SAMEDI 7 MAI 2011
Enseignant, tu m’as appris des leçons de vie et de liberté !
« On ne peut pas avoir peur de tout, tout le temps ; une fois en route, la peur disparaît. » Samad Behrangui
Nous célébrons la Journée de l’Enseignant alors que les éducateurs de notre pays n’ont pas le moindre droit social ou syndical ; à chaque fois qu’ils crient justice, on les contraint au silence par des promesses vides ou la torture, l’emprisonnement, les exécutions ou le licenciement.
Nous célébrons la Journée de l’Enseignant alors qu’exprimer ses croyances ou ses pensées est un délit et que nos enseignants et érudits sont gavés de censure et d’inquisition. Le plus douloureux est que la majorité des conspirations pour accuser les autres est souvent dirigée pour ceux qui sont le moins instruits. Le gouvernement est arrivé au pouvoir avec des slogans de liberté et d’émancipation mais il a commencé par arrêter les professeurs, les enseignants et les étudiants, transformant les prisons iraniennes en écoles et les universités iraniennes en bases militaires.
Depuis cent ans, les mères iraniennes ont élevé d’un esprit combatif des éducateurs comme Samad Behrangui, Abolhassan Khan Ali et d’autres enseignants qui ont appris comment être libres. En retour, les mêmes éducateurs ont enseigné d’autres enfants, la génération des Mères du Parc Laleh. La chaîne du développement humain nous a donné un enfant comme Farzad Kamangar, un enfant décidé à se sacrifier pour la prospérité humaine et la fin des discriminations, un enfant qui est lui-même devenu enseignant, qui a enseigné et informé des étudiants provocants qui ne sont pas prêts à accepter le statu quo sans discuter.
En 1961, le Docteur Khan Ali a été abattu pendant les manifestations et grèves d’enseignants. Samad Behrangui dira plus tard à son propos : « Apprenez du Docteur Khan Ali et récupérez vos droits. »
Samad enseigna comment atteindre l’océan sans anxiété ni peur [allusion au Petit Poisson Noir l’œuvre la plus célèbre de Samad Behrangui]. Ces enfants s’éveillèrent après un sommeil trop long. Ils ne devinrent pas, contrairement à d’autres, des étudiants aux chemins tortueux menant à un cycle sans fin d’intolérance et d’outrages aux autres. Le cours de la vie n’en a pas fait des individus qui arrêtent, massacrent ou assassinent de sang froid dans la rue par la balle ou le couteau. Maintenant des cimetières comme Béhesht-é-Zahra, qui servaient à nos morts, sont devenu les lieux d’inhumation de ceux qui sont tombés. Depuis les premières années qui ont suivies la révolution, de nouveaux cimetières comme Khavaran ont été construits dans tout le pays, pleins de tombes anonymes.
Nous, les Mères du Parc Laleh, exprimons notre considération pour les enseignants luttant pour la liberté dans le pays entier, et commémorons le 9 mai, date anniversaire de l’exécution de Farzad Kamangar ; nous chérissons le souvenir d’un enseignant dont les leçons d’amour et de liberté perdurent encore. « Main dans la main des enseignants de ce pays, nous sommes aux côtés de nos éducateurs ; nous soutenons leurs exigences syndicales et demandons la libération de tous les enseignants emprisonnés.
Jusqu’à la réalisation de toutes nos revendications qui incluent la libération de tous les prisonniers politiques, l’abolition de la peine capitale, des poursuites judiciaires et des sanctions à l’encontre des responsables des crimes commis durant ces trente-deux dernières années, nous restons solidaires de notre intraitable nation.
Espérant toujours la liberté, l’égalité et la justice sociale.
Les Mères en Deuil du Parc Laleh
2 mai 2011
Source: http://www.en-hrana.com/index.php?option=com_content&view=article&id=301:a-statement-from-mothers-of-park-laleh-for-teachers-day&catid=2:statements&Itemid=4
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