Shirin a été exécutée par les monstres de Téhéran le dimanche 9 mai. Cette lettre date du 3 mai.
Comment décrire ces souffrances sans fin? Comment pleurer ces vies brisées?
Les martyrs du 9 mai, nous ne vous oublierons jamais.
Je suis un otage
Shirin Alam Houli, est née le 3 juin 1981 dans le village de Gheshlagh près de la ville de Makou en Iran. Elle a été arrêtée en mai 2007 par les gardes révolutionnaires à Téhéran. Elle a passé les 25 premiers jours de son incarcération dans un endroit inconnu sous une torture physique et psychologique brutale. Elle a ensuite été transférée au bloc 209 de le prison d’Evine où elle a été gardée à l’isolement pendant six mois et encore brutalement torturée. Après quoi, elle a été transférée à la section des femmes de la prison d’Evine. Le 19 décembre 2009, elle a été condamnée à deux ans de prison pour être sortie illégalement d’Iran et à mort pour « Moharebe » (être ennemie de Dieu) pour sa soi-disant implication dans le Parti Vie Libre du Kurdistan (PJAK). Elle a été jugée par la 15ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran par le juge Salavati. Son avocat a été informé de la sentence le 3 janvier 2010 et a fait appel, à ce jour, aucune nouvelle de la cour d’appel. Dans sa première lettre, Madame Alam Houli parlait des tortures physiques et psychologiques brutales qu’elle avait endurées pendant les interrogatoires qui font qu’elle souffre actuellement de nombreux problèmes de santé qu’elle souligne dans sa dernière lettre. Dans sa lettre précédente, Madame Alam Houli avait également déclaré que ses interrogateurs avaient tout essayé pour qu’elle cesse sa grève de la faim. Dans sa seconde lettre, elle explique comment ils essaient de la forcer à faire des aveux télévisés, lui demandant de renier son identité kurde en lui faisant subir de nouveaux interrogatoires.
Lettre de Madame Shirin Alam Houli
Je rentre dans ma troisième année de prison, trois ans dans les pires conditions derrière les barreaux de la prison d’Evine. J’ai passé les deux premières années sans avocat en prison préventive. Toutes mes questions sur mon dossier sont restées sans réponse jusqu’à ce que je sois injustement condamnée à mort. Pourquoi ai-je été enfermée, pourquoi vais-je être exécutée ? Pour quel crime ? Parce que je suis kurde ? Si c’est le cas, je suis née kurde, je parle Kurde, le Kurde est la langue que j’utilise pour communiquer avec ma famille, mes amis et ma communauté, c’est la langue avec laquelle j’ai grandi. Mais je n’ai pas le droit de la parler ou de la lire, je n’ai pas le droit d’étudier dans ma langue et je n’ai pas le droit de l’écrire. Ils me disent de renier mon identité kurde, mais si je le fais, je me renie moi-même. Monsieur le juge et enquêteur : quand vous m’interrogiez, je ne parlais pas votre langue et je ne vous comprenais pas. J’ai appris le Persan durant les deux ans que j’ai passé à la section des femmes de mes amies. Mais vous m’avez interrogée, jugée et me condamnée dans votre propre langue même si je ne comprenais pas et ne pouvais pas me défendre. La torture à laquelle vous m’avez soumise est devenue mon cauchemar. Je souffre constamment à cause des tortures que j’ai subies. Les coups sur la tête pendant les interrogatoires m’ont causé de graves problèmes. Je souffre de migraines sévères pendant lesquelles je perds conscience, j’ai des saignements de nez à cause de la douleur et cela dure des heures avant que je ne reprenne mes esprits. Un autre « cadeau » que vos tortures m’ont laissé, ce sont mes problèmes oculaires qui empirent chaque jour. Ma demande de lunettes est restée sans réponse. Quand je suis entrée en prison, mes cheveux étaient noirs. Après trois ans d’emprisonnement, mes cheveux ont blanchi. Je sais que ce que vous m’avez fait, vous l’avez également fait à tous les Kurdes comme Zeynab Djalalian et Ronak Safarzadeh… Les yeux des mères kurdes sont pleins de larmes, dans l’attente de voir leurs enfants. Elles sont constamment angoissées ont peur de chaque coup de fil qui pourrait leur annoncer l’exécution de leurs enfants. Aujourd’hui, 2 mai 2010, on m’a de nouveau emmenée au bloc 209 de la prison d’Evine pour interrogatoire. Ils m’ont demandé de coopérer pour être pardonnée et non exécutée. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent dire par coopération, quand je n’ai rien fait de plus que ce que j’ai déjà dit. Ils veulent que je répète tout ce qu’ils disent, mais je refuse de le faire. Les enquêteurs m’ont dit : « Nous voulions te relâcher l’année dernière, mais ta famille n’a pas voulu coopérer et on en est arrivé là. » Il m’a avoué que j’étais un otage et qu’avant qu’ils n’atteignent leur but, ils me garderont prisonnière ou ils m’exécuteront, mais ils ne me relâcheront jamais.
