shiva


Sharzad Kariman : « A cette époque, je faisais à peu près tout pour mes enfants, par exemple les achats de papeterie et d’autres choses. Le 11 septembre 2002, j’avais eu un accident de voiture et me remettais de l’opération, je n’ai donc pas pu aller à l’université pour acheter les livres de Shiva. Elle venait de s’inscrire au concours d’entrée à l’université et avait des cours pour préparer l’examen. Pour la première fois, elle est allée seule à l’université pour acheter ses livres et a été arrêtée. »


Sa famille a cherché Shiva pendant des heures sans aucun signe, sans personne pour répondre jusqu’à ce qu’elle appelle le poste de police 110 et qu’elle découvre qu’elle avait été arrêtée. « Lors d’une conversation téléphonique, un homme m’a dit de ne pas m’inquiéter et qu’il ne m’avait rien dit mais que Shiva avait été arrêtée et qu’on allait me contacter. »


« Pendant 20 jours, nous n’avons pas eu de nouvelles d’elle et nous avons cherché partour. Pendant ce temps, nous ne pouvions nous réjouir que de ce qu’un homme du poste 110 nous avait dit, elle avait été arrêtée. Au bout de 20 jours un homme est venu nous voir pour enquêter. On m’a demandé pourquoi elle était allée à l’université. J’ai répondu qu’elle devait acheter ses livres. J’avais encore des pansements au visage et j’ai parlé de mon état qui était la raison pour laquelle elle y était allée seule. Au bout de deux ou trois jours, on nous a dit qu’elle était à la section 209 de la prison d’Evine et que la caution avait été fixée à 40.000 USD. »


Shiva n’a jamais parlé à sa famille des jours qu’elle a passés en prison. « Je l’ai entendue répéter à ses amies que sa cellule était si petite que si elle étendait les bras ou les jambes elle touchait les murs et que la nourriture était infecte. Au tribunal, elle a eu une amende de 200USD. Je lui ai demandé pourquoi elle avait eu cette amende, elle m’a répondu qu’on avait trouvé deux bougies dans son sac. Je leur ai dit que les bougies ne lui appartenaient pas comme elle l’avait elle-même attesté mais qu’elle les apportait pour quelqu’un qui n’avait pas de sac. »


Shiva refusa catégoriquement de payer l’amende disant qu’elle préférait faire de la prison. « Shiva dit que son père était retraité et qu’il n’y avait pas de raison pour qu’il paie l’amende. Nous l’avons quand même payée. »


La même année, en 2002, Shiva réussit le concours et fut admise à l’école d’ingénieurs Omran. Durant ces années, les activités de Shiva étaient en relation avec les droits humains ; en tant que membre du comité des étudiants, elle défendait les droits des prisonniers politiques, des enfants et des femmes. « Peut lui importait qui était le prisonnier, avec qui il était associé ou à quelle organisation il appartenait. » Elle a même protesté contre la conduite des militaires envers les personnes arrêtées, alors qu’ils mettaient en place un plan pour lutter contre les « hooligans » en utilisant une brutalité sans précédent.


« Shiva parlait souvent aux prisonniers et à leurs mères. Ses amis lui disaient de ne pas travailler pour eux, que c’étaient des hooligans. Elle répondait que peu lui importait à partir du moment où ils étaient des êtres humains. Ils ont des droits légitimes et on ne devrait pas se conduire ainsi envers eux. » « Si on avait écouté Shiva, des personnes comme Rouhollah Amini ou Mohammad Kamrani, la fleur de la nation n’auraient pas péri à Kahrizak. »


Shiva fut de nouveau arrêtée le 8 juillet 204 sur le boulevard Keshavarz à l’occasion d’un rassemblement devant le bureau de l’ONU, en solidarité avec les prisonniers politiques. Cette fois, elle était avec sa mère qui soutenait toujours ses activités. « Nous avons fait tous les bureaux. Nous y étions encore à quatre heures du matin. Ils ont fini par nous reconduire. » La mère de Shiva dit qu’ils ont arrêté tout le monde « j’ai été relâchée au bout d’une semaine mais Shiva est restée en prison un mois. Elle a de nouveau été libérée sous une caution de 40.000 USD. Au tribunal elle a pris un an avec sursis pour 5 ans.


Shiva Nazar-Ahari a commencé à défendre les enfants avec l’ONG « Travail des enfants ». Elle éduquait les enfants à la gare Nematabad, au sud de Téhéran, jusqu’à ce qu’elle termine l’université et commence à travailler. Elle a continuer à leur enseigner une ou deux fois par semaine. D’après la mère de Shiva, elle a été arrêtée 3 ou 4 fois entre 2002 et 2004.



