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mardi 6 janvier 2015

Déclaration des prisonnières politiques de la prison d’Evine sur l’exil de Hakimeh Shokri



Un groupe de prisonnières politiques a signé une lettre ouverte pour se plaindre de l’exil illegal d’Hakimeh Shokri à la prison de Ghartchak et a demandé aux autorités d’y répondre.

Hakimeh Shokri est une prisonnière du mouvement vert et membre des mères en deuil du parc Laleh. Elle a été transférée à la prison de Ghartchak le 15 décembre. 

Elle s’attendait à une libération conditionnelle, n’ayant plus que sept mois à faire sur sa peine de trois ans. Sous prétexte d’une convocation auprès du procureur d’Evine, elle a été emmenée sans même pouvoir prendre ses quelques effets personnels.

La situation de la prison de Ghartchak à Varamine est connue de tous ; y détenir ne serait-ce que des criminels est un problème. Les conditions inhumaines de la section des femmes ont été dénoncées à de multiples reprises mais presque rien n’a été fait.

De plus, Hakimeh Shokri, prisonnière du mouvement vert, a été transférée à la prison de Ghartchak à Varamine sans préavis. De notre point de vue, ce transfert est un « exil » et elle est contrainte de purger le reste de sa peine dans cette situation horrible.

Comme d’habitude, les autorités de la prison donnent les mêmes excuses pour l’exil de douzaines de nos amies de la section 350 d’Evine pendant ces 5 ans.

Incarcérer les prisonniers politiques dans de telles conditions qui ne seraient même pas autorisées pour des prisonniers de droit commun est impardonnable.

D’un autre point de vue, l’exil est contraire aux droits d’Hakimeh Shokri ; c’est une double peine à l’encontre d’une personne emprisonnée pour avoir soutenu le mouvement vert.

Nous protestons contre cet exil soudain, irraisonnable et injustifié et demandons aux autorités judiciaires le retour ou la libération de cette prisonnière politique.

  • Bahareh Hedayat, 
  • Sadjedeh Arab-Sorkhi, 
  • Maryam Shafipour, 
  • Farideh Shahgouli, 
  • Fariba Kamal-Abadi, 
  • Farane Hessami, 
  • Nassim Bagheri, 
  • Noushine Khadem, 
  • Shahine Mohadjer, 
  • Maryam Naghash-Zargaran, 
  • Ellahe Barmaki, 
  • Sedigheh Moradi, 
  • Maryam Akbari-Monfared

Source : https://hra-news.org/en/statements/statement-women-political-prisoners-evin-prison-hakime-shokris-exile


mardi 13 mars 2012

Les mères du Parc Laleh Park dénoncent la persécution des militants - 10 mars 2012


 Les Mères du Parc Laleh et ceux qui les soutiennent ont publié une déclaration mettant en cause les lourds verdicts de la justice iranienne à l’encontre des militants des droits humains.

Zamaneh rapporte que les Mères du Parc Laleh ont publié une déclaration disant : « Alors que la possibilité d’une vie humaine s’évanouit pour le peuple iranien, surtout pour ceux qui sont épris de liberté, les criminels prennent de l’envergure et qu’il n’y a plus de tribunaux justes capables de répondre au peuple. » 

La déclaration se rapporte aux verdicts sévères récemment énoncés à l’encontre de l’avocat des droits humains Abdolfattah Soltani et la dirigeante en second du Centre des Défenseurs des Droits Humains, Narges Mohammadi, opposant leurs sorts judiciaires avec celui de Saïd Mortazavi, le célèbre ancien procureur de Téhéran. Il a été révoqué après que les tortures scandaleuses et la mort des détenus du centre de détention de Kahrizak aient été dévoilées.

Les Mères du Parc Laleh écrivent : « Le juge Mortazavi, dont tout le monde connaît les nombreux crimes, a été renvoyé après que les délits de Kahrizak aient été révélés. Mais, non seulement il n’a pas été jugé, mais il a été nommé à la tête de la brigade luttant contre le trafic de drogue. Et maintenant, il a été nommé à la tête de l’Organisation de la Sécurité Sociale. »
Une enquête spécifique du parlement a accusé Mortazavi d’avoir directement ordonné le transfert d’un groupe de détenus arrêtés après les élections au centre de détention de Kahrizak qui avait conduit à la torture de nombreux détenus et à la mort d’au moins trois des manifestants en juillet 2009.

Mortazavi aurait dit qu’il avait été acquitté de toutes les charges pesant contre lui.

