Sept détenus de Redjaï Shahr ont commencé une grève de la faim mercredi 23 avril pour protester l’attaque violente contre les prisonniers de la section 350 d’Evine :
Noble peuple d’Iran,
La révolution de 1979 n’était pas un évènement isolé mais un long processus répondant aux demandes et aux besoins du peuple d’Iran. Partant d’une monarchie constitutionnelle, les slogans n’étaient pas un hasard : liberté et justice, le but était le droit du peuple à la souveraineté sur son propre futur. Malheureusement, les années qui ont suivi la victoire de la révolution, les autorités du pays ont, à de multiples reprises, violé les principes enchâssés dans la constitution et relatifs aux droits sociaux du peuple. La justice n’a non seulement pas réussi à être responsable, mais, très souvent, l’institution en elle-même a violé la loi.
Attaquer des prisonniers politiques, les contraindre physiquement et psychologiquement ainsi que leurs familles, cela n’est malheureusement pas la première fois que cela se produit. La maltraitance des prisonniers politiques par les autorités judiciaires est devenue acceptable et les actions criminelles des personnels de sécurité des prisons sont devenues une habitude. Quel dommage que les officiels du régime ne tirent pas la leçon des conséquences de leurs actes : les résultats à court terme produisent des pertes à long terme.
Dans le passé, il n’y a pas eu d’enquête équitable sur les agissements immoraux et illégaux, encore moins de châtiment : les meurtres de Zahra Kazemi, Zahra Bani-Yaghoub, Hoda Saber, Sattar Beheshti ou la tragédie amère des crimes et maltraitances qui se sont passés au centre de détention de Kahrizak, et aucune enquête. Les autorités judiciaires sont devenues plus dures et rigides dans leurs relations avec les prisonniers de conscience et les prisonniers politiques, élargissant le fossé séparant le régime du peuple.
Dans ces conditions, les évènements du Jeudi Noir ont ouvert de nouvelles blessures pour le peuple d’Iran, amoureux de la démocratie et en recherche de liberté.
Une semaine après les évènements douloureux et inhumains qui ont eu lieu dans la section 350 d’Evine, bastonnades vicieuses ayant causé des blessures terribles aux prisonniers, transfert par la force à l’isolement, aucune autorité judiciaire, administrative ou sécuritaire n’a eu une conduire responsable. Ils ont nié leur responsabilité en fabriquant des mensonges diffusés dans les médias officiels dont la télévision d’état Seda o Sima.
Le chef du Bureau des Prisons qui est officiellement le responsable, a purement et simplement nié les faits, et il a aussi ajouté l’insulte aux blessures en ridiculisant les détenus. Le silence éloquent et le manque de réaction des ministères de la justice et du renseignement est inexplicable et suspect. Il semblerait que ces messieurs aient oublié que le vote de la nation en juin 2013 était « non » aux mensonges, à l’illégalité, à la corruption et à l’incompétence et « oui » aux demandes du Mouvement Vert d’Iran.
Alors nous, prisonniers de conscience et prisonniers politiques de la section 12 de la prison de Redjaï Shahr, en union avec nos amis de la section 350 de la prison d’Evine, avons commencé une grève de la faim le mercredi 23 avril pour protester contre la conduite illégale des institutions judiciaire et sécuritaire et les agissements inconscients des responsables.
Djafar Shahin Eghdami
Reza Entessari
Massoud Bastani
Saïd Razavi Faghih
Mehdi Mahmoudian
Saïd Madani
Mostafa Nili
Prison de Radjaï Shahr
Source: http://www.kaleme.com/1393/02/04/klm-181991/
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