Nous rendons hommage au 66ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains, alors que nous sommes témoins de violations systématiques des droits humains par les organisations officielles et officieuses du gouvernement de notre pays bien-aimé.
Ces jours-ci, nous commémorons le 16ème mois du mandat de Rouhani qui a su rendre espoir et jouit d’un grand soutien. Durant cette période, nous avons vu quelques efforts du gouvernement pour améliorer la situation dans quelques domaines : le gouvernement s’oppose à la censure du net, soutient le retour d’anciens professeures et étudiants expulsés des universités, projet de charte des droits du citoyen, tentatives d’améliorer les conditions de l’environnement et approbation du projet de libre accès à l’information. Malheureusement, en raison de la structure du pouvoir et de la juridiction de la république islamique, de la concentration du pouvoir entre les mains d’organisations non-élues et qui n’ont pas à répondre de leurs actes, l’augmentation des violations des droits humains est telle que l’on perd espoir de voir une quelconque amélioration sur ce point précis.
Infractions aux procédures et normes d’un procès équitable, augmentation des verdicts lourds et justes, dont la peine de mort, refus de mise en place de certains article du code pénal qui conduiraient à la libération de beaucoup de prisonniers (comme l’article 134), retards dans la mise en place du nouveau code criminel, voilà des violations majeures des droits humains qui sont commises dans le domaine judiciaire. Malheureusement, dans le domaine légal, l’approbation de plusieurs articles, projets de loi et recommandations comme le « soutien au bien et l’interdiction du mal » produisent une violence aggravée, systématique et officielle, et une limitation des libertés sociales par des organisations non-élues et qui n’ont pas à répondre de leurs actes, soutenues par certaines factions du gouvernement. Le rejet de la convention « interdisant toute sorte de discrimination contre les femmes » ainsi que du projet pour prévenir la violence contre les femmes et les enfants ont conduit à plus de discrimination et d’inégalité pour les femmes de ce pays. De plus, il est important de noter l’approbation et le décret d’application d’articles du code pénal islamique (2013) dont les articles 220, 286, 291, 292, 302,303 et 349, par lesquels les juges peuvent condamner à mort des opposants politiques ou de conscience. En se basant sur ces articles, tout citoyen peut commettre un crime sous de piètres prétextes sans en être puni. Et ce ne sont que quelques exemples des violations systématiques des droits humains sous la législature actuelle.
L’exécutif du 11ème gouvernement se bat toujours avec différents problèmes à cause des promesses faites au peuple. Il a échoué à mettre en œuvre certaines parties de la constitution, surtout celles relatives aux droits de la nation à cause de l’approche sécuritaire actuelle du gouvernement envers les problèmes politiques et sécuritaires ; l’incarcération illégale des dirigeants du Mouvement Vert : Mir-Hossein Moussavi, Zahra Rahnavard et Mehdi Karroubi, une distribution des richesses injuste et inadéquate qui a causé plus de pauvreté et d’inégalité ainsi que l’élargissement du fossé entre les classes de la société. L’absence de sécurité de l’emploi, surtout parmi ceux qui gagnent le moins est aussi un exemple des problèmes évoqués ci-dessus.
Dans le domaine de la sécurité et de l’hygiène, l’injection d’une partie des revenus du pétrole a permis une amélioration temporaire de la santé des citoyens ; cependant, l’hygiène et la santé publique ne sont pas dans un état acceptable et durable et nous faisons face à des maladies largement répandues comme le cancer et les maladies cardiovasculaires et respiratoires.
Il faut aussi souligner l’importance des politiques sociales qui ont fait augmenter la violence à l’intérieur de la société. Par exemple, l’augmentation de la violence et des attaques contre les femmes à Ispahan et à Djahrom qui rendent la société malsaine et dangereuse.
Les manifestations contre le décret visant à « empêcher le mariage des enfants » malgré l’importance du nombre de mariages d’enfants, surtout de petites filles, a suscité beaucoup de questions dans l’opinion publique, surtout chez les militants des droits des enfants.
Dans cette situation, nous sommes incrédules face aux allégations des autorités responsables sur « la situation satisfaisante des droits humains en Iran » et « la transparence nécessaire » sur le sujet.
A propos de ces allégations, nous remarquons aussi l’absence du Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Situation des Droits Humains en Iran pour la 4ème année consécutive.
Pour conclure, nous exprimons notre inquiétude sur les violations systématiques des droits humains en Iran et les dommages irréparables faits à la société iranienne, nous demandons aux autorités d’œuvrer efficacement dans ce domaine en coopérant avec la société civile, en mettant en œuvre les conventions internationales pour améliorer la situation des droits humains en Iran.
Militants des droits humains et politiques des prisons d’Evine et de Radjaï Shahr :
Abdolfattah Soltani – Saïd Madani Ghahfarakhi – Mehdi Khodaï – Keyvan Samimi – Saïd Razavi Faghih
Source : https://hra-news.org/en/statements/declaration-human-rights-activists-evin-rajai-shahr-prison
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