Les Mères du Parc Laleh condamnent le traitement réservé à Soltani en prison, citant des rapports indiquant qu’il avait subi des pressions pour témoigner contre sa propre organisation, le Centre des Défenseurs des Droits Humains, et aussi contre sa collègue, la lauréate du prix Nobel Shirin Ebadi.

Soltani vient d’être condamné à 18 ans de prison plus à une peine d’exil. On lui a également interdit de travailler dans le domaine juridique pendant 20 ans.

Les Mères du Parc Laleh expriment aussi leur solidarité avec les familles des prisonniers politiques qui se sont rassemblées à Shoush cette semaine devant le bureau du ministère du renseignement de cette ville. La déclaration ajoute que ces manifestants affirment que leurs proches sont détenus sans accès à une représentation légale et sans être formellement accusés. Ils déclarent aussi que les forces de sécurité soumettent les détenus à la torture, à des outrages et à l’isolement.

Les Mères rapportent que le rassemblement a été attaqué par les forces du gouvernement, les manifestants se couvrant alors la tête du Coran pour se protéger des bastonnades.

Le mois dernier, plus de 60 personnes ont été arrêtées à Shoush et dans d’autres ville de la province du sud-ouest le Khouzestan. Les familles de deux détenus, Mohammad Kaabi et Nasser Abolshokeh ont été informées par les autorités qu’ils étaient décédés en détention ans leur donner plus d’explication.

Les Mères du Parc Laleh, connues aussi sous le nom de Mères en Deuil d’Iran, est un groupe formé par des mères qui ont perdu leurs enfants pendant la répression des manifestations après les élections présidentielles de 2009. Les membres demandent des comptes au gouvernement pour les morts, les arrestations et les disparitions de leurs enfants.

Source : http://www.radiozamaneh.com/english/content/mothers-laleh-park-denounce-persecution-activists

lundi 1 août 2011

Les Mères du parc Laleh (Mères en deuil d’Iran) exigent une enquête immédiate sur la terrible situation des prisons iraniennes


Aucun humain épris de liberté ne peut se taire en entendant les terribles nouvelles qui sortent de temps en temps des prisons iraniennes . Ces nouvelles racontent l’histoire d’une catastrophe humaine massive qui se passe quotidiennement dans toutes les prisons du pays, qu’elles soient grandes ou petites, célèbres ou inconnues.

D’après les prisonniers, des simulacres d’exécution, les viols, les ongles arrachés, les têtes de prisonniers enfoncées dans la cuvette des toilettes, les attaques de chiens méchants, la torture de membres proches de la famille, la prise forcée de neuroleptiques jusqu’à être réduits à l’état de légume, les longs interrogatoires, nus, les humiliations sexuelles, les flagellations, la privation de sommeil, l’enfermement dans une petite cage, les longues détentions à l’isolement, les menaces et les mensonges, voilà les tortures les plus communes dans les prisons de la république islamique. Mais torturer les prisonniers pour leur extorquer de faux aveux ne constitue qu’une partie de leurs crimes et  ce que l’on fait quotidiennement subir aux prisonniers politiques ou de droit commun, jeunes ou vieux, hommes ou femmes est horrible et inhumain.

Certaines des lettres que les prisonniers ont réussi à faire sortir décrivent la catastrophe en cours dans les prisons. En écrivant ces lettres, les prisonniers risquent leurs vies avec l’espoir qu’au dehors, quelques personnes les entendent et venir à leur secours.

La deuxième de ces terrifiantes lettres provient du journaliste emprisonné Mehdi Mahmoudian qui est toujours torturé pour avoir fait sortir une première lettres révélant les crimes commis à la prison de Kahrizak. A cause de cette seconde lettre, il a été transféré à l’isolement et a du être hospitalisé suite à une grève de la faim et de la soif. Kahrizak est cette prison célèbre où des manifestants arrêtés lors de l’été 2009 ont perdu la vie peu de temps après leur arrestation. Le régime a bien essayé de réparer les dégâts en la fermant temporairement et en jugeant certains de ses petits chefs à huis clos, mais des crimes plus grands encore ont encore lieu dans les prisons ; les prisonniers meurent à petit feu.

Dans sa deuxième lettre écrite de la prison de Redjaï-Shahr, Mehdi Mahmoudian révèle la terrible situation et parle des tortures sauvages qu’ont y pratique. Les gangs de trafiquants de drogue qui y sévissent, le grand nombre de drogués, les viols et le commerce d’êtres humains et les échanges sexe contre drogue ont causé une épidémie de sida et d’hépatite.