Shirin Alam Houli, 3 mai 2010 Serkeftin
Shirin Alam Houli, est née le 3 juin 1981 dans le village de Gheshlagh près de la ville de Makou en Iran. Elle a été arrêtée en mai 2007 par les gardes révolutionnaires à Téhéran. Elle a passé les 25 premiers jours de son incarcération dans un endroit inconnu sous une torture physique et psychologique brutale. Elle a ensuite été transférée au bloc 209 de le prison d’Evine où elle a été gardée à l’isolement pendant six mois et encore brutalement torturée. Après quoi, elle a été transférée à la section des femmes de la prison d’Evine. Le 19 décembre 2009, elle a été condamnée à deux ans de prison pour être sortie illégalement d’Iran et à mort pour « Moharebe » (être ennemie de Dieu) pour sa soi-disant implication dans le Parti Vie Libre du Kurdistan (PJAK). Elle a été jugée par la 15ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran par le juge Salavati. Son avocat a été informé de la sentence le 3 janvier 2010 et a fait appel, à ce jour, aucune nouvelle de la cour d’appel. Dans sa première lettre, Madame Alam Houli parlait des tortures physiques et psychologiques brutales qu’elle avait endurées pendant les interrogatoires qui font qu’elle souffre actuellement de nombreux problèmes de santé qu’elle souligne dans sa dernière lettre. Dans sa lettre précédente, Madame Alam Houli avait également déclaré que ses interrogateurs avaient tout essayé pour qu’elle cesse sa grève de la faim. Dans sa seconde lettre, elle explique comment ils essaient de la forcer à faire des aveux télévisés, lui demandant de renier son identité kurde en lui faisant subir de nouveaux interrogatoires.
Lettre de Madame Shirin Alam Houli
Je rentre dans ma troisième année de prison, trois ans dans les pires conditions derrière les barreaux de la prison d’Evine. J’ai passé les deux premières années sans avocat en prison préventive. Toutes mes questions sur mon dossier sont restées sans réponse jusqu’à ce que je sois injustement condamnée à mort. Pourquoi ai-je été enfermée, pourquoi vais-je être exécutée ? Pour quel crime ? Parce que je suis kurde ? Si c’est le cas, je suis née kurde, je parle Kurde, le Kurde est la langue que j’utilise pour communiquer avec ma famille, mes amis et ma communauté, c’est la langue avec laquelle j’ai grandi. Mais je n’ai pas le droit de la parler ou de la lire, je n’ai pas le droit d’étudier dans ma langue et je n’ai pas le droit de l’écrire. Ils me disent de renier mon identité kurde, mais si je le fais, je me renie moi-même. Monsieur le juge et enquêteur : quand vous m’interrogiez, je ne parlais pas votre langue et je ne vous comprenais pas. J’ai appris le Persan durant les deux ans que j’ai passé à la section des femmes de mes amies. Mais vous m’avez interrogée, jugée et me condamnée dans votre propre langue même si je ne comprenais pas et ne pouvais pas me défendre. La torture à laquelle vous m’avez soumise est devenue mon cauchemar. Je souffre constamment à cause des tortures que j’ai subies. Les coups sur la tête pendant les interrogatoires m’ont causé de graves problèmes. Je souffre de migraines sévères pendant lesquelles je perds conscience, j’ai des saignements de nez à cause de la douleur et cela dure des heures avant que je ne reprenne mes esprits. Un autre « cadeau » que vos tortures m’ont laissé, ce sont mes problèmes oculaires qui empirent chaque jour. Ma demande de lunettes est restée sans réponse. Quand je suis entrée en prison, mes cheveux étaient noirs. Après trois ans d’emprisonnement, mes cheveux ont blanchi. Je sais que ce que vous m’avez fait, vous l’avez également fait à tous les Kurdes comme Zeynab Djalalian et Ronak Safarzadeh… Les yeux des mères kurdes sont pleins de larmes, dans l’attente de voir leurs enfants. Elles sont constamment angoissées ont peur de chaque coup de fil qui pourrait leur annoncer l’exécution de leurs enfants. Aujourd’hui, 2 mai 2010, on m’a de nouveau emmenée au bloc 209 de la prison d’Evine pour interrogatoire. Ils m’ont demandé de coopérer pour être pardonnée et non exécutée. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent dire par coopération, quand je n’ai rien fait de plus que ce que j’ai déjà dit. Ils veulent que je répète tout ce qu’ils disent, mais je refuse de le faire. Les enquêteurs m’ont dit : « Nous voulions te relâcher l’année dernière, mais ta famille n’a pas voulu coopérer et on en est arrivé là. » Il m’a avoué que j’étais un otage et qu’avant qu’ils n’atteignent leur but, ils me garderont prisonnière ou ils m’exécuteront, mais ils ne me relâcheront jamais.
Shirin Alam Houli, 3 mai 2010 Serkeftin
A noter, à la fin de sa lettre elle a écrit « Serketfin » ce qui signifie VICTOIRE en Kurde
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