Dévouée à ses amis et a sa famille


Shiva a commencé à aider les autres à la maison ; sa dévotion à ses parents et à sa famille a nourri ses activités. « Comme les résultats de Shiva à l’université étaient excellents, elle aidait toujours ses sœurs. Quand elle a commencé à travailler, elle a voulu aider son père qui avait travaillé dur pour lui permettre de poursuivre ses études. Shiva a dit que, comme son père était retraité, elle ferait de son mieux pour nous rendre nos bontés. Elle se conduisait de la même façon dans la rue et avec ses amis travaillant collectivement »


« Ses amis nous disent que le comité central se fait beaucoup de souci pour Shiva et demande sans arrêt de ses nouvelles ; les enfants aussi demandent si Tata Shiva ne les aime plus. Ils ne savent quoi répondre… Shiva ne voulait rien pour elle-même. A chaque paie, elle commençait par répondre aux besoins de ses amis. Elle était tellement aimée sur son lieu de travail que lorsqu’elle est revenue après trois mois de prison ils l’ont reprise avec plaisir. Même maintenant au bout de sept mois, les ingénieurs et les directeurs de la société appellent pour demander de ses nouvelles et me disent qu’ils ne remplaceront jamais Shiva, une collègue si bonne et fiable. »


« Elle a de bonnes relations avec nous et avec tout le monde. Aucun membre de notre famille n’a été dérangé par Shiva et il en va de même pour ses amis. Peu importe comment on la traitait, elle ne montrait aucune réaction négative. Elle était gentille et compatissante avec nous. Elle est encore à l’isolement mais ses amis qui ont été relâchés nous disent qu’elle a fait des marques sur le mur, par exemple pour la date du concours d’entrée à l’université de sa jeune sœur. Elle était anxieuse et espérait que Nazanine réussirait. Quand elle a appelé, Shiva a demandé les résultats de Nazanine qu concours. Je lui demandais de parler d’elle et pourquoi elle s’inquiétait de l’examen de sa sœur. Elle m’a dit qu’elle se faisait constamment du souci pour sa sœur. »


Shahrzad Kariman est tout à fait sûre des activités de Shiva et l’admire. « J’ai accepté le chemin qu’elle a choisi parce que ce n’est pas un mauvais chemin. Défendre les droits humains, est-ce un crime ? Il est pénible d’entendre que cela va à l’encontre de la sécurité nationale. Si quelqu’un prend les armes et agit, alors cela va à l’encontre de la sécurité nationale. Shiva ne ferait pas de mal à une mouche, et elle n’a fait qu’aider les gens et pourtant elle a été accusée d’agissements à l’encontre de la sécurité nationale. »


Shiva Nazar Ahari et ses rêves


« Shiva disait toujours qu’elle espérait que la discrimination cesse, qu’elle ne voulait plus voir les enfants mendier dans la rue pour prédire l’avenir ou quelqu’un en désaccord avec les droits humains. Elle disait qu’elle ferait de son mieux pour que la situation actuelle cesse. Elle n’avait pas que ceux qui étaient financièrement à l’aise participe à ses activités mais ceux qui n’avaient pas les moyens ne le faisaient pas ou ne pouvaient pas le faire. »

« Une fois, elle est revenue à la maison avec beaucoup de cartes pour prédire l’avenir. Je lui ai demandé pourquoi elle en avait acheté tant, elle m’a répondu que l’enfant lui avait dit que s’il n’avait pas tout vendu avant de rentrer à la maison, il serait battu. Quand elle allait au bureau central elle a interrogé un enfant sur les meurtrissures de la moitié de son visage et a appris que son père l’avait battu parce qu’il n’avait pas ramené suffisamment d’argent. Elle espérait un futur où les enfants ne seraient plus obligés de travailler et ne seraient plus exécutés. Elle espérait que les enfants ne soient pas obligés de vivre dans une situation qui entrave leur croissance. »



« J’accepte sa voie … la défense des droits humains est-elle un crime ? »


Critiquant les accusations qui pèsent sur Shiva et à propos de ses mois de détention : « Qui a vu sa sécurité mise en danger par Shiva ? Toutes ses activités rentrent dans le cadre des limites imposées par la république islamique d’Iran, elle n’agit pas contre le gouvernement, elle ne fait qu’aider des êtres humains. Son père, le peuple d’Iran et moi-même ont accepté sa voie. Si l’on interroge Shiva et ses semblables sur leurs activités, tout le monde comprend, non seulement qu’elle n’a pas choisi un mauvais chemin, mais que c’est exactement ce qu’il faut faire et qu’elle a été emprisonnée à tort. Qu’a-t-elle fait pour mériter de passer sa 25ème année et son 26ème anniversaire derrière les barreaux ? Plus j’y pense, plus je refuse l’incarcération de Shiva. »

La mère de Shiva a discuté de tous ces points à de multiples reprises avec les enquêteurs. « J’ai dit à celui qui traitait son dossier qu’il était impossible que Shiva ait fait le mal et mes derniers mots pour lui ont été qu’on devrait épargner la prison à Shiva et à ses semblables. La prison est un endroit pour ceux qui viole la dignité des gens ou qui assassinent. Mais ces jeunes n’ont rien fait de mal et ils ne devraient pas passer les meilleures années de leur vie derrière les barreaux. Je dirais seulement que j’espère que Dieu les ait en sa sainte garde et qu’il n’hésitera pas à protéger les protéger en ces temps très difficiles, loin de leur famille, pour leur permettre de tout supporter. »

Les derniers mots de la mère de Shiva, dont la voix vibre d’enthousiasme à chaque fois qu’elle mentionne Shiva : « J’espère que très bientôt les portes de ces prisons s’ouvriront pour que ces perles puissent de nouveau être embrassées au sein de leurs familles. »



Source: International Campaign for Human Rights in Iran - Traduction: @MrZand