Quand nous sommes arrivés devant le portail d’Evine ce matin-là, nous avons d’abord remarqué la forte présence d’agents en civil. Nous devions rencontrer plusieurs personnes ; le Docteur Mohammad Maleki, Mohammad Nourizad, Nargues Mohammadi et Behnam Moussivand étaient venus. Nous nous sommes salués et nous sommes entrés dans la salle de visite qui était très agitée. Il y avait environ 150 à 200 personnes, certaines faisaient partie des familles de prisonniers et tous les autres étaient venir les soutenir. On n’avait pas accordé de visite aux prisonniers qui avaient été transférés à l’isolement.
Soudain, on a entendu une femme crier. C’était la mère de Saïd Matinepour. Les familles de ceux qui avaient obtenu une visite lui ont dit qu’il avait été si sauvagement battu qu’il avait perdu conscience pendant un long moment. La mère de Saïd se frappait en maudissant les autorités. Du côté nord de la salle, une autre femme a crié. C’était la mère d’Akbar Amini. On lui a dit que son fils avait le cou brisé. Ce fut ensuite le tour de l’épouse d’Omid Behrouzi d’entendre parler des blessures de son mari, un derviche Gonabadi emprisonné. Il a des fractures du crâne et une veine arrachée à la main. De nombreux membres des familles scandaient dans la salle de visite : « Mort au dictateur » et « Libérez les prisonniers politiques. »
La tragédie est beaucoup plus profonde. Le colonel Imanian a donné l’ordre d’attaquer les prisonniers de la section 350. Avant l’assaut, il avait demandé aux forces de sécurité : « Ceux qui n’ont pas le cœur de tabasser ne devraient pas entrer dans le bâtiment de la section. » L’attaque a commencé et les prisonniers ont été attaqués à coups de poing, de pied et de matraque. Puis les agents de sécurité ont séparé 20 prisonniers et les ont transférés dans une salle qui n’est pas équipée de caméra où ils ont pu tabasser les prisonniers tout leur soûl. Ensuite, les forces de sécurité ont traîné les prisonniers souffrant de fractures dans un fourgon garé devant la section 350. On leur a rasé la tête et on les a transférés à l’isolement dans la section 240 d’Evine.
Beaucoup des prisonniers battus sont restés à la section 350 avec des fractures aux jambes et aux bras, sans recevoir aucun soin médical. Les prisonniers de la section 350 se sont engagés à se mettre en grève de la faim si les blessés ne recevaient pas de soins médicaux dans les trois jours.
Arash Sadeghi, militant
Téhéran, Iran
P.S. : Ceci n’est qu’une partie de ce qui s’est passé pendant l’attaque des forces de sécurité contre la section 350 d’Evine. Je fournirai d’autres détails ultérieurement.
Source : http://persian2english.com/?p=24967
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