Seyed Zia Nabavi, ancien étudiant, qui purge actuellement une peine de 10 ans à la prison Karoun d’Ahvaz, relate la situation terrible de cette prison. Le nombre de prisonniers est trois fois la capacité nominale de la prison et un tiers d’entre eux sont contraints de dormir par terre, un tiers dort dans une petite cour, s’abritant dans les toilettes quand il pleut. Malheureusement, après chaque averse un peu forte, les égouts se déversent dans la cour et les prisonniers n’ont d’autre choix que de supporter l’odeur pestilentielle, de manger, de dormir, de « vivre » parmi les cafards et les rats. A l’heure de la promenade, il y a trois prisonniers marchant et fumant par mètre carré. « Au-dessus de la cour se trouve un treillis qui limite l’arrivée d’air frais et ajoute encore à la touffeur extrême des étés d’Ahvaz, ce qui non seulement prive les prisonniers de la joie de voir le ciel mais les transforme aussi en animaux en cage. »

Une autre lettre révélatrice a été écrite par neuf prisonnières récemment transférées à la prison de Gharchak dans la banlieue de Varamine ; elle nous raconte les horribles conditions de cette prison. Bien qu’elles aient toutes été transférées de nouveau dans d’autres prisons depuis, il est douloureux de savoir que d’autres femmes et jeunes filles souffrent dans cette prison.

Le nombre de détenues excède plusieurs fois la capacité de cet ancien élevage de poulets. Elles souffrent non seulement du manque d’hygiène et de ventilation mais aussi de la faim, de l’insécurité, on les punit en les battant avec des matraques et en leur arrachnat les ongles.

Extraits de cette lettre :
« La prison Ghartchak de Varamine comporte sept cellules dont chacune a une capacité de quelques dizaines de prisonnières mais qui en abritent chacune 200. Le manque de ventilation ainsi que les odeurs de gaz provenant des égouts ont causé des problèmes respiratoires à beaucoup de prisonnières. Il y a deux salles d’eau et deux toilettes pour plus de 200 prisonnières. En raison de ces restrictions, beaucoup de prisonnières utilisent l’espace entre les bâtiments pour se laver. N’ayant pas d’autre point d’eau, les prisonnières sont obligées d’utiliser les robinets des toilettes pour faire leur vaisselle et leur lessive. Trois repas quotidiens sont censés être servis à la cantine mais en raison du manque de nourriture, plusieurs prisonnières ne les ont pas eu la semaine dernière. Chaque repas consiste en deux tranches de pain rassis et une pomme de terre ou une petite portion de pâtes. Et l’on voit les résultats de la malnutrition surtout qu’il y a beaucoup de prisonnières mineures. En raison du manque de nourriture, les combats sont permanents et on appelle la cantine la « pièce où l’on se bat ».

Nous avons de temps en temps des nouvelles des prisons de Shiraz et elles sont inquiétantes. Par exemple, les rapports sur la mort suspecte du militant politique Réza Mohammadi. A la famille, qui n’avait pas eu de nouvelles depuis longtemps, on a annoncé que la cause de la mort était « un chute sur le sol des toilettes ».  Non seulement on n’a pas rendu le corps à sa famille en dépit de ses demandes répétées, mais on l’a intimidée, les services du renseignement allant jusqu’à arrêter son frère pour l’empêcher de répandre la nouvelle de sa mort.

De la prison de Sanandadj, au Kurdistan, nous entendons que le ministère du renseignement et les gardiens de la révolution humilient et mettent les prisonniers sous pression pendant les interrogatoires, leur rendant la vie insupportable. Les gardiens attaquent les prisonniers politiques, les battant et détruisant ou emportant le peu qu’ils possèdent.

Les nouvelles de la prison Vakil Abad de Mashhad nous parlent non seulement d’exécutions de masse mais aussi de conditions généralement inhumaines. Seyed Hashem Khastar, représentant des enseignants au conseil des éducateurs et qui y est détenu, a écrit au responsable national de la justice ; dans cette lettre il dévoile quelques détails sur la prison : les prisonniers, quatre fois la capacité nominale de la prison, se voient refuser leurs droits les plus fondamentaux et il compare la prison aux « camps de la mort d’Hitler ».

En général, la surpopulation, la non ségrégation des prisonniers en fonction de leurs prétendus crimes, l’insécurité, le manque criant d’installations sanitaires et d’accès aux soins médicaux, le manque ou l’interdiction des mass media comme les journaux ou la radio, les droits d’appels téléphoniques et de visite, indiquent non seulement le mépris des règlements des prisons, mais aussi le mépris des droits humains en prison, ce qui n’est qu’une petite partie du plus vaste problème des violations des droits humains en ce pays.

Comment se taire lorsque nous voyons de nos yeux les meilleurs de nos enfants souffrir d’une telle situation ? Face à cette situation, il ne s’agit plus seulement d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques. Ce qui se passe dans les prisons de la république islamique est contraire à la dignité humaine et s’est le devoir de toute personne éprise de justice de se soulever contre cette situation.

Les Mères du Parc Laleh (Mères en Deuil) et leurs sympathisants, en plus de souligner leur juste demande de libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, demandent que jusqu’à ce que cela advienne, leur sécurité et leur bien-être soient garantis, que tous leurs droits, ainsi que ceux des prisonniers de droit commun, soient respectés en accord avec les règlements des prisons et que les prisons qui ne répondent pas aux normes internationales soient fermées. Luttant main dans la main avec les familles des prisonniers politiques, nous demandons à tous ceux épris de liberté et aux organisations internationales de défense des droits humains de soutenir nos exigences et d’obliger la république islamique d’Iran à se conformer aux lois internationales vis-à-vis de ses citoyens.

Nous exigeons la fermeture immédiate de toutes les prisons illégales et non enregistrées, l’accès à l’hygiène et aux soins médicaux (en particulier pour les femmes et leurs enfants), la séparation des prisonniers en fonction de leurs crimes et enfin le respect des droits fondamentaux des prisonniers, qu’ils soient politiques ou de droit commun.


Source: http://www.madaraneparklale.org/2011/05/mothers-of-laleh-park-mourning-mothers.html

dimanche 15 mai 2011

Déclaration des Mères du Parc Laleh à l’occasion de la Journée de l’Enseignant


SAMEDI 7 MAI  2011


Enseignant, tu m’as appris des leçons de vie et de liberté !


« On ne peut pas avoir peur de tout, tout le temps ; une fois en route, la peur disparaît. » Samad Behrangui

 

Nous célébrons la Journée de l’Enseignant alors que les éducateurs de notre pays n’ont pas le moindre droit social ou syndical ; à chaque fois qu’ils crient justice, on les contraint au silence par des promesses vides ou la torture, l’emprisonnement, les exécutions ou le licenciement.


 Nous célébrons la Journée de l’Enseignant alors qu’exprimer ses croyances ou ses pensées est un délit et que nos enseignants et érudits sont gavés de censure et d’inquisition. Le plus douloureux est que la majorité des conspirations pour accuser les autres est souvent dirigée pour ceux qui sont le moins instruits. Le gouvernement est arrivé au pouvoir avec des slogans de liberté et d’émancipation mais il a commencé par arrêter les professeurs, les enseignants et les étudiants, transformant les prisons iraniennes en écoles et les universités iraniennes en bases militaires.


Depuis cent ans, les mères iraniennes ont élevé d’un esprit combatif des éducateurs comme Samad Behrangui, Abolhassan Khan Ali et d’autres enseignants qui ont appris comment être libres. En retour, les mêmes éducateurs ont enseigné d’autres enfants, la génération des Mères du Parc Laleh. La chaîne du développement humain nous a donné un enfant comme Farzad Kamangar, un enfant décidé à se sacrifier pour la prospérité humaine et la fin des discriminations, un enfant qui est lui-même devenu enseignant, qui a enseigné et informé des étudiants provocants qui ne sont pas prêts à accepter le statu quo sans discuter.

 

 En 1961, le Docteur Khan Ali a été abattu pendant les manifestations et grèves d’enseignants. Samad Behrangui dira plus tard à son propos : « Apprenez du Docteur Khan Ali et récupérez vos droits. »


Samad enseigna comment atteindre l’océan sans anxiété ni peur [allusion au Petit Poisson Noir l’œuvre la plus célèbre de Samad Behrangui]. Ces enfants s’éveillèrent après un sommeil trop long. Ils ne devinrent pas, contrairement à d’autres, des étudiants aux chemins tortueux menant à un cycle sans fin d’intolérance et d’outrages aux autres. Le cours de la vie n’en a pas fait des individus qui arrêtent,  massacrent ou assassinent de sang froid dans la rue par la balle ou le couteau. Maintenant des cimetières comme Béhesht-é-Zahra, qui servaient à nos morts, sont devenu les lieux d’inhumation de ceux qui sont tombés. Depuis les premières années qui ont suivies la révolution, de nouveaux cimetières comme Khavaran ont été construits dans tout le pays, pleins de tombes anonymes.

 

Nous, les Mères du Parc Laleh, exprimons notre considération pour les enseignants luttant pour la liberté dans le pays entier, et commémorons le 9 mai, date anniversaire de l’exécution de Farzad Kamangar ; nous chérissons le souvenir d’un enseignant dont les leçons d’amour et de liberté perdurent encore. « Main dans la main des enseignants de ce pays, nous sommes aux côtés de nos éducateurs ; nous soutenons leurs exigences syndicales et demandons la libération de tous les enseignants emprisonnés. 


Jusqu’à la réalisation de toutes nos revendications qui incluent la libération de tous les prisonniers politiques, l’abolition de la peine capitale, des poursuites judiciaires et des sanctions à l’encontre des responsables des crimes commis durant ces trente-deux dernières années, nous restons solidaires de notre intraitable nation.


Espérant toujours la liberté, l’égalité et la justice sociale.


Les Mères en Deuil du Parc Laleh

2 mai 2011


Source: http://www.en-hrana.com/index.php?option=com_content&view=article&id=301:a-statement-from-mothers-of-park-laleh-for-teachers-day&catid=2:statements&Itemid=4

 


lundi 7 mars 2011

Lettre des Mères du Parc Laleh aux Mères Tunisiennes et Egyptiennes

 Debout, main dans la main de nos enfants, la victoire sera nôtre  

En ce moment, où que nous regardions, nous ne voyons que les raisins embrasés de la colère, le trône, les puissances de pouvoir et d’argent qui pillent nos richesses. En ce moment, nous prenons le chemin de la maison, nos yeux de mères inquiets, errant dans les rues de la révolte pour un jour embrasser nos enfants à l’heure de la célébration heureuse de la victoire, aux côtés de nos enfants dans les rues et les avenues. C’est un chemin difficile et douloureux ; s’il ne l’était pas, si nos yeux n’erraient pas, nous ne serions pas « les Mères en Deuil d’Iran », en recherche perpétuelle, sans soutien, ne sachant où aller après avoir vu le cadavre de nos enfants ; nos pleurs, notre atterrement, les sanglots arrachés à nos gorges atteindront le bout du monde.  

Chères Mères,  

Voici venu le temps d’accepter notre compassion, notre douleur profonde et notre amour infini ; il faut que vous sachiez que lorsque les « mères en deuil » ont allumé le monde de leur souffrance, elles ont reçu en retour la douleur et la souffrance du monde entier. Nous savions que ces flammes brûlantes dataient de vingt et quelques années que les politiques mondiales «autoproclamés maîtres du monde » les avaient provoquées et que Mohammad avait éclairé le monde en se sacrifiant par le feu. Mohammad cherchait du travail et du pain ; il était le seul à nourrir sa famille ; de la même façon, en Iran, il faut subir les pressions et l’oppression pour gagner le pain de la famille et parfois, se faire tuer et les yeux des mères et des enfants restent fixés sur la route. Maintenant, le plaisir de la victoire, a adouci vos peines mais nous savons combien l’amertume de la perte d’un enfant est génératrice de force. Ben Ali et les êtres chéris sont partis, aucun retour n’est possible mais quel beau départ pour la liberté des autres parce que vous portez aux autres de douces nouvelles. L’annonce qu’il ne leur faudra pas partager l’expérience amère du passé. Nous appelons à une solidarité profonde et mondiale des mères; les douleurs communes hurlées, le giron aimant des mères construiront un monde différent que seul les mères et leur amour sauront préserver ; elles deviendront les gardiennes de l’amitié et de l’amour dans le monde entier. Venez, devenons les mères de tous les enfants du monde ; promettons la paix, la tranquillité et la liberté ; nous les mères en deuil d’Iran (les mères du parc Laleh) nous espérons que le jour viendra où, dans notre pays aussi, la joie, la victoire, adouciront la douleur écrasante de la perte d’un enfant ; nous espérons que le temps viendra de la liberté pour les prisonniers politiques et d’opinion, l’heure de l’abrogation de la torture, des exécutions et des lapidations ; un temps pour la condamnation de tous ceux qui ont ordonné ou commis les crimes de ces trente-deux dernières années devant des tribunaux populaires ; alors, il n’y aura plus de secrets, plus d’endroit où se cacher impunément pour que, nous aussi, nous puissions vivre aux côtés de nos enfants innocents et en pleine santé ; vivre libres et sans crainte du danger.  Dans l’espoir de la liberté et de la justice pour tous les opprimés du monde.

Les mères en deuil d’Iran (les mères du parc Laleh) Téhéran, janvier 2011